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par Pénombre » 06 févr. 2007, 15:01
Et c'est parti pour un premier jet à propos des gars de la frontière sud :
Hida
Le plus fort des Kami était souvent considéré comme frustre mais il n’en était pas moins loyal et loin d’être stupide. Il choisit délibérément de s’installer avec ses premiers vassaux dans une région inhospitalière, afin d’endurcir le clan qu’il venait de fonder. Lorsque les armées de Fu Leng se révélèrent sur les frontières de ses domaines, Hida devint alors le premier défenseur de l’Empire et ses descendants ont toujours respecté les mots simples qu’il prononça devant Hantei et qui engagèrent la destinée de son clan pour les siècles à venir.
"Je ne faillirai pas".
Hida eut deux fils de deux femmes différentes. Son épouse a vu son nom effacé des registres car le chagrin lorsqu’elle mourut poussa Hida à demander qu’on n’évoque plus jamais son souvenir. On sait qu’elle était une femme douce et aimante, très différente de l’épouse idéale qu’on aurait imaginé pour le grand kami barbu et brutal. Leur union donna le jour à Hida Atarashi, qui devint le Tonnerre du Crabe.
L’épouse de Hida périt lorsque le château où elle demeurait fut pris par l’Outremonde mais elle mit le feu aux batiments avant de se trancher la gorge et les serviteurs de Fu Leng (les rares qui survécurent à son geste) n’eurent que des cendres pour prix de leur victoire. Atarashi quant à lui disparut avec les autres Tonnerres.
Hida demeura trois ans dans le chagrin, dans un isolement silencieux et hostile qui intimidait même ses suivants. Puis, une nuit ou la foudre frappait les tours de sa forteresse, une femme vétue seulement de nuages apparut à sa fenètre parmi les éclairs. Elle lui déclara être l’incarnation humaine du Dragon du Tonnerre et l’aimer passionnément.
De leur union naquit le puissant Osano-Wo, qui devait bien plus tard être divinisé en tant que Fortune de la Foudre et du Feu. Dans le même temps, le kami Hida entama de longs préparatifs pour une expédition décisive dans l’Outremonde. Depuis le Jour des Tonnerres, des rêves récurrents l’avaient persuadé que son fils Atarashi avait survécu à son affrontement contre Fu Leng et vivait encore. Selon Hida, Atarashi avait non seulement le destin d'un Tonnerre mais aussi le sang du plus endurant des Kami comme héritage. En l'an 63, Hida renonça à sa position de chef du Clan du Crabe et mit Osano-Wo sur son trône pour pouvoir se consacrer pleinement à son obsession et multiplier les expéditions de reconnaissance dans l'Outremonde.
Finalement, il déclara en 210 qu'il était prèt et fit ses adieux à ses descendants pour partir dans les territoires de leurs ennemis jurés. On ne revit pas plus Hida que son fils et avec lui disparut le dernier des Enfants de la Lune et du Soleil restés dans l'Empire.
Hiruma
Après la défaite de Fu Leng, le kami Hida promit à son frère Hantei qu'il défendrait toujours l'Empire contre l'Outremonde. Il retourna sur ses terres qui avaient été les premières attaquées par les suivants du Sombre Seigneur, rassembla ses guerriers survivants et leur demanda quels seraient ceux qui lui serviraient de seconds dans cette tâche. Trois hommes s'avancèrent alors et lorsque Hida leur demanda ce qu'ils avaient fait pour s'estimer dignes de cette responsabilité, Hiruma qui était à leur tête répondit simplement
"Rien. Rien par rapport à ce qui nous attend". Et ses deux compagnons Kaiu et Kuni acquiescèrent.
Alors, Hida leur demanda de prouver leur valeur en trouvant et traquant Oni no Hatsu Suru, un des lieutenants de Fu Leng. Les trois hommes mirent leurs talents en commun et revinrent victorieux, obtenant le droit de fonder trois lignées qui survivent encore à ce jour. Durant leur mission, c'est Hiruma qui leur permit de suivre l'oni à la trace et surtout de trouver les indices qui leur permirent de vaincre la créature.
