Actualité politique et sociale 2007

[Pénombre]

parce que avais encore des doutes sur les intentions de Sarkozy en matière de politique d'immigration et de gestion des banlieues, toi ?

[Kakita Inigin]

Pour Ding On. P. 24 de ce sujet.

Ah bah tu as pas du lire le volet économique du programme de ces deux partis pour en sortir une belle comme ça...

Trois outils sont à privilégier, par des incitations fiscales à déterminer, pour permettre une
réponse politique de régulation :
L’investissement socialement responsable
Le développement de la notation sociale et environnementale des entreprises
La négociation d’accords de responsabilité sociale des entreprises
Le développement durable devient une préoccupation politique partagée. Une de ses mises en
oeuvre passe par la responsabilité sociale des entreprises. Le financement des entreprises doit
intégrer cette préoccupation légitime.
Le capitalisme industriel a fait place au capitalisme financier qui ne connait pas de frontière et
recherche le dumping fiscal, social et environnemental
Dans ce mouvement général d’expansion financière, le rôle des investisseurs institutionnels a
été central. Leur poids s’est accru dans tous les pays.
La contrepartie de cette tendance est nommée « désintermédiation bancaire ». Les entreprises
se financent relativement moins par endettement bancaire que par un recours croissant aux
marchés financiers (émissions de titres : actions, obligations). Mais surtout, la montée en
force des investisseurs institutionnels a entraîné des changements significatifs dans la
structure de l’actionnariat des entreprises, synonyme en France d’un véritable changement de
modèle de capitalisme qualifié de « financier » ou « actionnarial ».

Entreprises, soyez gentilles et on vous filera de la thune.

Face à cette réalité, nous affirmons trois principes d’action :

- premièrement, la mondialisation ne peut en aucune manière justifier que l’homme et l’environnement soient sacrifiés aux intérêts de l’économie et du commerce ;

- deuxièmement, la libéralisation des échanges doit se faire sur une base réciproque ;

- troisièmement, la France, et plus encore l’Europe qui est le bon cadre d’action en la matière, doivent apporter de la protection. Concrètement, cela veut dire ne pas laisser les familles, les salariés, les entreprises de taille modeste ou moyenne, seuls et exposés face à la mondialisation.

Tiens c'est marrant, tu as raison Ding On (Inigin qui lit le reste du projet de l'UMP) : l'UDF est pire que l'UMP (qui écrit, mais c'est horrible, j'en voterais presque pour Sarko, de trucs d'écolo-gauchiste fort intétessant).

Enfin, blagues mises à part, ça ne change rien à l'affaire : ce sont deux partis qui acceptent le capiatlisme et le libéralisme comme l'alpha et l'omega de l'économie.
(Ce qui explique sans doute que tout le monde oublie l'économie sociale ... vous savez, ces entreprises, genre coopératives, qui ne rémunèrent pas le capital).

Les liens sont ici :
http://www.ump-legislatives2007.org/ind ... exte&id=14
http://www.udf.org/participer/commissions.html

[Kakita Inigin]

pour revenir sur le sujet : Ségo est nulle. certes. Ce n'est pas moi quile dis, ce sont les camarades que j'ai au PPS. mais ils voteront pour elle parce que même dans son propre parti, elle n'a comme argument de vente que le vote utile. (Et la légitimité).
Après, toute la presse en fait ses choux-gras parce que ça l'arrange politiquement (et aps que ... j'ai lu un papier dans Le Monde, intitulé la malle coloniale du sexisme ou un truc comme ça, expliquant que Royal se faisait enfoncer parce que ... c'est une femme).

Par ailleurs, besancenot jette un pavé dans la mare.

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0 ... 872,0.html

"Les Corses ont droit à l'autodétermination. Qui mieux que le peuple Corse peut choisir librement son développement ?", a déclaré .Olivier Besancenot, samedi 7 avril lors d'un meeting qui a réuni près de 400 personnes à Ajaccio.

