Actualites Politiques et Sociales 2006 suite

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Goju Kaze
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Message par Goju Kaze » 23 sept. 2006, 09:54

Asako Keitaro a écrit :60% des américains ne connaissent pas la date des attentats du 11/09.
80% des statistiques sur le net sont basées sur du vent.

:kaze:
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Toshi
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Message par Toshi » 23 sept. 2006, 10:56

80 % des statistiques tout court..... :cut:

non bon d'accord ...faut juste regarder qui fait les stats et par qui ça a été demandé ... :)

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Message par Asako Keitaro » 23 sept. 2006, 11:31

Goju Kaze a écrit :80% des statistiques sur le net sont basées sur du vent.
Ca vient pas du net, mais d'un magazine outre-atlantique ça a fait la une aux infos le 11/09.
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Message par Asako Keitaro » 23 sept. 2006, 11:42

Tiens des articles interessants:
12,7% des américains vivent sous le seuil de pauvreté
Je trouve pas de stats concernant le niveau d'étude et de culture moyen des américains, mais cette description me fais bien rire :)
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Message par Kzo » 23 sept. 2006, 13:25

Asako Keitaro a écrit :Je préconise d'arréter de leur faire un régime de faveur, et enfin de les traiter comme des gens normaux et responsables, au lieu de les traiter comme des débiles profonds et de dédouaner tout leurs comportements violents sous prétexte qu'on a envie de se déculpabiliser.
Tout à fait normal, comme il faudrait arreter les regimes de faveur envers une autre minorité qui, elle, est mieux placée et detourne l'argent public par exemple.

Je comprends que ça te mette en rogne parce qu'avoir ça sous le nez, à force ça saoule. Mais bon c'est que la face visible de l'iceberg, perso je pense que la France est pourrie bien en profondeur et que les banlieues c'est là ou ça se reflete le plus parce que c'est là où la manifestation du mal-etre se fait le plus sentir et est la plus violente et spectaculaire (Mais c'est pas le seul "endroit" ou la justice peche malheureusement).

C'est juste une explication, c'est nullement pour banaliser des saloperies tels que viols, agressions etc. Sinon on tombe dans le discours type "Victime" qui se cache derriere ce qu'il a subit (ou croit avoir subit) pour justifier les pires merdes.
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Message par Pénombre » 23 sept. 2006, 17:54

très bien dit

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Message par Asako Keitaro » 24 sept. 2006, 09:19

Kzo a écrit : Je comprends que ça te mette en rogne parce qu'avoir ça sous le nez, à force ça saoule.
Oui quand en plus tu sais que notre cotisation de solidarité (pour les veuves, les infirmes etc.) est utilisé pour ce genre d'individus depuis peu, ça fais encore plus chier.
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Message par Goju Kaze » 24 sept. 2006, 09:26

Et qui a décidé de ça? :fou:

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Kõjiro
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Message par Kõjiro » 25 sept. 2006, 13:21

Un p'tit rebond assez enlevé :

http://www.liberation.fr/opinions/rebonds/206471.FR.php
Politiques, préfets, juges, policiers... tous responsables du gouffre social creusé sous nos pieds.

La rançon de nos abandons

Par Jean de MAILLARD, Didier GALLOT

QUOTIDIEN : Lundi 25 septembre 2006 - 06:00

Jean de Maillard vice-président du tribunal de grande instance d'Orléans et Didier Gallot vice-président du tribunal de grande instance de La Roche-sur-Yon

Etrange république ! Un préfet de l'Etat écrit au ministre de l'Intérieur pour se plaindre des dérèglements de la justice, chaudement appuyé par vingt-huit de ses collègues. Nul n'imagine que le haut fonctionnaire a pris sa plume pour satisfaire son seul goût de la littérature. A partir d'une fuite soigneusement distillée, ledit ministre entonne publiquement, au lancement de sa campagne préélectorale, le thème populaire du laxisme judiciaire. Le garde des Sceaux, dont la dernière réaction mémorable fut de sanctuariser les cabinets d'avocats fricotant d'un peu trop près avec la grande délinquance financière, se terre au fond de son ministère, attendant que passe l'orage non désiré. Quant au Premier ministre... Ah oui, il y a un Premier ministre ? Il y a même, dit-on, un président de la République, garant constitutionnel de l'indépendance de la justice.

