Plusieurs précisions :
- effectivement, à part la pièce que cite Dogen, il n'y a pas d'exemple historique de scorpions sans masque. Il y a très probablement eu quelques individus ici et là au cours des siècles, mais c'est tout. Par contre, comme disait Uso, les scorpions ont préféré se balader sans masques pour ne pas être reconnus quand leur clan était ostracisé. Pour certains, dont les masques étaient très couvrants, c'était même un excellent moyen de "disparaitre".
- le terme de junshin ne fait aucunement référence à un masque. Il est utilisé par les scorpions de deux manières : pour désigner les samurai des autres clans - ceux qui croient ou s'efforcent de montrer qu'ils croient au bushido, et les quelques scorpions qui sont plus honorables que la moyenne de leurs frères de clan. C'est toujours une insulte, puisque ça revient à assimiler un scorpion à un type des autres clans et que les scorpions passent l'essentiel de leur temps à se raconter mutuellement comment qu'ils sont plus cyniques et vilains que les autres qui ne sont que des brèles et des naifs, ou des hypocrites prétendant être honorables. Après, bon, les scorpions se la racontent tellement qu'ils passent généralement à côté du truc le plus énorme qui leur pend au nez... c'est pas une nouveauté
- Yojiro ne portait originellement pas de masque, mais un col très haut qui lui dissimulait en partie le visage. En fait, le port du masque n'est pas obligatoire dans le clan du scorpion. Il y a des personnages qui se peignent la figure, d'autres qui ne portent que des voiles de résille ou même une lanière de perles en travers de la figure, etc. C'est l'idée que le scorpion ne montre pas son visage naturel mais un "visage social" qui prime. Dans l'absolu, tu pourrais juste te mettre une touche de peinture sur la joue que ça serait pareil. L'essentiel, c'est qu'en fait on voie clairement que toi, tu portes un "visage social" alors que chez les autres samurai, ce visage social est censé être la réalité (j'ai l'air honorable, donc je le suis...), le scorpion lui veut rappeler que l'apparence et la réalité sont deux choses distinctes. Et il s'empresse d'ailleurs de placer les autres devant cette contradiction lorsqu'ils cherchent leurs petits secrets.