Modérateurs : Magistrats de Jade, Historiens de la Shinri
Je comprends pas complètement ta réaction.Kõjiro a écrit :je me dis aussi que les cris de nombre de "nations" (par la voix de leur représentant) sont foutrement hypocrites.
Donc si les nazis avaient gagné en 44, on considérerait comme moral aujourd'hui l'extermination des Juifs ?mais l'histoire est écrite par les vainqueurs
Enfin bon, je suis d'accord sur l'idée, mais pas pour sur certains détails.Asako Keitaro a écrit :Faut pas pousser non plus les japonais ont le droit de rendre hommage à leurs morts, ils se sont battus pour un idéal, pour leur pays, l'histoire leur a donné tort, mais l'histoire est écrite par les vainqueurs, c'est un fait. En plus ceci est à mettre en paralelle avec le fait que le japon recrée son armée, il est normal qu'il reconnaissent leur passé militaire.
Ne crois-tu pas ?Un banal monument aux morts me diriez-vous, aussi grandiose et tragique que le mémorial de Verdun. Hélas pas tout a fait. Il y a aussi dans ce mémorial les noms des criminels de guerres, jugés et exécutés, comme le général Tojo, présenté comme martyre de Shôwa, du nom de l'ere Shôwa (paix éclairé) entre 1926 et 1989. Donc ce mémorial est aussi destiné aux criminels de guerre.
Rendre hommage à leurs morts, je suis entièrement d'accord. Cela ne pose pas de problèmes...Asako Keitaro a écrit :Faut pas pousser non plus les japonais ont le droit de rendre hommage à leurs morts, ils se sont battus pour un idéal, pour leur pays, l'histoire leur a donné tort, mais l'histoire est écrite par les vainqueurs, c'est un fait. En plus ceci est à mettre en paralelle avec le fait que le japon recrée son armée, il est normal qu'il reconnaissent leur passé militaire.
mercredi 16 aout 2006, 9h28
Japon: le Yasukuni, un héritage empoisonné pour le successeur de Koizumi
Par Hiroshi HIYAMA
TOKYO (AFP) - En offensant depuis cinq ans Chinois et Coréens par ses pèlerinages répétés au sanctuaire patriotique du Yasukuni, le Premier ministre japonais Junichiro Koizumi, qui quitte le pouvoir fin septembre, laisse un héritage empoisonné à son successeur.
Le favori de la course à la succession, Shinzo Abe, bras droit de M. Koizumi, aura le choix entre l'apaisement diplomatique en évitant de se rendre au Yasukuni --quitte à être taxé de couardise par la frange la plus droitière de l'électorat-- et la fermeté face à Pékin et Séoul en continuant à visiter le sanctuaire, mais au risque d'isoler davantage le Japon sur la scène asiatique.
Sous Koizumi, les pèlerinage au Yasukuni "ont permis au Japon de montrer qu'il ne se laissait pas facilement intimider par les critiques" de ses voisins, note l'analyste Akira Ogata.
Mais du coup, la Chine et la Corée du Sud boycottent désormais tout sommet avec le Japon.
Les deux pays, victimes du militarisme nippon au siècle dernier, considèrent comme une grave insulte qu'un Premier ministre japonais se recueille dans un sanctuaire où sont honorées les âmes de 14 criminels de guerre condamnés par les Alliés après 1945, parmi celles des 2,5 millions de Japonais tombés au champ d'honneur depuis 1853.
"La Chine et la Corée du Sud ont déjà le regard tourné vers le prochain Premier ministre. Leurs protestations sont un message fort pour Abe", explique le politologue Tetsuro Kato.
"Le Japon n'arrivera jamais à liquider le spectre de la Seconde Guerre mondiale s'il ne règle pas le problème du Yasukuni. C'est un devoir important pour le prochain chef du gouvernement", estime-t-il.
La plupart des experts prédisent que M. Abe, l'actuel numéro deux de l'exécutif, même s'il reste partisan des pèlerinages au Yasukuni, cherchera avant tout à réchauffer les relations avec les voisins du Japon, glaciales après les cinq années de "l'ère Koizumi".
"Ce qui va probablement arriver, c'est que M. Abe va tout simplement éviter d'aller au Yasukuni, de façon à ne plus en faire une question d'actualité à l'avenir", pronostique le professeur de sciences politiques Toshiaki Iwai.
"C'est une façon très japonaise de résoudre un problème: on fait comme si le problème n'existait pas et on attend que tout se calme", dit-il.
D'autres facteurs plaident pour un règlement de cette question explosive.
D'une part, les amicales pressions de Washington: grand allié du Japon, les Etats-Unis n'ont jamais critiqué les visites au Yasukuni mais ils commencent aussi à exprimer de plus en plus fermement leur désir de voir la Chine et le Japon enterrer leurs vieilles querelles.
D'autre part, l'opinion publique japonaise elle-même semble prendre ses distances avec le sulfureux sanctuaire depuis qu'un journal a opportunément révélé que l'Empereur Hirohito, au nom duquel l'armée japonaise envahit l'Asie, avait lui-même cessé de se rendre au Yasukuni car il désapprouvait l'inscription des 14 criminels de guerre, secrètement effectuée en 1978 par un grand prêtre shintoïste ultra-nationaliste.
Le ministre des Finances Sadakazu Tanigaki, autre candidat à la succession de M. Koizumi, a pour sa part clairement fait savoir qu'il s'abstiendrait d'aller au Yasukuni s'il était élu.
