[Nouvelle] Akumu (Cauchemar)

[Moto Shikizu]

Je cherche son mon. Il le remarque et se tourne lentement, me présentant sa manche droite. Kakita. Je souris, et plie le bras pour porter mon poing à hauteur de mon cœur, lui présentant ainsi le mon Matsu. Il sourit en retour. Nous prenons position, lui sabre au côté comme s’il l’avait rengainé, moi lame pointée loin derrière moi. Une nouvelle comparaison de style… Mais cette fois il n’y aura pas de concession par reconnaissance honorable des qualités de l’autre. L’un de nous va périr… Ses yeux… Un mouvement ! Et au même instant nous frappons…

[Moto Shikizu]

Il est à terre. Ma lame a largement entamé ses chairs. Il tient pourtant encore son sabre fermement. Il essaie de se relever. Je lève mon arme au dessus de mon épaule pour une dernière frappe. Je dois l’achever d’un coup net et propre. Une mort honorable...

« Non… ».

Cette voix ?

« Tu ne vois pas qu’il n’en peux plus ? Il est à ta merci. Sais tu pourquoi les anciens ont choisi ce mot ? ».

Quelqu’un passe devant moi... Une jeune fille... Je ne vois que son dos, mais j’en suis certaine, c’est bien elle ! Elle s’accroupit en face de mon adversaire.

« Hum… Méchante blessure… Il faut le soigner rapidement…
- Le soigner ? mais c’est un ennemi ! Un Kakita !
- Quand bien même ! C’est avant tout un homme ! Et votre combat est terminé. Tu l’as vaincu. Que t’apporterait sa mort ?... »

Je ne sais que répondre… Je reste silencieuse quelques secondes. Interdite…

Puis, je nettoie mon sabre, et le rengaine. Et enfin je m’avance vers mon ancien ennemi. Il n’arrive même plus à soulever son bras. Je ne prends pas la peine de lui enlever son katana. Je passe mon daisho dans ma ceinture intérieure. Puis je prends mon obi, et m’en sers pour bander la plaie que je lui ai moi-même faite peu avant. Dans ses yeux se lit une incompréhension totale… Le pommeau de son sabre lui échappe. Je ramasse ce dernier, prends le saya à son coté, remet la lame à sa place, enveloppe le tout dans un linge et le passe lui aussi dans ma ceinture intérieure. Enfin, avec l’aide de ma Maîtresse, je prends le blessé sur mon dos. Lorsque sont poids pèse sur mes épaules, je ressens une vive douleur au coté gauche. Je baisse le regard. Je saigne. Il m’avait touché ! Bien sûr, comment ais je pu croire l’avoir atteint aussi franchement sans que lui ne puisse me blesser. Cependant, ma blessure est bénigne comparée à la sienne, la preuve en est que je ne l’avais pas ressentie dans l’excitation de ces quelques instants. Pour lui, le temps presse... J’assure la position de mon fardeau, puis je me hâte de l’emmener auprès des soigneurs…

[Moto Shikizu]

Sur le chemin, je croise plusieurs de mes compagnes. Nombreuses sont celles qui s’arrêtent, stupéfaites. Je n’en ai cure. Je continue mon chemin…

Arrivée au campement, deux membres de ma famille s’interposent. L’un est un yojimbo affecté à la protection des shugenja. L’autre… N’est autre que Chido sama…

Le revoir en ces circonstances est loin d’être un plaisir. Et à son intonation le sentiment est plus que partagé.

« Où crois tu aller avec ton Kakita ? », m’interroge-t-il, narquois. « Es tu folle ? Quelle est cette nouvelle lubie ? Si c’est pour t’amuser, il y a de quoi faire dans nos troupes ! », me raille-t-il.

Cette dernière remarque fait lever un sourcil au yojimbo, mais son statut est inférieur à celui de Chido, et quoi qu’il en soit son regard vers le Kakita est sans conteste rempli de haine. La même haine qui devait habiter mon regard quelques minutes plus tôt…

J’essaie de répondre calmement : « C’est un ennemi que j’ai vaincu. Je l’amène aux soigneurs… » .

Chido éclate de rire ! Il crache à mes pieds. « Et que crois tu qu’il ferait lui si la situation était inversée ? Laisse le là, je vais m’en occuper si tu en es incapable » me crache-t-il en portant la main a son sabre.

