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par Pénombre » 08 sept. 2008, 19:12
Alors, à titre personnel, je vais me placer dans la perspective du magistrat
je vois donc arriver un samurai qui porte une accusation de maho contre un autre samurai.
Je ne sais pas que ce samurai est un kami (d'après Moshida, il ne l'a dit qu'à un autre personnage, pas au magistrat). Dans un premier temps, j'examine la situation :
- les dénonciations que peut porter un maho-tsukai ne sont pas valables, à moins d'être des aveux en bonne et due forme, spontanés ou arrachés sous la torture. Donc, déjà, la déclaration du tsukai qui a affronté les joueurs me semble douteuse. Il a très bien pu raconter n'importe quoi, pour déstabiliser les joueurs ou se la jouer devant ses potes. Le fait que du sang leur coule du nez ne prouve absolument rien de toute manière. La parole de l'accusateur prime sur les preuves matérielles, comme toujours. Et en l'occurence, elle ne vaut rien cette parole. Même si je suis un Kitsuki, rien ne me prouve qu'il y a une relation de causalité entre ce que disait le tsukai et les saignements de nez. Qu'est ce qui me prouve que cela ne faisait pas partie de leur rituel impie, ces saignements ? des mots qui ne veulent rien dire et des preuves qui n'en sont pas en clair.
(Si je suis un magistrat un peu parano, je peux décider de mener ma propre enquête en douce malgré tout, mais de fait, ça n'est pas ce qu'on attend de moi. D'ou le fait soit de la mener en douce, soit d'y aller franco mais en prenant des risques de disgràce publique si je me plante en beauté...)
Dans un deuxième temps, l'accusateur disparait. De deux choses l'une :
- soit je sais qu'il s'est enfui. Donc, son témoignage est nul. Un samurai honorable serait resté pour défendre sa parole et s'il avait eu peur d'être assassiné, il se serait placé sous ma protection. Les raisons pour lesquelles il s'est enfui importent peu : il a porté une accusation et ensuite, il s'est défilé. Sa parole ne vaut rien. Je ne suis pas là pour le juger lui, au demeurant, mais de fait, ceux qu'il a accusé ne le sont plus. En fuyant, il fait pour moi la preuve qu'il mentait.
- soit je peux penser qu'on l'a fait disparaitre (= qu'il a été assassiné). Là, je suis bien obligé de mener une enquête parce qu'il a pu se produire deux choses : celui qu'il accusait l'a tué pour le faire taire. Mais si je sais qui est l'accusé, il prend bcp de risques se faisant puisqu'il devient mon suspect idéal. Ou alors, quelqu'un d'autre à décidé pour une raison que j'ignore de semer le trouble en tuant mon accusateur, vu que la faute en retomberait sur l'accusé. Donc, je dois désormais tirer au clair la disparition d'un homme qui a accusé un autre homme de maho. (désolé d'envisager l'hypothèse, mais Moshida ne précise pas ce que sait le magistrat de la fuite et il ne précise pas non plus si le pj a accusé une personne en particulier ou le groupe en général).
Enfin, le pj qui connait le secret du disparu vient me dire que l'autre lui a confié être un esprit. De deux choses l'une :
- soit je ne prends pas cette déclaration en compte : je ne mets pas en doute la conviction de celui qui a reçu la confidence, mais je mets en doute la sincérité du disparu... puisque justement, il n'est plus là pour étayer son accusation et qu'elle semble désormais doublement fantaisiste : non seulement il a porté une accusation avant de disparaitre mais en plus il raconte n'importe quoi sur ses origines.
- soit je considère qu'il dit peut-être la vérité sur ses origines. Auquel cas, effectivement, son témoignage est invalidé. Les kami des éléments et les ancêtres ne sont pas autorisés à déposer, alors que dire d'un esprit aux origines plus bizarres ?
De fait, les raisons de la disparition de l'accusateur n'ont pas d'importance, à moins qu'on retrouve un cadavre bien évidemment... un homme qui porte une accusation puis se défile sans explication n'a pas d'honneur, point. Et s'il réapparait et argue du fait qu'il avait une obligation en tant qu'esprit l'ayant forcé à disparaitre un temps, et bien, en admettant qu'il soit un esprit connu et respecté (s'il était un Ancêtre par exemple, ou l'esprit local), il faudra bien lui faire comprendre très poliment que son témoignage ne vaut rien. S'il s'agit d'un résident du Chikushido et qu'il le déclare, alors qu'est-il pour un magistrat impérial ? un esprit fantasque auquel on ne peut faire confiance puisque pour des raisons bizarres il s'est fait passer pour un samurai. Si l'on peut se montrer respectueux envers les esprits en général, on ne les traite pas tous de la même manière, dans la mesure ou on peut les différencier. Un esprit béni qui reviendrait d'entres les morts pour rétablir la vérité sur un crime ne pourrait voir son témoignage accepté mais on le traitera avec bcp de courtoisie. Quant aux autres... ma foi... ils n'avaient qu'à ne pas se méler des affaires humaines et se faire passer pour des samurai...