"Je viens soutenir la résistance qui s'exerce ici contre les défenseurs d'un Etat hyper autoritaire, de plus en plus pénal et de moins en moins social", a expliqué le candidat de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), . Appelant à "combattre ensemble les grands groupes capitalistes" qui "freinent les espoirs d'un véritable développement durable de l'économie" de l'île, il a affirmé sa volonté" que la Corse soit appelée Corsica et non pas Véolia", du nom du groupe industriel.

Olivier Besancenot a également évoqué "la flambée de l'immobilier" en Corse qui "creuse le fossé des disparités" et rend "de plus en plus difficile le quotidien des Corses".

La veille à Bastia, Marie-George Buffet s'était engagée à défendre "bec et ongles" la loi sur le littoral en Corse, sans accepter aucune dérogation. La candidate communiste avait aussi souhaité empêcher que l'île devienne "un ghetto pour riches".

Bon c'est sur des questions sociales. pas de réflexion sur les causes de la violence ... du moins celles qui ne sont pas franchement justifiables.

[Ding On]

@Inigin :

DEUX EMPLOIS SANS CHARGES
Permettre à toutes les entreprises de créer deux
emplois nouveaux, en CDI, sans charges sociales
(sauf 10% pour les retraites) pendant cinq ans,
quels que soient l’âge ou la qualification du salarié.

L’AUGMENTATION DU POUVOIR D’ACHAT
Payer les heures supplémentaires 35% de plus que
les heures normales (sans coûter plus cher à l’entreprise).
Rendre immédiatement accessible aux salariés une
part plus importante des bénéfices des entreprises.

LE SOUTIEN AUX PME
Voter une loi de protection et de soutien des PME,
un small business act à la française :
- Garantir 20% des marchés publics aux PME.
- Obliger l’État à respecter les règles qu’il impose
aux autres, notamment en matière de délais de
paiement.
- Simplifier les procédures administratives, fiscales
et sociales.
- Faciliter l'accès des nouvelles PME aux crédits grâce
à la mise en place d'un système de caution mutuelle
qui aidera les banques à couvrir les risques.

LE DÉVELOPPEMENT DE L’ÉCONOMIE SOCIALE
ET SOLIDAIRE
Développer le commerce équitable, les réseaux de
micro-crédit et de création d’entreprises, en particulier
par les demandeurs d’emploi. Soutenir l’économie
coopérative, mutualiste et solidaire.
Développer les nouveaux métiers de l’environnement.

INVESTIR DANS LA RECHERCHE
Augmenter de 5% par an pendant 10 ans le budget de
la recherche.
Rapprocher les grandes écoles et les universités,
et faire de la recherche une formation qui conduise
à des postes de responsabilité dans l’entreprise et
dans la fonction publique.
Exempter d’impôt les revenus des brevets déposés
par les chercheurs résidant en France.

Si c'est certes du programme de droite, dire que c'est plus libéral que celui de l'UMP... Euh, honnêtement c'est de la mauvaise foi. Surtt que dans ce que tu cites, je ne vois vraiment pas où tu as vu ça. "L’investissement socialement responsable, Le développement de la notation sociale et environnementale des entreprises, La négociation d’accords de responsabilité sociale des entreprises" : il est où l'ultralibéralisme là-dedans ? Pasque ça ressemble pas mal aux propositions du PS (avec d'autres termes), telles que les formule Royal dans ses discours ou itw. Ah oui j'oubliais, le PS c'est plus la gauche...
Après, le paragraphe sur l'UMP me fait bien marrer. Si tu y crois vraiment, tu es sacrément naïf mais je doute que tu le sois. Tu te contentes de faire le candide pour descendre Bayrou.

