trois témoignages sont une condition suffisante faute d'autre chose
rappelons que la preuve matérielle est valable à Rokugan, contrairement à une idée reçue chez nombre de joueurs, mais qu'elle a moins d'importance que l'honneur d'un suspect, la respectabilité d'un accusateur et l'apparence de la vérité
un magistrat peut se permettre d'accuser une personne d'un rang de Statut inférieur au sien sans trop de risques, car il a non seulement un Statut supérieur mais une fonction judiciaire. C'est son honneur de magistrat contre celui de l'accusé et du moment que l'accusation semble "vraisemblable", crédible, il n'est même pas dit que l'accusé puisse réclamer un duel pour se défendre
quand on doit accuser quelqu'un de statut comparable ou supérieur, avoir des témoins pour ce faire est indispensable, surtout s'ils sont d'origines claniques distinctes ce qui empèche toute contre-accusation dans le genre "ils sont de la même famille donc ils sont complices dans leur mensonge". C'est précisément le cas avec l'accusation de maho à l'encontre des Usagi (le clan du lièvre) qui implique trois témoins a priori sans lien entres eux... pour les magistrats impériaux, cela est d'autant plus important que pour pouvoir trainer devant le tribunal un notable, il leur faut une autorisation écrite du Champion d'Emeraude. Qui n'est pas sur place et joue quand même potentiellement sa réputation en soutenant une accusation...
dans le même temps, il y a la possibilité de contrecarrer cela. Par exemple, lorsqu'un témoin d'un rang supérieur à celui des accusateurs et du magistrat vient témoigner en faveur de l'accusé, alors qu'il n'y a pas de preuve matérielle flagrante. Son statut l'emporte sur celui de tout le monde.
Enfin, je dirais que coupable/innocent n'est pas forcément aussi dichotomique que cela peut sembler l'être. On peut être coupable d'un meurtre et se voir autorisé au seppuku parce qu'on est fils de daimyo alors qu'un simple ji-samurai lui serait executé de manière ignomieuse pour le même crime.
De même, si un accusé fait la preuve (ou la preuve apparente...) qu'il est innocent, il peut se retourner contre le magistrat mais à moins d'être d'un rang important, cela se réglera sans doute par un plan du style "c'est une regrettable méprise, neh. Oublions cette affaire et passons à autre chose" avec trois témoins qui devront s'ouvrir le ventre en toute discrétion... pour éviter que leurs témoignages "visiblement mensongers" n'éclaboussent davantage les noms qu'ils portent. Le magistrat pourra être muté, dégradé ou banni selon le statut de l'accusé, les enjeux, sa propre réputation et le fait qu'il semble ou pas avoir agi sincèrement. On ne saurait reprocher à un magistrat "sincère" d'être dans l'erreur comme s'il était un criminel. On lui reprochera "simplement" d'être un imbécile ce qui sera déjà bien assez lourd à porter...
pas de règles absolues en fait, parce que la justice rokugani est bien plus politique que légaliste. Si les choses semblent apparemment justes, elles peuvent être simples ou compliquées mais valables et on passera définitivement à autre chose. Les joueurs adeptes du pinaillage juridico-emberlificoteurs jouent avec le feu s'ils se lancent dans la procédure
