[Nouvelle] Akumu (Cauchemar)

Ce Forum est dédié à être un recueil pour les histoires que les Forumistes rédigent dans le monde de L5R.

Modérateurs : Magistrats de Jade, Historiens de la Shinri

Avatar de l’utilisateur
Moto Shikizu
Gouverneur de cité
Messages : 8098
Inscription : 08 sept. 2003, 07:45

Message par Moto Shikizu » 13 juil. 2006, 15:20

L’Ambassadeur est un homme fort beau, la quarantaine, le port altier, et issu de la famille Akodo. Je pense qu’il a fait des études martiales vu sa tenue et sa carrure. Je le salue à genoux. Une fois les présentations faites, il semble réfléchir, avant de prendre la parole… « Je dois vous avouer que je ne m’attendais pas du tout à votre venue, Yoshida san. Enfin, je devrais dire que je ne m’attendais pas à la venue d’une Matsu, pas plus que d’un homme de votre famille d’ailleurs… Votre situation dans cette ville ne va pas être simple, vous vous en doutez… D’autant plus que la mission que je comptais vous confier demande de nombreuses sorties auprès de nos hôtes… Je ne sais… » Soudain il me regarde dans les yeux ! « Yoshida san. Serez vous capable de garder votre calme en toutes circonstances ? Tant que vous n’avez pas reçu un ordre contraire ?
- Je ferais de mon mieux, Amassadeur.
- Ah… J’hésite… J’hésite… Voyez vous, votre poste devait être celui de yojimbo auprès de La Perle de ma maison… La prunelle de mes yeux ! Ma fille !… Je ne peux vous la confier si vous ne m’assurez de tout faire pour la protéger même si cela implique de ne pas répondre aux provocations, à votre égard, qui ne sauraient tarder quand vous apparaîtrez en ville… Vous comprenez ?
- Haï !
- Etes vous prête à me jurer que vous ferez tout votre possible selon les indications que je vous ais données ?
- Je le jure !
- Bien, alors je vais en parler avec ma douce enfant. Si elle est d’accord, vous serez sa garde du corps. En attendant, vous pouvez aller vous restaurer… »

La quasi totalité des samurai que je rencontre, tombent en arrêt en voyant mon mon. Je suis la seule Matsu sur l’ensemble des terres Kakita depuis bien longtemps pensent ils. En tout cas aucune n’a été affectée à un poste durable ici du plus loin qu’ils s’en souviennent… L’un me demande même : « Mais qu’as tu fait pour te retrouver dans ce guêpier ? ». Je crois savoir, mais ne répond pas
Moto Shikizu
White Guard - Emerald Magistrate
--------------
Hito wa ichidai, na wa matsudai
---------------------------------------
Nagareru namida wa mou karehate
chi ni ueta kodoku
shi wa tenshi no nikoge no
nioi wo sasete mau

Avatar de l’utilisateur
Moto Shikizu
Gouverneur de cité
Messages : 8098
Inscription : 08 sept. 2003, 07:45

Message par Moto Shikizu » 17 juil. 2006, 06:56

--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

La fille de l’Ambassadeur, Akodo Tamiko, m’a finalement accepté comme yojimbo. La précédente, une Ikoma, m’a ton dit a été mutée suite à ses épousailles. Lorsque je lui suis présentée, je découvre une belle jeune fille, un peu plus jeune que moi. Rien dans son apparence ne laisse présager qu’elle ai ne serait ce qu’un seule fois suivit un entraînement physique. Elle ressemble plus à la description qui me fut faite des Dames de la Cour. Belles, très belles, spécialistes de l’éloquence et de la prestance, mais incapable de faire quoi que ce soit seule… « Allons, ne sois pas si radicale », me dis-je en pensée, « laisse lui une chance de te montrer ce quelle a dans le ventre… ». Cependant, je remarque qu’elle me détaille entièrement. Elle fait une moue de dégoût en fixant mon bras manquant, puis m’interroge à brûle pourpoint : « Est-il exact que vous l’avez perdu lors de votre première bataille ? Et que malgré tout vous avez combattu jusqu’à la victoire ? Père m’a assuré que vous étiez une héroïne ! Je ne saurais accepter moins… Qu’attendez vous pour répondre ?... Parlez ! »

J’incline la tête, puis la relevant, je lui répond posément : « Dame Tamiko, la descritpion qui vous fut faite de ma personne, correspond en partie à la réalité, mais…
- Parfait ! Alors, vous serez ma Yojimbo ! Avec vous à mon coté, elles vont toutes être jalouses ! », me coupe-t-elle sans remord… « Par contre, votre tenue… Ca ne va pas du tout ! … Père il faut faire quelque chose ! Elle ne peut pas m’accompagner habillée comme cela ! Je vais faire venir le tailleur. Vous êtes d’accord Père ? Hontôni Arigato Oto san ! ».
Son père a tout juste hoché la tête. Son regard trahit ses sentiments. Il l’adule. Il ne sait rien lui refuser… Il est d’une faiblesse incroyable ! Je suis déçue. Ma première impression était fausse… Comment un tel homme a-t-il pu être nommé Ambassadeur ici ! … Un doute m’assaille… Et si… Non… Serait-ce possible ? … Pas dans le clan du Lion !... Mais si c’est cela, alors je n’ai que peu d’espoir… Je note mentalement qu’il me faudra me renseigner…
Moto Shikizu
White Guard - Emerald Magistrate
--------------
Hito wa ichidai, na wa matsudai
---------------------------------------
Nagareru namida wa mou karehate
chi ni ueta kodoku
shi wa tenshi no nikoge no
nioi wo sasete mau