[Pénombre]

Besancenot vient de faire la preuve en tous cas qu'il ne connait absolument rien à la Corse, pas plus qu'il ne connait quoi que ce soit aux mouvements autonomistes

s'il avait la moindre info à ce sujet, il saurait :
- que l'état hyper autoritaire fait tellement rire les corses qu'il n'y a pas un attentat que tu ne puisses commenter en plein jour, et encore, c'est quand on te dit pas carrément tous les détails sur une explosion que tu viens d'entendre en prenant un café à 40 km de là ou ça a pété. Tout le monde sait et tout le monde te le dit.
- que la plupart des "résistants" corses ont laissé tombé depuis longtemps leur cause et ont viré à la dérive mafieuse, aux querelles intestines et au clientélisme avec les politiques insulaire ET continentaux, sans parler des vieilles vendetta familiales.
- que les multinationales ne mettent pas un pied sur l'ile sans s'arranger au préalable avec ces gens là, notamment en "favorisant l'emploi local" et en payant de discrètes redevances pour éviter de faire boum
- que toutes les routes de haute corse refaites ces 25 dernières années l'ont été gràce aux subventions d'état
- que bon nombre de corses sont tout à fait content de pouvoir exercer des emplois en métropole en tant que fonctionnaires, notamment dans l'éducation nationale, justement parce qu'ils sont citoyens français

Le problème de la corse, c'est pas son autonomie. Plus depuis un moment déjà en fait. Le problème de la corse, c'est que les mouvements autonomistes virés mafieux se sont mis en mèche avec la classe politique locale, ont des accointances chez les barbouzes parisiens et font ce qu'ils veulent en se cachant derrière des exigences soit-disant populaires que les gens entretiennent parce qu'ils sont des sudistes et qu'il leur faut bien des sujets de conversation pour se faire mousser.

la plupart des corses, et j'en connais, se foutent royalement de l'indépendance et de l'autonomie. Ils se ressortent ça du placard pour faire style, quand ça les amuse, pour t'en mettre plein les yeux, pour reparler de quelques gars qui ont fait le coup de feu contre les barbouzes de la métropole dans les années 80 ou pour pester (à tort ou à raison) contre la métropole

par rapport au développement urbain de l'ile, le souci des corses n'est pas le gouvernement français mais les rivalités entre familles qui possèdent les terrains. Ce sont des terrains corses propriétés de familles corses qui sont vendus à des continentaux. Et certaines pèsent plus que des familles de villes de province censément plus riches.

le petit peuple de Besancenot n'a pas plus son mot à dire sur les terrains corses détenus par les élites locales depuis des générations que n'importe qui ailleurs dans une situation similaire.

la corse fonctionne encore comme une féodalité ou les grandes familles s'entredéchirent avec les autonomistes devenus mafieux, le dernier carré d'idéalistes et un pouvoir national distant qui a su à certaines époques (le SAC et Pasqua...) se montrer d'une complaisance des plus généreuses envers les réseaux corses et leurs porte-flingues.

bref, zéro pointé merci et au revoir Olivier

[Kõjiro]

Quand j'ai vu l'info je me suis un peu demandé quelle mouche l'avait piqué le Besancenot...

Je ne vois même pas quel avantage stratégique il y a à balancer ça....

A moins que la proportion d'indépendantistes soit supérieure à 5% et qu'il espère ainsi faire un meilleur score en Corse que dans la moyenne nationale en les récupérant...

[Hida Ichi]

Quand j'ai vu l'info je me suis un peu demandé quelle mouche l'avait piqué le Besancenot...

Dire de grosses conneries pour essayer de récupérer des voix comme ce que font tous les candidats actuellement...

[Kõjiro]

Quand j'ai vu l'info je me suis un peu demandé quelle mouche l'avait piqué le Besancenot...

Dire de grosses conneries pour essayer de récupérer des voix comme ce que font tous les candidats actuellement...

Oui mais là justement ça me parait un mauvais calcul...

M'enfin...

Sinon, je viens de regarder un documentaire de "décryptage" du discours de Nicolas Sarkozy "Sarko mot à mot".

