"Aux côtés de mes frères morts" adapté par Mirumoto Hijiko.
Suite aux découvertes faite dans le Temple du Neuvième Kami, Arimori est chargé de convaincre les troupes Matsu de se joindre à la future bataille.
Un pacifiste qui s’en va en guerre.
Le palanquin arrivait au terme de son voyage, écartant un pan de rideau Asahina Arimori contempla
Shiro Ken Hayai, demeure ancestrale de la famille Kitsu du Clan du Lion. Aussi bien lieu d’études pieuses que guerrières.
Repliant soigneusement le
furoshiki sur ses fragiles acquisitions faites en route, il avait sur chacune inscrit un symbole, d’après ses calculs les astres seraient favorables pour son projet : Asahina Arimori devait lever une armée.
Impossible pour un jeune shugenja pacifiste que de convaincre les fiers membres de la famille Matsu. Il avait demandé une audience auprès du
Sodan-Senzo Kitsu Ryoka -
Senseï. La clameur des bushi à l’entraînement était audible de l’extérieur, quand le palanquin le déposait devant la porte.
Pendant que les gardes vérifiaient ses laissez-passer, un serviteur le faisait patienter dans une salle ouverte sur la cours bruyante où des dizaines de
samuraïs répètaient leur
kata simultanément, dans une sorte de chorégraphie au
bokken, tout en récitant une pièce de théâtre sous l'oeil vigilant de leur
Senseï. De farouches
bushi Matsu s'entraînaient en poussant des "
kiai" impressionnants alors qu’au milieu de tout cela se tenait un groupe de
shugenja Kitsu en train de méditer paisiblement, semblant sourd au vacarme guerrier ambiant.
Son hôte le recevait dans son bureau simple, la puissance du
Senseï occupant l’espace, Arimori s’inclinait profondément et remerciait le maître de le recevoir, ils échangeaient les politesses usuelles puis le jeune membre du clan de la Grue s’élançait, il racontait sa dernière aventure, puis s’inclinait pour demander une faveur: « Kitsu -
Senseï, lors de notre derrière entrevue vous aviez laisser entendre que vous feriez quelque chose pour moi si un jour j’en avais le besoin. Voilà : je voudrais m’exprimer dans la cours, maintenant.»
Quelque peu surpris, tant par les révélations faites sur la nature du combat entre l’Arbre de Vie et le Pic de Mort, que par la demande insolite du jeune
shugenja, Kitsu Ryoka hésitait un temps. Il est vrai que la faveur qu’il devait à ce
samouraï n’incluait pas une armée, et pourtant c’était ce dont le groupe de magistrat semblait avoir besoin. Peu convaincu des chances de son invité Kitsu Ryoka acceptait la requête, s’interrogeant sur la valeur d’un plaidoyer d’un frêle Asahina sur les Matsu.
Alors qu’Asahina Arimori gagnait le centre de la cours, se faufilant au mieux entre les
bushis, Kitsu Ryoka faisait signe aux
Senseï de ces derniers d’interromprent un temps la leçon.
Arimori arrivait au milieu des Kitsu au même moment ou la cours connaissait ses premières secondes de silence de la journée. Il expliquait sa présence à l’enseignant des
shugenja qui se fit confirmer la chose par un échange de regard avec Ryoka.
Arimori demandait alors un peu de place et sans attendre de savoir s’il était écouté ou pas commençait une danse d’invocation de
kami. Les pans de son
kimono se retroussaient alors que ses cheveux voletaient autour de lui.
Le chant d’appel du
kami s’amplifiait et alors qu’il virevoltait dans un tourbillon de soie, il ouvrait en claquant son
furoshiki d’où s’envolèrent des centaines de petites ombrelles. Elles tourbillonnaient en s’élevant vers le ciel.
Les ombrelles se regroupaient, l’on pouvait distinguer un groupe d’où se dégageait un malaise, ses ombrelles étaient marquées de symbole tel que «
Oni » « MortVivant » «
MahoTsukaï », ces sombres ombrelles formaient un Pic.
En face se dressait un Arbre fait de « Vie » « Akodo » « Kitsu » « Ikoma » de lui émanaient bonté, protection, une bulle semblait tenir éloigné le Pic.
Puis « MortVivant » et «
MahoTsukaï » s’élançaient, «
Oni » étaient bloqués dans le Pic par l’Arbre, une ombrelle s’élève pour dominer le tout c’est « Amateratsu ». Les spectateurs savaient que le combat durerait un jour.
« Akodo » « Kitsu » « Ikoma » allaient à la défense de l’Arbre. Courage, Force et Honneur contre Violence, Destruction et Souillure.
Les ombrelles luttaient, l’on voyait que celle de « Vie » et les forces diminuait, certaines brisées rejoignaient les rangs maudits. Un temps un lion à trois pattes apparut, se levant sur ses pattes arrières faites d’ombrelles « Kitsu » « Ikoma » alors que son unique patte avant « Akodo » donnait un coup puissant mais pathétique.
L’Arbre tenait toujours le Pic et les «
Oni » loin, alors que les « Akodo » « Kitsu » « Ikoma » étaient de moins en moins nombreuses. Finalement il n’y eut plus d’ombrelle « Akodo » « Kitsu » « Ikoma » et alors que les mauvaises atteignaient l’arbre elles échouaient car « Amateratsu » disparaissait à l’horizon.
Victoire amère.
Le sortilège s’effaçait ne laissant que les sensations dans le cœur des spectateurs, les ombrelles partaient aux vents, offrandes faites aux
kamis de l’air. Arimori était essoufflé, ses vêtements éparts, mais sans attendre il défait un cordon de soie de son cou : le pendentif en bois qu’il l’avait mis sur cette quête.
L’objet tombe sur le sol, un scarabée, symbole de protection des guerriers dans certaines unités militaire du clan du Lion. Arimori s’inclinait devant l’objet puis en direction de Kitsu Ryoka et sortait.
Aux Matsu de choisir.