Avatar de l’utilisateur
Moto Shikizu
Gouverneur de cité
Messages : 8098
Inscription : 08 sept. 2003, 07:45

Message par Moto Shikizu » 17 juil. 2006, 07:09

J’ai à peine le temps de faire reconnaître Miku comme ma servante personnelle. La suite de la journée est dédiée au tailleur. Tamiko sama demande à ce qu’il me prépare cinq tenues différentes ! J’ai tout le mal du monde à lui expliquer que certaines ne siéent pas à une yojimbo. Quand elle le reconnaît, elle décide soudain le les remplacer par d’autres encore plus improbables pour ma position. Elle ne cède enfin que face à la fatigue… Et me laisse discuter avec le tailleur de ce qui me convient comme coupe pour exercer ma profession. Impossible par contre de la faire changer d’avis quant aux tissus. De la soie ! Et de la meilleure qualité ! Des fils d’or pour une tenue d’apparat. Quelques perles sur une autre… A quoi vais-je ressembler, mes sœurs !

Le lendemain, le tailleur arrive avec une première tenue. Une des moins huppées. En l’essayant, j’ai honte. Rien qu’avec ce que celle-ci va coûter, je suis certaine qu’on pourrait équiper de pied en cape une de mes kohai, voire peut être deux ! Je n’ose penser aux autres ensembles… La coupe, est parfaite, la soie très fine. Lorsque je fais quelques essais en mimant des kata, le tailleur et ses aides manquent s’étouffer ! Je ris : « Ne vous inquiétez pas, c’est juste pour tester le comportement de votre œuvre selon certains mouvements… » Ils ne répondent pas, mais n’en pensent pas moins… Sur ce une servante arrive essoufflée : « Yoshida san ! Tamiko sama, vous demande ! En tenue… Enfin, celle-ci… Je crois…, dit elle dans un filet de voix mourant.
- Dame Tamiko doit sortir ?
- Haï ! Elle a rendez-vous.
- J’arrive ! »
Moto Shikizu
White Guard - Emerald Magistrate
--------------
Hito wa ichidai, na wa matsudai
---------------------------------------
Nagareru namida wa mou karehate
chi ni ueta kodoku
shi wa tenshi no nikoge no
nioi wo sasete mau

Avatar de l’utilisateur
Moto Shikizu
Gouverneur de cité
Messages : 8098
Inscription : 08 sept. 2003, 07:45

Message par Moto Shikizu » 17 juil. 2006, 07:21

Pour ma première sortie, la fille de l’Ambassadeur ne m’épargne pas ! Loin s’en faut ! Une visite à l’Académie Kakita ! Mais à quoi pense-t-elle ?... Je constate rapidement, que la concernant le principal danger tiendra plus à garantir une distance respectable entre elle et ses nombreux courtisans. Je suis surprise de voir autant de jeunes gens la suivre partout et tâcher de contenter le moindre de ces caprices. Il y a là, des membres du clan de la Grue, des Kakita bien sûr, des Doji, deux Asahina, mais aussi des membres d’autres clans ! Trois jeunes hommes de notre clan, un phoenix, un Licorne, et même deux scorpions ! Sa petite cour compte pas moins de seize jeunes gens ! Et en les écoutant je découvre que le groupe sera encore plus nombreux lorsque leurs amies et leurs prétendants nous rejoindront, ou l’inverse…
Moto Shikizu
White Guard - Emerald Magistrate
--------------
Hito wa ichidai, na wa matsudai
---------------------------------------
Nagareru namida wa mou karehate
chi ni ueta kodoku
shi wa tenshi no nikoge no
nioi wo sasete mau

Avatar de l’utilisateur
Moto Shikizu
Gouverneur de cité
Messages : 8098
Inscription : 08 sept. 2003, 07:45

Message par Moto Shikizu » 17 juil. 2006, 07:56

Aucun ne me jette plus qu’un regard suffisant. Un Asahina semble vouloir me plaindre, lorsque Tamiko sama se lance dans une description abracadabrante des circonstances héroïques au cours desquelles j’aurais, selon elle, perdu mon bras… Le pauvre rentre dans le rang immédiatement… Tous félicitent cette péronnelle d’être si importante pour le clan qu’il ait été décidé de lui affecter une héroïne… Je ne suis qu’une fanfreluche qu’elle exhibe. Deux heures se sont écoulés, et j’en viens déjà à regretter les combats contre les Scorpions… Ceux qui tournent autour de ma charge, ne me plaisent d’ailleurs pas du tout. Au moins, ceux que j’ai combattu étaient plus honnêtes en cela qu’il ne cachaient pas leur véritable but, me tuer. Ceux-ci je ne sais ce qu’ils veulent vraiment. Tout en couvrant Tamiko de louanges, ils distribuent les éloges ou les critiques aux autres prétendants, selon l’humeur semble-t-il… Ils cajolent et rudoient tour à tour, parfois la même personne, sans que je puisse distinguer la trame réelle de leur écheveau. A quoi jouent ils ?...
Moto Shikizu
White Guard - Emerald Magistrate
--------------
Hito wa ichidai, na wa matsudai
---------------------------------------
Nagareru namida wa mou karehate
chi ni ueta kodoku
shi wa tenshi no nikoge no
nioi wo sasete mau

Avatar de l’utilisateur
Moto Shikizu
Gouverneur de cité
Messages : 8098
Inscription : 08 sept. 2003, 07:45

