SEKIGAHARA > Le crépusucule des dieux

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Ujisato
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SEKIGAHARA > Le crépusucule des dieux

Message par Ujisato » 06 avr. 2006, 16:17

Pour les amateurs d'épopées...

La bataille de Sekigahara
Le crépuscule des dieux


Japon, été 1600. Deux formidables alliances se tissent, entraînant dans leur sillage seigneurs et guerriers. Dans quelques lunes, la plaine de Sekigahara s’embrasera des clameurs de la plus grande bataille de samuraï jamais livrée, scellant pour près de trois siècles le sort de l’Empire.

Prélude à la guerre

Si l’Empereur est l’autorité spirituelle et le souverain incontesté du peuple japonais, c’est le Shogun, le généralissime, qui tient véritablement les rennes du pouvoir au Japon depuis le XII° siècle. Son gouvernement, le Bakufu, exerce son autorité sur la caste guerrière et dominante des Samouraï. Plusieurs dynasties de Shoguns se sont succédées au fil des décades jusqu’à la famille Ashikaga, dont le déclin annonce la venue d’un nouvel âge sombre : Le Sengoku-Jidaï, l’ère des seigneurs de la guerre.
En cette fin du XVI° siècle, une poignée de Daimyôs, qui règnent sur les puissants clans de l’Empire, a considérablement accru son influence et sa richesse. Chacun d’entre eux brûle de marcher sur Kyoto, la capitale, pour s’y faire décerner la charge convoitée de Shogun des mains de Sa Majesté Impériale. Mais aucun ne veut prêter le flanc à une attaque de ses ambitieux rivaux dans la course au pouvoir. Tous s’épient, et s’épuisent en querelles intestines vaines et sanglantes. Le Japon est ravagé par la guerre.
Alors, trois hommes vont sortir du rang, et entreprendre ce que nul avant eux n’était parvenu à réaliser : l’unité du pays tout entier par la force des armes. Leurs noms, inscrits à jamais dans l’histoire, sont Oda Nobunaga, Toyotomi Hideyoshi et Tokugawa Ieyasu. Un ancien dicton nippon prétend malicieusement que le premier a préparé les gâteaux, que le second les a fait cuire, et que le dernier les a… dégustés. Leurs trois destins s’entremêleront jusqu’à l’issue glorieuse.
A la suite d’une série de victoires éclatantes dont la plus brillante demeure celle de Nagashino en 1573, Nobunaga, seigneur du pourtant modeste clan Oda, s’empare du pouvoir sans destituer le Shogun en titre, Ashikaga Yoshiaki. Après avoir unifié l’Est du pays, l’impitoyable capitaine périt assassiné par l’un de ses nouveaux vassaux en 1582.
Toyotomi Hideyoshi, un simple soldat élevé au faîte de la gloire par Nobunaga qui avait décelé en lui l’étoffe d’un stratège hors pair, succède à son défunt suzerain, écartant le fils héritier des Oda. Hideyoshi poursuit l’œuvre de son défunt maître, et lance ses armées désormais aguerries vers l’Ouest, dont il écrase les vastes fiefs l’un après l’autre. L’Empire est désormais soumis à la poigne de fer de celui qui se fait appeler le Taïko, et célèbre de fastueuses cérémonies du thé à Kyoto. Combattant infatigable, il s’attaque bientôt à un projet à sa démesure : la conquête de la Corée.
En 1592, tous les plus valeureux généraux que compte le Japon débarquent sur la péninsule, et rivalisent de prouesses martiales, poussant la famille royale coréenne à solliciter l’aide de son puissant protecteur séculaire, la Chine. Devant la marée de guerriers chinois accourrant au secours de l’allié coréen, les Samouraï sont contraints de battre en retraite, et un armistice est signé. La seconde expédition, entreprise en 1597, se soldera également par un cuisant échec. Le Taïko n’est déjà plus que l’ombre de lui-même. Il s’éteint l’année suivante, après avoir vraisemblablement sombré dans la folie.
Malgré les promesses de ses grands vassaux, qui ont juré d’assurer la régence ensemble jusqu’à ce que Hideyori, le fils de Hideyoshi, un garçonnet de six ans à peine alors, soit en âge de succéder à son père, les Daimyôs aiguisent leurs crocs.
Le Japon est sur le point de sombrer à nouveau dans le chaos. Le redoutable Tokugawa Ieyasu, de loin le plus prospère des prétendants, entre en lice après avoir patiemment attendu son heure depuis des décennies en servant successivement Nobunaga puis Hideyoshi. Quant aux seigneurs loyaux à la mémoire du Taïko, ils peinent à s’entendre sur les termes d’une alliance rendue pourtant nécessaire par les ambitions dévorantes du maître des Tokugawa. En cet été 1600, chacun sait que la bataille pour la suprématie aura bien lieu…

