L'amende proportionnelle, en contravention routière, c'est très vieux en Finlande. Ca marche du tonnerre. Le record en somme, c'est 170'000€ (pour 80km/h dans une zone 40km/h).
L'idée est que traditionnellement, une amende forfaitaire est souvent calculée en proportion d'un salaire idéalisé (celui du citoyen moyen, de la classe moyenne). Or en Finlande, ils ont aussi, comme en France, la volonté d'égaliser les situations sociales. Ils ont remarqués que pour un chauffeur de taxi ou un smicard, payer l'amende représentait plus que l'idée dont s'en faisait le législateur. Inversement, les chauffeurs personnels et les grosses fortunes n'en avaient que faire des amendes.
Et sauf erreur de ma part, c'est perçu comme une politique sociale.
Je vous propose aussi deux petits articule, le premier rédigé par un français en février 2004, le deuxième par un autre français en juillet 2006
Info-Finlande a écrit :Ce jeudi après-midi, juchés sur un pont surplombant l’autoroute Helsinki-Lahti, ces deux policiers « mobiles » finlandais filment le flux régulier du trafic en contrebas. Ni pub, ni jeu vidéo « new look », leurs caméras sont équipées d’un redoutable détecteur de vitesse spottant illico un véhicule roulant à trop vive allure. Sur cette sortie d’Helsinki, la vitesse est limitée à 80 km/h. Une petite pointe à 96 km/h, dépassant de 1 km/h les 15 km/h de franchissement autorisés sur les grands axes routiers finlandais, enclencherait automatiquement l’enregistrement des photos de la plaque minéralogique et du conducteur, preuves irréfutables en cas de contestation. Les ennuis ne font que commencer puisque selon la hauteur des revenus du contrevenant, transparents en Finlande, l’amende infligée ira de 300 à 100.000 euros. Incongruité et explication.
La saucisse paye
Au pays des as super-rapides de F 1, des Mika Häkkinen, Mika Salo et Kimi Räikkönen, le montant des amendes « graves », et surtout des contraventions pour excès de vitesse, se calcule au prorata des revenus du contrevenant. « Dans notre pays taxation et répression sont progressives : plus vous gagnez et plus vous payez ! », a officiellement déclaré Erkki Wuoma, haut-fonctionnaire du Ministère de l’Intérieur. Les amendes sont calculées par « journée » de revenu et la presse finlandaise se délecte régulièrement des grosses contraventions infligées aux « hauts revenus », sans qu’ils aient roulé particulièrement vite, ou des gros excès de vitesse imputés aux « revenus modestes » pour des sommes « raisonnables ». Impitoyable avec les « riches », ce système semble plus clément avec les « pauvres ». A voir…
Un jour de 2001, un taxi d’Helsinki a été flashé au radar, de nuit, à 204 km/h, sur une portion du périphérique III limitée à 100 km/h. Il n’a payé « que » 360 € de contravention, soit 60 « jours » de son salaire de modeste chauffeur de taxi, éventuellement chômeur l’année précédente (6 € par jour…). Pourtant 360 € représente une somme énorme pour quelqu’un ne gagnant que 1500 € par mois, par exemple. Finalement, les 170.000 € récemment infligés à Jussi Salonoja, « Millionnaire de la saucisse » émargeant à plusieurs millions d’euros mensuels, énormes en apparence ne pèseront que peu sur son train de vie, alors que les 360 € du chauffeur de taxi le grèveront considérablement. Mais c’est une autre histoire.
Course au record
Jussi Salonoja a donc écopé de 170.000 euros d’amende parce qu’il a pris à 80 km/h un tunnel du centre-ville d’Helsinki où la vitesse est limitée à 40. L’infraction a été considérée comme gravissime car pouvant entraîner la mort d’autrui. Ce léger « dépassement d’honoraires » s’est produit en plein jour dans une zone sans aucune visibilité, tunnel en courbe, à une vitesse égale au double de celle autorisée, d’où la sévérité de la sanction. Avec ses 170.000 euros, Jussi Salonoja bat le record de Finlande des « grosses contraventions », détenu jusqu’ici par un autre millionnaire, pionnier de l’IT celui-ci, Jaakko Rytsölä (80.000 €). Un nom à retenir, car son frère, Antti Rytsölä, défraie lui aussi régulièrement la chronique : il a été pris en 2001, entre autres, à rouler à 125 km/h avec sa Lamborghini, sur un tronçon limité à 80 : résultat, 17.000 euros à acquiter ! Pour sa part Jussi Salonoja ne pouvait se vanter auparavant que d’une petite « pointe » à 40.000 euros, datant de 2000 : un vague excès de vitesse à 200 km/h sur autoroute… Mais pour ce très sportif propriétaire de l’Espoo Blues, le club de hockey-sur-glace d’Espoo, tout record est visiblement fait pour être battu… Une particularité concernant Jaakko Rytsölä, grand-frère d’Antti : c’est un récidiviste acharné. En effet, au volant de sa Ferrari il avait effectué un slalom avec « changements de files répétitifs » sur Mannerheimintie, les « Champs » d’Helsinki, exercice de « free-style » qui lui a valu un « ticket » à 40.000 euros. Un an plus tard un enregistrement à 75 km/h dans une zone urbaine limitée à 50 lui coûtait 65.000 € ! Dans la série, un autre millionnaire – Anssi Vanjoki, DG actuel de la division multi-media de Nokia – aurait dû arracher le titre déjà en 2002, avec 116.000 euros. Mais cette somme a été réduite de 95 %, à 6000 €, après que M. Vanjoki ait pu prouver que ses revenus issus de l’informatique s’étaient effondrés, des suites de l’éclatement de la « bulle de 1999 », son salaire mensuel ne s’élevant plus qu’à 11.000 €.