Le bon peuple stupéfait regarde une nouvelle fois le microcosme de ses élites s'entre-déchirer et cherche en vain à comprendre ce qu'il a fait pour mériter un tel sort. Certains doivent s'en réjouir. Les autres se désolent. Ils se demandent d'abord qui a raison et qui a tort, et ensuite où va nous mener cette fin de règne où la campagne électorale s'engage comme une guerre au couteau entre les institutions de l'agonisante république.

Pourtant, le pire demeure soigneusement caché, à la satisfaction générale de ceux qui s'étripent sous les yeux du petit peuple ébahi. Car le débat ­ appelons-le ainsi, par charité ­ ne sert qu'à dissimuler ou à rejeter sur les autres des responsabilités que tous partagent. Disons-le d'emblée : crispés dans une défense sectaire, les magistrats sont pitoyables. Face à des critiques qui sont loin d'être toutes impertinentes, ils s'abritent frileusement derrière leur indépendance bafouée. Sont-ils à ce point aveugles, pour ne pas voir que la loi de la rue sévit parfois jusque dans leurs tribunaux ? En dehors de leurs enceintes en tout cas, la loi républicaine ne fonctionne encore que par miracle ou grâce au dévouement désespéré des petites mains de la fonction publique. Submergée par une misère polymorphe qu'elle gère au jour le jour, la justice a renoncé à comprendre les raisons d'une violence qui tend à devenir la relation sociale privilégiée (heureusement cette violence n'atteint pas encore les sommets américain ou sud-africain, mais nous progressons de jour en jour vers ces modèles). Face à une délinquance dont ils ne maîtrisent rien, les juges se contentent de prononcer le plus souvent des peines d'apaisement en rentrant la tête dans les épaules, allant parfois jusqu'à espérer qu'ils éviteront au moins, quand la violence s'est installée au coeur même du prétoire, d'être ainsi à leur tour les prochaines victimes de ceux qu'ils jugent.

Le discours éducatif et humanitaire est devenu la dernière planche de salut. Mais il n'y a pas de quoi s'en réjouir : il ne sert qu'à masquer l'impuissance de la justice face aux justiciables les moins contrôlables. Certains sont jeunes et d'autres moins, mais tous vivent en rébellion avec la société dont ils n'ont d'ailleurs intégré aucun des principes de base. La pratique judiciaire dégouline aujourd'hui d'hugotisme paternaliste et bienveillant. Celui-ci est en réalité le seul moyen qu'ont trouvé les professionnels de la justice, débordés par l'océan des problèmes qui les entoure, pour éviter la dépression nerveuse et tenter d'échapper au non-sens de leur métier. Ce qui n'empêche pas, car la masse des affaires ne cesse de grossir et les contentieux de s'aggraver, de prononcer en même temps des peines de prison qui font exploser les établissements pénitentiaires. Plutôt que d'affronter la vérité d'un système judiciaire en déshérence au sein d'une société en perdition, chaque acteur de la chaîne pénale préfère alors vitupérer l'incapacité des autres afin de s'exonérer soi-même de sa propre impotence.

En tout cas, la police n'a pas de leçon à donner aux juges : entre les zones de non-droit où elle n'ose plus mettre les pieds depuis longtemps et les procédures bâclées pour faire du chiffre et plaire à son ministre, ses diatribes antijudiciaires ne servent qu'à «refiler la patate» aux juges, moins doués pour la communication. Cette tartufferie ne l'exonère de rien, car aujourd'hui l'action publique se décide place Beauvau et dans les commissariats, et non dans les parquets. Les circulaires d'action publique sont rédigées par le ministre de l'Intérieur et contresignées distraitement par le garde des Sceaux, avant d'être envoyées pour exécution ­ docile ­ aux procureurs généraux.

