[Roleplay 6.0] Un festival hétéroclite

[Hida Koan]

[Narrateur]

Un gong sourd et grave retentit, faisant vibrer légèrement le sol et frémir l'eau du lac tout proche. L'heure Doji s'écoulait paisiblement quand l'homme au crâne rasé et au kimono d'un bleu glacé frappa lourdement la grande pièce de métal. Un instant les regards convergèrent vers le centre de la grande salle. Les pas feutrés, étouffés par les gravillons au dehors, des courtisans qui arrivaient de toutes parts, se firent plus pressés. Le vaste espace s'emplit quelque peu.

Les différentes zones d'activités avaient scindé le hall. Et le longs des interminables murs se dressaient de petits box, telle une écurie géante. Chacun habitait des joyaux d'art. Des maîtres d'ikebana cotoyaient des expert du sabre, des danseuses aux habits chamoirés attiraient autant l'attention que les jeunes femmes sobres s'attelant à la discipline de l'origami. Au centre de la pièce une large surface restait libre, prête à acceuillir les diverses démonstrations de la journée.

Quelques minutes défilèrent, et un second coup de gong retentit.

[Hida Koan]

Koan se trouvait au centre de la pièce lorsque le premier gong retentit. Rapidement, et sous le coup de l'ennui qui le gagnait, il entreprit de défaire sa coiffure traditionnelle, ce qui ma foi ne fut pas aussi dur que ce qu'il escomptait. Cependant, les dernières de ses cheveux retombèrent correctement, alors que tout le monde avait le regard posé sur lui. Quelques heures... c'était déjà pas si mal d'avoir donné le change quelques heures se dit-il. Il se dirigea d'un pas ferme vers le fauteuil de bois ouvragé, ne sachant réellement que faire dans l'instant.

Soudain il ralentit l'allure, en essayant de paraitre normal... Il y avait bien quelque chose qui le gênait mais... il ne se souvenait plus trop. La seule chose dont il était sûr était qu'il aurait bien du se garder de rentrer si tôt dans cette foutue salle. Il prit le temps de contourner le fauteuil en se remémorant tout. L'entrevue passée avec Okuma, l'entrevue future qu'il désirait avoir avec Hiruma Lya, le repas, la demande sepukku de Noritoshi, la nuit avec Ryumi... La nuit avec Ryumi... Alors que ses mains se posaient sur le dossier du fauteuil, debout derrière l'imposante masse de bois... Les bénédictions! ... Les bénédictions! Il regarda de droite et de gauche. Une vieille courtisane semblait regarder la grande porte Au moins elle ne devait pas se tromper sur l'ordre des choses grommela-t-il. Alors, à tout hasard, il leva la main. Les gens s'inclinèrent Tiens et que dois-je donc faire pour qu'ils sautent tous à cloche pieds s'amusa-t-il, et les gardes Daidoji ouvrirent la lourde porte sur un signe de tête du seigneur Kakita.

De l'autre côté se pressaient des gens de la cité, venus la pour la bénédiction. Leur laissant le temps de rentrer un peu, il attendit nerveusement. Les discours, en ce moment il n'y avait que ça, à croire qu'il devrait les faire réciter par quelqu'un...
Il toussa légèrement "Chers représentant de cette jolie contrée, je... vous réitère les propos que j'ai tenu depuis mon départ d'Otosan Uchi: soyez assuré que je suis ravi d'être à vos côtés. Que cette caravane vous donne l'espoir qui vous manque et vous conforte dans les changements à venir, la reconstruction est en marche, pour la gloire de l'Empire. Les Fortunes veillent sur ces terres et qu'elles vous gardent. " finit Koan en à peine deux minutes. Il espérait maintenant qu'un réaction, venue de l'estrade ou des gens dans la salle le délivre de cette embarassante situation...

[Bayushi Hiryu]

Un cri jaillit de la foule, vite repris par des dizaines de bouches :
"Vive l'Empereur !"

Dans un coin de la salle, Hiryu lui fit un clin d'oeil, le sourire au lèvres. Les lèvres en question semblaient murmurer une phrase : "Parfois, ce sont les méthodes les plus simples qui sont les plus efficaces...".