« Tu vas le laisser faire ? », me demande ma jeune Maîtresse. « Non… », répondis-je d’une voix glaciale.

« Comment ça ‘Non’ ? C’est un ordre que je te donne petite garce !
- Je n’ai que faire de vos ordres, Chido sama. Vous n’êtes plus rien pour moi…
- Quoi ! Sale chienne tu vas goûter de mon sabre ! »

Alors qu’il va dégainer je fais deux pas vifs et le frappe d’un coup de tête sur l’arête du nez. Il tombe en arrière, le visage ensanglanté. Je me tourne vers le yojimbo : « Si tu as quoi que ce soit à redire sur mon attitude, je serais à ta disposition dès que j’aurais déposé ce blessé auprès des soigneurs… Tu peux aussi faire un rapport. Je le signerai… ». Il fait un pas en arrière. Un seul. L’important c’est que je puisse passer. J’avance sans plus faire attention à lui ni à mon ancien sensei. Il me faudra payer, bientôt. Très bientôt…

[Moto Shikizu]

La campagne s’est terminée sur une demi victoire. Nous avons repris plusieurs villages et les terres riches qui les entourent, mais pas le Shiro dont elles dépendaient. Il n’y a pas eu de bataille pour le château. Notre général a accepté le défi du suzerain de ces terres, et son champion a perdu… Pour beaucoup ceci fut une véritable défaite. Une de plus face aux Grues… Elle a terni toutes les victoires qui l’ont précédée…

[Moto Shikizu]

Quant à moi, je suis de nouveau une créature étrange. Quel geste fut le plus grave ? D’avoir sauvé un Kakita, ou d’avoir frappé de la sorte un ancien sensei ? L’avis diffère selon les soldats. Si le premier fait quasiment l’unanimité parmi les Matsu quant à son inanité, voire sa stupidité, d’autant plus qu’après je suis retournée au combat et j’y ai occis nombres d’autres ennemis, le second a reçu le support de toute une partie de l’armée, samurai, shugenja, et ashigaru compris… Si ce n’en était la raison, je crois que presque tout le monde m’aurait soutenue…

Chido doit le savoir, car je n’ais eu aucun écho à son sujet depuis plusieurs jours. Je m’attendais à une demande de duel, ou tout au moins à une demande formelle de punition adressée à mes supérieures, mais rien…

Parallèlement, je ne suis pas allée au chevet de celui pour qui j’ai fait tout cela. Je me suis contentée de prendre de ses nouvelles. Une fois sur pieds, il a été gardé prisonnier avec d’autres samurai de son clan loin du front. Puis, il a été libéré à la fin de ce conflit. Il a pris congé, et avec ses cousins il a quitté nos terres. Sans même me laisser un message. C’est sans doute mieux ainsi…

[Moto Shikizu]

Je suis convoquée auprès du Rikugunshokan. Je vais connaître mon sort. Le Général ne convoque pas une simple gunso pour la féliciter pour son comportement lors des combats...

Pas plus qu’il ne la convoque pour la punir… J’y pense soudain ! Alors pourquoi ?...

L’entrevue est de courte durée. A peine ais-je salué, que le Commandant en Chef de nos troupes me tend des papiers : « Encore une fois vous avez fait parler de vous Yoshida ! On m’a rapporté que vous aviez vaincu près d’une demi douzaine de samurai adverses en combats individuels, sans compter tous les ennemis que vous avez mis hors combat dans les mêlées. Bravo ! Vous promouvoir encore me semble un peu rapide, mais vous méritez une récompense. J’ai reçu la demande d’un guerrier d’exception pour une mission spéciale. Ce sera vous !… Vous m’avez été vivement recommandée, j’hésitais avec quelques unes de vos cousines… Mais, Chido sensei m’a convaincu ! Voici votre ordre de mission et vos papiers. Vous partez sur le champ ! Bon voyage ! ».

Je le remercie, puis je prends congé. Chido me recommander ? Quelle est cette plaisanterie ?...

