heu... je pense que d'une façon générale, on peut sortir de la SF et aller au delà en matière de romans/BD/films et autres pour voir des exemples de pouvoir corrupteur
après, le 20ème siècle et ses boucheries entres autres ont sensiblement fait évoluer les astuces et attendus dans le domaine scénaristique.
dans le domaine de la fiction en général, on avait précédemment une tendance à considérer que le méchant, c'était une sorte d'anormal ou de mysanthrope en général (cf l'ile du Dr Moreau, Frankenstein et tutti quanti). On considérait plutôt que la société (donc le gouvernement) était intrinsèquement une bonne chose. Socialement parlant, on en restait pas mal dans l'imagerie traditionnelle du tyran, donc de l'individu qui dominait la société sans que celle-ci soit forcément altérée par sa tyrannie une fois celle ci abattue (l'histoire de l'antiquité grecque, les guéguerres monarchiques, la révolution française, Napoléon et tout ça quoi...)
le 20ème siècle avec les guerres mondiales, la guerre froide et tout ça a mis sur le devant de la scène les régimes totalitaires (1984, le meilleur des mondes, Farenheit 451...) ou "intrinsèquement mauvais" (genre Ming dans Flash Gordon) mais on avait déjà dans le domaine de la fiction les épopées ou l'on te parlait de civilisations autrefois nobles et puissantes tombées dans la corruption et/ou la décadence (depuis le Numenor de Tolkien jusqu'aux anciens martiens de Brackett). On avait en parallèle la discrimination raciale comme ressort dramatique, depuis les Orques des terres du milieu jusqu'aux "Marsiens" de H.G Wells et autres peuples/espèces irréductiblement hostiles.
Après, ça a été la foire avec toute la paranoia sur l'ennemi intérieur, les soviétiques et tout ça (Les Envahisseurs...) et on dépeignait plutôt une société globalement dans l'ignorance ou manipulée par l'ennemi, avec un Héros ou un groupe élitiste de gens qui "savaient". On avait déjà là des auteurs qui faisaient le lit des scientologues, plus ou moins volontairement (je pense à Van Vogt notamment, avec ses délires sur le A, le non-A et ses héros seuls détenteurs de savoirs hermétiques comme dans les Armuriers d'Isher par exemple... Van Vogt qui est devenu sur le tard assez pote avec un certain Hubbard).
Ca a redoublé d'importance avec toute la vague conspirationniste sur les OVNI et les gros délires de la SF matinés de sectarismes (les machins les plus anodins dans les années 70/80 c'était les romans de gare de Jimmy Guieu, qu'on trouve encore chez les bouquinistes) et c'est devenu un des principaux ressorts dramatiques avec X-files et la théorie du complot ou l'émergence du courant hard-science de la SF qui en dehors de considérations physiques n'avait et n'a encore comme principal ressort dramatique que le dyptique catastrophe technologique/complot interne pour occuper les dimanches de ses personnages
Suffit de considérer un tas d'évènements historiques contemporains pour voir de quoi l'imaginaire collectif s'est nourri, aussi. Rien que des trucs comme la mort de JFK, le Watergate, les fameux dossiers classifiés pour un siècle, les barbouzades de la CIA (ou plus près de chez nous les histoires comme la Grotte d'Ouvéa ou le Rainbow warrior) et les scandales politico-financiers en tous genres...