Message par Moto Shikizu » 17 juil. 2006, 08:45

Perdue dans les méandres des relations de cette jeunesse insouciante, j’en oublie presque de surveiller les alentours, et je ne repère l’approche d’un groupe d’élève sortant d’un entraînement que lorsqu’ils passent la porte à quelques mètres devant nous. Pourtant avec le bruit qu’ils font, j’aurais du les entendre bien avant. Ils saluent le groupe que j’accompagne, plus particulièrement certains membres de toute évidence connus et réputés, au nombre desquels plusieurs Kakita, un Doji, et ma protégée. Leurs visages enjoués se referment lorsque je passe. Je vois clairement deux d’entres eux vouloir se relever avec un air de défi dans les yeux, mais un de leurs camarades les retient par la manche. Deux mètres à peine, et je les entends se relever et s’en prendre à celui qui a évité l’esclandre :
« Shino ! Pourquoi tu nous as retenus !
- Tu n’as pas vu ? C’est une Matsu !
- Une vraie guerrière Matsu ici !
- En plus il lui manque le bras droit !
- C’est sûr, c’est elle !
- La tueuse !
- … »

Je continue ma route un pas derrière Tamiko sama. L’imbécilité de ces gamins m’exaspère, mais je ne dois pas faire quoi que ce soit qui puisse porter préjudice à la fille de l’Ambassadeur. Et puis, la vue d'un Kakita a notre dojo n'enchanterait pas plus les élèves qu'eux. Quant à le traiter d'assassin, c'est une autre affaire... Je doute qu’elle ou l’un des joyeux membres de sa cour ait entendu quoi que ce soit. Tant mieux. L’un des Scorpions ralentit le pas, et arrivé à ma hauteur, susurre : « Vous avez déjà une telle réputation ? C’est un bien pour Tamiko sama. Enfin je l’espère… ». Puis, il repart vers l’avant du groupe avant que je n’aie le temps de lui répondre.
Moto Shikizu
White Guard - Emerald Magistrate
--------------
Hito wa ichidai, na wa matsudai
---------------------------------------
Nagareru namida wa mou karehate
chi ni ueta kodoku
shi wa tenshi no nikoge no
nioi wo sasete mau

Avatar de l’utilisateur
Moto Shikizu
Gouverneur de cité
Messages : 8098
Inscription : 08 sept. 2003, 07:45

Message par Moto Shikizu » 17 juil. 2006, 08:52

Nos pas nous conduisent directement à un amphithéâtre. Le groupe s’installe sur les trois premiers rangs, et est bientôt rejoint par une vingtaine d’autres personnes de leur âge, accompagnés de 2 autres gardes du corps. Ils se connaissent tous, et j’ai droit aux présentations d’usage. Il y en à trop pour que je puisse me rappeler de tous leurs noms. Un soucis de plus… Tant bien que mal je trouve une position convenable pour surveiller l’assistance et intervenir en cas de besoin. Juste à temps avant le début d’une représentation de Kabuki. Les autres yojimbo semblent être plus habitués que moi. Ils ont été plus rapides dans leurs choix de positions, et m’apparaissent plus placides. J’aimerai discuter avec eux, mais ni le lieu, ni les déclamations des artistes, ne s’y prêtent.

Plus tard, j’accompagne toute cette jeunesse à une fête privée dans le palais des parents de l’une d’entre eux. Ma présence est d’ores et déjà oubliée. Seuls les gardes Daidoji de la maison me remarquent et saluent. De toute évidence, ils ont eux aussi goûtés aux joies d’accompagner l’héritière des lieux en de semblables occasions. Tout en gardant un œil sur Tamiko, je discute avec eux. Ce faisant j’apprends qu’il est habituel qu’un seul Yojimbo par demoiselle accompagne ces joyeuses cohortes. Les hommes, y compris les shugenja et courtisans, sont considérés en totale sécurité avec leurs amis. Par contre, lors de sorties officielles, seuls les bushis ne se voient pas attribuer de garde du corps, et encore. Daidoji Semai et Daidoji Kumaragi semblent apprécier de pouvoir discuter avec quelqu’un qui a connu d’autres terrains que les Cours. Eux aussi ont combattus avant d’être mutés ici, en récompense. Le premier m’avoue avoir participé à une bataille contre une armée Matsu, et me félicite pour la fureur dont mes sœurs font preuves. Je le remercie en affirmant avoir eu la chance de ne pas combattre de ses frères vu la valeur qu’une de mes tantes m’a raconté les avoir vus déployer. Ils acquiescent tous deux. Nous partons bientôt dans une discussion animée sur les Scorpions et nos diverses confrontations avec leurs troupes.

Lorsque nous rentrons à l’Ambassade, Tamiko est ravie, et je dois l’avouer moi aussi. Si j’arrive à me faire accepter ou tout du moins à être ignorée, je pourrais me plaire ici. Des samurai comme Semai et Kumaragi san sont très agréables, et nous avons de nombreux points communs. Etrange comme des guerriers qui s’entretueraient sans remord en bataille, se trouvent être si proches quand ils se rencontrent en tant de paix.
Moto Shikizu
White Guard - Emerald Magistrate
--------------
Hito wa ichidai, na wa matsudai
---------------------------------------
Nagareru namida wa mou karehate
chi ni ueta kodoku
shi wa tenshi no nikoge no
nioi wo sasete mau

Avatar de l’utilisateur
Moto Shikizu
Gouverneur de cité
Messages : 8098
Inscription : 08 sept. 2003, 07:45

