100 minutes - la Compil

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Pénombre
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100 minutes - la Compil

Message par Pénombre » 12 juin 2006, 07:56

Le clan de la Marmotte en moins de 100 minutes.

Ceci est une histoire vraie. Le genre d'histoire vraie qu'on ne trouve pas dans les Archives de la famille Asako. Ni dans le répertoire des Omoidasu Ikoma. Si l'on cherche des références croisées sur ce sujet, on ne peut trouver que quelques chants populaires ou le poignard des shinobi du Scorpion …

Cette histoire est l'histoire du clan de la Marmotte.

Il y a bien longtemps, un gosse avec un gros complexe d'Œdipe mal réglé qui avait un peu trop lu l'histoire du Petit Poucet s'en alla un beau matin éventrer son père. Par la suite, il fut raconté que le dit paternel avait dévoré ses frères et sœurs et que cette éventration permit de les sauver.
Mais il faudrait vraiment être débile pour croire qu'un type arrive à avaler vivants huit gamins braillards et agités, qu'il se les digère pendant un bon moment et qu'en lui tranchant le bide ils en sortent tout ragaillardis et presque adultes. N'est ce pas ?
Enfin, passons… je sens que je vais vexer du monde si je continue comme ça.

Lorsque le gamin frustré à éventré son paternel, la fratrie s'est cassée la figure du ciel et est arrivée chez nous ou ils se sont posés en douceur avec pétales de cerisier, auras angéliques, bruits de gongs et tout le tralala.
Dix minutes et quelques claques fraternelles après, Hantei était proclamé empereur et tout le monde apprenait que pour dire bonjour, il allait falloir s'incliner jusqu'à terre. Même les rhumatismeux, les paralytiques et les unijambistes… dix minutes plus tard, on inventa l'étiquette qui peut se résumer ainsi : j'ai le droit de tuer toute personne qui ne s'incline pas assez vite devant moi. C'est clair qu'après ça, plus personne n'a jamais parlé de rhumatismes et d'unijambistes…

Les détails sont un peu flous sur cette période parce qu'on s'intéresse surtout au gros passage action qui suit, quand les Sept Tonnerres vont aller exploser la tronche au grand méchant. C'est un peu comme Starwars, voyez. La République Galactique a duré 25.000 ans mais en dehors des débiles avec leurs néons fluorescents qu'ont jamais compris qu'on avait pas inventé la bombinette nucléaire tactique pour rien, on se fout royalement du reste. Des milliards de milliards de gens comme vous et moi et à quoi on a droit : encore un crétin qu'à un gros souci oedipien qui va l'amener à développer de l'asthme psychosomatique et brandir partout sa verge fluorescente pour montrer qu'il est le plus fort …
Pathétique.
Mais bon, on est pas là pour ça aujourd'hui. Je sais que les gens, quand on leur parle symbôles psychanalytiques, ils se sentent mal. Ils avaient l'impression d'être les maitres du monde et tout à coup, ils réalisent qu'ils tiennent en trois phrases, et encore, en rajoutant des figures de style au milieu.
Donc, je n'insisterai pas. Non, Anakin, ça m'intéresse pas du tout les verges artificielles, fluorescentes ou pas. Et arrête d'essayer de t'étouffer avec ce vieux casque allemand recyclé, je ne te ferai pas d'excuses.

Revenons en plutôt à nos moutons.
Dans cette période de l'aube de l'empire un peu nébuleuse, les Kami rassemblèrent l'humanité sous leur tutelle et se mirent à nous faire faire un tas de trucs un peu louches sans nous laisser le choix. Genre l'art de se trouver des boucs émissaires, les sept cent trois manières de ne pas faire cuire le poisson avant de le manger, comment se débarrasser de sa belle-mère en l'envoyant au monastère, la technique ultime du paquet cadeau et ce genre de machins… un vieux prestidigitateur nommé Shinsei (qui compte un certain Garcimore dans sa descendance) en remit une couche avec le coup du verre qui est plein parce qu'il est vide et en misant sur un principe psychologique tout simple : plus je raconte n'importe quoi comme ça me vient en prenant un air mystérieux et plus ils sont persuadés que ça a un sens caché.
"Y a un trouc" dirait plus simplement Garcimore qui quoi qu'on en dise est moins difficile à comprendre que Shinsei.

Bref, les débuts de l'Empire étaient pour tout dire un peu bordéliques.
En cette époque vivaient aussi d'autres peuples non-humains, dont les Kitsu. Lorsque Akodo N'a Qu'un Œil les extermina, un autre peuple plus discret comprit que ça n'allait pas rigoler tous les jours avec l'empire et se garda bien se signaler son existence.