Enfin remise de son émotion d'avoir reçu la bénédiction du Fils du Ciel, la foule se tut peu à peu, impatiente d'entendre ce qui allait suivre...

[Seppun Kurohito]

Après l'acclamation de la foule, les nombreux représentants du peuple semblèrent plus enjoués, bien que toujours intimidés par l'auguste présence impériale.

Ils étaient nombreux à n'avoir jamais vu l'opulent intérieur du palais, et certains ne le verraient q'une unique fois de toute leur existence, mais cette journée serait racontée, transmise de parent à enfant, pendant des générations... Ces bénédictions étaient loin d'être de simples formalités.

Dans la foule bigarrée, on trouvait les dirigeants des entreprises commerciales des provinces de la Grue, les abbés de plusieurs temples locaux, des représentants de plusieurs corps de métier d'artisan de Tsuma, les capitaines des gardes du feu de la ville et bien d'autres encore...

Le membre de la famille Doji gouverneur de Tsuma était venu présenter ses hommages au souverain, ainsi que quelques chefs de petites familles de nobles de campagne.

Parmi les personnes qui continuaient à entrer dans la salle après l'acclamation du peuple, le souverain put apercevoir le représentant du Lion et sa yojimbo, en compagnie de Hiruma Lya et d'un jeune homme qui, s'il faisait de toute évidence partie de son cortège, ne lui avait pas été présenté.
Seppun Kurohito venait de les quitter et se rapprocha discrètement de son seigneur, en le saluant très bas, avant de prendre place, non loin.

Les rires cristallins qui ne tardèrent pas à résonner aux entrées de la salle indiquaient que les dames de la Cour ne tarderait pas à entrer à leur tour.
Quelques gardes impériaux venaient d'encadrer la porte.
L'impératrice serait bientôt là, ainsi que Ryumi...

[Seppun Kurohito]

Finalement, les dames arrivèrent.
Quittant leurs palanquins et fermant leurs ombrelles, elles apparurent par petits groupes.
Le peuple fit silence un instant, alors que chacun s'agenouillait pour accueillir l'épouse du Fils des Cieux et sa suite.

L'épouse du seigneur Noritoshi, la princesse Doji Yasuyo, la belle Doji Michiko et une jeune inconnue de la famille Kakita encadré l'impériale épouse.

Le seigneur Kakita Noritoshi les accueillit par quelques mots courtois, alors que son épouse venait prendre position derrière lui, et Doji Michiko rejoignit Kakita Atoshi.
Beaucoup regardait la jeune Kakita Yamiko, dont le nom passait déjà sur de nombreuses lèvres. Shikizu lui accordait une place de choix, non loin d'elle, près de l'estrade impérial.

Enfin, la superbe Bayushi Ryumi, entourées de deux dames d'atour aux masques élaborées, vint prendre place au centre de l'assemblée, comme un joyau brillant dans la foule.

A nouveau, on entendit le peuple acclama, le son grondant sous les plafonds dorés du Palais.

"- Vive l'Empereur ! Vive l'Impératrice ! Vive l'Empire !"

Le couple impérial s'était rapprochée, échangeant quelques mots. Puis, d'un geste ferme de la main, le souverain remercia son peuple, mouvement silencieux indiquant que les programmes de l'après-midi pouvaient reprendre leurs cours.

Les cloches des temples de Kyuden Kakita sonnèrent comme une hymne solennel, un hommage de la Grue à son seigneur.

Les mouvements de foule indiquaient que les festivités continueraient en divers lieux, alors que les représentants du peuple quittaient petit à petit l'enceinte sacrée de la salle d'audience.
Le récit de leur présence ici, aujourd'hui, en présence de Koan 1er, était déjà un trésor qui serait transmis pour des générations...

[Bayushi Ryumi]

Edit : Je me réserve cette place quand j'aurais fini mon texte

Désolée d'être à la bourre

[Okuma]

Le daimyo de l'ours se contentait de passer a travers la foule dissimulé derrière le sort "Bénédiction de Kanosei Furuda" qui le faisait passser pour quelqu'un de même rang que celui qui le regardait.

[Isawa Yoshimitsu]

Soudain, la garde sembla s'agiter, notemment les shugenja de la famille Asahina. Ceci ne dura pas longtemps, juste quelques minutes. Mais c'était révélateur de la tension qui régnait depuis l'attaque qu'avait subi la caravane la veille.