Message par Moto Shikizu » 17 juil. 2006, 09:28

Les jours suivants sont une suite quasi ininterrompue de fêtes, sorties sociales, et spectacles. Il y a bien quelques samurai qui en m’apercevant font un rictus, mais aucun ne vient me chercher querelle. Les plus véhéments sont toujours arrêtés par un de leur compagnon plus sage. J’en viens à me demander si seul le hasard agit au mieux. Je m’étais déjà interrogée ors de mon arrivée sur les terres Kakita, et les événements m’y ramènent. Y a t il eut des ordres à mon égard ? Si tel est le cas, je ne vais pas m’en plaindre.
Moto Shikizu
White Guard - Emerald Magistrate
--------------
Hito wa ichidai, na wa matsudai
---------------------------------------
Nagareru namida wa mou karehate
chi ni ueta kodoku
shi wa tenshi no nikoge no
nioi wo sasete mau

Avatar de l’utilisateur
Moto Shikizu
Gouverneur de cité
Messages : 8098
Inscription : 08 sept. 2003, 07:45

Message par Moto Shikizu » 17 juil. 2006, 10:19

La routine vole bientôt en éclat. Je ne sais ce qui leur prend, mais trois jours de suite Tamiko sama a bien faillit échapper à ma surveillance. Comme si le groupe en son ensemble essayait de m’éloigner d’elle. Il y a eu l’épisode des bains avec ses amies. Si je ne m’était enquis des autres sorties possibles, je ne les aurais pas surprises en train d’essayer de partir en catimini, soit disant pour me faire une farce en rentrant immédiatement par la porte de devant. Puis, il y a eu la visite d’un marché saisonnier, à pieds, durant lequel une partie des jeunes gens à détourner mon attention et a tâché de me retenir alors que le reste partait je ne sais où. J’ai dû contourner le marché à la course, maquant renverser deux samurai au passage, et ne pouvant que leur adresser de très rapides excuses : « Gomensai, samurai sama. Je suis vraiment désolée, je suis très pressée. Encore une fois toutes mes excuses ! ». Repartant même en prononçant cette dernière phrase. Je n’ai pas été très courtoise, mais du moins ais je rattrapé cette bande d’inconscients ! A la tête qu’ils faisaient, je suis sure que c’était prémédité, J’ai alors décidé de me méfier vraiment d’eux. Bien m’en pris, car aujourd’hui ils essaient de m’envoyer porter un message à l’autre bout de la ville, en me prétextant que c’est juste à côté ! Je rappelle aimablement à Tamiko sama que je ne suis pas un messager, et que m’éloigner d’elle m’est interdit. « La belle affaire ! Que croyez vous qu’il puisse m’arriver ! Je suis avec plusieurs de meilleures lames de la ville. Deux soigneurs sont parmi nous. Chacune des personnes ici présentes représente une famille puissante, et sera bientôt une personnalité phare de l’Empire. Et personnes n’oserais s’en prendre à moi de toute façon. Vous m’embêtez, Yoshida san. Et puis, vous devez m’obéir.
- Je dois obéissance à votre père. Et ses ordres sont de vous protéger.
- Il suffit ! Vous êtes insolente. Puisque c’est ainsi, nous rentrons ! »

Malgré les apitoiements de tous ces beaux messieurs, elle se tient a sa décision. Elle ne dit pas un mot de tout le trajet. Les rideaux de son palanquin sont tirés. Elle en sort prestement une fois au palais, ne me jetant pas même un regard, et affichant ostensiblement sa colère et son mépris à mon égard. Le soir je suis convoqué par l’Ambassadeur. Après quelques félicitations quant à mon sérieux, il me sermonne sur mon intransigeance, puis il me rappelle que je dois protéger sa fille de tout danger ! Ne se rend il pas compte de ce qu’il dit ? Est il à ce point aveuglé par son amour pour sa fille, qu’il ne distingue plus les caprices de cette dernière ? Comment puis je à la fois la protéger en toute circonstance et lui laisser la liberté à laquelle elle prétend aspirer ?
Moto Shikizu
White Guard - Emerald Magistrate
--------------
Hito wa ichidai, na wa matsudai
---------------------------------------
Nagareru namida wa mou karehate
chi ni ueta kodoku
shi wa tenshi no nikoge no
nioi wo sasete mau

Avatar de l’utilisateur
Moto Shikizu
Gouverneur de cité
Messages : 8098
Inscription : 08 sept. 2003, 07:45

Message par Moto Shikizu » 17 juil. 2006, 12:17

Les derniers jours se sont écoulés de manière plus tranquille. Les jeunes gens semblent assagis, et ce faisant je peux me faire plus discrète. Un compromis qui semble satisfaire tout le monde. Plus simple finalement que je ne le pensais. Une certaine agitation se fait sentir tout de même. Ce soir aura lieu la première grande soirée d’une longue série. Ces demoiselles ne discutent plus que de toilettes. Certains de ces messieurs aussi, d’ailleurs. Qui viendra, qui ne viendra pas, avec qui, que porteront les invités, à qui parleront ils… Autant de questions qui animent les discussions depuis hier. En fait, depuis que chacun a reçu son invitation. Ceux qui les ont reçues en retard, ont cru perdre la face de la plus horrible façon. Je n’ai pas osé les démentir. Et comme tous les ont en définitive obtenues, tout est pour le mieux.