Les Marumoto (c'est la prononciation approximative de Marmotte en rokugani, pour ceux qu'auraient pas compris…) demeurèrent donc sagement dans leurs terriers et poursuivirent leur œuvre alchimique extrèmement délicate : mélanger dans les proportions correctes des noisettes indigènes avec les échantillons de cacao ramenés par leurs potes Ningyo d'au delà des mers, ajouter quelques ingrédients secrets et obtenir par de complexes et ineffables opérations magico-pifométriques l'équivalent terrestre de l'ambroisie divine sublimée par un zeste de plaisir à l'état pur. Ouaip, rien que ça.
Et les Marumoto se doutaient bien que les singes braillards et leurs patrons risquaient de vouloir se bouffer tout le stock le jour ou ils atteindraient ce noble objectif…
Leur meilleure approximation de ce concentré suprème, de cette pierre philosophale de la gastronomie, fut baptisé Nutella et décliné en diverses variantes que les Marumoto continuent encore à ce jour à perfectionner mais la longue, longue Quête Ultime n'est pas encore terminée…

Les choses auraient pu continuer ainsi pendant longtemps mais une rencontre malencontreuse faillit tout remettre en question.
Il était un jeune Marumoto, aventureux et curieux, qui prenait plaisir à parcourir le monde avec un pot de nutella en poche.
Il était une jeune déesse du nom de Shinjo qui aimait parcourir le monde et avait envie d'en apprendre bien plus sur les choses de la vie. Et c'est pas sa frangine obsédée par la décoration d'intérieur et les tisanes qu'allait pouvoir l'aider des masses. La preuve, par la suite la dite frangine a épousé un militaire au chomage, une sorte de Bob Denard avant l'heure. Ils ont eu plein de gosses qui ont assez mal tourné pour tout dire : y en a un qui a été assassiné, une qu'est morte après avoir flanqué une pichenette au Sombre Seigneur, un qu'est revenu tout cassé de l'Outremonde et ainsi de suite… mais bon, c'est pas eux qui nous intéressent.

Le jeune Marumoto avait un beau sourire de rongeur, un poil luisant et trouvait que la Shinjo avait de sacrés nibards. (Il est de coutume dans la famille depuis cette époque de brandir sur les forums internet des avatars féminins humains à peine retouchés –et encore moins vétus - en hommage à ce lointain ancêtre et pour montrer à ses amis qu'on leur souhaite beaucoup de succès dans leurs affaires de cœur. A défaut, ça stimule pas mal le Yang ce qui n'est déjà pas une mauvaise chose…).
La jeune Shinjo voulait apprendre les choses de la vie et ses sens d'exploratrice surdéveloppés lui indiquèrent que le Nutella c'était un truc hachement chouette en plus.
Il lui offrit du nutella et elle lui fit des papouilles.
Une chose en entrainant une autre, ils s'aimèrent passionnément sur le tapis moussu des sous-bois.
Ils remirent ça encore et encore. Dés que l'un d'eux avait un moment de libre, les deux amants se retrouvaient dans les sous-bois et se laissaient aller à leurs tendres élans tout en partageant le nutella.

Las, leurs ébats avaient pour témoins des personnes masquées aussi furtives qu'indiscrètes au service d'un des frères à Shinjo (suivez mon regard…) qui dénoncèrent les amoureux à Hantei. Celui-ci ordonna que les amants ne se revoient plus jamais et même le jeune Marumoto dut se soumettre à la volonté de l'empereur.
Les autres Marumoto déconseillèrent à leur jeune ami de défier le souverain. Il avait pas l'air commode, ses frangins Hida et Akodo eux ne l'étaient pas du tout et vous savez ce que c'est les frangins un peu bornés qui jouent à Doom toute la journée et qui ont une sœur trop mignonne qui fricote avec autre chose que des militaires… au moins, quand ils sont corses ils ont le sens de l'humour mais bon, les rokugani et le sens de l'humour…

La guerre contribua à ce qu'ils ne puissent se revoir et de dépit, le jeune Marumoto lui aussi s'engagea dans l'armée. Il fut méprisé et traité avec dérision, seul représentant de son peuple à choisir cette voie.
Comme dans chaque armée, on fit un jour l'appel et l'on demanda aux recrues qui étaient celles qui parlaient l'anglais. Et comme dans chaque armée, quelqu'un répondit naivement par l'affirmative : le jeune Marumoto eut le malheur de lever la patte et se retrouva balancé comme portefaix au service des Sept Tonnerres. Une mission suicide garantie.

Déprimé, le Marumoto erra près des tentes de l'armée et en était à se demander si le suicide n'était pas la meilleure solution lorsque sa bien-aimée apparut, les yeux emplis de larmes, auprès de lui.
Tous deux savaient qu'ils ne se reverraient jamais et ils eurent ensemble une dernière nuit de félicité avant que Shinjo ne se retire.
Le Marumoto partit dans l'Outremonde avec les sept et on ne le revit jamais.
Dans l'intervalle, Shinjo découvrit qu'elle était enceinte et la nouvelle fut assez mal accueillie dans la famille… Hantei lui ordonna de quitter la maison et de ne jamais y remettre les pieds. C'est depuis cette époque qu'il est interdit de casser la vaisselle à Rokugan. C'est très très très très mal vu. Ca pourrait offenser les fortunes et tout ça. Pour mieux respecter la vaisselle, on a même inventé une cérémonie débile avec de l'herbe infusée dans l'eau durant laquelle on s'extasie sur des morceaux de porcelaine afin d'apprendre à les respecter et à faire attention quand on les manipule.
Terrifiant, hein.