En retournant à ma tente, j’ouvre la lettre d’assignation. Quelle est donc cette mission de confiance ? Où suis-je donc envoyée ?... Je me fige… Kyuden… Kakita…

[Moto Shikizu]

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Mes ordres sont strict. Je dois me rendre au Château de la famille Kakita dans les plus brefs délais, sans le moindre détour. Autrement dit, je dois traverser les lignes ennemis, et espérer que leur sens de l’honneur soit supérieur à leur désir de vengeance…

Je décide de prendre les routes principales, et de ne rien faire qui puisse laisser penser que je suis un éclaireur, ou quoi que ce soit de ce genre. La dernière patrouille Lionne que je croise, n’en croit pas ses yeux lorsque je lui présente mes papiers de voyage. Il leur faut quelques instants pour me les rendre et me souhaiter bonne chance… La première patrouille Grue, elle, me garde près d'une demi journée avant de me laisser repartir. Plusieurs de ses membres hésitent à me provoquer ouvertement, mais ils se cantonnent à des paroles acerbes… Je ne rentre pas dans leur jeu. Amers, ils doivent se résoudre à me laisser reprendre la route. En m’éloignant je sens mon dos être déchiré par des centaines de coups…

[Moto Shikizu]

En deux jours, je ne progresse que d’une douzaine de kilomètres. Ma résolution est mise à dure épreuve. Mais je me dois de tenir bon, faute de quoi je manquerais à mon devoir en ne pouvant me rendre à ma nouvelle assignation. Maintes fois, ma main se crispe, ne demandant qu'à saisir mon sabre. Je m’imagine mettre fin à leurs railleries et provocations dans le sang, partir en laissant leur cadavres gisant dans leur propre humeur… Penser à ma famille, à Shikara sensei, et surtout à celle que j’attends de revoir, me permet de tenir. Je ne puis sourire, mais du moins je ne renchéris pas. En l’absence de samurai, parfois certains heimin se montrent plaisants. Ils se souviennent avoir été Lion, mais la majorité craint les réactions des samurai de la Grue, et préfèrent simplement m’éviter. Au troisième jour, je quitte enfin les terres que nous voulions reprendre.

[Moto Shikizu]

Même hors du territoire que nous avons assiégé, je reçois un accueil glacial. Les officiers qui étudient mes documents se montrent très soupçonneux. Ils me demandent à plusieurs reprises où je vais et pourquoi. Lorsqu’ils requièrent des précisions que je ne peux leur fournir, ils rongent d’autant plus leur frein. N’en pouvant plus, lors d’un de ces sempiternels interrogatoires, je craque et je lance : « Vous craignez donc que je prenne Kyuden Kakita d’assaut à moi toute seule ? … Je ne me savais pas aussi inquiétante ! » Interloqués, les samurai présents se regardent, puis me dévisagent. Ils ne connaissent pas Shikara sensei, sinon ils auraient reconnu le style. Enfin, l’un d’entre eux éclate de rire, aussitôt suivi par ses compagnons. L'atmosphère se détend quelque peu. « Excusez nous, Matsu … Yoshida san, la guerre qui vient de se terminer nous a rendu nerveux. Voyez vous, des rumeurs font état d’une guerrière n’ayant qu’un bras comme vous, et qui aurait tué plusieurs douzaines des nôtres… » Je m’esclaffe : « Ce pourrait être moi si le nombre n’était aussi insolent ! … Oui, lors des combats j’ai tué des vôtres. Tout comme vos soldats ont tué de mes cousines et cousins… Chaque homme ou femme que j’ai tué a essayé de m’oter la vie, mais les Fortunes en ont décidé autrement. C’étaient de grands et nobles samurai. Paix à leur âmes. » Certains s’arrètent de rire immédiatement, génés ou outrés… Je conclus : « Et croire une rumeur prétendant qu'une seule personne puisse en occire plusieurs douzaines, ce n'est pas leur rendre justice. J'ai perdu de nombreuses de mes cousines lors de ces batailles, je comprends vos sentiments, mais ne saurais qu'accepter la vérité, et non les ragots colportés de village en village. La guerre est chose sanglante, mais aucune d'entre nous n'est un tel monstre. ». Leur chef reprend la parole : « Certes, c’était la guerre. Nous y avons tous perdus des proches. Vous n’ètes pas venu pour continuer, si ?
- Non. Qui serait assez fou pour poursuivre une guerre seul ! D’autant que l’Empereur a ordonné la fin des combat…
- Haï ! C’est exact… Vous ne savez réellement pas pourquoi vos ordres sont de vous rendre à Kyuden Kakita, donc ?
- Ie. Croyez bien que si je le savais je vous l’aurais d’ores et déjà dit. Qui plus est, je peux sans crainte vous promettre que je ne suis pas envoyée en mission pour capturer le domaine de la famille Kakita, je vous le confirme...
- Certainement… Bien… Reprenez vos papiers, et bon voyage… »
Tous s’écartent pour me laisser passer. Et si certains regards ont une certaine animosité, je ne sens plus la menace imminente de mort planer au dessus de ma tête…