Liste noire
Phénomène particulièrement visible en Finlande, la montée en puissance de l’IT, dans le sillage de Nokia, a produit une flopée de « nouveaux riches », pionniers ou gourous de l’informatique. Ces millionnaires se sont rués sur les plus luxueux engins, motos ou voitures de sport et se croient sur un circuit de F 1 ou participant du célèbre « Rallye des 1000 lacs », alors qu’ils doivent encore apprendre à faire un créneau... Curieusement leurs excès de vitesse ont lancé une nouvelle mode et il semble que de nombreuses personnalités finlandaises se sentent obligées d’avoir également leurs noms dans le quotidien du matin, sans doute pour mieux sortir le lecteur du sommeil… Ainsi Teemu Selänne, une star du hockey-sur-glace, a écopé de 43.000 euros en 2000, suite à un excès de vitesse compliqué d’accident ayant grièvement blessé le député Kallervo Kummola (KOK). L’humoriste Jukka Puotila n’a écopé que de 2000 euros, en 2001, pour un dépassement de 25 km/h à 105 km/h, ses gains ayant été évalués à 11.000 euros par mois. Les stars étrangères ne sont pas non plus épargnées par les rigueurs de la loi finlandaise : les pilotes de rallye Colin Mc Rae et Carlos Sainz, en reconnaissance non-autorisée du « Rallye des 1000 lacs » de Jyväskylä, en ont pris respectivement pour 4.000 et 3.500 euros pour avoir ignoré une limitation à 80 km/h. Le comble a été atteint par M. et Mme Uosukainen, Madame Riitta Uosukainen ayant été 12 ans présidente du Parlement de Finlande (Eduskunta), de 1992 à 2004. En août dernier, son mari « Topi » roulant à 116 km/h dans une zone limitée à 80 (toujours !) a dépassé trop vigoureusement un camion. Immédiatement arraisonné par une voiture de police il s’est vu retirer son permis et forcé de laisser le volant à son épouse. Avant de repartir, cette dernière a eu le temps de déclarer à la patrouille qu’elle trouvait la sanction injuste car le semi-remorque dépassé présentait un danger indiscutable… Pour un peu il aurait fallu récompenser Topi, le mari… L’officier de police a immédiatement rapporté ces propos à la presse, effaré qu’un ex-législateur, aussi honorable que Riita Uosukainen, ait le culot de fournir des explications aussi médiocres, « dignes d’un citoyen mal informé ». Mais après des décennies de présence parlementaire, Riita Uosukainen ne siégeait plus lors de sa mésaventure... Cette « liste noire des stars » comporte bien d’autres noms de Finlandais célèbres, fastidieux à passer exhaustivement en revue…
Anonymat : oui. Alcool : non !
