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par Pénombre » 06 avr. 2006, 12:56
c'est du domaine de l'imaginaire collectif
tu peux créer un objet utilitaire et beau par justement cet aspect utilitaire, sans qu'il soit besoin de le "rehausser". C'est une approche esthétique du fonctionnel.
tu peux aussi créer un objet beau sans fonction utilitaire
et tu peux créer un objet à la fois utilitaire et beau par design
le seul distingo à mon sens est donc social : le samurai considère qu'il oeuvre pour créer du beau et fait exprès d'utiliser des matériaux, des techniques ou des rituels qui différent autant que possible de celles qu'utiliserait l'artisan pour créer un objet fonctionnel similaire.
de même que certains objets à but décoratif peuvent donner à des artisans matière à réflexion pour perfectionner des techniques et savoirs faire dans d'autres domaines.
par exemple, un éventail de papier, une feuille de papier à lettre, un écran de fenètre en papier et une ombrelle sont quatre choses différentes de par leur fonction et leur structure et pourtant, il s'agit bel et bien de manipuler et transformer des variantes de papier
l'imaginaire collectif n'est pas exempt de contradictions et celui des rokugani n'y échappe pas. Ainsi, ce sont des artisans heimin la plupart du temps qui forgent les sabres alors que ceux ci sont à la fois fonctionnels, esthétiques et même spirituels.
la caste a une importance secondaire du moment qu'il est socialement admis que tel individu a le privilège de faire qqchose qui relève d'un domaine particulier. Maintenant, ce même art de la forge des sabres ne sera pas forcément considéré comme noble chez un shugenja asahina par exemple, et ne parlons pas de la manière dont on regarderait un poète qui se pencherait dessus. A contrario, l'artisan samurai kakita et le forgeron kaiu seront considérés comme de nobles et respectables samurai alors qu'en forgeant a priori la même chose (un katana), ils réaliseront des objets aux aptitudes et missions sensiblement différents, de qualité supérieure à une moyenne déjà des plus honorables même si statistiquement, la majorité des sabres seront probablement forgés par des familles d'artisans heimin de père en fils...
au final, quel que soit son forgeron, le sabre sera respecté parce que c'est un sabre et bien qu'importante, l'identité du forgeron ne fera que lui conférer ou pas une aura de réputation supplémentaire.
et l'on ne considérera pas de la même manière un éventail de cour...
au final, je dirais donc que même si artistes et artisans sont socialement très distincts, il y a des croisements entre les deux genres et qu'en dehors de domaines vraiment spécifiques (fabriquer une carriole, réaliser un arrangement floral...), les passerelles en termes de règles sont bien plus nombreuses qu'on ne pourrait le penser et qu'il ne me semble pas nécessaire de se créer des subdivisions à tout bout de champ
un des souci des deux premières éditions de L5A étaient la multiplicité de compétences qui au final faisaient un beau fatras de trucs dont la plupart devenaient des gadgets utilisé une fois toutes les morts d'oni ou que le mj se mettait sur ses fiches de pnj pour se faire plaisir sans jamais s'en servir.
la troisième édition escamote en partie le problème avec le concept de l'emphase mais si c'est pour en revenir à multiplier des emphases bidon à tout bout de champ et à brouiller encore les feuilles de perso et les joueurs qui devront se rappeler que dans X cas leur emphase machin joue mais que pour le cas Y c'est l'emphase bidule alors que dans le cas Z, faudrait que je prenne une emphase appropriée vu que j'en ai pas...
ben ça fera des jolies feuilles de perso ultra-détaillées, ultra-fouillées, avec quatre colonnes sur une page pleine rien que les compétences et, si je peux me permettre cet avis personnel à part pour quelques adeptes du pinaillage dialectique et de la quadrisectomie capillaire, ben ça servira surtout à gaspiller du papier, de l'encre et du temps sans rien apporter au jeu.