Voilà une rapide tranche de vie sur un des PNJs apparaissant dans la campagne que Shâam me fait jouer.
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« Et en espérant avoir bientôt de vos nouvelles. Signé Asahina Hiroko ! »
La jeune fille reposa le pinceau et relut rapidement la lettre qu’elle venait d’écrire. Parfait, c’était parfait.
D’un geste vif, elle plia le parchemin et le cacheta de son sceau avant de le poser sur un coin de sa table basse.
Puis elle leva les yeux et sourit au plafond. Une fois de plus, elle avait œuvré pour le bien de celui qu’elle aimait. Réprimant un frisson de plaisir, elle se redressa et avertit ses sœurs qu’elle allait prendre un bain.
C’était la coutume au Shinden Asahina : certes, les shugenjas restaient des samourais mais cela ne les empêchait pas de vaquer aux tâches ménagères comme l’auraient fait de simples heimins.
Asahina-dono n’avait-il pas dit lui-même qu’il suffisait d’améliorer un fil de la tapisserie du monde pour que ceux qui l’entouraient en soient eux-mêmes affectés ? Ainsi, en se vouant au mieux à certaines tâches, les shugenjas, qu’ils soient apprentis ou maîtres, pouvaient appréhender la condition des classes inférieures et mieux les aider dans leur vie de tous les jours. Cela pour améliorer, par petites touches, la grande tapisserie de l’Empire.
Après avoir versé le dernier seau d’eau, Hiroko put enfin enlever son kimono et s’immerger langoureusement dans le bain brûlant. Lentement, doucement, presque imperceptiblement, la jeune fille sentit ses articulations se détendre et, tout en fermant les yeux, se laissa aller paisiblement.
« Kyosuke… » souffla-t-elle, tandis que sa respiration s’accélérait à la pensée de celui qui faisait battre son cœur.
Quand pourrait-elle enfin le revoir ? Quand pourrait-elle se mirer dans le sombre miroir de ses yeux dorés, observer ses gestes gracieux et soupirer devant son maintien impeccable ? Quand pourrait-elle percer le mur d’indifférence qu’il avait érigé autour de son cœur ? Quand pourrait-elle enfin le convaincre d’oublier Katsumi ?
Elle ouvrit les yeux.
Plusieurs de ses sœurs avaient pris place dans le bain et discutaient tranquillement, inconscientes de la tâche difficile qui attendait Hiroko.
Sans un mot, elle se leva, ses longs cheveux blancs plaqués le long du corps, et entreprit de se sécher.
Un instant plus tard, un cri de joie s’élevait dans le shinden.
Hiroko dut relire la missive à plusieurs reprises pour y croire. Un de ses amis Scorpion avait des informations sur Kyosuke ! Il se trouverait à Ryoko Owari Toshi dans deux semaines ! Si elle partait tout de suite, elle pourrait le revoir.
Tout en préparant ses affaires, elle ne s’inquiétait pas des remontrances que son absence provoquerait. Sa famille en avait l’habitude et elle n’aurait qu’à leur dire qu’elle partait soulager la misère dans l’Empire.
Après tout, était-ce vraiment faux ?