Les politiques ne sont pas quittes non plus du chaos ambiant. Qu'ils cessent enfin de rêver, à droite comme à gauche ou au centre, qu'ils cessent surtout de nous bercer d'illusions. Depuis trente ans, l'Etat et la société française ont abandonné à leur sort les nouvelles classes dangereuses, en admettant même qu'ils ne les aient pas consciencieusement façonnées. On a d'abord créé des ghettos urbains, qui sont vite devenus des ghettos sociaux. Mais le point de non-retour a été atteint quand ceux-là se sont pérennisés sous forme de ghettos culturels, abandonnés à une subculture de banlieue encensée par les intellectuels comme si elle pouvait jamais devenir un mode d'insertion des cités dans la Cité.

Face à cette partie de la population qu'on a laissé partir à la dérive et qui ne répond plus aux critères d'une socialisation minimale, l'activisme pseudo-éducatif auquel se livrent les tribunaux et leurs cohortes d'experts jargonnant, psys en tout genre, médiateurs improvisés et éducateurs de tout poil, sous l'oeil humide des politiques aux abois et des médias béats, n'est que de la poudre aux yeux. Elle suffit à nous aveugler, pour éviter de contempler sous nos pieds le gouffre social qu'ont creusé trente années de libéralisme mondialisé et d'idéologie de l'abandon. D'où le consensus qui unit tous les acteurs chargés en principe de la défense de l'ordre social : traiter sous forme de déviations psychologiques individuelles, sur lesquelles on applique le charabia absurde de la criminologie clinique, les immenses problèmes sociétaux que le désengagement politique a méticuleusement fabriqués.

Alors, de grâce, cessons de nous mentir. Au bal des hypocrites, nous sommes tous responsables ­ politiques, préfets, juges, policiers... ­ de ces enfants des rues sans passé ni avenir qui sont notre mauvaise conscience et notre tourment collectif. Nous sommes tous responsables des mafias qui parasitent une société languide. Nous sommes tous responsables de la délinquance des élites qui pillent impunément les ressources communes. Nous sommes tous responsables de notre impuissance à maintenir un ordre social encore décent. Tous responsables et tous coupables.
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Message par Kõjiro » 25 sept. 2006, 13:29

Et un autre, assez inspiré :
Rebonds - Economiques

Du bon usage de la concurrence scolaire

Par Thomas PIKETTY

QUOTIDIEN : Lundi 25 septembre 2006 - 06:00

Thomas Piketty est directeur d'études à l'EHESS.

Le débat sur les vertus de la concurrence scolaire est en train de s'imposer en France. Pour Nicolas Sarkozy, la cause est entendue : il suffit de supprimer la carte scolaire et de la remplacer «par rien». Le simple jeu de la concurrence entre écoles et collèges permettra alors d'augmenter la qualité de tous les établissements, chacun pouvant librement développer son projet pédagogique et trouver sa niche sur le marché éducatif.

Ce débat est parfaitement légitime. Il n'existe aucune activité pour laquelle les forces de la concurrence n'ont pas quelques vertus. L'idée selon laquelle certains secteurs (éducation, santé, culture, etc.) pourraient s'en dispenser est une aberration. Que deviendrait la création littéraire ou artistique si l'on interdisait la concurrence entre maisons d'édition et galeries d'art, et si l'on fonctionnarisait l'ensemble du secteur ? Dans le domaine scolaire, la concurrence existe bel et bien, et la pression ainsi exercée par les parents sur les enseignants et directeurs d'écoles a sans nul doute des effets bénéfiques.

Encore faut-il analyser convenablement les forces et les limites du jeu de la concurrence. Pour simplifier, on peut dire que le premier critère est le degré de complexité et surtout de différentiation du bien ou service considéré. Lorsqu'il s'agit de produire un bien ou un service qui peut et doit prendre une multitude de formes, de façon à s'adapter à l'infinie diversité des goûts et besoins des clients et usagers, alors la compétition entre des producteurs libres et responsables est la seule façon d'obtenir le résultat souhaité. C'est évident pour la création artistique et littéraire : quelle autorité centralisée serait capable de décider quels romans méritent d'être publiés ? Inversement, lorsque le bien ou service produit est relativement homogène et uniforme, alors les vertus de la concurrence sont limitées. Prenons le cas de l'enseignement primaire : à partir du moment où la collectivité nationale a convenu du programme de connaissances que tous les enfants doivent acquérir, les marges de différentiation sont réduites. Elles sont un peu plus fortes au niveau du collège (choix de langues, etc.), tout en restant limitées. Sans compter que les innovations plébiscitées par les parents ne sont pas toujours souhaitables: dans les school boards américains, les parents ont parfois promu d'étranges réformes des programmes.

