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par JBeuh » 07 juil. 2008, 18:33
Bon, je ne passe pas très souvent, mais bon, autant en profiter...
L'asile politique, c'est une notion ancienne, mais liée à la tradition catholique. Je ne pense pas qu'une telle pratique se soit répandue dans une civilisation aussi éloignée.
Par contre, se mettre sous la protection d'un seigneur, voilà une chose possible.
Quelques cas :
* si la personne est roturière : aucune difficulté outre mesure. Il lui faut simplement pouvoir quitter son territoire. Imaginez la situation dans le bloc de l'est pendant la guerre froide.
* si la personne est noble : cela se corse.
- il s'agit d'un samourai : il ne vit que pour servir son seigneur. Il lui doit sa vie entière. S'il désapprouve ce dernier, il peut (doit ?) commettre kanshi. Autrement, il n'est d'aucune valeur, ne respecte pas ses ancêtres et son serment. Il est ronin. Personne ne lui fera confiance. L'accueillir chez soi serait déshonorant. Un traitre n'est accepté que s'il se place du coté des vainqueurs lors d'une bataille. À moins que cela ne soit au profit d'une personne à plus fort statut. Mais il faut d'excellente raison. Un traître demeure un traître. Et l'histoire est marquée de personnes qui trahissent au profit du gagnant et, à l'issue de la victoire, doivent commettre seppuku pour laver l'affront mais permettre à leur famille de vivre (et d'acquérir les gains de la victoire).
- il s'agit d'un non samourai (courtisan, artiste, femme non guerrière, shugenja, etc) : il n'existe pas d'obligation de service envers le daimyo. Du moins pas dans le même sens. Il peut y avoir détachement, par exemple. Un artiste peut être entretenu par un autre seigneur. Il ne renie pas ses origines. Seulement, il est à une autre cour. D'ailleurs, plus ce dernier seigneur est important, moins cela ne pose de difficulté. Cela se passe même au sein d'un clan. Il existe des rivalités entre familles, et même au sein de chacune d'entre elle. Il est aussi possible d'arranger des mariages ou des négociations. Mais cela se fait entre seigneurs. Bien sûr, il faut garder la face et certaines pressions seront plus importantes.
Toutefois, il faut prendre garde : un asile politique n'existe pas. Le motif d'être brimer ne suffit pas. Si un daimyo arguait de ce motif, cela revient à annoncer qu'il récuse la politique de son collègue et qu'il s'estime plus compétent que ce dernier. Voire qu'il s'immisce dans les affaires internes. Cela pourrait tendre à des révoltes et montrer qu'on les soutient. Or les rokuganis sont attachés à l'ordre établi. Il ne faut pas de remous dans la société. Il existe une logique fataliste qui est lié à l'aspect communautaire asiatique, totalement opposé à notre logique individualiste occidentale. Quid de sa famille, de ses ancêtres ?
Alors certes, c'est possible, de manière exceptionnelle.
Je m'oppose à la proposition d'Inigin : faire d'un étranger un daimyo est aberrant. D'une part cela provoquera une levée de bouclier en interne, mais d'autre part cela est une grave insulte pour l'ancien seigneur du dit samourai.
Voilà mon humble contribution qui est loin d'être parfaite.
JBeuh, plus dubitatif...