[Univers] L'éducation dans l'Empire ?

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Kakita Kuzoshi
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Re: [Univers] L'éducation dans l'Empire ?

Message par Kakita Kuzoshi » 15 janv. 2012, 19:32

Inigin-kun, vous aurez un 9/20 également, car la psychologie est présente depuis les débuts dans le Bouddhisme Mahayana. Peut être même que le sujet était déjà approfondi dans l'Hindouisme. Des milliers d'années avant Sigmund Freud. ;)
Je demande des explications. Comment une discipline basée sur la méthode scientifique développée au XIXème à pu se retrouver dans des textes aussi vieux ?
Peux-tu expliciter tes propos par MP que je comprenne mieux.
Encore une victoire de canard !!!
Et mais attendez je suis une grue merde ça rime plus.

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Daidoji Akiko
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Re: [Univers] L'éducation dans l'Empire ?

Message par Daidoji Akiko » 17 janv. 2012, 14:28

La société stratifiée de Rokugan peut rompre les codes, à la marge, mais demeure AMHA fermement encrée dans ses castes et leurs différents privilèges. Si quelques précepteurs peuvent accepter d'enseigner à un riche marchand de la capitale contre un pont d'or, je pense qu'il faudra d'abord passer par l'entremise d'une "relation commerciale" contre faveurs.
Non pas que l'éducation ne se vende pas, mais je ne pense pas qu'elle dispose d'un marché défini. Vouloir avoir accès à la calligraphie et aux mathématiques, c'est une chose qui paraît indispensable pour un samurai gérant des terres, ou du moins pour ses conseillers et intendants. Ensuite, libre à eux de diffuser une partie de ce savoir aux heimins de leurs subordonnés auprès desquels ils souhaiteront déléguer des tâches pénibles. Dans ce cas, c'est un insigne honneur et un gage de confiance accorder à ces personnes. (Et la base peut-être d'un savoir faire familial qui débouchera sur une carrière de commerçant).
Bien sûr, tout dépend des clans et de leurs largesses.

Pour les arts dit "nobles", il faut pouvoir en avoir une application au quotidien, ou du moins, en société. Un marchand peut négocier pour sa fille des cours d'ikebana, mais à moins d'un mariage avec une autre famille marchande friande de ce genre de raffinement, sa fille devra se contenter de décorer sa seule demeure, voire de tenir salon avec d'autres filles de sa caste aussi aisées et portées sur la chose. Bref, si on évince les colporteurs et autres petits tenanciers de commerce ou artisans, une minorité de marchands privilégiés s'y intéresse peut-être.

Ensuite, ce que dit Doji Satori n'est pas dénué de raison. Sans toutefois omettre que l'enseignement, même grossier et rapide, de l'origami, de la poésie et de la calligraphie reste l'apanage de la noblesse, au même titre que le port du wakizashi. (tout dépend de sa conception de la société rokugani). Savoir reconnaître une composition florale n'est certes pas demandée aux gardes du mur, mais je crois volontiers qu'un bushi Doji saurait décrypter les principes de base d'un art, même majoritairement pratiqué par les femmes, tout comme le devrait tout courtisan, ne serait-ce que pour aborder efficacement les phases d'alliances annuelles propres à la noblesse. Ensuite, avec le temps, les coutumes de la noblesse se diffusent parallèlement à la constitution d'une classe moyenne. L'équitation et le golf en sont de bons exemples sous nos latitudes.

Ce qu'il manque à L5A, c'est un développement plus intenses des arts "populaires". Comme la différenciation entre le kabuki et le Nô.
Les arts codifiés nécessitent une durée d'apprentissage qu'en effet peut de samurai peuvent se permettre (notamment les bushis, même les kakita).
Les clans du Lion et du Crabe privilégieront les chants et les contes, à des fins militaires (on se galvanisent la veille de l'affrontement, on se remémore les hauts faits, mais surtout les erreurs du passé à ne pas reproduire).
Mais là encore, ça concerne principalement les bushis.