Lorsque Shinjo mit son bébé au monde, l'identité du père était évidente car il tenait bien plus des Marumoto que de sa mère. Hantei se demanda s'il ne valait mieux pas se débarrasser du gosse aussi mais il n'y avait pas que des crétins décérébrés dans la famille…
Son autre sœur, Doji, se sentait bien solitaire à l'idée qu'elle allait se retrouver la seule fille de la famille. Et comme toute femelle correctement programmée, elle trouvait le nouveau-né très bizarre mais néanmoins absolument craquant. Vraiment absolument craquant. Toutes les mêmes…

Bayushi de son côté, (enfin, on suppose que c'était lui mais il ne quittait plus son masque et il avait toujours été porté sur la guerre psychologique, la paranoia, la théorie des complots, les recoins d'ombre trop peuplés, les sosies du président et ainsi de suite… j'aime pas quand je joue à Conspiracy X avec Bayushi, il nous blouse toujours. Et à Junta c'est encore pire, il force les autres à gagner et à devenir président à sa place) expliqua à Hantei que des traces d'une étrange substance brune à l'odeur agréable avaient été trouvées sur les Parchemins Noirs qu'avaient ramené Shosuro.
Hantei, se croyant très subtil, reconnut ces traces comme étant du nutella et admit en son for intérieur que le Marumoto avait certainement du contribuer au succès des Tonnerres… ce qui était pour tout dire assez embarrassant.
(Bayushi – si c'était bien lui – savait à quoi s'en tenir puisque nous savons que Shosuro n'était pas vraiment morte comme elle avait voulu le faire croire. Mais il se garda bien d'en parler à l'empereur…).

Fidèle aux préceptes de l'empire dont il incarnait les plus nobles vertus, le Hantei décida de faire ce que tout bon rokugani devait faire dans de telles circonstances ou l'on doit affronter l'opprobre publique : regarder courageusement ailleurs et accepter l'inéluctabilité du destin immanent qui allait certainement faire en sorte que tout ça se calme tout seul…
On obligea Shinjo à renier son fils et il fut rendu à son peuple. Comme il avait du sang de kami dans les veines, il fut admis à demi-mot qu'il serait apparenté à la famille impériale et qu'à défaut d'être officiellement reconnu comme tel, les descendants de cet enfant formeraient un clan au même titre que ceux des frères et sœurs de Hantei. Un clan secret, bien évidemment. Et on ne hausse pas les sourcils avec scepticisme, bande d'ignares.

Shinjo quitta l'Empire et par la suite, il faut croire que toute cette affaire lui avait un peu tourné la tête au niveau de ses préférences sexuelles car elle eut des quintuplés suite à une liaison avec un bel étalon arabe rencontré dans une oasis sous la lueur poétique de la lune… enfin bon, jetons un voile pudique sur ces évènements. Comme quoi, pour les filles, la première fois c'est toujours vachement important, pour résumer.

Durant les siècles qui suivirent, les descendants du fils de Shinjo retourné chez les parents de son père firent prospérer leur clan et, afin de ne pas se froisser avec la branche officielle de la famille Kami, ils envoyèrent chaque année un de leurs représentants porter un pot de nutella à l'empereur en place.
Et si, parfois, une des impératrices se retrouvait mère d'un beau bébé un peu plus poilu que la moyenne, nul n'y trouva jamais rien à y redire.
Quel que soit l'univers et le monde, y a trois choses qui font craquer les femmes : les diamants, la fourrure et le chocolat.
Avec deux trucs sur trois, les Marumoto ont toujours été bien mieux lotis que moi vis à vis de la gent féminine.
Y a des choses qui changeront jamais, il faut croire.

A l'heure actuelle encore, le pacte mystérieux que conclurent les Marumoto et Bayushi (si c'était bien lui…) amène certains Marumoto à suivre l'enseignement des redoutables Shinobi du Scorpion, formant ainsi les Ninja Marmotiens, dont aucun souverain ne saurait reconnaître l'existence parce que d'abord, ce sont des Ninja et ensuite, ben c'est tout de même des marmottes qu'ont un ancêtre qu'à sauté la frangine du premier Hantei , quoi… faut pas délirer. Même les très efficaces nagetella (des nageteppo au nutella) des Marumoto ne sont pas reconnus et pourtant, y a un tas de gens qui ne sont plus là pour témoigner de leur efficacité...

Dans l'ombre, des ombres de l'ombre du Scorpion (c'est vous dire si c'est bien caché), dans les recoins les plus secrets des garde-mangers du palais impérial, loin du bruit et de la fureur du monde extérieur, les descendants de Marumoto continuent paisiblement entre deux siestes et trois en-cas leur quête qui, si elle s'accomplit un jour, permettra à travers plein de pots remplis d'une substance incomparable de répandre le divin message qui révolutionnera l'empire : quand on a bien mangé, rien ne vaut une bonne sieste de six mois pour approcher le Paradis.