C'est plutôt intéressant (et ce n'est pas du tout un document à charge). Il s'agit de faire réagir des gens (anonymes ou non) sur certains points saillants des discours de Sarkozy.

Par contre je trouve dommage que ce docu ne soit pas diffusé vu qu'il a été conçu pour ça a priori...

Il est en quatre partie d'environ 15-20 minutes chacune :

(j'avais trouvé le lien sur le site du nouvel obs mais ils n'ont que la première partie du coup j'ai récupéré les liens dailymotion)

Partie 1, partie 2, Partie 3, Partie 4.

Je pourrais commenter mais ce serait un peu long, je vous laisse vous faire votre avis.

Je dirais juste que ce qui ressort, pour moi, des réactions des uns et des autres c'est que Sarkozy séduit trois types principaux d'électeurs : des benêts (oui c'est engagé comme point de vue) qui se laissent séduire par des formules assez creuses qui ont l'air frappées au coin du bon sens mais cachent (selon moi) des mises en applications qui me semblent au minimum problématiques (et parfois dangereuses) ; des gens très acquis à la cause "néo-libérale" ; et d'autres personnes qui apprécient surtout son coté "je met les pieds dans le plat".

[Ben]

bon moi je vais voter Rom1 comme pour le 2éme tour de mister Jdr,

au moins ça se sera un vote utile ;-)

pour en revenir à Sarko, je suis bien d'accord avec toi Kojiro, ça me fait vomir cette manie à la gentillesse, au calme et la cordialité qu'il s'invente

cet homme est un des plus gros menteurs de la politique qu'il existe, et pourtant il sera sur et certain au 2éme tour contre Royale ou Bayrou,

à l'inverse ce qui est sur, c'est que son côté fédérateur/despotique lui a permis d'avoir une vrai "famille" politique autour de lui, et puis ces conseillers en communication sont clairement plus performants que ceux de Royale (enfin est ce qu'elle les écoute ?)

c'est sur 2007 sera une année étrange ...


BEn

[Kõjiro]

En parlant de sa gentillesse j'ai lu ce we les extraits du bouquin de Begag dans Marianne... La vache...

Petit extrait :

"Tu es un connard, un déloyal, un salaud ! Je vais te casser la gueule ! Tu te fous de mon nom... Azouz Sarkozy ! Je vais te montrer, moi, Azouz Sarkozy... Tu te fous de mon physique aussi, je vais te casser ta gueule salaud ! Connard !" [...] "J'en ai rien à foutre des tes explications ! Tu vas faire une dépêche à l'AFP pour t'excuser, sinon je te casse ta gueule"

Bon en même temps je pense qu'il n'est pas le seul à s'énerver et à menacer mais disons que chez lui les coups de pression, les "si t'es pas avec moi tu vas souffrir", "si vous ne me traitez pas mieux, je vais faire en sorte de vous pourrir la vie" semblent relativement récurrents.

Par ailleurs on voit aussi l'efficacité des réseaux relationnels médiatiques de Sarkozy au travers de deux exemples :

1- Le monde qui déterre une interview où Begag utilise aussi le mot "racaille"
2- le parisien qui pdt Une année entière ne consacrera pas un paragraphe à Azouz malgré ses appels à la rédaction (le mec est quand même ministre avec une mission qui n'est pas banale pourtant... et vu son peu de moyens un peu de relai médiatique ferait du bien...)

Bon sinon, Jean François Kahn semble avoir décidé de s'énerver un peu plus que de coutume encore puisque dans ce numéro de Marianne il nous annonce avec un ton assez "cassandresque" qu'il va nous faire des révélations dans le prochain auxquelles on devrait prêter attention pour éviter de dire "ah je savais pas...".

Connaissant le ton assez directe de Marianne j'avoue attendre ça avec pas mal d'impatience. Même si je doute que ça ait le moindre impact...

[Ding On]

Ils vont peut-être faire des révélations sur les rumeurs comme quoi Cécilia serait à nveau partie et aurait porté plainte pour violences conjugales.