Le grand échiquier
Au cours du mois de juin, les deux grands partis se rassemblent et se jaugent. Les puissants clans Mori, Uesugi, Otani, Kobayakawa, Ukita et Chosokabe rejoignent l’alliance loyaliste tandis que Ieyasu mobilise ses vassaux et leurs troupes.
Bientôt, on ne parle plus que de l’Armée de l’Est, à la solde des Tokugawa, et de l’Armée de l’Ouest, redoutable confédération de familles fidèles à Hideyori mais néanmoins divisées par de profondes rivalités. Ce sont deux systèmes qui s’apprêtent à se mesurer l’un à l’autre. Celui de l’honneur, du panache fondé sur l’obsolète loyauté à la seule autorité du clan à l’Ouest ; face au pragmatisme et à la discipline imposée par un pouvoir centralisateur et absolu à l’Est : Un tigre de papier face à un jeune loup.
Ieyasu, qui souffre déjà d’une image d’usurpateur en puissance, se garde bien de fournir un prétexte à ses adversaires en mettant le feu aux poudres. De leur côté, Ishida Mitsunari et Mori Terumoto, qui commandent l’alliance occidentale, savent qu’il leur faut frapper au plus vite avant que l’ennemi ne soit en mesure de faire échec à leurs forces conjuguées.
Leur stratégie est simple et néanmoins efficace : Leur allié Uesugi Kagekatsu, héritier du célèbre Kenshin, engagera les hostilités en lançant ses troupes chevronnées contre les possessions orientales des Tokugawa, contraignant Ieyasu à quitter Osaka, nouveau siège du pouvoir factuel, pour gagner l’Est. Mori prendra alors le contrôle de l’inexpugnable forteresse d’Osaka pendant qu’Ishida, à la tête de l’immense armée alliée, marchera sur les traces des Tokugawa pour les broyer entre le marteau et l’enclume.

Image
Les alliances se constituent majoritairement selon un axe géographique Est/Ouest. Copyright 2000 FwSeal

Durant les mois de juillet et d’août, le plan des loyalistes fonctionne à merveille. Ieyasu sait que pour espérer vaincre des adversaires en large surnombre, il n’a pas d’autre choix que de concentrer ses forces, ne laissant derrière lui que des garnisons insuffisantes pour tenir ses places fortes. Celles-ci tombent les unes derrière les autres aux mains de l’Armée de l’Ouest, malgré l’héroïque résistance des défenseurs de la citadelle de Fushimi, dont le siège parvient à fixer plusieurs corps ennemis.
Au début de septembre, il jugule l’offensive des Uesugi, puis les Tokugawa font volte-face et se portent vers Osaka à marche forcée, espérant prendre de vitesse Ishida avant que l’ensemble des contingents occidentaux ne fasse leur jonction. Trop confiant en sa supériorité numérique théorique, le commandant en chef de l’Ouest poursuit sa progression sans attendre les renforts des clans Mori et Chosokabe.
Au soir du 20 octobre 1600, les armées loyalistes font halte aux abords d’un petit village au centre du pays, et fortifient leurs positions. Dès le lendemain, ce lieu sera le théâtre de la plus grande bataille de Samouraï jamais livrée, et entrera dans l’histoire. Il a pour nom Sekigahara.