Rien d'important visiblement, très certainement une fausse alerte. C'est ce que se disait les personnes qui l'avait remarqué. Toutes sauf le daymio du clan de l'ours, qui avait compris que son sort avait affolé...

[Soshi Yabu]

Soshi Yabu s'approcha du Seigneur Okuma, qui avait repris forme "normale"
"- Eh bien, Okuma-sama, un travail très intéressant que celui auquel vous venez de vous livrer.
_ Vos mots sont par trop explicite, Soshi Yabu-san, vous ne faites pas honneur à la réputation de votre clan.
_ Je porte un masque, sama, mais mes paroles pas forcément. Ne cherchez pas TOUJOURS le mal là où vous pensez qu'il se trouve. Yajinden était honorable... à un moment.
_ Occupez-vous donc de ce qui vous regarde, magistrat.
_ Bien, seigneur, comme il vous plaira." sur ces mots, soshi Yabu se pencha pour saluer le Daimyo, cachant ainsi, un sourire... narquois.

[Okuma]

"Le jeu est une petite bataille, il ne faut pas le prendre a la légère." se contenta de dire un ours.

[Seppun Kurohito]

Après que l'Empereur ait quitté la pièce, il y eut un instant de grande agitation, le temps que chacun s'informe du déroulement des concours artistiques. Déja, les nobles sensei artisans de la prestigieuse Académie de la Grue sortaient en procession pour rejoindre les salons où chaque discipline serait mise à l'épreuve et jugée par leur soin : le Salon des Rires et des Pleurs, le Salon de la Joie et de la Félicité et celui de la Sagesse Immobile.

Le gouverneur de Tsuma et son importante suite prirent congé du Palais pour rejoindre la cité, où les derniers préparatifs requerraient son attention en vue du Championnat qui aurait lieu le lendemain...

De jeunes courtisans affectés à l'intendance du Palais vinrent chercher les membres de la suite impériale que la famille Kakita avait courtoisement invité à assister les sensei en tant que juge honoraire : ainsi un jeune homme vint saluer Seppun Kurohito en le priant de le suivre vers le Salon de la Sagesse Immobile, où seraient jugés dans quelques heures les peintures, sculptures et origami.

Un autre, grand et élancé, s'inclina très bas devant la concubine impériale et l'accompagna dans le Salon de la Joie et de la Félicité, qui semblait attirer davantage de femmes que d'hommes.
Parmi celles-ci, on pouvait voir Kakita Taeko, une suivante de dame Mai, et Shosuro Kaede, qui quittait rarement la ravissante Ryumi.

La belle Doji Michiko avait quitté le seigneur Atoshi et traversa la salle pour suivre Bayushi Ryumi dans le large corridor. En passant devant Yogo Kaneda, elle salua respectueusement et parla d'une voix mesurée :
"- Yogo Kaneda-san, à moins que vous ne participiez personnellement à ces démonstrations artistiques, peut-être prendrez-vous plaisir à venir dans le Salon de la Joie et de la Félicité. Musique et danse y seront à l'honneur... Les plus belles dames de la cour s'y appliqueront sous le regard des sensei de l'Académie,de dame Doji Yasuyo-sama et de Bayushi Ryumi-sama..."
Terminant avec un léger sourire, elle reprit sa marche, laissant derrière elle les effluves capiteuses de son parfum estival.

Enfin, une jeune femme aux cheveux de neige, dans un kimono de soie fine aux couleurs de l'océan, vint s'incliner devant l'imposant daimyo du Clan de l'Ours, sans paraitre le moins du monde impressionnée. Bien que ce dernier tentât de rester fort discret, la jeune femme n'eut aucun mal à le trouver dans l'assemblée, alors que la jeune Hiruma Lya le quittait pour répondre à l'invitation du souverain.
"- Tous mes respects, Okuma-sama. Je suis Kakita Tanako. La famille Kakita a l'honneur de vous inviter à siéger aux côtés de dame Mai-sama, du maître Kakita Sunagi-sama et de la maîtresse Kakita Shiko-sama dans le Salon des Rires et des Pleurs, où conteurs et poètes de cette noble assemblée concoureront dans quelques instants. Les maîtres se félicitent de pouvoir bénéficier de votre avis éclairé avant de rendre leur jugement..."