Ensuite, il faut peut-être simplement revoir à la baisse les effectifs en samurai de l'Empire, comme cela s'est amorcé progressivement entre la V1 et la V4 (entrée remarquée des ashigarus pour absorber les pertes, entre autre), pour rendre l'ensemble cohérent et distinguer davantage un samurai d'un paysan, et d'un courtisan.

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Daidoji Akiko
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Re: [Univers] L'éducation dans l'Empire ?

Message par Daidoji Akiko » 18 janv. 2012, 13:22

Une façon d'appréhender la chose serait, pourquoi pas, de déterminer les arts nobles, passe-temps et sciences vulgarisés privilégiés par chacun des clans (dans l'optique d'un enseignement de masse et de base relatif), avec quelques bases dites de "caste" (comme la calligraphie et la chasse) accessibles partout, mais juste plus ou moins poussées, et ce en fonction des ressources et ambitions de chaque famille.
Ainsi, à la création d'un personnage, un enseignement de base lui est alloué parmi quelques connaissances, arts, sciences. Les autres restent accessibles si motivées par le BG ou les ressources propres.

Pour les "grandes spécialités", effectivement, celles proposées en amont conviennent.

Un exemple possible : pour les Grues, privilégier les artisanats ou arts manuels prime autant que les arts rhétoriques, ce qui n'est pas le cas du crabe où le transfert de savoir principalement théorique est une nécessité (vu le nombre d'estropiés).

Tiens, je me demande si les moines rokugani n'ont pas aussi une finalité de codification morale en rédigeant sur des parchemins (ou en imprimant, selon vos choix de BG) le contenu de leurs principes philosophiques ?

:jap:

Togashi Dôgen

Re: [Univers] L'éducation dans l'Empire ?

Message par Togashi Dôgen » 19 janv. 2012, 13:49

La Chine a rejeté l'imprimerie ?
Prend l'Alphabet et met deux moules pour chaque caractère (un minuscule et une majuscule) plus éventuellement des caractères spéciaux pour les accents. Ca nous fera peut être une soixantaine de moules, peut être (au pif) dans les 80 si on rajoute les lettres et la ponctuation.
Maintenant, fais la même chose pour les idéogrammes chinois. Enfin, fais le... essaye de le faire, avec des techniques envisageable à l'époque. Des sceaux uniquement ou au mieux, la bonne vieille presse typographique de Gutenberg. Voilà pourquoi ils ont finis par lâcher l'idée, à ce que j'ai compris à l'époque où je m'étais pencher sur la question. Maintenant bien sur, ils peuvent l'utiliser, mais seulement grâce à l'évolution des techniques (et des moeurses, dans une moindre mesure).

Je demande des explications. Comment une discipline basée sur la méthode scientifique développée au XIXème à pu se retrouver dans des textes aussi vieux ?
Peux-tu expliciter tes propos par MP que je comprenne mieux.
Pas besoin d'utiliser un MP, ça sera vite réglée.
Il est vrai que l'approche scientifique telle qu'elle est couramment définie et les disciplines telles que la psychologie sont toutes récentes dans l'Histoire. Mais penses-y, la Chimie n'existait pas avant, il n'y avait que l'Alchimie, mais c'est par ce que les érudits de l'époque ont décidés de séparer, de trier ce qui leur convenait de ce qui ne leur convenait pas. De même pour l'Astrologie et le reste, c'est l'étude scientifique des astres d'un côté et la superstition de l'autre. Auparavant, il n'y avait pas de "psychologie", mais ce cas est dans le bouddhisme, le même que pour la Philosophie : il n'y avait pas de philosophie, car la philosophie n'était pas (par essence) distincte de la Religion. Louer philosophiquement la grandeur de la Nature n'était pas différend de révérer religieusement un ordre des choses d'origine divine (la secte Pythagoricienne, pour prendre un exemple marquant, qui considérait les Maths comme la vérité de l'Univers).
De la même manière, dans le Bouddhisme, la Psychologie était présente sous une autre forme, dans la mesure où le Bouddhisme s'est toujours intéressé à la compréhension des mécanismes de l'esprit humain (afin de le clarifier, de le soigner et à terme de conduire à l'Illumination). Aujourd'hui, ça ne paraît pas si évident et évidemment beaucoup de bouddhistes n'abordent pas cet aspect des choses, de la même façon que tous les clercs chrétiens ne sont pas des philosophes à la Saint Augustin, mais dans le Bouddhisme Tibétain notamment, les moines et étudiants planchent continuellement sur des sujets que l'on pourrait apparenter à de la psychologie, de la métaphysique ou autre discipline moderne.