Tout cela explique pourquoi les expériences de mise en concurrence généralisée des écoles primaires et collèges à partir du système de vouchers (chèques éducation que les parents donnent à l'école de leur choix) promus par l'administration Bush ont donné des résultats décevants en termes d'amélioration de la qualité du service éducatif et de résultats scolaires.

En revanche, les coûts de la mise en concurrence peuvent être clairs et immédiats, en particulier pour les écoles défavorisées qui s'enfonceront encore davantage dans la ghettoïsation sociale. Il n'est pas sérieux d'imaginer que les modestes gains d'efficacité que l'on peut espérer tirer de la compétition généralisée entre écoles primaires sont de nature à compenser de tels handicaps. Par contre, plusieurs études, certes contestables (l'économie de l'éducation n'est pas une science exacte) mais néanmoins sérieuses, suggèrent qu'une politique de ciblage des moyens en faveur des écoles défavorisées pourrait avoir des effets tangibles. Par exemple, une réduction de la taille des classes à 17 élèves en CP et CE1 en ZEP (au lieu de 22 actuellement, contre 23 hors ZEP) permettrait de réduire de près de 45 % l'inégalité aux tests de mathématiques à l'entrée en CE2 entre ZEP et hors ZEP.

Surtout, ce légitime débat sur la concurrence dans le domaine de l'éducation manquerait totalement sa cible s'il continuait à se focaliser sur le primaire et le secondaire, qui ne se portent pas si mal en France. Sous Jospin déjà, Claude Allègre avait gaspillé inutilement son capital politique en partant en guerre contre le «mammouth» alors que la priorité devrait être la réforme de l'enseignement supérieur. Pour une raison simple : contrairement au primaire (et dans une large mesure au secondaire), le supérieur se compose d'une infinie diversité de filières en perpétuel renouvellement, suivant les besoins des étudiants, les transformations du marché du travail, les avancées de la recherche, par nature imprévisibles. L'enseignement supérieur s'apparente davantage au secteur de la création artistique. Il s'accommode mal des structures soviétoïdes et des relations infantilisantes et bureaucratiques actuellement en vigueur entre Etat et établissements d'enseignement supérieur. Ce n'est qu'en organisant une concurrence régulée entre établissements responsables et autonomes que l'on pourra se doter d'un enseignement supérieur envié dans le monde, comme l'est notre système de santé, secteur où l'on a su s'appuyer intelligemment sur les forces de la concurrence (si la médecine libérale avait subi en 1945 le même sort qu'outre-Manche, nous n'en serions pas là). Le chemin sera long, et il est plus que temps que ce sujet central entre dans le débat présidentiel.
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Message par Pénombre » 25 sept. 2006, 14:00

ce que le monsieur du deuxième article oublie c'est ça :

- la mise en concurrence dans le système éducatif avec "tout le monde fait ce qu'il veut, le mérite décidera du survivant" revient très exactement à dire qu'il y a des gamins qui iront dans le mur et d'autres pas en raison des choix de leurs professeurs mais on ne le saura que dans 20 ans quand ils seront en train de chercher du travail. Le problème de la "concurrence" dans l'éducation, c'est justement de savoir quelles sont les références incontournables, qu'est ce qui sanctionne les diplômes et les formations. N'en déplaise à ce monsieur, pour l'instant ce ne sont pas les gens des grandes écoles ni des boites à bac privées qui se sont montrés particulièrement innovants dans le domaine... pour tout dire, ils n'ont même jamais rien proposé qui ne relève pas soit de la filière verrouillée vers un panel de trucs précis et des employeurs précis, soit de la filière élitiste à bloc ou même si l'étudiant lui ne paye pas, c'est la collectivité qui va débourser de quoi payer 6 de ses confrères pour que lui aille trouver du travail outre-atlantique ou devienne ici même un grand décideur qui entretiendra le mythe. Faudrait pas non plus considérer que parce qu'il y a des gagnants au loto, l'école doit fonctionner de même.