(Accessoirement, histoire de vous montrer qu'on est dans un opuscule sérieux malgré tout, vous savez désormais pourquoi au Japon – qui n'est pas Rokugan – les jeunes gens trouvent très kawaiii que les jeunes filles s'intéressent aux lapins, marmottes et autres animaux à peluche ou à fourrure mais qu'une fois mariés avec les donzelles, ces mêmes messieurs trouvent ça sensiblement plus suspect et les regardent de travers… comme quoi, le multivers est vaste et ce qui n'a pas de sens en apparence prend tout à coup une autre signification considéré sous l'angle approprié, n'est ce pas ? )

Voilà, si vous avez mis moins de 100 minutes pour lire ça, alors à moins d'être une marmotte, il est peu probable que le pot de Nutella de 15 kg juste à votre droite soit déjà terminé. Il ne me reste plus qu'à vous laisser en savourer les dernières ressources…

Post Scriptum : si le pot de nutella est vide et que vous avez l'absolue certitude de ne pas y avoir touché, deux petites choses :
- peut-être que cette histoire de marmottes est plus sinistre qu'il n'y paraît, tout compte fait
- je serais vous, je me retournerai pas tout de suite. Oui, là, maintenant. Ca serait vraiment une très très très mauvaise idée. Croyez moi.

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Message par Pénombre » 12 juin 2006, 08:00

La bible en moins de 100 minutes

c'est l'histoire d'un type, il s'appelle Dieu et il est directeur des ressources humaines.

De TOUTES les ressources humaines.

Cherchez pas, les autres qui disent la même chose, c'est rien que des concurrents jaloux mais y a qu'un seul Directeur de Toutes les Ressources Humaines (et même du reste) et c'est lui. Il est pas seulement DRH, c'est aussi le Grand Patron. Voilà, c'est comme un artisan voyez, mais il travaille tout seul dans son coin en autocrate et y a plein de gens qui travaillent pour lui, même que la plupart ils le savent pas mais on leur expliquera un jour. Ca les rendra pas plus heureux mais au moins ils sauront que s'ils sont malheureux, c'est parce que c'est le Grand Patron qui l'a voulu.

Alors voilà, Dieu il a compris que les humains ben ils remplissaient pas les objectifs. Bon, ils sont un peu lourds, hein. Ils ont jamais compris les objectifs en question. Dans notre bouquin, on a bien essayé de vous les expliquer et on a recruté un type qui est allé jusqu'à se faire crucifier pour vous montrer combien c'était important. Des fois que vous soyez vraiment lourds, on a aussi mobilisé 12 autres bonshommes qui ont raconté tout ça par le menu chacun à sa manière. Que comme ça, vous en comprendrez bien un sur les douze (enfin, on en a perdu quelques uns en route mais bon...). Peu importe lequel. Un seul suffit.

okay ?

Bon, malgré tout, Dieu c'est pas le big boss pour rien et il se doutait bien que les humains en majorité y comprendraient pas de toute manière. C'est qu'il y a qu'un seul Dieu vous savez. Et qu'il est tellement... tout ça, que nous, ben on peut pas tout comprendre. Ou alors de travers. Genre les 12 mecs qu'ont pas dit la même chose quoi.

Alors il a inventé l'Inspection Surprise.

Un jour, il l'a dit et il tient toujours ses promesses, il va débouler et tout le monde va se retrouver au garde à vous. Il va sortir tous les films, tous les enregistrements, toutes les délations recueillies sur tout le monde. Oui, tout le monde, ça veut dire toi aussi mon gars.

Ce jour là, Dieu il va tous nous convoquer dans son bureau et on va s'asseoir sur une chaise et il va nous regarder avec son air de Grand Patron Pas Content Mais Qui Veut Bien Perdre Un Peu de Temps Avec Nous Parce Que C'est Pas Notre Faute Si On Est Demeurés (vu que c'est lui et pas nous qui pouvions lire la garantie lors de la livraison à la sortie de la chaine de montage... mais bon, c'est un détail mesquin et Dieu, il aime pas trop les détails mesquins... alors j'insiste pas).

Donc, on va tous l'un après l'autre s'asseoir sur la chaise, il va nous braquer son regard pas aimable sur la figure et il va sortir sa liste de questions. Comme il veut avoir tout le temps de cuisi... pardon, d'interviewer chacun de nous à sa guise, il a aussi dit qu'à ce moment là, on serait tous morts. Plus d'envie d'aller pisser, de repas à préparer, de môme à torcher ou de boulot auquel arriver en retard quoi. Pas d'échappatoire.

Ensuite, une fois l'interr..interview finie, on se lévera de la chaise et il y aura deux portes.
La porte de droite (on dit dextre dans la VO du bouquin il me semble), elle ménera aux nouveaux locaux de la boite à Dieu, parce qu'il a un autre projet encore plus grand et plus génial mais il veut pas des brêles pour ça. Y aura que les Elus qui auront compris le truc à Dieu ou qui auront suffisamment léché les pompes de son service relations publiques (ça s'appelle l'Eglise Catholique à la base, mais ils ont des franchises un peu partout qui font style qu'elles sont pas d'accord mais que on s'en fiche, vu que Dieu c'est le même vu qu'y en a qu'un seul).