Quand se lèveront les brumes…

Au crépuscule, l’état-major de l’alliance se déchire au sujet de la ligne stratégique à conduire. Le bouillant Yoshihiro, vénérable Daimyô du Han Shimazu, redoutable adversaire séculaire de tout pouvoir central nippon, préconise un furieux assaut immédiat, à la faveur de la nuit, qui ne laissera pas à l’ennemi le temps de recouvrer ses forces et d’organiser ses défenses. Cette option est finalement écartée au profit d’une tactique défensive qui conserve à l’Armée de l’Ouest un avantage du terrain déjà acquis, celle-ci occupant les hauteurs. Lorsque les troupes Tokugawa se seront avancées dans la vallée, les contingents du clan Mori déboucheront des issues orientales pour refermer la nasse et anéantir l’adversaire ainsi pris au piège.
Sur les flancs des collines, les guerriers dressent des palissades et observent les myriades de flambeaux en contrebas qui éclairent la marche de l’Armée de l’Est.
Le jour se lève enfin sur un champ de bataille détrempé par une pluie battante. Sous l’effet des premiers rayons du soleil, une épaisse brume de terre s’élève, masquant les positions respectives des deux camps.
A l’aube, des escadrons de cavalerie des deux avant-gardes entrent en contact. Les brèves escarmouches se dispersent dans le brouillard. Quand celui-ci se dissipe, deux formidables armées se font face.
Les forces en présence sont de valeur équivalente : un peu plus de 80 000 combattants de part et d’autre, des soldats pour la plupart aguerris par les guerres civiles et les campagnes de Corée, encadrés par d’excellents et prestigieux officiers, dont beaucoup sont les vétérans de décennies de combats sanglants.
Les diables rouges d’Ii Naomasa, troupes de choc des Tokugawa revêtus d’armures écarlates, lancent une charge fulgurante qui se brise contre les avant-postes des Shimazu au Nord. Au centre, une marée hurlante de Samouraï arborant la bannière de Fukushima Masanori prend d’assaut les contreforts tenus par les loyalistes des clans Ukita et Konishi, aux ordres du seigneur chrétien Yukinaga. Quant au Sud, occupé par les Shima et les Gamo, il voit déferler les bataillons de Kuroda Nagamasa et Hosokawa Tadaoki, deux fidèles capitaines de Ieyasu. Le second a une bonne raison de laisser libre cour à sa rage : Quelques jours auparavant, son épouse, Gracia, une japonaise baptisée, s’est donnée la mort en se précipitant dans les flammes de sa propre demeure à Osaka, alors que les hommes d’Ishida tentaient de la prendre en otage afin de faire plier le Daimyô des Hosokawa. Il en allait souvent ainsi à cette époque tourmentée.
Pendant ce temps, de l’autre côté du Mont Nangu, une éminence qui ferme l’accès Ouest à la plaine, les troupes du Han Mori marquent le pas et tardent à faire mouvement. Au cours de la matinée, les défenses loyalistes tiennent bon. Les forces des Tokugawa ne parviennent pas à ouvrir une brèche dans le dispositif fortifié ennemi. Ieyasu, qui garde la mainmise sur un imposant corps de 30 000 hommes, n’ose pas engager ces réserves tactiques pour tenter d’infléchir la situation. Il jette des regards angoissés et dubitatifs vers les collines au Sud, où les armées du jeune Kobayakawa Hideaki demeurent l’arme au pied.
Nul ne sait encore que le seigneur des Kobayakawa a secrètement juré allégeance à Ieyasu, et lui a promis de rallié sa bannière au signal convenu. Mais devant l’incapacité des Tokugawa à prendre un avantage décisif, Hideaki, tout juste âgé de 19 ans, est déchiré par le doute : Et s’il avait misé sur le mauvais parti ? Si Ieyasu était vaincu, qu’adviendrait-il de lui ?
« A félon, un sermon n’est rien », dit l’adage. Sans doute est-ce la formule que le suzerain des Tokugawa rumine alors rageusement.
A cette heure, Ukita Hideie informe le commandant en chef de l’Armée de l’Ouest que ses troupes sont en formation pour lancer une contre-offensive susceptible de changer le cours de la confrontation. Ishida fait prévenir ses autres alliés : il souhaite un assaut général sur toute la ligne de front.
Las, la division fait à nouveau sa besogne de sape. Le fier Shimazu, blessé dans son orgueil d’avoir vu sa recommandation stratégique écartée la veille au soir, refuse d’obéir aux ordres et campe sur ses positions au Nord. Kobayakawa fait la sourde oreille, et pour cause ! Quant aux Mori, censés refermer la tenaille à l’Est, ils ne donnent aucun signe d’être disposés à se battre.
Il est midi, le soleil est haut, la bataille fait rage depuis déjà quatre heures. Ishida Mitsunari perd l’initiative et laisse passer sa chance de l’emporter. C’est le tournant de la journée.