En parlant de psychologie dans Rokugan, petit bémol à propos des techniques des Courtisans Grues et Scorpions, qui en effet, dépassent le stade de la psychologie de comptoir. C'est même pour ça que les créateurs de l'école Bayushi voulaient que cette école soit le plus possible proche du full-RP.

Ce qu'il manque à L5A, c'est un développement plus intenses des arts "populaires". Comme la différenciation entre le kabuki et le Nô.
Les arts codifiés nécessitent une durée d'apprentissage qu'en effet peut de samurai peuvent se permettre (notamment les bushis, même les kakita).
Historiquement, le Kabuki est récent (de tête, environ deux siècles), il a été inventé par une comédienne du nom de Okuni, et a eut des débuts particulièrement... hum... sulfureux ? x)
Quant au Noh, eh bien... Aujourd'hui, on met les gens devant la télévision dès leur plus jeune âge. A l'époque, un jeune samurai on le mettait devant une scène de théâtre Noh. Pour le reste, la Poésie Japonaise ancienne se différencie assez peu de la chanson, c'est d'ailleurs le même mot, Uta, ainsi les poèmes composés pouvaient aussi être chantés, si je me souviens bien il y en a une dans le dernier tome de Tenjo Tenge qui parle de chasse à la baleine et du partage de la viande. C'est ce genre de poésie qui je pense serait privilégiées par le Clan du Crabe, car facilement adaptable à la vie militaire.

Tiens, je me demande si les moines rokugani n'ont pas aussi une finalité de codification morale en rédigeant sur des parchemins (ou en imprimant, selon vos choix de BG) le contenu de leurs principes philosophiques ?
Normalement, les moines japonais sont sensés éduqués le peuple. Certains maîtres-zen du début de l'époque Edo / fin du Sengoku jidai ont fait tout un foin à ce sujet par ce que leurs collègues ne branlaient rien (entre autres, Takuan célèbre pour son excentricité qui lui valut de devenir instructeur de zen de l'Empereur et du Shogun et Hakunin réputé pour avoir révolutionné le Zen japonais et auteur d'excellents koan).

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Daidoji Akiko
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Re: [Univers] L'éducation dans l'Empire ?

Message par Daidoji Akiko » 19 janv. 2012, 19:08

Togashi Dôgen-sama, je vois qu'on vous a bien renseigné. Merci d'ailleurs pour ces précisions très utiles. :jap:

Concernant le théâtre, c'est sans doute un exemple mal choisi. Pour le kabuki, son origine récente (vers 1600) n'en fait pas moins un art plus "populaire" à mon sens, notamment par l'origine de cette popularité, qui est effectivement contraire à nos valeurs et nos principaux moraux :biere:
Quant au théâtre Nô, je pense que comme la plupart des cérémoniels à base religieuse, leur importance dans l'identité des castes (un peu comme la télévision dans le bassin minier de NORD :) ) justifie pleinement l'existence d'un savoir minimum de base, de connaissances minimales des codes et pratiques sociales de la noblesse, propre à tous les samurai, grands ou petits.

Mon idée était de mettre l'accent sur les différences, parfois subtiles, parfois radicales, entre les arts populaires et ceux de la noblesse.
J'imagine que la cérémonie du thé n'est pas forcément en adéquation avec les envies des classes paysannes, ou avec ses moyens. Ou alors elle se résume à sa plus simple expression : on se réunit, on remercie les kamis et les ancêtres. On boit un seul thé et on remercie poliment.Tandis que le chant populaire privilégiera les chœurs et canons (pour cadencer le travail), plutôt que les envolées lyriques des solistes.