Tamiko sama me dit quelle tenue porter pour être assortie à la sienne. L’ensemble avec les quelques perles. L’autre est à réserver pour une convocation plus importante encore. Miku et une autre servante m’aident. Toujours aussi volubile, Miku m’explique qu’il lui a été difficile de s’adjoindre l’aide de Toko, car l’Ambassadeur et sa fille requièrent la quinzaine d’habilleuse du palais. « Sachant que l’Ambassadeur n’en a mandé que cinq », me dit elle, « Vous comprenez aisément que notre petite Maîtresse, a une tenue des plus complexe à enfiler ». Toko étouffe un rire, Miku est la seule de la maisonnée à se permettre ce genre d’appellation vis-à-vis du véritable monarque des lieux. Je lui ai pourtant conseillée de garder sa langue dans sa poche, mais c’est plus fort qu’elle. Lorsque je suis prête, je me rends dans l’antichambre de Mademoiselle Tamiko. Une demi heure plus tard, elle apparaît. Elle est splendide ! Majestueuse et resplendissante. Je reconnais à peine la jeune fille que j’ai suivie tout au long du mois. Mon ensemble reprend certains des motifs du sien, en délicatement simplifiés et moins riches. Elle inspecte ma mise, corrige deux détailles insignifiants à mes yeux, mais semble t il primordiaux aux siens, puis se dit satisfaite. Enfin elle me donne ses instructions : « Yoshida san. Ce soir, il n’est pas question que vous me suiviez partout. Je comprends les inquiétudes touchantes de père lors de mes sorties avec mon petit groupe d’amis, mais ce soir c’est une toute autre affaire. Il s’agit là d’une Cour importante. Oh, bien sûr pas la Cour Impériale, pourtant ce peut être un tremplin pour s’y voir inviter. Vous nous accompagnerez jusqu’à l’entrée de la salle de réception. Pendant le repas vous vous tiendrez comme cous avez appris à le faire en retrait de ma place. Par contre pendant les festivités, il vous faudra rester avec les autres gardes du corps, sauf si je sors dans les jardins. Dans ce cas, vous devrez me rejoindre promptement, sans vous faire remarquer, ni traverser les salons. Soyez une bonne stratège. De même si nous partons. Ca ne devrait pas arriver avant la fin de la deuxième partie de soirée, méfiance cependant. Si des provocations nous étaient adressées, suite notamment à la dernière guerre, il est possible que nous fussions obligés d’avancer notre retour. Ne parler que si on vous adresse la parole directement, et le moins possible. Polie, mais réservée. Vu votre comportement ces dernières semaines, je pense que ce sera parfait, toutefois la Cour est un combat ne vous y trompez pas ! Une suite d’escarmouches plus violentes qu’elles n’y paraissent. Et aucun des combats auxquels vous avez participé ne vous y a préparé. ». Je me contente d’acquiescer d’un mouvement de la tête. Elle paraît contentée. Sur ce arrive l’Ambassadeur et ses deux Yojimbos. Nous partons. Les deux palanquins dans lesquels se sont installés ces seigneuries sont encadrés par une douzaine de gardes du clan. Je suis à la droite de celui de Tamiko, tandis que l’autre est encadré par mes deux homologues.
Moto Shikizu
White Guard - Emerald Magistrate
--------------
Hito wa ichidai, na wa matsudai
---------------------------------------
Nagareru namida wa mou karehate
chi ni ueta kodoku
shi wa tenshi no nikoge no
nioi wo sasete mau

Avatar de l’utilisateur
Moto Shikizu
Gouverneur de cité
Messages : 8098
Inscription : 08 sept. 2003, 07:45

Message par Moto Shikizu » 17 juil. 2006, 13:40

La résidence qui nous accueille est l’une des plus belle de la cité. Si cela ne suffisait pas, elle est fastueusement décorée. Ici, des fanions de soie, là des œuvres d’ikebana du plus bel effet. Et en entrant deux statues de glace représentant des grues ! Je n’ose penser à toutes les familles qui ne pourront manger à leur faim cet hiver pour permettre l’organisation d’une seule soirée telle que celle-ci. L’orchestration des arrivées des différents invités est impressionnante ! L’ordre de préséance est scrupuleusement respecté sans que la moindre attente ne soit nécessaire. J’en suis admirative. Une telle maestria serait un atout de choix lors d’une bataille. Lorsque nous pénétrons dans la grande salle, elle est déjà envahie de nobles invités de moindre rang. J’avise quelques samurai que je connais pour être des yojimbo et choisi de commencer par me positionner à leur côté. C’est semble t il le choix de la majeure partie d’entre nous. Les personnages arrivant par la suite sont le gratin de cette soirée. Des familles très influentes, et le gouverneur. Les seigneurs de la famille Kakita ne seront pas des nôtres. Enfin, quand je pense cela, j’exagère, on ne peut pas dire qu’un seul des Yojimbo soit réellement parti intégrantes de la soirée. Nous ne sommes guères plus que des meubles. Nous nous saluons sobrement, puis attendons le signal du repas. Les discussions qui le précèdent ne sont que de bien piètre importance, une mise en jambe. Les derniers arrivés, tels l’Ambassadeur de mon clan et sa fille, n’ont que très peu à se déplacer, uniquement pour les quelques personnes arrivées après eux. En effet, c’est aux invités de statut inférieur de venir saluer. Le repas, se passe sans encombre. Les gardes du corps n’ont aucun mal à trouver l’emplacement qui leur convient, l’intendance nous indiquant la place réservée à la personne que nous protégeons à l’avance. Ce souci du détail m’impressionne lui aussi. Comme chacun de mes compères, j’ai pris le soin de me restaurer avant de me préparer à venir. C’est heureux, car l’opulence et la qualité des mets, me donne envie rien qu’à les voir. Et que dire des douces effluves qui me chatouillent les narines ! Enfin commence le plus difficile pour nous, suivre sans en avoir l’air nos charges respectives, et être à disposition malgré leurs déplacements successifs. Dans un premier temps, l’Ambassadeur et sa fille restent ensemble. C’est en la voyant ici, que je comprends que les sorties avec ses amis ne sont pas seulement des caprices de jeunesse. Ce sont aussi des entraînements à moindre frais, lors desquels chacun teste ses techniques, cherche à découvrir ses points forts, et ses défauts, puis à développer les premiers tout en apprenant à palier aux seconds. Si l’erreur est possible, non souhaitable, mais possible, lors de ces sorties entre ‘amis’, elle est à proscrire absolument dans une soirée telle que celle-ci. Tamiko sama montre ses capacités, et je pense pouvoir dire sans trop m’avancer, qu’elle sera une excellente Courtisane. Peut être même meilleure que son père qui montre pourtant un talent impressionnant, loin de la piètre opinion, que ces sempiternelles jérémiades sur sa tendre et si aimée fille, m’ont fait avoir de lui. Tous deux jouent jeu égal avec les meilleurs ce soir. J’en suis heureuse. Je comprends mieux pourquoi mon clan est représenté ici par cet homme. Et la honte m’envahit d’avoir mésestimé ses compétences.
Moto Shikizu
White Guard - Emerald Magistrate
--------------
Hito wa ichidai, na wa matsudai
---------------------------------------
Nagareru namida wa mou karehate
chi ni ueta kodoku
shi wa tenshi no nikoge no
nioi wo sasete mau