[Moto Shikizu]

Si le voyage jusqu’à l’antre de nos ennemis héréditaires ne fut pas chose aisée, l’arrivée sur leur terre est plus inquiétante encore, d’une certaine manière... Les saluts sont courtois, aimables, voire amicaux ! Jamais un membre de leur famille n’a dû recevoir un tel accueil sur nos terres… Quels ordres ont ils reçus ?… Une escorte m’est même allouée jusqu’à la citée ! Une fois sur place, je remercie les deux samurai qui m’ont guidée. Je leur propose de prendre un rafraichissement, mais ils refusent poliement. Plus tard peut être, lorsque leur tour de garde sera fini.

Ma présence en ces lieux ne passe pas inapperçue. Les heimins pour la pluspart m’évitent. Ceux qui font commerce, tentent de me vendre leur marchandises. Je les ignore, mais ne peux m’empécher d’admirer la quantité et la valeur des produits. Les étals débordent de denrées et d’articles de qualité. Je découvre une ville riche, fourmillant d’activités, où les mets les plus fins, cotoient les étoffes les plus belles, et les œuvres d’art les plus remarquables. Je décide d’en profiter le temps de trouver la Magistraure ou tout autre officine officielle…

[Moto Shikizu]

Depuis près d’un quart d’heure une vagabonde me suis. Elle ne m’a pas demandé l’aumone. Mais dès que je m’arrête, je suis sure de la voir quelques mètres derrière moi. Elle semble jeune, treize ans, quatorze au plus. Le visage émacié, elle ne doit pas avoir mangé à sa faim depuis bien longtemps. Ce clan est si riche, comment peuvent ils laisser faire ? J’achète trois boulettes de riz et en dépose une sur le rebord d’une fenêtre en passant. J’entends des bruits de course, puis de mastication forcenée et de déglution goulue. Au moins, elle aura quelque chose dans le ventre aujourd’hui, et elle suivra quelqu’un d’autre... Erreur ! La voilà qui se précipite vers moi !

[Moto Shikizu]

« Samurai sama ! Samurai sama ! …
- Que veux tu ?
- Puis je vous servir samurai sama ? …
- Je n’ai que faire d’une servante vagabonde !
- S’il vous plait !
- Tu appartiens à ces terres, va servir tes maîtres !
- Je n’en ais plus ! Mes parents sont décédés, et le seigneur de mon village m’a renvoyée…
- Et tu voudrais que je t’accepte ! Tu ne manque pas de culot !
- Je suis travailleuse, et je m’y connais en cuisine. Je sais coudre et rapiécer aussi ! Vous ne le regretterez pas !
- Je le regrette déjà !… Va me choisir un melon d’eau, et s’il est savoureux, j’y réfléchirais…
- Haï ! »

Elle court immédiatement vers l’étal d’un marchand de fruits, et commence à étudier les melons au grand dam du marchand qui essaie de la chasser. Je m’avance : « Un soucis ?
- Non, non samurai !… Rien qui ne nécessite votre intervention » me répond-il obséquiesement, tout en essayant de donner un coup de pied à la jeune fille. Elle l’évite avec une aisance stupéfiante. Puis, se tourne vers moi avec un sourire radieux : « Celui-ci Samurai sama ! C’est le meilleur du lot ! ». Je pioche une pièce dans ma bourse et lui lance : « Paie le marchand, et avec le reste tu te trouveras des vétements convenables… ». Elle regarde la pièce avec les yeux équarquillés, et ferme prestement le poing lorsque le marchand essaie de la lui prendre. « Holà marchand ! Me prends tu pour une idiote ! Il y a bien là de quoi payer une demi douzaine de tes fruits ! Fait voir la monnaie avant… ». Je les laisse à leur discussion triviale…