Le premier Hiruma a toujours été considéré comme un homme d'un grand courage, voire d'une témérité insensée. Traqueur hors pair et éclaireur audacieux, il sut fournir des renseignements précieux aux armées de l'Empire durant toute la guerre et après le Jour des Tonnerres. On sait également qu'à l'encontre de nombre de guerriers de son époque, Hiruma bien qu'il ait adopté le style de combat traditionnel au sabre tenait sa lame de la main gauche.
Bien qu'il soit de nature foncièrement aventureuse, Hiruma prit très au sérieux son allégeance à Hida et après avoir pris femme, il put léguer à son propre fils la responsabilité de leur famille. On ne sait pas exactement quand ni comment le premier Hiruma est mort mais ses descendants possèdent un certain nombre de légendes (souvent contradictoires) qui donnent à penser qu'il a très probablement péri durant une mission dans l'Outremonde. Ses enseignements lui survécurent pendant des siècles mais la plupart furent perdus lors de la funeste guerre qui vit les Hiruma privés de leurs terres huit siècles plus tard.
Kaiu
Forgeron réputé, le calme et pensif Kaiu était également un guerrier accompli qui suivit son ami Hiruma dans la traque de Oni no Hatsu Suru. Les indices que trouva Hiruma permirent à Kaiu de concevoir une arme d'acier et de jade qui permettrait de blesser le démon et après cette mission, le forgeron et ses disciples déjà fort appréciés furent vite reconnus comme des artisans de génie. Non content d'être un forgeron dont le talent est encore célébré dans tout l'Empire, Kaiu était aussi architecte et avait des idées intéressantes dans de nombreux domaines techniques. Sous son inspiration, le clan du Crabe put ainsi disposer malgré ses ressources limitées des meilleures armes, fortifications et outils possibles et cela eut une importance cruciale en de nombreuses occasions durant les siècles qui suivirent.
Parmi les nombreuses œuvres de Kaiu, ce sont cependant ses épées qui restent les plus connues et l'on peut notamment citer Chikara (portée par Hida et ceux qui prirent la tête du clan à sa suite), Kishu (l'épée à la lame presque droite qu'utilisait Hiruma) et Kakko-fudo qui fut forgée conjointement par Kaiu et Kuni son porteur. Les techniques de forge et d'architecture militaire de Kaiu constituent encore les bases de ces domaines dans toutes les écoles de l'Empire où on les enseigne.
Kuni
Bien qu'il ait été un des shugenja les plus réputés de son époque, rien ne permet d'affirmer que le fondateur de la famille Kuni ait suivi l'enseignement d'Isawa. Cependant, ses talents ésotériques étaient indéniables et il eut de nombreuses occasions de le prouver au service du kami Hida lorsque celui-ci vit ses territoires assaillis par les serviteurs de Fu Leng.
Kuni est généralement décrit comme un homme plutôt discret et même quelque peu antipathique et renfermé. Les travaux et recherches de Kuni lui coutèrent beaucoup et éteignirent bien des choses en son cœur avant de le mener à sa perte.
Kuni se porta volontaire avec Hiruma et Kaiu pour traquer l'Oni no Hatsu Suru sur les ordres de Hida et outre ses pouvoirs de shugenja qui jouèrent un rôle essentiel dans cette quête, ses nombreuses recherches sur la nature des ennemis de l'Empire lui donnèrent de précieuses indications pour vaincre le monstre avec ses compagnons.
Après cet exploit, Kuni se servit de la famille qu'il avait obtenu le droit de fonder pour donner au clan du Crabe plus de moyens de combattre l'ennemi par la magie. Il fit tout son possible pour recruter des shugenja avérés ou semblant avoir assez de potentiel et il fit en sorte que ses suivants eux aussi fassent des recherches sur les serviteurs de l'ennemi, leur nature, leurs faiblesses. La guerre contre Fu Leng était terminée mais les territoires de l'Empire et ceux de la famille Kuni en particulier ne manquaient pas de créatures tirées du Puits Suppurant par le Sombre Seigneur.