[Kõjiro]

Ils vont peut-être faire des révélations sur les rumeurs comme quoi Cécilia serait à nveau partie et aurait porté plainte pour violences conjugales.

????

Ah....

J'étais pas au courant de cette rumeur là...

Cela dit je ne crois pas que ce soit ça. Je pourrais recopier le texte de Kahn mais il ne donne pas l'impression que c'estd e ça qu'il s'agit.

Cela dit ça me fait "marrer" ces histoire de rumeurs. L'autre jour je lisais un blog où il était question d'une rumeur sur une rumeur qui allait bientôt sortir et planter Sarkozy...

Et cela dit (bis) de toutes manières je crois que quoi qu'il arrive ça ne changera plus la donne. Il est déjà trop tard. Il suffit de voir comment les sarkofan s'accrochent à leur poulain et perdent tout sens critique. Ils sont prêt à justifier n'importe quoi (y compris de ne pas être choqué par le fait que Sarkozy accuse Bayrou et Royal d'être du coté de la délinquance alors que lui serait l'ultime rempart contre eux pour protéger les honnêtes gens...).

[Pénombre]

bah, mon plus grand regret, c'est pas que ces imbéciles se prennent la déception de leur vie dans la figure si jamais Sarko est élu, comme en leur temps un certain nombre de crétins qui voulaient manger des pommes...

mon plus grand regret, c'est qu'on va payer nous aussi pour leur connerie

[toritaka koji]

Bon en même temps je pense qu'il n'est pas le seul à s'énerver et à menacer mais disons que chez lui les coups de pression, les "si t'es pas avec moi tu vas souffrir", "si vous ne me traitez pas mieux, je vais faire en sorte de vous pourrir la vie" semblent relativement récurrents.

je n'ose même pas imaginer ce qui se passerait s'il parlait sur ce ton à un chef d'état étranger dont les propos et critiques lui auraient déplu !!

j'aime aussi beaucoup les paroles d'une journaliste chinoise (de l'agence "chine nouvelle" il me semble, mais je peut me tromper) après le voyage de royal en chine.
alors qu'elle était si critiquée par tout le monde (tout le monde rigolant de sa "bravitude"), elle est apparue comme un vrai chef d'état aux yeux des dirigeants chinois.

et sarko a déjà son surnom dans l'empire du milieu : "napoléon"




sans commentaires...



ah si un dernier pour la route. apparemment ségolène n'est pas la seule à inventer des mots nouveaux : le petit nicolas s'y est mis lui aussi avec la "conquérance".

aucun remous dans les journaux, en dehors de marianne.
2 poids, 2 mesures, comme d'habitude...

[Kõjiro]

Evidemment, tout ce que dis Piketty n'est pas parole d'évangile. Toutefois, le bonhomme est plutôt crédible et, pour autant que je puisse en juger, il me semble que sur la comparaison des mesures il a quand même raison...

http://www.liberation.fr/rebonds/246300.FR.php

Le machisme économique

Par Thomas PIKETTY

QUOTIDIEN : lundi 9 avril 2007

Thomas Piketty est directeur d'études à l'EHESS

Ségolène Royal est une femme, donc nulle en économie ? Aussi grossier puisse-t-il paraître, ce syllogisme d'un autre âge pèse visiblement lourd dans les subconscients. A en juger par certaines réactions, nombre de commentateurs doctes et avisés ont manifestement du mal à aller au-delà de leurs préjugés machistes.