- il y a déjà une concurrence privé/public et tous les établissements privés ne sont pas sous contrat en plus. Ah, au fait, les établissements privés en question sont subventionnés de manière indirecte soit par l'état, soit par les collectivités territoriales. Si on veut multiplier la concurrence, ça veut dire que les nouveaux arrivants vont demander eux aussi des aides alors comment peut-on dire "faisons des économies" quand dans le même temps on souhaite faire subventionner des filières dont la pertinence et les résultats ne sont pas garantis ? accessoirement, les familles continuent à payer dans ces cas là et ça n'est pas avec la tendance actuelle au désinvestissement de l'état que la "concurrence" va créer un système plus performant pour le plus grand nombre...

- la réforme de l'enseignement supérieur a lieu depuis des années mais monsieur ne sait apparemment pas qui est vraiment claude Allègre, ex-secrétaire d'état à l'enseignement supérieur pendant que Jospin était à l'éducation, initiateur du prèt étudiant à la place de la bourse, grand autorisateur devant l'éternel de diplomes d'université payants et même de diplomes nationaux non financés par l'état (comme la licence Art Communication Langage à Nice). Depuis cette belle époque, les ministres successifs n'ont rien fait d'autre que poursuivre dans le même axe, alors autant pour l'immobilisme...

- ce sont les établissements publics (et le lycée ou je suis entres autres) qui accueillent la plupart des concours des boites privées sous contrat, écoles de commerce et écoles d'ingé privées en tête. Les frais attenants (électricité, copies brouillon, convoiement des copies, accueil des surveillants...) sont de plus en plus souvent pour notre poche (donc celle du contribuable) de même que la logistique, c'est l'état via ses recteurs qui le veut ainsi. Voilà pour la saine concurrence : si ces gens là devaient ramer tous seuls, ils feraient moins de fric parce qu'on les laisserait justement à l'écart de la manne publique et au final, ils se rattraperaient sur l'usager ce qui ternirait leur image de concurrence efficace (puisque ce ne sont pas eux qui en assument les coùts en réalité...).

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Message par Kakita Inigin » 26 sept. 2006, 08:25

Que deviendrait la création littéraire ou artistique si l'on interdisait la concurrence entre maisons d'édition et galeries d'art
Quel rapport entre la production littéraire et sa qualité et la guéguerre entre maisons ? En fait s'il n'y avait pas de concurrence on arrêterait de vendre de la bouillie et on imprimerait la vraie littérature ...
et si l'on fonctionnarisait l'ensemble du secteur
Les écrivains pourraient vivre de leur plume ? Au hasard ?
la pression ainsi exercée par les parents sur les enseignants et directeurs d'écoles a sans nul doute des effets bénéfiques.
C'est pas de la concurrence ça. C'est du souci légitime.

Le problème de la concurrence c'est que les réorganisations du marché conduisent à des fusions-acquisitions et à des oligopoles ... qui cassent les effets bénéfiques éventuels de la concurrence (genre la baisse des prix).


Ce n'est qu'en organisant une concurrence régulée entre établissements responsables et autonomes
Où t'as vu qu'ils étaient responsables ? et autonomes ? Pour qu'ils soient autonomes il faut des sous !!!

Ce type est un connard.
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Message par Goju Kaze » 26 sept. 2006, 18:14