Donc, les mecs malins, les fayots et les idiots, c'est la porte à droite

Les autres (qui se croient malins, qui savent pas fayoter ou qui sont vraiment mais alors vraiment idiots... ah, y a aussi ceux qui dormaient pendant l'interrog... l'interview) c'est la porte à gauche. C'est "sinistra" dans la VO je crois.

Déjà, le nom c'est tout un programme.

Bon, la porte de gauche, ça mène pour l'éternité à un truc qui s'appelle l'Enfer. C'est là que les gens on les torture et on les fait brûler pendant que les autres (ceux qui sont passés à droite), ils les regardent à la télé, pendant la pause dans leur journée de 24h de cantiques perpétuels en latin (et y en a des journées de 24h dans l'éternité...) en se disant que c'est rudement mieux ce qui leur arrive et que l'Enfer, c'est quand même plus sympa et moins chiqué que Koh-lanta. Ca rigole pas, y a pas de casting trafiqué et de prises de vue arrangées quoi.

Alors, les gars passés à gauche, ben ils souffriront et ça s'arrétera jamais pour eux.

Les autres, à droite, ils seront près de Dieu, ils chanteront tous ensemble tous les jours de toutes les semaines de toutes les années de toute l'éternité et ils travailleront au nouveau projet de Dieu que c'est un secret que seuls les Elus ils auront le droit de savoir ce que c'est. Mais y parait que c'est rudement chouette. Non, sérieux, c'est Dieu qui l'a dit quoi.

Voilà
Si vous avez mis 100 minutes ou davantage pour lire ça, c'est que vous n'êtes pas assez malin pour prendre la porte de droite...

souriez, vous allez passer le reste de l'éternité à la télé

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Message par Pénombre » 12 juin 2006, 08:07

Saint Seya en 100 minutes

(second degré inside…)

Alors voilà, c'est l'histoire d'une bande de jeunes types un peu naifs qui se sont retrouvés embarqués dans un gros machin qui les dépasse.

Au début, ils participent à un tournoi à la noix ou des gusses avec des pouvoirs zarbiroides se poutrent sur la figure devant la moitié du monde qui est venu assister à un tournoi ou des jeunes types font les marioles dans des armures couleur action figures (voyez ce que je veux dire…).

Et à l'issue de ça, patatra, on apprend que c'est bien plus sérieux que ça n'en a l'air. Non, vraiment. D'abord, ça fait des siècles qu'il y a des types avec des costumes dans le genre qui se promènent mais personne n'en a jamais parlé (d'ailleurs, personne ne reparle jamais de toutes les foules qui ont assisté à ce tournoi non plus. Je veux dire, c'est comme Men in Black avec le coup de la statue de la liberté mais en beaucoup plus fort… la preuve, si je vous en avais pas parlé, vous y auriez même pas pensé).

Non seulement ça fait une paye que des gusses se promènent en armures (y en a même qui ont des armes qui vont avec mais on s'en fout vu que c'est à l'épate qu'on gagne dans leurs trucs. C'est jamais le gros bourrin musclé de partout qui pèse 280 kg avec la grosse hache ou les poings larges comme ma tête qui triomphe mais toujours le petit gringalet. Toujours. Et sans fronde (navré pour toi, David). En plus, y a un métaplot subtil derrière. C'est que ces mecs là, ils sont tous sans le savoir les farouches défenseurs de la déesse Athena.

Sisi. On le savait bien qu'Athena c'était une chieuse (son paternel s'est fait fendre le crâne par son frangin pour qu'elle aille filer la migraine à quelqu'un d'autre d'après la version grecque) mais là, en plus elle se réincarne.
Les dieux, j'ai jamais trop compris comment ça marche. Non, parce qu'il paraît que Athena, elle fait tellement beaucoup pour la justice et la paix et contre les méchants que tous ces méchants, ben ils l'emmerdent.
Sauf que justement, dans toutes les séries, ben elle fait rien. A part se faire emmerder en fait. Je veux dire, ses types en armure ils interviennent jamais pour empécher un génocide. Ils utilisent même pas leur pouvoirs pour creuser des puits. Ou soigner des malheureux. Ou je sais pas moi, faire des galas de charité, genre we are the world ou les enfoirés.
Ils se mettent juste sur la figure et ils attendent que le gros méchant du moment il décide de détruire le monde pour embéter Athena et paf, ils vont lui claquer la bouche. Athena, c'est un peu à l'inverse des Etats-Unis quoi : elle fout rien, elle emmerde personne et en fait tout le monde vit très bien sans qu'on en parle mais on peut pas s'empécher d'aller l'enquiquiner et l'obliger à sauver la planète.
Faut dire qu'elle est pas aidée la pauvre.

