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par Iuchi Mushu » 17 nov. 2010, 13:50
Sans doute servir les kamis était-il bien différent de servir les hommes car Doji Saionji attendit un certain temps avant que l'on annonce l'arrivée du shugenja. A la dévotion de ces hommes pieux, même les hommes puissants se devaient de refrêner leur impatience et ceux qui ne l'avaient pas fait où les avaient punis pour leur irrévérence s'en étaient parfois bien mordus les doigts. Il était difficile de donner un âge à Asahina Jimasuke, il avait parfois ce visage lisse et juvénile d'un masque de nô et parfois un pli de chaque côté de l'oeil pouvait faire hésiter sur la maturité du personnage. On racontait aussi que les plus sages des shugenja pouvaient atteindre un âge tellement vénérable que l'on avait du mal à croire que les dieux ne les abreuvaient pas à la source de vie. D'ailleurs en y repensant, Doji Saionji put se rappeler que dans son enfance, le nom de Asahina Jimasuke était déjà évoqué. On le disait sage et comme les membres de sa famille, il abhorrait la violence, la guerre et les conflits, ce qui parfois était en contradiction avec les ambitions de son clan mais n'était-ce pas là depuis des siècles, la particularité de la famille Ashahina ?
Assis dans l'anti-chambre dans un kimono de belle facture aux couleurs de son clan, les yeux clos, Asahina Jimasuke ouvrait son esprit à l'endroit où il avait été conduit. Nul doute que le Ministre ne le fasse attendre pour lui montrer sa désapprobation à sa propre attente. Nul doute aussi que l'affaire pour laquelle il l'avait convoqué était fort personnelle sinon pourquoi faire appel à un shugenja de son clan ? Depuis des années, tourné vers le soleil, Doji Saionji avait dû en oublier la couleur bleue du ciel.
"Ceux qui n'oublient pas le passé, sont maîtres de l'avenir" (Sima Qian)