Franchement, j'ai trouvé ça d'une grande justesse.
supplément emploi de Libé a écrit :Emploi
Vite fait mal fait
Contraintes ubuesques, pressions hiérarchiques, obsession du chiffre : de plus en plus de salariés éprouvent de la honte à devoir bâcler leur travail. Une souffrance morale contre-productive.
Par Luc PEILLON
QUOTIDIEN : Lundi 25 septembre 2006 - 06:00
Antoine n'a pas changé d'entreprise. Ni même de bureau. Salarié d'une grande banque postale dans la région lilloise, il a pourtant le sentiment d'avoir totalement changé de travail. D'employé administratif, il est passé, dit-il, à «ouvrier spécialisé».
Celui qui suivait les dossiers clients «de A à Z» fait aujourd'hui du monotravail à la chaîne : 8,5 dossiers à l'heure. Interdiction, désormais, de prendre les clients au téléphone. Antoine doit se limiter à exécuter les ordres qui arrivent du front office, une plate-forme téléphonique où une armada de téléopérateurs répondent en 3 minutes chrono aux demandes des clients. A la fin de chaque appel, Marie, préposée au combiné, doit terminer l'entretien par une proposition commerciale. Les dossiers clients sont morcelés en tâches successives, dans un travail «qui n'a plus de sens», symbole du processus d'industrialisation des services à l'oeuvre depuis plusieurs années. Antoine ne comprend plus son travail. Lui qui aimait fignoler les dossiers ne tient pas la cadence.
Marie, dans la pièce d'à côté, craque. Il faut bâcler l'entretien téléphonique tout en essayant de vendre un produit bancaire, même si le client n'en a nul besoin. Les dossiers sont mal remplis, les clients mal renseignés. Les réclamations pleuvent. Et Antoine comme Marie ont le profond sentiment de faire du «mauvais boulot».
Malaise. Aides-soignantes en sous-effectif, employés de pompes funèbres travaillant à la chaîne, téléopérateurs infantilisés, policiers et agents de préfecture soumis à la culture du chiffre (lire ci-contre), des salariés issus de métiers aussi divers ressentent aujourd'hui un malaise identique et impalpable : l'impression de mal faire son travail. Parfois jusqu'à la honte. Ce sentiment est alimenté sous des formes variées par un phénomène de plus en plus répandu : l'intensification du travail. Car, contrairement à une idée reçue et sans avoir attendu les 35 heures, le travail en France, depuis vingt ans, n'a cessé de pousser ses cadences. Les salariés français sont parmi les plus productifs du monde. Entre 1984 et 1998, la proportion de salariés estimant faire un travail répétitif est passée de 20 à 29 %, selon les chiffres du ministère de l'Emploi. Le nombre de ceux qui travaillent sous la contrainte de normes ou sont soumis à des délais a évolué, dans le même temps, de 30 à 61 %. Parallèlement, le secteur des services s'industrialise, l'appétit des actionnaires se fait toujours plus insatiable, les procédures qualité et la concurrence entre salariés se généralisent, et des hordes de consultants proposent leurs remèdes uniformes pour booster la compétitivité des entreprises.
«Le monde du travail a toujours évolué, mais ce qu'il vit aujourd'hui en France est unique et dangereux. Dangereux pour la santé des salariés comme pour la survie des entreprises, explique François Daniellou, professeur en ergonomie à l'université Bordeaux-II. Il n'y a jamais eu autant de démarches qualité, et jamais autant de salariés n'ont eu le sentiment de faire du mauvais travail.» L'intensification, poursuit le chercheur, n'est pas seulement «une atteinte faite aux personnes, c'est bien souvent une négation de l'idée même de travail, de ce que peut signifier le travail bien fait. C'est se faire de plus en plus mal à produire quelque chose dont on est de moins en moins fier. Et, dans certains cas, dont on a franchement honte».
Consultants. Laurence Théry, inspectrice du travail et responsable confédérale CFDT à la santé, a dirigé l'ouvrage le Travail intenable (1) . Pour elle, «travailler n'est pas qu'une question d'argent. C'est aussi et surtout une nécessité pour l'équilibre humain, notamment par la satisfaction du travail bien fait : réaliser une belle pièce, boucler correctement un dossier client, s'occuper pleinement d'une personne âgée. Quand le salarié estime ne plus pouvoir faire un travail de qualité, il le vit comme une indignité personnelle».