Avatar de l’utilisateur
Moto Shikizu
Gouverneur de cité
Messages : 8098
Inscription : 08 sept. 2003, 07:45

Message par Moto Shikizu » 17 juil. 2006, 14:19

Les réjouissances entrent dans une nouvelle phase environs deux heures après la fin du repas. C’est le moment que choisit Mademoiselle Tamiko pour se séparer de son géniteur. Quasi immédiatement la cour se scinde en deux bien séparées, celle des aînés, et celle des plus jeunes. Ces derniers se dirigent pour la plupart vers les jardins. Le mouvement est presque plus rapide qu’un changement d’unité sur le front ! Je ne rejoins le groupe au centre duquel règne Tamiko que lorsqu’il a déjà descendu de petits escaliers vers une esplanade entourée de bosquets fleuris finement taillés, et de banc de pierre. Au centre se trouve une fontaine surplombant un plan d’eau où s’épanouissent des poissons aux couleurs de feu. Le tout est illuminé par des torches disposées de part et d’autres des bancs. Les jeunes gens se séparent en plusieurs rassemblements avec chacun un centre d’intérêt principal. Je retrouve là certaines affiliations que j’ai pu constater durant le mois qui vient de s’écouler. Tamiko et ses meilleures amies, entourées de ce que j’appelle affectueusement leur garde prétorienne, encouragent une confrontation de go, opposant l’un des leurs, Kakita Soeji, à un adolescent qui m’est inconnu. Quelqu’un le salue en l’appelant Ayasu. De la famille Kakita, il semble le plus jeune de l’assemblée. Loin d’être impressionné, il semble au contraire très sûr de lui. Aux encouragements lancés à Soeji, je déduis que cet Ayasu est réputé. De ma position je ne puis voir le goban, mais lorsque la victoire est concédée par Soeji, après seulement vingt minutes, force m’est d’admettre qu’il doit effectivement être doué. Après les félicitations et salutations d’usage, Doji Momoko se propose pour affronter le jeune prodige, mais Shosuro Ikido intervient : « Allons Momoko chan, vous affrontez votre cousin tous les jours ou presque. Et si nous assistions à une confrontation inusité ?
- Laquelle ? demandent tous les autres en cœur, Ayasu san mis à part
- Et bien, Tamiko chan…
- Ah non, pas Tamiko ! La partie va durer jusqu’à demain matin, le coupe une Kakita en riant
- Je ne pensais pas à cela, Fukike chan, mais plutôt à l’affrontement d’une stratège hors pair, ayant participée à plusieurs bataille, contre notre ami et maître. Peut être votre Yojimbo, pourra t elle accomplir l’exploit qu’aucun d’entre nous n’a réussi jusqu’à présent, Tamiko san… »
Le changement de terme social n’est pas fait au hasard, j’en suis persuadée. Il cherche à l’amadouer, et cela marche ! Mademoiselle me fait signe d’approcher, et me demande tout ce qu’il y a d’officiellement d’affronter ce jeune géni. J’ai beau essayer de m’en défendre, elle et ses amis m’acculent par leur flatteries, cajoleries, et demandes pressantes, et je dois accepter. Ayasu san, me salue, puis il m’interroge brièvement sur ma position dans l’armée. Cela fait, il me propose les noirs avec un handicap de deux pierres. Malgré mon âge, il m’apparaît qu’il est préférable d’accepter. Deux pierres sont le plus petit handicap possible, ce qui au vu de sa réputation dénote un certain respect à mon égard, et les refuser, serait malséant, surtout si je devais perdre. Ce qui n’est pas une éventualité à rejeter si aisément. Je positionne donc les deux pierres, puis invite mon adversaire à jouer. La partie prend rapidement de l’ampleur. Ce qui vaut quelques railleries amicales au concurrent précédent d’Ayasu san, et de nombreux encouragements à mon égard. Du coin de l’œil je constate que la foule des jeunes nobles se pressent autour de nous. Il n’est pas un des groupes qui ne finissent par nous rejoindre, tant certains coups sont commentés avec appréciation. Avant de poser ma dernière pièce, je sais que j’ai perdu. Oh, pas de beaucoup, il faudra compter pour en être sûr, mais je le sais. Il m’a surpassée, avec talent et finesse. Lorsque sa dernière pierre positionnée, je le félicite, la majorité des personnes nous entourant, se tait perplexe, néanmoins plusieurs insistent pour que le décompte soit fait. Nous nous exécutons, et le constat est indéniable. Ayasu san me bat de trois pierres, une fois tous les paramètres pris en compte. Et cela sans paraître avoir dû réellement forcer son talent. Je laisse ma place, et accepte lorsque Ayasu san me propose une revanche dès que possible. Je suis félicitée par tous, et en particulier par Tamiko sama. Elle s’enorgueillit d’avoir une yojimbo issue des batailles, et capable de tenir tête à l’’Imbattable’. Le reste de la soirée est des plus plaisantes, et ma charge me garde assez proche d’elle, comme un trophée, ce qui me facilite grandement ma mission. Lorsque nous rentrons à l’Ambassade, j’ai droit à de vives louanges, devant son père. Serait ce le signe d’un authentique tournant dans nos relations ? Je ne demande que cela. Ne plus avoir à me méfier d’elle lors de ses sorties avec la jeunesse de la cité, me ferait le plus grand bien. Je pourrais me concentrer à nouveau sur sa protection vis-à-vis d’éventuelles agressions.
Moto Shikizu
White Guard - Emerald Magistrate
--------------
Hito wa ichidai, na wa matsudai
---------------------------------------
Nagareru namida wa mou karehate
chi ni ueta kodoku
shi wa tenshi no nikoge no
nioi wo sasete mau