Bravoure et félonie

Ieyasu sent alors le vent tourner. Sa remarquable acuité lui permet de saisir dans l’indécision de ses adversaires la formidable opportunité qui s’offre à lui. Il fait enfin donner ses nombreuses réserves, et ouvrir le feu à un détachement d’arquebusiers sur les rangs du jeune seigneur Hideaki, le pressant ainsi de tenir parole.
Aiguillonné par la vaste manœuvre des armées Tokugawa, Kobayakawa engage bientôt le combat contre le flanc droit de l’Armée de l’Ouest. L’alliance a vécu. Le traître et ses 20 000 partisans fondent sur le contingent encerclé du clan Otani. Celui-ci est littéralement taillé en pièces. Assistant impuissant au massacre de ses valeureux guerriers par les félons, leur brave Daimyô Yoshitsugu, opiniâtre lépreux venu en palanquin, ordonne à l’un de ses lieutenants de lui trancher la tête au terme de son seppuku, de sorte que celle-ci ne tombe pas aux mains de l’ennemi. Celui-ci s’exécute. Le chef du vaillant Otani ne sera jamais retrouvé. Peut-être gît-il toujours sous cette terre de gloire et de carnage.
En une heure, les lignes cèdent et sont enfoncées de toutes parts. Au Sud, le véritable feu roulant des transfuges aux ordres de Kobayakawa gagne sur le centre, tenu par Ukita et Konishi qui résistent encore.
Au Nord, après la mort au combat de leur commandant en second, les Shimazu s’efforcent de se replier, abandonnant à leur sort les capitaines du clan Toyotomi, les prestigieux généraux du défunt Taïko Hideyoshi. Pris sous le feu nourri des Kuroda, des Hosokawa et des Ii, les corps loyalistes subissent des pertes effroyables.
A l’autre bout du champ de bataille, il est trop tard pour que les Mori ouvrent un second front à l’arrière : leur marche est entravée par une nouvelle défection, celle de la famille Kikkawa.
A compter de la seconde heure de l’après-midi, la défaite des armes tournent à la déroute complète pour l’Armée de l’Ouest menacés dès lors d’anéantissement total.
Seules les forces des clans Ishida et Konishi réussissent à faire retraite en bon ordre, tandis que les autres alliés se dispersent et fuient en direction des montagnes, tentant d’emboîter le pas des bataillons qui maintiennent tant bien que mal un semblant de formation.
Hokkoku Kaïdo, la grande route du Nord, est encombrée de fuyards aux abois, pourchassés par les cavaliers Tokugawa qui fauchent les têtes comme du blé mûr. Ieyasu peut savourer sa victoire écrasante. Il est maître du terrain, et régnera avant peu sur le Japon tout entier.