Dans les services, la taylorisation des procédures a standardisé une relation client à l'origine personnalisée. Pris entre deux feux contradictoires, les salariés de ce secteur doivent donner une réponse minutée à un public divers et demandeur d'un suivi individualisé. Plus largement, les certifications qualité qui envahissent les entreprises figent des méthodes de travail sans rapport avec la réalité du terrain. «On écrit ce qu'il faut faire, on fait ce qui est écrit et on écrit ce que l'on a fait. Le problème, c'est que le travail ne se laisse pas écrire comme ça. Si les travailleurs se limitaient à faire exactement ce qu'il y a dans les classeurs, la production ne sortirait pas souvent, explique François Daniellou. Les travailleurs veulent faire de la qualité, mais il faut que l'on écoute leurs difficultés. Les matières premières qui varient d'un jour à l'autre, les outils qui s'usent, les machines qui prennent du jeu, les changements de production en urgence parce qu'un client a haussé le ton.» De nouvelles manières de faire sont même parfois inventées, qui économisent les efforts et feraient gagner de l'argent à l'entreprise. «Mais on ne change rien, car la prochaine certification est dans deux ans. Si un audit surprise intervient, la certification risque de sauter.» De leur côté, les cabinets de consultants reproduisent des schémas identiques pour toutes les entreprises, de façon parfois improductive, en «plaquant indifféremment les mêmes méthodes à Fleury Michon ou à la Maif», souligne Laurence Théry. Découper du jambon ou assurer les sociétaires passe ainsi à la même moulinette de la réorganisation.
L'intensification qui alimente le travail «mal fait» résulte aussi de la mise en concurrence des salariés eux-mêmes, par des systèmes d'évaluation ubuesques qui soumettent les employés à des objectifs intenables et irréels. Comme dans cette banque où les résultats de chacun sont régulièrement comparés aux meilleurs résultats de salariés virtuels, obtenus en fusionnant cinq critères d'excellence qu'aucun salarié ne remplit en totalité dans la vie réelle. «C'est en permanence une image d'échec qui est renvoyée aux agents, puisqu'ils ont toutes les probabilités de ne pas être en tête au moins sur l'un des critères, analyse Bernard Dugué, docteur en sociologie à Bordeaux-II. Atteindre les objectifs n'est d'ailleurs pas suffisant, il faut créer les conditions pour que les salariés fassent eux-mêmes plus que ce qu'on leur demande. On utilise la rhétorique du sport et, à grand renfort de challenges, il va s'agir de vaincre, d'être parmi les meilleurs, voire d'écraser les concurrents.»
Une logique de l'excellence dénoncée par Vincent de Gaulejac, professeur de sociologie à Paris-VII et auteur de la Société malade de la gestion (2), qui considère que «ce n'est pas le travail lui-même qui suscite la honte, mais le fait de ne pas remplir les objectifs fixés, dans un cadre d'évaluation déconnecté de la réalité du terrain, de ce que les salariés estiment être un travail bien fait».
Tendinites. Les conséquences de ce sentiment de mal faire son travail sont multiples. Notamment sur les collectifs professionnels. «Quand il est impossible de faire du bon travail, de soulager celui du collègue, c'est du chacun pour soi, note François Daniellou. L'infirmière qui n'a pas le temps de se laver les mains entre deux patients ne va pas le montrer à la stagiaire. Se rendre compte que le métier fout le camp, c'est très dur à se dire à soi-même et encore plus à partager avec les collègues.» Comme la malbouffe, le «mal-boulot» nuit à la santé. Les salariés se taisent, se renferment et développent un sentiment de honte. Les problèmes physiques et psychologiques arrivent ensuite : dépression, sentiment de harcèlement, troubles musculo-squelettiques en plein développement (tendinites, etc.). Selon les chercheurs, la question «Avez-vous les moyens de faire un travail de qualité ?» est celle qui permet le mieux de prévoir les atteintes portées à la santé.
«Quête illusoire». Revaloriser le travail, ce n'est finalement pas travailler plus. C'est peut-être, tout simplement, travailler mieux, «en supprimant cette quête illusoire de l'idéal productiviste, ce management par l'excellence et la qualité totale, impossibles à atteindre et qui donnent le sentiment aux salariés d'être nuls», estime Vincent de Gaulejac. C'est aussi comprendre que le travail est le lieu de la réalisation personnelle, une activité humaine qui peut être source de plaisir, en redonnant au salarié ses marges de manoeuvre décisionnelles. Car avoir honte de son travail, c'est en souffrir et devenir moins productif. Du fraiseur au cadre supérieur.
(1) Le Travail intenable, sous la direction de Laurence Théry, la Découverte, 2006, 236 pp., 19 €.
(2) La Société malade de la gestion, Vincent de Gaulejac, Seuil, 2005, 276 pp., 19 €.