Déjà, le fier Ikoma Sanzo, jetant un regard concentré à Matsu Yumi, se mettait en route pour rejoindre ce salon, ainsi que Kakita Nanko et Asahina Taeruko, deux dames d'atour de Kakita Mai... D'autres suivirent...

Par petits groupes, nombreux étaient ceux à rejoindre les salons. Un petit groupe, néanmoins, préféra les jardins, afin de s'isoler avant les derniers divertissements qui aurait lieu au crépuscule, avant le dîner... Les meilleurs élèves du style Kakita feraient devant l'Empereur une démonstration de iai, avant de laisser place aux quelques duels qui clotûreraient cette journée de liesse.
Daidoji Megumi, que personne n'avait vu jusqu'à présent, serait certainement la personne la plus attendue dans ces duels. Elle était la meilleure élève de Noritoshi, mais aussi la plus fougueuse...

[Seppun Kurohito]

Nombreux étaient ceux et celles à guetter les réactions de l'Impératrice, curieux de connaître quels seraient les choix de cette dernière.
Sans se démonter, la jeune Kakita Yamiko se tourna vers la souveraine et s'inclina humblement.
"- Votre Majesté, si vous me permettez de rejoindre le Salon des Rires et des Larmes, je me propose de conter une histoire qui, si elle fait partie des grandes oeuvres classiques de notre culture, n'en manquera pas moins de ravir votre Majesté..."
Avec un léger sourire sur les lèvres, Yamiko sentit du soulagement. Elle était parvenu à parler à la souveraine sans bafouiller...

Un peu plus loin, Ide Yashi, un jeune membre de la délégation de la Licorne, proposait à ses frères de Clan de participer aux épreuves du jour, en marquant davantage son respect devant le fils de son daimyo, Ide Akio.
"- Montrons à l'Empire ce que la Licorne a su ramener de plus beau de son long périple... et aussi ce qu'il n'a jamais oublié "

Comme si ces paroles faisaient écho aux siennes, le sourire de Kakita Yamiko s'accentua.

[Izaku Kaiteru]

Toute l'effervescence qui commençait à se faire sentir rendit Izaku Kaiteru essez nerveux. Il comprenait de mieux en mieux le sentiment d'Okuma sama dans cette compagnie qui avait tendance à confondre performance artistique et exhibitionisme... L'art ne devait-il pas être poursuivi pour soi, de préférence dans la solitude ? Mais enfin, sans doute ses années passées dans les monragnes reculées du Clan du Dragon avaient-elles altéré son jugement. Il y avait à n'en point douter dans l'assemblée d'éminents artistes qui méritaient les honneurs qui leur étaient dévolus... sans doute...

Lui-même avait d'ailleurs son propre art à préparer pour la soirée. D'une forme moins académique mais au moins aussi visible. Il salua brièvement de la tête Hiryu sama et Kurohito sama et se retira discrètement. La mixture qu'il avait laissée à macérer dans sa tente devait être prête. Les ultimes préparatifs qui ne pouvaient être faits qu'au dernier moment - remplissage des cartouches de poudres et de colorants incandescents, mise en place des installations de lancement et de guidage, minutage des allumages et éventuellement classement de ses parchemins de sorts - lui prendraient toute l'après-midi. Peu de gens le verraient d'ici la soirée.

Ce soir, le spectacle serait à la hauteur !

[Moto Shikizu]

Sans se démonter, la jeune Kakita Yamiko se tourna vers la souveraine et s'inclina humblement.
"- Votre Majesté, si vous me permettez de rejoindre le Salon des Rires et des Larmes, je me propose de conter une histoire qui, si elle fait partie des grandes oeuvres classiques de notre culture, n'en manquera pas moins de ravir votre Majesté..."
Avec un léger sourire sur les lèvres, Yamiko sentit du soulagement. Elle était parvenu à parler à la souveraine sans bafouiller...

"quelle excellente idee ! N'est il pas ?" dit l'Imperatrice en se tournant vers son entourage, " Allons y de ce pas !... " puis elle se mit en route en faisant un leger signe indiquant que celles qui le souhaitaient pouvaient la suivre.