Les héros, à la base, ça devrait même pas être ceux qu'on nous montre dans la série. Eux, ce sont les chevaliers de bronze et des gars comme ça, Athena elle en a treize à la douzaine. Au dessus, y a les chevaliers d'argent mais à part aller se faire démolir les uns après les autres par les héros, ils font pas grand chose. Le pire de tout, c'est les douze mecs en armure d'or. Déjà, ils quittent jamais leurs armures. C'est vrai, on en voit jamais un en civil. Sauf le cousin cyanosé de Yoda qui se cache sous un chapeau et une fausse barbe mais bon, lui c'est pas plus mal qu'il porte pas le costard de la boîte, ça donnerait pas des masses question look.
Sinon, non seulement ils quittent jamais leur uniforme mais en plus, faut voir les logements de fonction. Des gros palais sinistres ouverts aux quatre vents. Y a pas la téloche, pas un jardin sympa, ni terrasse ni salon pour boire un verre entres voisins. Nada. Rien. Ca doit être les structures d'origine qui remontent à l'époque d'Ulysse sauf qu'ils ont pas remplacé le mobilier qu'est tombé en poussière depuis. Le seul prétexte qu'ils ont trouvé pour abandonner leurs baraques de temps en temps, c'est d'aller tuer un traitre ou un renégat sauf que manque de bol, à chaque fois le type c'est pas un traitre et on leur a raconté des craques… le reste du temps, ils zonent dans leurs bicoques en attendant le touriste.

En plus, Athena elle peut pas recevoir un visiteur sans que le type y doive déranger les douze empafés dorés pour aller lui donner son recommandé en main propre ou il est marqué que c'est Machinbidule qui jouera le rôle du méchant la semaine prochaine. Faut dire que toute déesse qu'elle est, si à un moment quelqu'un lui explique pas ce qui se passe ou que le gros méchant ne vient pas lui raconter en personne (lui, curieusement, il peut toujours le faire sans passer par les douze empafés), elle est un peu larguée.

Alors, la pauvrette qu'a pas vraiment choisi son boulot de sauveuse du monde, elle fait ce qu'elle peut avec ce qu'elle a sous la main. Oui, c'est les p'tits jeunes au fond là bas, ceux dont on parlait tout à l'heure.

Déjà, c'est tout un poème ces mecs là, que je vous explique :
- le premier, c'est le gars qu'ils lui ont collé le nom de la série dessus. Déjà, il a une gueule banale à pleurer. En plus, tous les autres ils ont au moins deux attaques, voire plus, mais lui, il en connaît qu'une seule. Elle est facile à faire en plus (ça doit être pour des raisons de marketing et que les gamins s'y identifient plus facilement). : je gueule un bon coup et je frappe du poing tout droit. Pas compliqué.

- Après, y a son vieux pote et rival qui habite dans un trou perdu en chine ou manque de bol, il peut même pas voir la seule nénette potable à mater dans un rayon de 150 km. L'a pas de chance le chinetoque, il passe la moitié de l'histoire dans le royaume des morts et l'autre moitié aveugle. Voire les deux à la fois quand c'est les soldes de fin de mois. Doit être un remake de Zatoichi sauce chinoise mais il a pas de sabre et il fait jamais de massages. Non, même pas avec sa copine. Ah, il a un gros souci au cœur en plus et pour que ses ennemis le loupent pas, son tatouage montre bien l'endroit ou il faut le frapper fort pour l'envoyer porter le courrier dans le royaume des morts quelques temps. Plutôt que de tenter de faire tourner les tables, faudrait voir à s'arranger avec lui si vous voulez passer un petit bonjour à vos chers disparus.

- Pendant qu'on est dans le registre famille, y a le troisième héros. Celui dont la mère morte séjourne depuis des années par trente mètres de fond sous la glace. Le pauvre gars, il doit vraiment baliser gràve en imaginant tous les mouvements du massif arctique avec le réchauffement planétaire, la fonte des glaces et tout ça. Heureusement qu'il a réussi à développer des pouvoirs basés sur le froid pour protéger le repos de sa moman. Moi, si j'habitais là bas habillé comme lui, je me serais plutôt lancé dans l'architecture isolée et l'énergie géothermique et j'aurai pensé à l'incinération, mais bon…

- Le quatrième quidam a une gueule de fille. Bon, il est pas le seul mais le souci dans cette série, c'est qu'à part Athena et la chinoise, toutes les nénettes ou presque ont la figure masquée. Hé ouaip, même le chevalier d'or Aphrodite malgré son nom et sa tronche, c'est un mec. (La honte…tellement que pour l'instant, la véritable déesse Aphrodite est toujours aux abonnés absents de la série). Y a que Athena et la chinetoque dont on voit le minois. Athena, personne il ose y toucher (enfin, pour ce genre de raisons là) malgré ses robes blanches et fines largement décolletées et la chinoise, c'est son mec aveugle qui peut pas la voir… terrible. J'ai toujours dit que les japonais avaient un sens du romantisme proche du sens de la gastronomie britannique… enfin bon, notre héros tronche de gonzesse il est gentil tout plein et il ferait un archétype féminin potable si on lui avait pas collé les mauvaises hormones. Il passe son temps à se plaindre que les gens veulent le forcer à sortir sa tenue rose avec des chaines (pensez donc… un androgyne en rose avec des chaines qui dit qu'il ne veut pas faire de mal aux gens… ça inspire vachement confiance…) et quand il ne combat pas, il reste posé dans un coin à regarder les fleurs et à révasser à on sait pas très bien quoi. Remarquez, par rapport à l'autre qui ne fout rien de sa vie à part donner son nom à la série, au chinetoque qui tombe de la cascade tous les trente épisodes quand il ne fait pas pleurer sa copine et à leur pote qui squatte le pôle nord en débardeur, il est pas trop chiant.
- Ce type là, (l'androgyne aux chaines) il a un frère un peu plus mâle que lui. Faut quand même savoir qu'ils sont frères parce que franchement, ça se voit pas du tout. Le frangin, c'est le bourrin de la série. D'abord, il se la joue trop dans le genre blazé. C'est lui qu'à la voix la plus gràve, qu'a eu l'enfance la plus malheureuse et que allez savoir pourquoi, dés qu'il a sauvé les autres, ben il faut qu'il s'en aille parcourir le monde faire on sait pas bien quoi parce que non, rester avec le frangin homo-maso, ça le fait pas du tout. En plus, ce type tu peux le massacrer, le hacher menu et l'envoyer dans une autre dimension, c'est pas gràve, il est le phénix alors il revient et il t'en colle une. Paf, tout net. S'en fout la mort, même pas peur. Pardon ? C'est ça ton attaque ? Me fait pas rire, ça va casser l'image du perso… toi, là,. Pose cet appareil photo doucement sur le sol et dégage.