http://www.liberation.fr/vous/emploi/206463.FR.php
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Message par Kõjiro » 27 sept. 2006, 09:03

Je suis évidemment d'accord. J'avais l'impression de lire exactement ce que me raconte ma copine. Moi j'échappe encore à ça (et pour cela j'ai du changer de taf car j'avais peur de ce mouvement justement). Mais pour combien de temps...
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Message par Kõjiro » 27 sept. 2006, 13:00

Après les juges, les flics :
Sarkozy pique une colère devant les policiers du 93

NOUVELOBS.COM | 27.09.06 | 10:09

Le ministre aurait "passé un savon" aux principaux responsables de la police en Seine-Saint-Denis.

D'après des policiers cités par l'AFP, Nicolas Sarkozy a piqué une colère, mercredi dernier à Bobigny, face aux principaux responsables de la police en Seine-Saint-Denis. Le ministre de l'Intérieur les avait réunis à huis-clos après la divulgation d'une note du préfet sur la délinquance dans le département. Le Canard enchaîné du mercredi 27 septembre relate également les propos d'un des fonctionnaires présents à cette réunion : "Nicolas Sarkozy a invectivé à coup de "crétins !", "connards", "incapables"' les personnalités présentes. Des insultes démenties en revanche par d'autres policiers présents. "Il était intenable", poursuit le fonctionnaire au Canard, "il s'est mis à hurler, à prononcer des mots très durs et blessants".
Un autre policier rapporte à l'AFP : "C'était assez hard. Nicolas Sarkozy était très excité et énervé par la publication de la note du préfet. Il a eu des mots durs, moralisateurs, mais il n'a pas été grossier".

"Parano"

Un collaborateur du ministre parle même de traitements "comme des gardés à vue". Selon le journal satirique, le ministre a repris le thème de la "parano".

"Il nous a sorti la grande thèse du complot", explique un chef de service présent à la réunion. "A savoir que ses ennemis (…) cherchaient à s'en prendre au candidat à l'Elysée", poursuit-il dans les colonnes du Canard.
Selon d'autres policiers, le ministre aurait notamment demandé aux commissaires "de ne pas se tourner les pouces en Seine-Saint-Denis", "de montrer l'exemple en allant sur le terrain".
Un autre policier raconte que Nicolas Sarkozy a dit : "Vous me trouvez en colère. Je suis plus que ça". "Ce sont des choses qu'il faut se dire entre nous, mais pas écrire", a-t-il ajouté, faisant allusion à la note du préfet Jean-François Cordet qui dénonçait notamment une recrudescence de la délinquance dans le département.

"Loyauté"

Le préfet, selon ce policier, "a accusé le coup, puis a dû lui réaffirmer sa loyauté".
Lors du point presse organisé avant cette réunion de travail, Nicolas Sarkozy avait accusé la justice du département de Seine-Saint-Denis de "démission" face aux délinquants, suscitant la polémique au sein de la magistrature.
Il avait également annoncé un renforcement des effectifs de police et félicité les policiers de la hausse du nombre des affaires élucidées (+15,6% depuis janvier 2006, selon lui). "Vous avez contenu la délinquance, bravo", leur avait dit le ministre devant la presse.
Parmi les personnes présentes à la réunion de travail figuraient le préfet, le directeur général de la police nationale (DGPN) Michel Gaudin, les principaux commissaires du département, le directeur de la sécurité publique et les représentants de services spécialisés (Police judiciaire, Renseignements généraux, Police aux frontières).
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"Les impôts sont le prix à payer pour une société civilisée. Trop de citoyens veulent la civilisation au rabais" - Henry Morgenthau, remettant son rapport sur l'utilisation abusive des paradis fiscaux par les contribuables au président Roosevelt en 1937.

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