Et le ministre des Affaires étrangères Taro Aso, lui aussi candidat et pèlerin du Yasukuni, a modéré sa position en proposant de "séculariser" le sanctuaire, première étape vers une possible radiation des noms des 14 criminels de guerre.
Même l'ex-Premier ministre Yasuhiro Nakasone, dont un pèlerinage au Yasukuni le 15 août 1985, en plein 40e anniversaire de la capitulation nippone, avait déclenché les foudres de Pékin, a récemment accusé M. Koizumi de gérer l'affaire du sanctuaire de façon désastreuse.
Il a appelé à retirer du Yasukuni les noms des criminels de guerre afin d'en faire un lieu de culte non controversé que l'Empereur pourrait visiter.
Je parlais également des autres nations. En "occident" aussi on glorifie des gens pas franchement recommendables, on triche en réécrivant l'histoire pour nous arranger etc... Ce qui n'excuse pas la démarche de Koizumi mais bon l'hypocrisie m'énervera toujours.Hida Ichi a écrit :Je comprends pas complètement ta réaction.Kõjiro a écrit :je me dis aussi que les cris de nombre de "nations" (par la voix de leur représentant) sont foutrement hypocrites.
Même si la République Populaire de Chine a énormément de choses à se reprocher et sa propre histoire à revoir, elle n'en reste pas moins une dictature communiste. La Chine regardera sa propre histoire un jour et elle fera le ménage...
Alors que le Japon est une démocratie depuis 60 ans, une super-puissance économique, et qu'il voudrait jouer un rôle international au sein de l'ONU (siège permanent au Conseil de Sécurité).
Ensuite, à part la Chine, la Corée du Sud proteste contre ces visites et contre le révisionnisme japonais (exemple criant des "femmes de confort" à l'actualité il y a 5 à 10 ans)... Et tous les pays d'Asie du sud-est ont des griefs contre les Japonais.
J'ai lu un jour la réflexion d'un Indonésien sur les Japonais : "les Japonais ont tué plus d'Indonésiens en 4 ans d'occupation que les Hollandais en 400 ans de colonisation".
Je pense que le Japon a encore beaucoup d'efforts à faire, surtout du point de vue du révisionnisme officiel et de la manière à enseigner l'histoire, en particulier celle de la Seconde Guerre Mondiale.
Oui et tu ne te poserais même pas la question.Ding On a écrit :Donc si les nazis avaient gagné en 44, on considérerait comme moral aujourd'hui l'extermination des Juifs ?mais l'histoire est écrite par les vainqueurs
Oui d'ailleurs le soldat inconnu n'existe pas (et en plus c'est une femme).Mirumoto Ohmi a écrit :En fait, par ici on a des tas de monuments aux morts... Heureusement, on sais de quoi et pourquoi ils sont morts...
Ce que tu dis est prétentieux, nous ne détenons pas la sainte vérité, mais nous apprenons ce qui arrange notre conscience collective, et encore une fois la vérité est une question de point de vue.Hida Ichi a écrit :Et je te dis pas le choc pour un étudiant japonais quand il vient en France, quand il découvre ce qui peut être considéré comme la vérité historique.
Ah bizarre, mais bon je ne trouve pas l'extermination des Indiens particulièrement morale alors même que je suis un européen de culture chrétienne (le camp des vainqueurs pourtant...).Oui et tu ne te poserais même pas la question.
Ce qui peut-être considéré comme la vérité historique.Asako Keitaro a écrit :Ce que tu dis est prétentieux, nous ne détenons pas la sainte vérité, mais nous apprenons ce qui arrange notre conscience collective, et encore une fois la vérité est une question de point de vue.Hida Ichi a écrit :Et je te dis pas le choc pour un étudiant japonais quand il vient en France, quand il découvre ce qui peut être considéré comme la vérité historique.
Selon les vainqueurs on a gagné, on avait raison de faire cette guerre pour tel ou tel grand principe, selon les vaincus, on a effectué un repli stratégique pour mieux riposter plus tard, c'est une agression injuste etc.
L'histoire n'est rien d'autre qu'une fable écrite par les puissances dominantes, je ne dis pas que ce que tu trouves dans les manuels est faux, mais que ce n'est pas TOUTE la vérité, ni la seule.
oui, maisil y'a une différence ENORME d'ordre idéologique entre la conquete de l'ouest, ou c'est un peu chacun faisait ce qu'il voulais, rien de centralisé, et le parti nazi, ultra repressif, ultra propagandiste, ultra idéologique!Ding On a écrit :Ah bizarre, mais bon je ne trouve pas l'extermination des Indiens particulièrement morale alors même que je suis un européen de culture chrétienne (le camp des vainqueurs pourtant...).Oui et tu ne te poserais même pas la question.
Comme quoi, peut-être que la morale n'est pas forcément relative et qu'un génocide restera tjs une atrocité sans nom et inexcusable, qu'il soit perpétré par des vainqueurs ou des vaincus.
Ce sont les ricains les vainqueurs de cette extermination, et ils reconnaissent à peine timidiment le génocide, en tout cas tu le trouvera pas comme tel dans les bouquins d'histoire, Cluster est un héros national tout meutrier qu'il est.Ding On a écrit :Ah bizarre, mais bon je ne trouve pas l'extermination des Indiens particulièrement morale alors même que je suis un européen de culture chrétienne (le camp des vainqueurs pourtant...).
Comme quoi, peut-être que la morale n'est pas forcément relative et qu'un génocide restera tjs une atrocité sans nom et inexcusable, qu'il soit perpétré par des vainqueurs ou des vaincus.