Ariman a écrit :juste pour comprendre, on peut avoir une liste de beaux pays ?
J'avoue que je ne comprends pas très bien la question.
Pour préciser mon propos, il me semble que la france actuelle, la "sarkozie" est un pays qui s'éloigne de plus en plus à la fois de l'idéal français (qui n'a jamais réellement existé, mais ça n'est pas une raison pour s'en éloigner davantage) et de l'histoire même de notre nation depuis la Libération.
A savoir que sans porter au pinacle les libertés individuelles et avec toutes les limites que peut avoir un pays constitué autour d'un système ou le président de la république a le beau rôle et ou on demeure dans une conception très centralisée du pouvoir, les principaux atouts de la France sont de vouloir garantir à ses citoyens une égalité de traitement sur le territoire, de promouvoir une justice la plus indépendante possible, de chercher à préserver autant que possible le droit à l'expression populaire à la fois politique, individuelle, verbale, par le droit de grève, par le droit de publication et ainsi de suite
Evidemment, dans la pratique, la réalité a toujours été assez différente de ces objectifs, mais il me semble qu'il est facile de mesurer les évolutions récentes.
- en termes de pouvoir politique, avec une majorité qui a laissé le champ libre au pouvoir présidentiel pour s'exprimer avec encore plus de force. Et indépendamment du tenant actuel du poste, personnellement, je ne vois pas très bien ce que cela peut avoir de positif alors que nous étions déjà dans une des nations démocratiques ou le chef de l'état a le rôle le plus effectif. A titre d'exemple, la nomination directe des principaux dirigeants de média public par un seul homme, tout élu soit-il, n'est pas du tout la même chose que la nomination par une assemblée nationale. Parce que l'assemblée, elle représente la totalité des citoyens qui ont voté. Le président, il ne représente que la majorité qui a voté pour lui dans le meilleur des cas. L'assemblée, elle débat et s'affronte (quand elle joue son rôle...). Le président, il décide tout seul. Je ne vois pas ou est le progrès là-dedans.
- en terme d'indépendance de la justice, avec la fin des juges d'instruction remplacés par des magistrats à charge et directement inféodés à l'état. Oui, on me dira que la justice n'est pas réellement "indépendante". Est-ce une raison pour clouer son cercueil une fois pour toutes ? quand on multiplie en même temps les décrets permettant les procédures de comparution rapide qui ont pour effet principal de surcharger des tribunaux et qu'on en ferme un peu partout en province, que garantit-on aux citoyens si ce n'est d'aller vers une justice encore plus engorgée et pressée d'expédier un nombre croissant de dossiers, qui sont doublement intéressants lorsqu'ils s'accompagnent de condamnations sur le plan statistique dans un régime voulant montrer sa fermeté et son souci des 'victimes". Paradoxe suprème, quand on sait que le système pénitenciaire est totalement engorgé, de le noyer encore davantage à coups de condamnations qui ne feront qu'augmenter la proportion des jugements non appliqués... et entretenir ce climat d'insécurité artificiellement gonflé en amenant le citoyen à déconsidérer à la fois sa justice et sa police. Oui, les deux "sa" sont bien là de manière délibérée...
- en termes d'abus de pouvoir lorsque un président débouté par le conseil constitutionnel déclare carrèment qu'il aimerait bien trouver un moyen de le "contourner". Je rappelle à toutes fins utiles que sans être la Parole Divine, la Constitution est le texte fondateur de notre pays. Quand un gars élu dit qu'il aimerait bien passer outre, lui tout seul, comme ça, parce que ça l'arrange, ça veut dire quoi en terme de représentativité, de respect de la démocratie.
Je pourrais continuer encore un moment mais voilà, indépendamment des idées politiques de la majorité actuellement en place, je trouve vraiment navrant que notre pays qui n'a jamais été parfait se dirige, à chaque intervention présidentielle et à chaque initiative gouvernementale, vers un peu plus d'arbitraire, d'autoritarisme infantilisant, de mépris démagogique, de couteuses mesures administratives ou policières (ne parlons pas des reconduites à la frontière totalement inutiles tiens) et finalement de politique qui ne mène à rien si ce n'est à peser plus lourdement sur les épaules de chacun pendant qu'on fait des ponts fiscaux en or aux copains et qu'on décrète à tout va ce que l'on veut au gré de ses inspirations.
Je n'ai, personnellement, jamais considéré mon pays comme un modèle, encore moins une sorte de paradis sur terre. Mais je regarde comment les choses ont évolué ces dernières années et j'essaie de trouver une évolution, n'importe laquelle, qui me permette de dire "gràce à ça, je suis certain que dans dix ans, dans vingt ans, nous et la génération qui ne vote pas encore - qui dépendra demain de nos décisions d'aujourd'hui - auront un pays qui sera plus agréable à vivre pour un plus grand nombre de gens, parce qu'avec notre intelligence, notre croissance, notre richesse, c'est vers cela que l'on devrait aller".
et je cherche
et je ne trouve rien. Mais alors, absolument rien.