C'est à Kuni que l'on doit les premières recherches méthodiques sur la nature des oni, des gobelins, de l'empreinte du Jigoku et de bien d'autres choses, même si ses efforts parvinrent tout juste à jeter les bases d'un domaine qui continue de s'avérer ardu et périlleux. Kuni fut d'ailleurs parmi les premières victimes de ses recherches car elles le menèrent d'abord à l'isolement puis à la folie et parmi ceux qui suivirent sa voie et portent son nom, nombreux sont ceux qui ont également subi un sort funeste dans l'espoir de donner quelques armes utiles à leur clan contre les forces du mal.
Hida Atarashi
Atarashi naquit alors que les terres de son père, le kami Hida, étaient assaillies par les forces de l'Outremonde et il grandit dans la guerre, pour rejoindre dés qu'il le put les combattants de l'Empire. Digne fils de Hida, il fit preuve d'un grand stoicisme et d'un courage indéniable, au point que son géniteur souvent avare de paroles ne dissimula jamais l'affection et l'estime en lesquelles il tenait son fils. On doit également à celui-ci certaines des fondations martiales qu'utilisent encore de nos jours les guerriers de la famille Hida. Malheureusement, la guerre était si intense que ni Hida ni son fils ne purent se soustraire à leur devoir et sauver l'épouse du kami lorsque le château ou elle demuerait fut assiégé par l'Outremonde. Hida et son héritier se trouvaient loin de là, au service de l'Empereur, lorsque la mère d'Atarashi emporta avec elle les assiégeants dans la mort en mettant le feu à ses appartements.
Doté un caractère indomptable et d'une force extraordinaire, nul ne fut vraiment surpris qu'Atarashi soit choisi par Shinsei pour être le Tonnerre du Clan du Crabe. Son père espérait qu'il revienne victorieux de l'affrontement titanesque qui l'attendait mais lorsque Shosuro agonisante ramena les Parchemins Noirs, elle n'eut que le temps d'expliquer comment Shiba avait trouvé la mort en lui portant secours et ne révéla rien de l'affrontement avec Fu Leng.
Durant plusieurs décennies, Hida persista à affirmer qu'il sentait que son fils était encore en vie. Sa conviction était telle qu'après bien des expéditions dans l'Outremonde, il laissa derrière lui l'Empire une fois pour toutes, plus de cent cinquante ans après la disparition du fils qu'il voulait retrouver.
Depuis ce jour, nul n'a jamais eu la moindre nouvelle d'Atarashi ou de son père.
Kuni Nakanu
A la fin du premier siècle, ce shugenja talentueux entreprit de reprendre les travaux de Kuni pour mener de longues et méthodiques recherches sur la corruption de l'Outremonde, comment elle se manifestait, comment elle se développait et quels étaient ses effets exacts. C'est à Nakanu que l'on doit d'ailleurs l'appelation de "Souillure" quand on parle de la marque du Jigoku et c'est également lui qui découvrit comment les kansen, les esprits corrompus de l'Outremonde, possédaient les cadavres souillés. Nakanu souhaitait donner à ses frères de clan toutes les armes disponibles pour lutter contre l'Outremonde et il décida que si les kansen pouvaient ranimer les morts et les forcer à combattre les défenseurs de l'Empire, il était possible de trouver le moyen de faire de même mais de garder les morts-vivants sous contrôle. Le shugenja pensait certainement qu'il serait préférable que les morts soient ranimés pour lutter contre la Horde plutôt que leurs corps pourrissent sur le champ de bataille ou servent d'hôtes à des esprits maléfiques. Il développa alors de sombres sortilèges qui lui permirent de se faire obéir d'un cadavre. Malheureusement pour lui, ses recherches embryonnaires n'étaient pas dépourvues de risques et il finit dépecé vivant par un groupe de zombies qui échappèrent à son contrôle et se répandirent ensuite dans les terres alentours où ils causèrent d'autres morts avant d'être éradiqués.
