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par Hida Koan » 16 juin 2004, 17:37
Le soleil tapait sur les murs de toile de la tente. Le silence était encore de mise, le peu de personnes étant réveillé s’attelait à ne faire aucun bruit. Koan ouvrit les yeux et se redressa promptement. Il avait le sommeil léger, très léger, certainement de vieux restes d’angoisse de ce qui pourrait jaillir des ombres de la nuit. Il faisait déjà lourd et la nuit n’avait pas été plus fraîche. L’Empereur se releva, désireux de faire au plus vite. Il attrapa son hakama et et s’empressa de le nouer solidement autour de sa taille.
Là, à l’autre bout de la tente, sur son futon dormait encore Shikizu-hime. La fine couverture de soie recouvrait son corps jusque dans le creux de ses reins. Les bras graciles de la jeune femme encadraient sa tête, la main gauche se mêlant à la masse de cheveux bruns. Dans l’air immobile de ce matin d’été la vision de son épouse ainsi reposée faisait le plus grand bien à l’Empereur. Comment n’avait-il remarqué avant cette beauté lumineuse de Shikizu ? La délicatesse de ce cou enfantin, l’ovale exact de son visage, l’articulation ciselée de ses épaules, toutes ces choses si petites chez elles et si massives chez lui. Les kami avaient fait des miracles sur Shikizu… Sa peau laiteuse était parfaite, son teint comme celui d’un fruit mûr et sa douceur... Koan s’accroupit à côté du futon et s’approcha quelque peu du corps endormi, comme pour en apprécier pleinement la beauté. La main du jeune homme était tendue en avant, comme pour effleurer la belle mais il n’en fit rien.
S’il n’avait pas fait si chaud, jamais Koan n’aurait pu observer la douce cambrure de son dos et la naissance de ces seins, là sur son flanc… Comme son amie d’enfance était rayonnante, une gemme encore brute. Aucune taille de la pierre mais une beauté pure et naturelle. Ses longs cheveux noirs cascadaient en une auréole gracieuse derrière son crâne. Son visage angélique paraissait serein. Elle dormait d’un sommeil sans rêve, aucun souvenir de cauchemar ne marquait ses traits. De sa position Koan ne voyait que la commissure des lèvres de son épouse. La légère teinte rosée, la forme pleine de sa bouche lui rappelait Keiko. Keiko…C’était donc ça… Que Shikizu lui ressemble… Beaucoup plus que ce que je pensais, que ce que je voyais même… Je n’avais jamais fait attention...
Alors que Koan se penchait un peu plus en avant pour contempler le visage calme de son épouse, un bruit se fit entendre derrière la toile de la tente. Dans le même temps Shikizu se retourna. Koan détourna le regard du corps dénudé de sa femme. Surpris par les bruits, par les mouvements inopinés de Shikizu, somme toute de violentes choses comparées à la quiétude du matin, il tomba à la renverse emporté par son propre poids. C’est alors qu’un serviteur incliné presque aussi bas que terre passa la tête entre deux pans de toile :
"Monseigneur, je vous pris de m’excuser de vous importuner, Isawa Yoshimitsu-sama demande audience auprès de sa Majesté."
Koan confus et légèrement rouge se redressa très rapidement et passa dans le petit salon immédiatement, sans même prendre le temps de passer un vêtement supplémentaire. C’est donc torse nu que Koan reçut Yoshimitsu. Ce dernier paraissait si fatigué qu’il ne remarqua certainement pas que l’Empereur, bien qu’ayant l’air assuré, avait encore les joues couleur pivoine.
Le shugenja fit la simple demande à l’Empereur de partir un peu au devant de la caravane pour rejoindre Kyuden Kakita plus rapidement. Cela avait l’air de lui tenir à cœur. Koan ne ferait donc pas le voyage avec un de ces conseillers préférés, mais au moins celui-ci emmènerait certainement avec lui l’ignominieux oni…
"Bien sûr Yoshimitsu-san, faites comme bon vous semblera." Koan prit Yoshimitsu par l’épaule en l’entrainant vers la sortie de sa tente "Désirez-vous un palanquin pour faire la route avec Okiani-san ? Vous récupérerez vos chevaux plus tard dans la journée... J’en prendrais grand soin ne vous inquiétez pas. Le voyage en palanquin sera plus reposant." Koan s’arrêta en écartant deux pans de la tente pour laisser passer Yoshimitsu "Faites comme il vous plaira mon cher ami. Je vous dis donc à ce soir."
Koan rentra rapidement dans la tente voyant Yoshimitsu s’éloigner. Encore un peu confus de tout à l’heure, il se précipita dans la pièce de la chambre impériale, saisi son daisho et fit volte face. Alors qu’il sortait rapidement de la pièce, il vit du coin de l’œil Shikizu remuer, il hâta encore plus le pas afin de quitter la pièce au plus vite, sans même prendre le temps de lui laisser le message convenu...
[…]
Koan se dirigeait vers la rivière, un entrainement matinal lui ferait du bien.
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Hida Koan le 17 juin 2004, 10:03, modifié 3 fois.
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