Avatar de l’utilisateur
Moto Shikizu
Gouverneur de cité
Messages : 8098
Inscription : 08 sept. 2003, 07:45

Message par Moto Shikizu » 18 juil. 2006, 07:10

La saison des Cours d’été se déroule paisiblement. Mon comportement face à Ayasu san, en plusieurs occasions contente Mademoiselle, et ma tenue lors des soirées s’améliore au point qu’elle m’en félicite aussi. Enfin arrivent les dernières festivités de cette saison. Les plus importantes ! En effet, elles sont organisées par le Gouverneur au sein même de l’Académie. La nervosité à l’Ambassade dépasse tout ce que j’ai connu depuis que je suis ici. Tamiko sama manque de plonger dans une crise de larmes, lorsqu’une servante met du temps à retrouver la parure de bijoux qu’elle souhaite porter. C’est l’occasion pour moi de découvrir un aspect inconnu de Miku. Elle calme notre princesse, avec une efficacité déroutante. Ses mots simples, et quelques plaisanteries triviales, mettent fin à la crise, et ramènent le sourire sur le visage de Mademoiselle. L’affaire n’est toutefois pleinement terminée que lorsque la parure apparaît enfin. A l’heure dite nous partons vers l’Académie Kakita.

Encore une fois l’organisation est parfaite. La seule chose notable, à mon sens, est que comparée à la magnificence de certaines fêtes précédentes, le faste de cette soirée pourrait presque paraître en deçà de ce à quoi on serait en droit de s’attendre. De fait, l’intérêt de celle-ci ne réside pas dans une surenchère sur les spectacles, les mets, les décorations, ou les présents. Non. Personne ne s’y trompe à part moi jusqu’à ce que je comprenne en voyant arriver les derniers invités. Les Daimyo des familles Doji, Kakita, Shiba, et, je dirais presque surtout, de la famille Otomo, sont présents ! Voilà qui explique l’absence de nombres de nobles croisés à l’un ou l’autre des galas de la saison. Un monde nous sépare, moi et les autres gardes du corps que j’ai côtoyée tout ce temps, de ceux de ces personnalités. Evidemment, nous ne sommes pas tous aussi doués les uns les autres, mais là ! Même les yojimbo du gouverneur sont loin d’arriver au niveau de ceux de ces dirigeants. C’est ahurissant ! On dirait qu’ils ont un sixième sens. Tout en eux est parfait. Pas une fois, il n’y a la moindre possibilité qu’ils soient dépassés par un déplacement de leurs charges respectives, ou d’un invité venant leur parler. C’est la première fois que je vois des membres de la famille impériale. Et j’en vois trois ce soir ! Le daimyo Otomo et ses deux gardes Seppun. Ces gens vivent dans un autre monde… Mademoiselle me rappelle à l’ordre, j’ai failli ne pas la voir partir pour les jardins, occupée que j’étais à admirer ce spectacle tout nouveau pour moi. Je la rejoins.
Moto Shikizu
White Guard - Emerald Magistrate
--------------
Hito wa ichidai, na wa matsudai
---------------------------------------
Nagareru namida wa mou karehate
chi ni ueta kodoku
shi wa tenshi no nikoge no
nioi wo sasete mau

Avatar de l’utilisateur
Moto Shikizu
Gouverneur de cité
Messages : 8098
Inscription : 08 sept. 2003, 07:45