Le monde est bien barré avec des gus pareils. Vous étonnez pas qu'avec leur bouquin écrit en collectif à la va vite les chrétiens aient fini par supplanter les anciens dieux grecs. Question attractivité du public, les gens préfèrent les buchers, les croix et l'interdiction de la capote aux djeun's relou des banlieues avec des paquets suspects sur les épaules qui passent leur temps à obéir aux caprices d'une mijaurée qui zone dans sa résidence rachetée à vil prix à l'état grec : quand elle ne dort pas pour faire des mauvais rèves, elle prie pour sauver le monde de la dernière menace en date, elle agonise d'une flèche plantée dans le sein qui atteindra le cœur dans 12 heures (me faudrait pas douze secondes pour y mettre un coup de pied sur la flèche pour l'aider un peu, moi…) ou elle toise impérieusement le méchant du moment que ça n'impressionne pas du tout. Y a même pas une once de partouze ou de frotti-frotta dans la piscine. Parlez d'émissions de télé interessantes… une fille, plein de gars, et rien. Nada. Néant total.
Avec des personnages pareils, ça vous en a chamboulé des générations entières de jeunes ados qui ne savent plus ou ils en sont dans leur sexualité. Vous imaginez pas le nombre d'entres eux qui des années plus tard continuent à jouer à la poupée avec les figurines des personnages de la série… c'est tout dire.

Après, y a les méchants. Bon, comme souvent aves les japonais, les méchants ils ont plus de bouche et ils sont plus trippants que les gentils. Ca doit être ça quand il viennent pour le casting "vous voulez faire quoi ? euh… on peut jouer un chaotique très mauvais ? oui, bien sûr, mais faudra jouer un chaotique mauvais charismatique. Ok, ça me va".
Dans les méchants, y a les vrais et les faux.
Les faux méchants, c'est des gentils qui sont un peu trop bornés et marginalement crypto-fascistes sur les bords. Ils ont rien compris au film mais ils foncent tout droit dans le tas et tant pis, faudra leur exploser la tronche pour qu'ils admettent la vérité. Non, sérieux, on dirait la diplomatie US dans ses meilleurs jours : je te massacre et après tu comprendras que tu as tort alors on fera copains. Voilà, les faux méchants, c'est les types qui sont un peu à côté de la plaque quoi. Borderline. Genre les mecs en armure dorée qui sont forcés d'habiter dans des baraques sinistres alignées en enfilade quelque part en grèce. C'est sur que ça doit taper sur le système un job pareil…
Après, y a les vrais méchants. Mais alors vrais de vrais. Tout y passe. Les traitres, les scélérats, les sadiques, les ambitieux, Hadés et même Lucifer qui s'est perdu par là en cherchant le GN INS/MV ou Croc lui avait promis une apparition en guest-star (pourtant, Dieu sait que Croc, comme mec fiable…). Alors, les vrais méchants, ils font pas les choses à moitié. Soit ils veulent massacrer tout le monde, soit ils veulent commander tout le monde. Les plus ambitieux, ils sont encore plus radicaux : on tue tout le monde et après, on repart à zéro mais ça sera moi le chef.