Les candidats masculins peuvent se permettre d'aligner les inepties économiques (Sarkozy) ou encore de revendiquer le vide de leur programme (Bayrou). Mais il suffit que la candidate Royal laisse un détail dans l'ombre pour que sa compétence économique soit immédiatement remise en cause. Prenons l'annonce faite par Sarkozy d'abaisser les impôts de 4 points de PIB (produit intérieur brut) au cours de son mandat. Promesse invraisemblable s'il en est, puisque même Margaret Thatcher, en dépit de ses coups de boutoir forcenés sur les dépenses publiques, n'est parvenu à les réduire que de 2 points en dix ans ! Qu'aurait-on entendu si Royal avait fait le même étalage de légèreté et d'ignorance des ordres de grandeur les plus élémentaires ? On pourrait multiplier les exemples. Le candidat UMP prétend vouloir revaloriser le travail tout en proposant de supprimer l'impôt sur la fortune acquise par héritage, et nombre de journalistes semblent hésiter à pointer cette évidente contradiction économique. De même, Sarkozy comme Bayrou semblent envisager une hausse de la TVA, en oubliant au passage que c'est ainsi que Chirac-Juppé avaient cassé la croissance en 1995, et que le moral des ménages français est plombé par la stagnation du pouvoir d'achat. Commise par la candidate, une telle erreur de diagnostic macroéconomique serait stigmatisée beaucoup plus durement.

Inversement, difficile de ne pas imputer au machisme économique ambiant la virulence des critiques adressées ces derniers jours au contrat première chance, proposé par Ségolène Royal. Et le fait que la conseillère sociale en charge du dossier ait également le mauvais goût d'être une femme (et inspiratrice d'excellentes propositions sur le service public de la petite enfance) n'a sans doute pas aidé. Que l'on reproche à ce nouveau contrat d'être encore incertain dans ses paramètres, passe encore. Il reste que la comparaison avec le CPE n'a aucun sens : alors que ce dernier concernait tous les jeunes et les mettait sous la coupe réglée des entreprises, le contrat première chance se concentre sur la petite minorité de jeunes sortis sans qualification du système éducatif et leur propose un parcours de formation en alternance. Surtout, tout laisse à penser que cette mesure ciblée aura un bien meilleur rendement économique que les nouveaux dispositifs d'exonérations de charges prônés par Sarkozy et Bayrou. L'exonération des heures supplémentaires défendue par le candidat UMP servira les insiders ayant déjà un emploi, mais sera par définition de peu d'utilité pour ceux qui en sont encore à chercher leur première heure de travail. Quand à l'exonération complète des charges pour deux emplois par entreprise, défendue par le candidat UDF, on croit rêver : applicable à toutes les entreprises quelle que soit leur taille et à tous les salariés quels que soient leur qualification et leur salaire, difficile d'imaginer un dispositif qui maximise à ce point les effets d'aubaine. Une entreprise passant de 520 à 522 salariés bénéficiera ainsi de la mesure à plein sans même s'en rendre compte. Par comparaison avec ces propositions, le contrat première chance de Royal est nettement moins coûteux et a l'immense mérite d'être beaucoup mieux ciblé et de se concentrer sur la population des jeunes sans qualification, auxquels les dispositifs actuels offrent peu d'opportunités pour reprendre le chemin de l'emploi et de la formation.

Plus généralement, la vérité est que Royal est la candidate la plus crédible pour s'attaquer au premier défi économique de la France, à savoir le déficit abyssal d'investissement dans la formation, la recherche et l'innovation. D'abord parce qu'elle est la seule à tenir les deux bouts de la chaîne en proposant à la fois de lutter contre l'échec scolaire à la racine (avec, enfin, un véritable ciblage des moyens en faveur des écoles défavorisées) et d'offrir au supérieur et à la recherche l'autonomie et la souplesse nécessaires pour figurer en bonne place dans la compétition internationale. Ensuite parce qu'elle est à la seule à pouvoir mener de concert ces réformes de structure tout en assumant l'indispensable hausse des moyens en faveur des universités (contrairement à son rival de droite, empêtré dans d'irréalistes promesses de baisses d'impôts). Avec son parcours et son programme, un candidat masculin aurait peu de chances d'être attaqué sur sa crédibilité technique. Sa victoire permettrait de sortir
enfin du machisme économique hexagonal.

Autre petite mise au point dans le même ordre d'idée.