L’aube d’une nouvelle ère

Au soir du 21 octobre, tout est consommé. Des milliers de cadavres cuirassés jonchent la plaine. Les fidèles vassaux du vainqueur rejoignent en majesté la tente de commandement. Kuroda Nagamasa, à qui Ieyasu attribuera le plus grand mérite, mène la cohorte. Le félon Kobayakawa Hideaki, sombre et silencieux, les rejoint en cours de soirée.
Devant cette assemblée redoutable défilent des centaines de têtes tranchées, macabres trophées arrachés à l’ennemi selon la cruelle coutume des guerriers Samouraï. Enfin Hidetada, le fils du suzerain des Tokugawa, retenu inopportunément au siège du château d’Ueda, retrouve son père à la mine sévère. Le dernier acte s’est joué sans lui et ses troupes. Ieyasu ne lui pardonnera cette faute, qui aurait pu conduire le clan à sa perte et ruiner tous ses efforts, que bien des années plus tard.
Les pertes sont très lourdes de part et d’autre : le combat fût des plus sanglants. Sekigahara consacre néanmoins l’habileté politique et militaire de Tokugawa Ieyasu. Les partisans de Hideyori, l’héritier de Toyotomi Hideyoshi, sont tués ou défaits, égayés aux quatre vents tels des fugitifs, leurs familles saignées à blanc et bientôt accablées de taxes shogunales qui leur ôteront toute velléité de nouvelle rébellion.
Quelques mois après, celui qui détient désormais le pouvoir suprême redistribue les cartes, privant ses impudents adversaires d’hier de leurs fiefs prospères pour les offrir en gage de gratitude à ses plus loyaux capitaines.
En 1603, soit trois années après la victoire, l’Empereur Go-Yozeï gratifie Ieyasu du titre de Shogun. Un nouvel âge commence, sous l’implacable mais juste férule des Tokugawa : la dernière, la plus célèbre et la plus puissante dynastie de Shoguns que l’Empire ait jamais connues s’empare des rennes du Japon. Elle ne les abandonnera que plus de deux siècles et demi plus tard, lors de la restauration Meiji, en 1867.

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Taka
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Message par Taka » 06 avr. 2006, 20:03

:clap: Excellent texte! Si tu en as d'autres comme ça, n'hésite pas. :ok:
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Mr.Flibble
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Message par Mr.Flibble » 06 avr. 2006, 20:29

A recommander également l'excellent jeu vidéo "Kessen" qui retraçait l'évènement.

Que de bons moments passés avec les cinématiques les duels et les actions de bataille ; je regrette de l'avoir échangé ^^;
- Moi, je dis qu'on a la belle vie. D'accord, on pourrait être plus cultivés, plus à l'écoute des autres et moins superficiels... mais c'est cette superficialité qui nous rend heureux. Cette superficialité, c'est le vrai luxe, c'est le droit au bonheur.
Nous sommes les milliardaires du bonheur car nous sommes plus heureux que ne le seront jamais tous les magnats du pognon.
- Tu dis ça parce que tu le penses ou c'est pour nous déconcentrer ?
- Pour vous déconcentrer...

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Message par Pénombre » 06 avr. 2006, 20:30

joliment résumé :jap:

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Moto Shikizu
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Message par Moto Shikizu » 07 avr. 2006, 06:24

:bow: Maitre Ujisato sensei !!
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Akaguma
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Message par Akaguma » 07 avr. 2006, 09:45

C'est très agréable à lire ! Arigatô, Ujisato-dono !

Et dire que les familles KOBAYAKAWA et les KIKKAWA sont des membres du puissante clan MÔRI !
En effet :
MÔRI Terumoto (1553-1625), est le fils de Takamoto, 1er fils de MÔRI Motonari (1497-1571)
KIKKAWA Hiroie (1581-1625) et le fils de KIKKAWA Motoharu, 2ème fils de MÔRI Motonari
KOBAYAKAWA Hideaki (1582-1602) est le fils adoptif de KOBAYAKAWA Takakage, 3ème fils de MÔRI Motonari.