Le clan du Crabe cessa dés lors toute recherche dans le domaine de la nécromancie mais il apparaît que les travaux de Kuni Nakanu ne furent cependant pas perdus pour tout le monde. On dit ainsi que les efforts du shugenja servirent malheureusement à d'autres individus aux intentions moins honorables pour jeter les bases de la maho, la magie noire. Les experts disent que les pratiquants de la maho existaient déjà avant Nakanu et rappellent que les armées de Fu Leng en comptaient d'ailleurs un bon nombre en leur sein. Cependant, à défaut d'être un des véritables fondateurs de la maho, le malheureux Kuni Nakanu fut certainement très utile à ces adeptes de pratiques interdites. Ce sont probablement des gens de cette espèce qui parvinrent à s'accaparer ses notes pour développer leurs propres travaux. Il est par contre certain que les travaux de Kuni Nakanu finirent après bien des siècles par tomber dans les mains du sorcier impie qui se faisait appeler Iuchiban. Certains disent que les écrits de Nakanu provoquèrent la damnation de Iuchiban, d'autres qu'il y trouva simplement de quoi étayer ses propres recherches. Quoi qu'il en soit, les méthodes qu'utilisèrent Iuchiban et Yajinden pour animer les défunts qui devaient former leurs armées n'auraient sans doute pas pu être développées sans les notes de Kuni Nakanu.
Pour toutes ces raisons, Nakanu demeure un ancêtre méprisé par le clan du Crabe, bien qu'on prenne soin de relater ses "exploits" et leurs conséquences à tous les shugenja de la famille Kuni durant leur formation.
Kuni Mokuna
Daimyo de la famille Kuni durant les dernières décennies du 9ème siècle, Mokuna abandonna sa charge à un jeune cousin et entreprit de mener un grand nombre d'expéditions dans l'Outremonde et de recherches qui horrifièrent souvent ses propres apprentis. Il tenta de rassembler les connaissances ésotériques éparses de sa famille et les informations obtenues par les éclaireurs Hiruma. Ainsi, il essaya de compiler sous une forme résumée les informations les plus utiles sur l'Outremonde, sa géographie, ses résidents et leurs habitudes. Dans le même temps, il captura ou fit capturer des créatures corrompues qu'il entreprit de soumettre à diverses expériences magiques ou profanes avant de disséquer leurs cadavres. La simple idée de torturer des monstres souillés avant d'examiner leurs entrailles répugnait même aux eta les plus vils mais Mokuna ne se laissa jamais arréter par ce genre de considérations dans son souci d'aider le clan du Crabe.
Son accomplissement le plus remarquable est cependant d'avoir joué un rôle déterminant dans la création du Thé aux Pétales de Jade, l'elixir couteux qui représente à ce jour le meilleur moyen de freiner efficacement les progrès de la corruption sur une personne souillée. Il entretint également une vaste et très riche correspondance avec les alchimistes du Dragon, les inquisiteurs du Phénix et bien d'autres personnes. Les rares connaissances que les clans les plus éloignés de l'Outremonde ont à son sujet relèvent d'ailleurs souvent des informations qui leur furent fournies par Kuni Mokuna.
Les circonstances exactes de sa mort il y a un peu plus de quatre vingt ans sont difficiles à mettre en évidence. La seule apprentie qui était restée à ses côtés tout ce temps sans devenir folle ou périr était Daidoji Nazoko, une guerrière de la Grue qu'il avait sauvée d'une fin prématurée des décennies auparavant et qui ne l'avait jamais quitté depuis ce jour. Nazoko ne sut ou ne souhaita pas expliquer comment son maître était mort mais elle ne fit rien non plus pour empécher les autres Kuni d'inspecter le laboratoire de Mokuna.
Ce qu'ils y trouvèrent a été passé sous silence mais certains détails ont apparemment filtré au-delà de la famille Kuni. Ses détracteurs prétendent que les shugenja qui vivent dans les Désolations Kuni ont repris à leur compte les expériences impies de Mokuna et se livrent parfois à des rites qui ne diffèrent guère de la maho. Les intéressés ne répondent rien à ce genre d'allégations et peu de gens iraient de toute manière frapper à la porte d'une de leurs tours sinistres pour vérifier par eux-mêmes de quoi il retourne.