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par Hida Koan » 03 nov. 2014, 20:01
Ils avaient quitté le dortoir pour la salle à manger principale à l'heure du chien. Ils avaient mangé avec tout le monde, plutôt avec Shigueru et leurs trois nikutai. Les autres gardes des eaux et gardes gris n'étaient pas trop loin. Les gardes du Conseil eux mangeaient à côté. Certains avaient fait des allusions pas bien fines sur ce qui s'était passé dans le pavillon de thé. Le fait que Shigueru ait levé la tête en avait fait spontanément taire plus d'un. Ce qui avait été étonnant était que certains des hommes de la garde des dignitaires n'avaient pas aimé non plus ces plaisanteries et l'avait fait remarquer aux gardes du Conseil... Un domestique, bien avisé, était arrivé à temps avec du sake et tout le monde s'était calmé.
Retsu et Kei n'avaient pas traîné trop longtemps. La jeune femme ne voulait pas que ça dégénère. Elle avait eu son lot de cris pour la journée. Comme la veille, ils avaient un peu joué aux cartes avec les autres, mais sans boire cette fois-ci. En revanche ils avaient parié un peu "quelques zeni pas plus" avait proposé Kei, sans quoi elle aurait été complètement plumée. Ces précautions ne l’avaient pas empêchée de perdre plus que les autres. Retsu s'était éclipsé derrière le paravent et jouait un air entraînant au shamisen. Elle avait essayé de se refaire, sans succès, alors elle avait abandonnée les autres pour aller se coucher. Il était sur son futon, torse nu et il jouait. Il sourit à son arrivée. Elle se déshabilla sans le regarder et se coucha dans son lit, tournée vers le mur. " Petite joueuse" siffla-t-il entre ses dents. Elle ne bougea pas. Alors il changea d'air et se mit à jouer une musique très simple "Le clair de Lune sur le château en ruine ». Comme elle ne venait toujours pas, il ne se contenta plus de jouer l’air de la comptine mais fredonna les paroles… Enfin des paroles. Des paroles bien de chez eux. Les chansons traditionnelles étaient souvent "adaptées", surtout par les soldats. Et celle-ci qui mentionnait des fleurs qui s’ouvrent, des murs qui se dressent, des oies qui crient, des pins qui bruissent, était une des préférées des samurai du clan car elle se prêtait fort bien au détournement. Elle se cacha sous les couvertures alors il rit à gorge déployée. Elle finit par se lever, s'approcher de son futon et se coucher près de lui. Il finit la chanson malgré tout puis posa le shamisen par terre et s'allongea enfin.
"Bonne nuit" lui dit-il, moqueur, juste au creux de l'oreille. Elle fit de son mieux pour ne rien répondre, ni rien faire du tout. "Je remarque que j'avais quand même dit sur mon épaule et que tu es en train de perdre." Elle soupira et se retourna. Il la prit dans ses bras. "Tu ne pourras pas te plaindre si ça dégénère, je te préviens" chuchota-t-elle dans le noir.
Flood Thunder - Koan jin'rai
Mille ans pour régner
L'éternité pour briller
Ma vie pour servir