Message par Moto Shikizu » 18 juil. 2006, 07:35

La tranquillité habituelle de la fin de soirée, après la séparation des anciens et des futurs héritiers, n’est pas au rendez vous. Il se passe des événements déterminants y compris dans les regroupements secondaires. Des paroles acerbes sont échangées entre Bayushi Egawa, ami proche de Shosuro Ikido, et membre éminent du groupe de Tamiko sama, et un Kakita que je ne connais pas. Les deux se quittent fâchés, malgré toutes les tentatives des courtisans présents. Puis, c’est au tour de Seito san d’échanger quelques mots avec un de ses cousins et le pauvre Asahina qui essaie d’intervenir se fait vivement rabrouer par les deux protagonistes. L’humeur est belliqueuse. Je lis dans leurs attitudes qu’ils savent quelque chose que j’ignore. Personne ne veut en parler, mais cela transparaît dans leurs actes et leurs dires. A la troisième controverse, Ayasu san se voit pris à partie par deux membres de son propre clan, deux Doji ne portant pas le daisho. Immédiatement, les plus fins orateurs du groupe se portent à son secours, Tamiko sama y compris. Malheureusement, cela ne fait qu’empirer les choses. La première invective directe fuse ! Dont ne sait où, mais c’est trop. L’un des jeunes Kakita réplique avant que ses amis ne l’arrêtent. La réponse de sa cible ne se fait pas attendre : « Entendriez vous par cela, que je ne suis pas digne de mes ancêtres, jeune freluquet ? Cela demande réparation ! ». Alors que le pauvre jeune homme se découvre piégé et cherche une solution honorable, les demoiselles tentent une dernière tentative de conciliation. « Vous faut il la protection de femmes ? N’êtes vous donc point un homme ? », raille le second Doji. « Les femmes sont tout aussi capables que vous, ne vous en déplaise ! », éclate Tamiko sama. « Que peut bien connaître des jeux de la Cour une petite fille du Lion ? », lui rétorque ironiquement ce dernier, accompagnant le geste d’un mouvement d’éventail dirigé vers le visage de Mademoiselle. Je m’interpose. L’éventail se brise sur ma poitrine. Le silence se fait immédiatement… « Qu’avez-vous fait ! Un cadeau qui me fut fait à la Cour Impériale ! Akodo san vous êtes redevables des agissements de votre yojimbo.
- Haï. Et vous de votre maladresse…
- Ma maladresse ? C’est votre garde du corps qui s’est jetée sur mon éventail ! Tous peuvent en témoigner. »
Devant le silence de l’assemblée, le courtisan poursuit son attaque autrement : « Akodo sama ? Vous le reconnaîtrez aisément, n’est ce pas… Vous ne dites mot ? Mettriez vous ma parole en doute ? » Trois des amis de Tamiko font un pas en avant, mais celle-ci lève les mains. « Allons. Allons Doji sama. Si c’est à cela que vous voulez en arriver, soit. Et puisqu’il s’agit de ma Yojimbo, elle sera ma championne. » Les Doji sourient, tandis que les amis de Mademoiselle font grise mine. Il est vrai que bien que plus jeune, ils peuvent fort justement estimer qu’un élève du Dojo Kakita serait plus indiqué qu’une Matsu manchote pour un duel. Le regard de Mademoiselle est farouche. Elle soutient pendant plusieurs secondes celui de son adversaire. Finalement, celui-ci s’en va après avoir conclut par : « Fort bien ! Retrouvons nous dans la cour d’entraînement d’ici cinq minutes, mon champion m’accompagnera. Il s’agira bien entendu d’un duel au premier sang.» Son compagnon indique qu’il serait bon que son affaire avec le jeune samurai Kakita se voit résolue au même endroit peu selon le même procédé. Après le départ de ces deux opportuns, je me tourne vers Tamiko sama, et je croise le regard désolé de Shosuro Ikido.
Moto Shikizu
White Guard - Emerald Magistrate
--------------
Hito wa ichidai, na wa matsudai
---------------------------------------
Nagareru namida wa mou karehate
chi ni ueta kodoku
shi wa tenshi no nikoge no
nioi wo sasete mau

Avatar de l’utilisateur
Moto Shikizu
Gouverneur de cité
Messages : 8098
Inscription : 08 sept. 2003, 07:45

Message par Moto Shikizu » 18 juil. 2006, 08:50

L’atmosphère est maussade. Le groupe comprend parfaitement avoir été défait dans sa première bataille sérieuse. Leur seul espoir est en nous, Kakita Kasuda et moi. L’affaire fait rapidement le tour des gens dispersés dans les jardins, et sans doute des aînés restés à l’intérieur. Et c’est une foule nombreuse qui se rend au lieu convenu pour les affrontements. Sur le chemin, je teste le comportement de mon sabre et de son saya sur le début d’une sortie rapide. Ce n’est pas probant, au contraire. Je sens que certains se proposeraient pour me remplacer, mais chacun sait que ce faisant l’honneur de Mademoiselle et le mien seraient entachés, peut être même plus que par une défaite. Tamiko sama envoie ses amis en avant, puis elle s’approche de moi, et me demande si elle peut faire quelque chose pour m’aider à préparer le duel. Je lui indique qu’il faudrait replacer et resserrer les liens tenant mon daisho, en particulier celui de mon katana. Elle s’en occupe avec diligence, et suis parfaitement mes indications. Je teste à nouveau. C’est mieux. Imparfait, mais largement préférable. Nous arrivons sur la place. La foule s’écarte pour nous laisser passer. Les deux courtisans sont là, en discussion avec deux samurai, un Doji et un Kakita. Lorsque ceux-ci se tournent, je reconnais immédiatement celui qui en toute logique sera mon opposant. Et pour cause ! Je lui ai sauvé la vie…
Moto Shikizu
White Guard - Emerald Magistrate
--------------
Hito wa ichidai, na wa matsudai
---------------------------------------
Nagareru namida wa mou karehate
chi ni ueta kodoku
shi wa tenshi no nikoge no
nioi wo sasete mau

Répondre