Et puis il y a les inconnus, les « hommes de la rue », riches ou pauvres. En 2001, un papa de Kokkola, petite ville sur la côte Ouest de la Finlande, a été pris en flagrant délit à 163 km/h sur une portion de route nationale limitée à 100. En fait, il était en route pour la maternité où son épouse devait subir un accouchement que l’on prévoyait « difficile »... Sans doute pour cette excellente raison, sa peine ne s’est montée qu’à 180 euros, à rapprocher de ce très « rapide » chauffeur de taxi chronométré à 204 km/h... En comparaison, un PDG richissime, mais pratiquement inconnu, originaire de la région de Turku – Keijo Kopra – a écopé en premier lieu de 13.000 euros pour un excès de vitesse de 20 km/h, sur une portion limitée à 80 km/h (décidément ces portions à 80 km/h sont une rente pour l’Etat finlandais !), somme gonflée ensuite à 35.000 €, le tribunal s’étant aperçu qu’il s’agissait d’une récidive, M. Kopra ayant déjà acquitté deux « petites » amendes de 650 €, toujours pour excès de vitesse. A ce stade ce PDG a demandé à aller en prison plutôt que d’avoir à payer une somme aussi exorbitante (232.000 FF quand même…), « faveur » qui lui a été refusée. Il ne lui restait plus qu’à acquitter sa dette… Un « investisseur » finlandais, ayant préféré garder l’anonymat, s’est vu infligé 80.000 € d’amende pour un excès de vitesse de 33 km/h (93 km/h pour une limite à 60), somme ayant été descendue par la suite à 15.000 €. Un autre PDG huppé, de Rauma cette fois, a dû acquitter 30.000 euros mais il avait brûlé un feu et occasionné une collision, n’entraînant que des dégâts matériels. Heureusement pour lui : parce que les dommages corporels, c’est – à juste titre – exactement ce que la loi finlandaise voit d’un fort mauvais œil, à égalité avec la conduite en état d’ivresse…
Dissuasion garantie
Toute la Finlande a été traumatisée, en août 2002, par la mort d’une fillette de 9 ans, renversée à Munkkivuori, un faubourg d’Helsinki, alors qu’elle traversait tranquillement, dans un passage-piétons et au feu rouge. Le conducteur en cause roulait probablement en excès de vitesse, selon les témoins. Il écopa d’une peine de prison avec sursis et d’une lourde amende mais le choc fut énorme à l’époque et encore actuellement l’endroit de l’accident continue à être fleuri. Le chauffard n’avait pas bu, ce qui, en Finlande, est absolument rédhibitoire : on ne compte plus le nombre de conducteurs simplement contrôlés avec un chiffre dépassant légèrement la limite tolérée de 0,5 g et s’étant vus retirer le permis séance tenante ou, en cas de dépassement excessif (au-delà de 1,2 g) punis de quelques mois de prison.
Ainsi, prendre le volant en Finlande est considéré comme un acte « pleinement responsable » dont on peut avoir à rendre lourdement compte à la société, financièrement ou pénalement. Au final l’effet « dissuasion » est garanti : les Finlandais savent qu’il est préférable de conduire doucement et l’esprit clair et que la route n’est pas le meilleur lieu pour se défouler. C’est sans doute une des raisons pour lesquelles il existe tant de clubs sportifs en Finlande… A condition de ne pas en posséder un, comme Jussi Salonoja, « Roi de la Saucisse » et expert en excès de vitesse…
Pour ceux qui auraient l’idée folle de se prendre pour un Mika Häkkinen l’espace d’un instant, cet article va surement calmer votre envie. Ici il n’existe pas le système des 12 points comme en France. Les contraventions pour excès de vitesse se calculent en Finlande, au prorata des revenus du contrevenant comme au Danemark, en Suède ou encore en Allemagne.
Les amendes infligées peuvent donc aller de 300€ si vous êtes par exemple chauffeur de taxi à 100.000€ si vous êtes chef d’entreprise! La contravention la plus élevée de l’histoire de Finlande s’est elevée à 170.000€ (217.000$) et a été attribuée en 2002 au jeune et riche héritier de l’empire de la saucisse Jussi Salonoja.
Autant dans bien des domaines le soit disant principe d’égalité fonctionne, quand il est question de danger, la loi est différente. Autrement dit il vaut mieux rêver d’être riche que de l’être vraiment car dans un premier temps, presque la moitié de notre salaire s’envolerait dans la tirelire des impôts et dans un second temps, on ne pourrait que rêver de presser sur la pédale d’accélération de notre ferrari! Plus on a de sousous dans la popoche, plus on paye.
Biensur cela ne s’applique qu’aux excès de vitesse cela dit les autres amendes sont bien plus élevées qu’en France, ce qui explique sûrement que les genoux des Finlandais se mettent à trembler à la vue d’une voiture de police! Les amendes vont de 10€ à 115€.
Quelques exemples dans le désordre: source
http://www.om.fi/31521.htm
- consommation d’alcool ou autres substances sur la voie publique
- uriner sur la voie publique
= 20 €
- Stationnement interdit ou gênant (dépend de la ville)
- oubli de ceinture ou de casque
- défaut de documents
= 35-40€
- Communication téléphonique dans le véhicule
- pêche sans permis
- mettre en danger la vie d’autrui (ne pas avoir enlevé la neige/glace de son toit qui peut tomber n’importe quand)
- polluer l’environnement
- payer pour des faveurs sexuelles
- brûler un feu
= 50€
- un excès de vitesse de - de 15 km/h = 85€
- un excès de vitesse de + de 15 km/h = 115€ Selon que la vitesse limitée est de 60km/h ou non
C’est qu’on rigole pas ici avec Messieurs les agents…il est hors de question de négocier quoi que se soit ou même de faire jouer le charme (ca marche parfois en France)… on paye sans broncher!
Idem avec les contrôles de véhicules, ils sont trés pointilleux…un phare qui n’éclaire pas bien, des freins qui couinent, des pneus un peu trop usés, c’est risqué.
En tous cas, ils ne se sont jamais attardés sur mes papiers d’identité Francais, heummmm…je me demande pourquoi?
JBeuh, qui envisage un mémoire (puis une thèse) sur les pays scandinaves...