Tetsuo a écrit :
Retour au sujet initial, et justement point de divergence.
Là où la plus part vous êtes accordés pour faire sentir - obliger - le joueur ayant voulu compenser par bagou les faiblesses sociales du personnage de prendre les dites compétences ou de revoir son incarnation sénique, moi je préfères favoriser ceux les ayants.
Montrant ainsi qu'elles peuvent avoir un intérêt autres.
Là où je te rejoins, c'est qu'un personnage ayant ayant de l'éloquence n'est pas forcément incompatible avec le fait qu'il n'aie pas de manière (0 en etiquette, donc). Par conséquent si un PJ joue un Crabe éloquent (je le vois un peu dans le genre du sergent instructeur de Full Metal Jacket) il peut l'utiliser face à des supérieurs ou dans des circonstances particulière, mais cela voudra dire qu'il y a un risque pour que ça ne soit pas du tout vu comme de la politesse, à moins qu'il y ait une justification à ça sur le moment. Dans ce cas le jet de dé est effectivement logique pour percevoir si oui ou non le discours a fait une bonne impression...
Si je disais qu'il fallait en parler avec le joueur, il ne s'agit pas de niveler par le bas, mais au contraire de ne pas laisser s'installer les facilités de jeu. Basiquement, j'ai généralement à ma table des joueurs qui s'investissent à fond, donc il sont en général content si je leur fait des retours constructifs. Or, un joueur peut mal interpréter son personnage en refusant d'interpréter ses défauts ou ses faiblesses. Pour moi c'est un aussi un nivellement par le bas. Peut être pire que de ne pas avoir d'éloquence, parce que cela touche à l'essence même du jeu. Donc je n'encouragerai jamais un joueur à ça.
De plus je ne critique jamais ce que vient de faire un joueur devant les autres : soit j'attends, soit je le prend à part. Cela dit en général je considère qu'on ne revient jamais sur ce qui a été joué. Si un joueur a 0 en étiquette et commence à faire des politesses et des salamalecs dans un lagage fleuri, le plus probable reste que je prenne sa feuille et que je baisse une compétence de bugei à 3 pour lui mettre 2 points en étiquette. Et par la suite je lui proposerai un addendum à son background pour justifier qu'il ait pu apprendre l'étiquette.
J’en viens justement à l’esprit de la règle, à l’idée de la compétence.
Vous avez les règles : compétences, trait, jet de dés, niveau de difficulté. Or la règle est la même, ainsi si vous avez un soucis avec les joueurs optimisateur (je compense par bagou les faiblesses sociales du personnage) un jet de dés systématique, c’est dans les règles.
La description de la compétence est appliquée point.
L’application de ces règles sont souvent évidente en combat, ou actions physique, mais dès que l’on touche au social l’on passe au jeu du rôle.
Pardon mais je n'ai jamais dit ça. J'ai dit que certaines fois que ce soit pour le combat ou pour le social, je ne faisais pas jeter les dés si ça ne présentait pas d'intérêt dramatique...
Et pourquoi ne pas sortir les compétences de leurs cadre de règle ?
Pour Iaijustu ne permettrait par au joueur de faire un jet Iaijustu/Intelligence pour citer ou connaître un Maître du Sabre ?
De même un jet de Courtisant/Intuition permet de donner une cartographie du champ de bataille qu'est une court (position des groupes de personnes, échange des regards.)
Tout à fait, d'ailleurs, je le fais déjà, ça.
Et justement, le joueur qui manque de bagou mais qui désire jouer un Doji, car n'oublions pas que c'est la force de notre loisir que d'incarner d'autres soi. Or donc ce joueur aura usage de ses compétences, sera utile d'une autre façon que par la parole.
Pas tout à fait d'accord. Le JdR est un plaisir partagé. En réalité, même un joueur veut que les autres aient du plaisir à jouer avec lui. Il est donc important de jouer sur ses forces. Malheureusement dire "je suis éloquent" ne suffit pas. Les autres joueurs ont besoin de le ressentir pour l'intégrer vraiment, sinon le JdR risuqe vite de devenir très abstrait. Je me souviens l'avoir vu à plusieurs reprises chez des joueurs qui s'obstinaient à interpréter toujours le même type de personnages et qui se sentaient toujours en situation d'échec parce que le personnage ne sonnaient pas comme ils l'auraient voulu. A chaque fois, ces joueurs s'épanouissaient finalement dans des parties avec Pj fournis parce que d'un coup ils étaient libérés de leurs désirs contradictoires. Ca leur permettait souvent d'évoluer de façon spectaculaire pour finalement asseoir leur jeu et élargir leurs possibilités.
En somme là ou le Hida ira discuter de belle façon avec ses 0 en social à tous les PNJ, le Doji ira discuter avec les bonnes personnes car il aura eut les informations sur les influences, les rumeurs ect...
Dis comme ça, c'est tout à fait possible. Mais à condition qu'il soit pris en compte que le Doji n'est pas très éloquents, ce qui risque de limiter sa carrière de courtisan. Je me souviens d'avoir joué une partie de Cthulhu où un personnage jouait un journaliste. Le joueur en question était timide et renfermé, mais très intelligent. Dans une scène, pris pdans l'instant, j'ai fait dire à son rédacteur en chef "Johnny, vous êtes un bon gratte papier, mais vous ne serez jamais un reporter, vous n'avez pas ce qu'il faut pour ça... Trop timide, pas assez sûr de vous."
Au moment de le dire, je me suis mordu la langue, est-ce que je n'avais pas été trop loin dans mon interprétation ?
En fait non. Le joueur s'est ouvert à partir de là. Il a joué, non un super-journaliste virtuel qui allait dire deux trois mots à la table (qui était peut-être ce que le joueur aurait voulu être, mais qui était en réalité tellement impressionnant à jouer qu'il en devanait paralysant) mais un type qu'on sous-estime et qui voulait prouver sa valeur. Et le joueur, devant cette nouvelle problématique, a trouvé la voix de son personnage. Celui-ci possédait la même timidité que lui, mais il pouvait à présent l'utiliser au lieu de se sentir exclus et diminué par elle. Il n'était plus intimidé par le personnage, mais le personnage lui permettait de s'ouvrir. Peu à peu le joueur s'est transformé (alors qu'avant ça il était systématiquement déçu par le JdR), jusqu'à ce qu'il parvienne à jouer le journaliste sûr de lui et insolent qu'il révait de jouer, dont il s'est vite aperçu qu'il n'était pas si intéressant que ça. Il a alors changé de personnage prenant à nouveau un Pj avec un handicap qu'il cherchait à compenser. Il avait trouvé sa clé pour entrer dans le JdR.
Ça n'enlève rien au fait qu'avec le recul, j'estime que j'étais allé peut-être trop loin en jeu et que j'ai eu tort, il ne faut pas mélanger les choses. Aujourd'hui je m'y prendrai plus subtilement. Mais j'ai appris une leçon inestimable : entre ce qu'un joueur fantasme, et ce qu'il apprécie vraiment de jouer, il y a parfois un fossé.