Je crois bien que Terumoto n'a pas assez gâté ses deux jeunes cousins lors du dernier Nouvel An !
C'est pépé Motonari qui a dû se retourner dans sa tombe ;)
Dernière modification par Akaguma le 07 avr. 2006, 09:52, modifié 1 fois.

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Message par Ujisato » 07 avr. 2006, 09:47

Merci :jap:

Oui, Akaguma, on pourrait revenir longuement sur les raisons qui ont poussé Hideaki à la trahison. Les liens du sang à l'époque n'étaient pas nécessairement des garanties bien solides...
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Message par Akaguma » 07 avr. 2006, 10:03

Ils étaient jaloux !! ;)

Hideaki, avec son fief de 520 000 koku, et Hiroie, 110 000 koku, devaient baver devant le fief de 1 210 000 koku du cousin Terumoto ! ;)

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Message par Shosuro Akae » 07 avr. 2006, 10:06

Très intéressant, un résumé bien utile,

Merci :biere:
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Message par Ujisato » 07 avr. 2006, 11:30

Akaguma a écrit :Ils étaient jaloux !! ;)

Hideaki, avec son fief de 520 000 koku, et Hiroie, 110 000 koku, devaient baver devant le fief de 1 210 000 koku du cousin Terumoto ! ;)
IL y a beaucoup de facteurs.
Hideaki, alors très jeune et très en faveur auprès de Hideyoshi, avait été nommé commandant en chef du corps expéditionnaire japonais durant la seconde campagne de Corée. C'était naturellement un poste honorifique, pour un adolescent. Ses choix furent vivement critiqués par un certain... Ishida Mitsunari, qui le plongea dans la disgrâce.
Autant dire que le jeune homme deavit attendre l'heure de se venger...
Qui plus est, celui qui l'aida à se laver de cet affront ne fut autre que le décidément très malin... Ieyasu.
On y voit déjà plus clair. :cut:

Ajoute à ceci le jeune âge, et enfin, si mes souvenris sont bons, un différend avec Yodogimi, concubine du Taïko et surtout mère du prince-Héritier Hideyori, qui avait plus ou moins écarté l'épouse légitime et conduisait les barons loyalistes en sous-marins (du moins ceux qui haïssaient tellement le même Ishida qu'ils ne pouvainet traiter avec lui...), et on obtient déjà un gros sac de raisons pour trahir, et voir l'alliance partir en sucettes au premier prétexte...
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Message par Kzo » 07 avr. 2006, 16:50

Ca va t'es pas blindé d'informations sur le sujet!

Aller annonce nous une deuxieme partie : "le dessous des dessous des cartes" :)
"Je suis un gentil, j'ai que des amis et plus d'ennemis :mal:"

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Message par Ujisato » 07 avr. 2006, 17:49

:france:
J'ai pas d'mérite, c'est mon dada...
En fait, je régurgite des thèmes d'exposé.
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Message par Ujisato » 07 avr. 2006, 17:54

Mais au fait... tu es graphiste ! :biere:
Dis, ça te dis pas de nous aider sur notre webzine, ou d'ailleurs sur d'autres supports... (comment ça, il perd pas l'nord, le gars...) :zzz:
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Sensei Bonaf
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Message par Sensei Bonaf » 09 avr. 2006, 11:05

Excellente piqure de rappel que ce texte ! Merci beaucoup !
Evidemment cela me parle d'autant plus que je suis en train de lire l'excellent roman Shogun qui s'inspire des évènements réels de cette période...

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Message par Kakita Inigin » 09 avr. 2006, 12:03

Il peut être utile de signaler que Nobunaga, malgré le ridicule territoire dont il était maître au départ, a remporté des victoires contre des armées bien plus puissante que la sienne en utilisant systématiquement les mousquets de fabrcation hollandaise. Ce qui explique ensuite le contrôle extrêmement sévère que feront subir les Tokugawa à tout type d'armes à feu (interdiction d'en introduire dans Edo, notamment).
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