Pour les moines, je suis rassuré. Pour quand le Tao érotique de Shinsei ?!
Ensuite, il y a éduquer par des cérémonies religieuses, des explications de texte, pas forcément en apprenant la lecture ou les mathématiques (Et pourquoi pas un Rokugan où la secte Pythagoricienne aurait gagné et influencé durablement Shinsei ?).

Mais je m'égare.
Merci encore.

:jap:
Dernière modification par Daidoji Akiko le 21 janv. 2012, 14:52, modifié 1 fois.

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Ding On
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Re: [Univers] L'éducation dans l'Empire ?

Message par Ding On » 21 janv. 2012, 11:26

Voilà pourquoi ils ont finis par lâcher l'idée, à ce que j'ai compris à l'époque où je m'étais pencher sur la question.
Ben euh... C'est carrément pas la version que je connais de l'histoire de l'imprimerie en Chine. Bien au contraire. (et j'ai un peu bossé sur la question)

Extrait de Shaolin & Wudang :
L’imprimerie
Également l’une des Quatre Grandes Inventions de l’Empire du Milieu, l’imprimerie fut une découverte capitale qui allait encore renforcer la dissémination de la culture dans toute la Chine, en faisant la nation la plus lettrée de son temps et cela pour de nombreux siècles.
Au début, il s’agissait en fait de xylographie : des planches de bois sur lesquels étaient sculptés les idéogrammes et illustrations constituant une page étaient trempées dans de l’encre puis pressées sur une feuille de papier. Ce procédé permettait une reproduction industrielle d’ouvrages entiers en un temps record, rendant obsolète le recours à des scribes copistes. Le premier livre imprimé ainsi fut le Sutra du Diamant en l’an 868.
Le procédé s’améliora rapidement : des petits blocs isolés (en bois ou en argile) sur lesquels n’était gravé qu’un seul caractère permirent de rendre l’imprimerie moins monolithique et plus adaptable : nul besoin de sculpter un livre entier page par page pour le reproduire, il suffisait de recomposer chaque feuillet avec ses idéogrammes constitutifs. Il ne fallut que peu de temps pour que les grands classiques de la culture chinoise (comme les écrits de Kong Fu Zi et Lao Zi, ou des ouvrages tels l’Art de la Guerre) se répandent dans toutes les bibliothèques et universités de l’Empire du Milieu.
Le commerce de livres put ainsi prendre son essor et des librairies fleurirent un peu partout dans le pays. Cela contribua grandement à l’alphabétisation des populations campagnardes et facilita l’accès au système des concours du fonctionnariat. Après les librairies, ce furent les éditeurs qui virent le jour, publiant romans ou poèmes et même parfois des essais particulièrement osés car critiques envers le gouvernement. Les autorités impériales ne mirent pas longtemps à créer un système de censure afin de contrôler les ouvrages édités, mais un marché noir d’écrits séditieux se développa et joua sans doute un grand rôle dans les diverses révoltes qui jetèrent à bas bien des dynasties et despotes locaux…
Actuellement, la plupart des grandes imprimeries sont des monopoles d’État qui sont seules autorisées à éditer les Classiques. Toutefois il existe bien des éditeurs indépendants possédant leur propre atelier d’imprimerie afin de publier des récits d’aventure ou des romances. Les écoles d’arts martiaux commandent souvent des manuels imprimés afin de faciliter la transmission de leur enseignement ; et les édits placardés par le yamen sur les murs de la ville sont l’œuvre de l’imprimerie du district.
Hitler, qui était beaucoup plus petit que Mannerheim (Mannerheim mesurait plus de 1,90 m), portait des talonnettes et avait demandé à ses photographes de trouver un angle favorable pour la photo officielle.

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Re: [Univers] L'éducation dans l'Empire ?

Message par Hida Kekkai » 09 mai 2012, 19:05

Je rejoins assez l'avis de Doji Satori-san !

Je suis assez d'accord avec Ding On sur l'imprimerie, la Chine l'a utilisée avec efficacité, même si ce fut de façon sommaire.
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