[Moto Shikizu]

Une dizaine de minutes plus tard, elle me rejoint portant un ensemble propre, peut être même neuf. « Tu as été rapide… Es tu aussi efficace dans tout ce que tu entreprends ? » Ne puis je m’empêcher de lui demander. Elle me répond avec une moue malicieuse et un léger air suffisant : « Plus encore ! ». Et un seigneur aurait renvoyé une telle servante ? Il me faudra l’interroger à ce sujet… « Si tu es si experte, tu dois pouvoir me conduire à l’Académie Kakita ?
- Bien sûr ! Ma Maîtresse souhaite se rendre à un endroit particulier ? »
Je réfléchis un instant. Il n’y a rien de précisé dans mon ordre de mission. Juste que je dois me présenter au représentant de notre clan à Kyuden Kakita. « Dans ton immense savoir se trouverait il l’endroit où je pourrais contacter le représentant de mon clan ?
- Hum… Cela est possible… Peut être pas du premier coup, mais nous le trouverons, votre seigneurie !
- Je crois que je commence à comprendre pourquoi ton seigneur t’a renvoyée… Soit moins bavarde. Et ton obséquiosité confine la moquerie… Attention…
- J’y prendrais garde, samurai sama… Y a t il une appelation que vous préfériez ?
- Appelle moi Yoshida lorsque nous sommes entre nous. Pour le reste, je pense que ça ne doit pas différer autant du comportement que tes homologues doivent avoir sur nos terres…
- Je ne sais, Yoshida sama. J’essaierai de me renseigner… A ce propos, je m’appelle Miku ! Pour vous servir, Maîtresse… Bien, je pense qu’il nous faut commencer par la résidence des invités de la Famille Kakita plutôt que par l’Académie. A moins que la personne dont vous m’avez parlé n’en suive certains enseignements ?
- J’en doute… Par contre, avant de poursuivre, si tu connais un établissement de bain pour les samurai, je ne dirais pas non…
- Vous n’avez pas l’air d ‘être sale pourtant !, me lance-t-elle facétieusement. Alors, allons par ici…»

[Moto Shikizu]

Après une petite heure passée dans un excellent bain, je la rejoins et nous reprenons notre route. Miku nous fait faire de nombreux détours, et enfin nous pénétrons dans un quartier encore plus aisés que les précédents. Je ne sais si Miku m’a fait visiter la ville intentionnellement, ou si elle ne la connaît pas aussi bien qu’elle le prétend. Quoi qu’il en soit, jamais elle ne s’est départie de son sourire depuis que je l’ai acceptée à mon service. Et c’est joyeusement qu’elle me présente le quartier : « Yoshida sama ! Nous voilà dans l’un des plus beau quartier de la Cité. Seule l’Académie, dont bien sûr le château qui en fait partie, le dépasse en beauté et richesses. C’est ici que la majorité des invités se voient attribués un logement, soit chez l’une des familles noble y habitant, soit leurs propres habitations si leur statut est très important. Certains logent dans de véritables petits palais ! … Nous devrions trouver les représentants de votre clan dans l’un d’eux ! » Puis elle m’entraine dans une visite quasi exhaustive du quartier avant que nous ne finissions enfin par arriver devant une batisse de plusieurs étages devant laquelle deux samurai de mon clan montent la garde, tandis que deux étendards muraux à nos couleurs encadrent l’entrée.

[Moto Shikizu]

Je donne quartier libre à Miku, puis je me présente aux gardes et montre mes papiers. Je suis immédiatement conduite à une salle d’attente où me rejoint quelques minutes plus tard un viel homme de la famille Ikoma. « Je vous souhaite la bienvenue jeune fille, je suis Ikoma Reiichi, enchanté de vous rencontrer » me salut-il. « Je suis ravie de faire votre connaissance, Reiichi sama. Je suis Matsu Yoshida, voici mon ordre de mission. » Il ne peut s’empécher de sursauter quand j'annonce mon appartenance à la famille Matsu,. Il ne cache pas vraiment sa gêne d’ailleurs. « Et bien, et bien… Que nous voilà ?… Une noble Matsu ? En mission à Kyuden Kakita ?… Je vais prévenir l’Ambassadeur immédiatement. » Puis, il me rend mes documents, et se retire en se caressant pensivement la barbe…