Mais tous ces méchants grands et petits, ils ont un problème. Athena. Enfin, c'est pas vraiment elle le problème, c'est comment eux ils la considèrent. C'est vrai quoi. Athena, elle a rejoint son plumard en haut de la colline ou elle attend le prochain méchant protégée par les douze (enfin, y en a moins que ça maintenant…) clampins de service. Elle fout rien, elle attend le badaud de passage des fois qu'elle puisse se faire un peu de blé en lui tirant les cartes quoi. Bref, elle sert à rien mais allez savoir pourquoi, faut toujours qu'ils viennent s'en prendre à elle.
Evidemment, les douze mecs en armure de parade qui sont là pour faire joli, c'est un peu comme la garde d'élite de Saddam : quand on a besoin d'eux, pouf, y a plus personne.
Et c'est les 5 clampins habituels qui s'y collent une fois de plus. Après un ou deux échauffements collectifs, l'histoire se lance enfin quand ils se dispersent pour les combats individuels (c'est plus marrant pour les bookmakers et ça permet de rallonger la série).
- j'arrive, oh le vilain pas beau, je lui balance mon attaque suprème
- il me rigole au nez et il m'en colle une, heureusement que j'ai de bons animateurs parmi les graphistes, hop, à part quelques bleus, aucune trace de toute la rafale de coups qui m'a plié en sept dans la paroi rocheuse avec les yeux exorbités et tout ça
- je me relève et je lui colle la deuxième et là, il me sort son attaque suprème à lui, le fourbe. La vàche, ils ont toujours plus de budget effets spéciaux que nous, les méchants.
- Il pense qu'il a triomphé mais quoi qu'il arrive, je me relève encore une fois et il me dit "c'est impossible" ou un truc du genre, là, on se fait monter tous les deux la pression à donf comme dans un duel Iaijutsu à l'arme atomique et on se balance tout dans la gueule.
- Si je suis de bonne humeur, je poursuis mon chemin. Sinon, ou si on est en retard pour la page de pub, je m'effondre et demeure HS le temps qu'un pote règle son combat à lui. De toute manière, y a les petits rôles qui sont là pour me ramener sur scène afin que je participe à la grosse baston finale.
Donc, les gentils s'explosent les méchants. Ils arrivent à moitié laminés devant le grand chef, ils font assauts d'amabilités diverses pour voler dans le décor et terminer une fois de plus désarticulés et à la dernière minute, quand on se dit que enfin, Athena va crever et que Jésus devra bien sortir de sa cachette pour sauver le monde, paf, ils remportent la victoire.

Tout ça pour ça, quoi.
La série d'après, on prend les mêmes gentils et on recommence. C'est très japonais comme mystique : faut en baver pour avoir le droit de revenir en deuxième semaine et recommencer à zéro. La plupart des matchs ont lieu à domicile et y a pas de match retour. Quand ils jouent pas au sanctuaire, c'est en norvège ou dans ce genre d'endroits perdus qui coutent pas cher question décors. Ah, le royaume des morts c'est pas mal aussi dans le genre.
Ca doit être un peu comme ce qui arrive à Athena le reste de la série : on se réincarne et on recommence encore et encore.
Bon, blague à part, je vais vous révéler un secret : moi, Saint Seya, j'aime bien.
Surtout parce que je ne crois pas en la réincarnation, justement.
Je sais que si je vais jusqu'au bout dans cette vie, j'en aurai bien terminé avec et qu'on ne m'y reprendra plus ;)

Si vous avez mis moins de 100 minutes à lire ça, j'ai une nouvelle pour vous. Sais pas si ça vous plaira ou non. A vous de voir.

Alors voilà : le temps que vous lisiez ces lignes, ils ont commencé à produire un nouvel épisode.

Etonnant, non ?

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Message par Pénombre » 12 juin 2006, 08:08

Nicolas Sarkozy en moins de 100 minutes

C'est l'histoire d'un type qui fait partie des 60 millions de gens qui forment la population française, sauf que lui il est persuadé que tous les autres sont perdus s'il ne se rappelle pas à leur bon souvenir. Il y a eu Vercingétorix pour nous sauver de Rome (bon, c'était un peu loupé…), Jeanne d'Arc pour nous sauver de ces fourbes de british qui ont voulu envahir le monde parce qu'ils étaient pas foutus de manger une cuisine correcte chez eux (c'était à peine moins raté…) et De Gaulle qui voulait nous sauver des nazis qui trouvaient que les p'tites femmes de paris étaient vachement mignonnes, surtout celles qui n'avaient pas d'étoiles jaunes… (c'est le seul qui a vaguement réussi en fait, et encore, il a beaucoup tiré la couverture à lui).
Nicolas Sarkozy (alias Sarko pour tout le monde et même ceux qui voudraient bien qu'il ne devienne jamais un de leurs intimes), lui, il va nous sauver de nous-même.
Comme le Christ.
Non, sans rire.

D'ailleurs, on trouve de nombreux points communs avec le petit Jésus quand on parle du petit Nicolas. Déjà, ni l'un ni l'autre ne sont des baraques. Je veux dire, on s'attend pas à ce qu'ils escaladent les murs de Jérusalem en armure lourde le sabre à la main pour sauver notre conception étriquée du sens de la vie, quoi.

Tous deux souffrent d'un certain délire de mégalomanie : y en a un qui parle à Dieu et l'autre qui entend les voix de la France profonde. Le premier devait fumer et méditer en plein soleil dans les déserts de la Palestine pour y parvenir, l'autre se contente de ronronner en écoutant les témoignages et les plaintes récoltées pour lui par de fidèles "journalistes" toujours avides de jouer les marchands du temple et de raconter n'importe quoi à bon prix pour la bonne cause… Sarko, c'est les journalistes qu'il devrait sauver d'eux-mêmes s'il était vraiment aussi dévoué aux grandes causes qu'il le dit.

Tous deux (Jesus et Nicolas) aussi ont un gros souci avec des gens… pas comme nous.
Jésus, les évangiles ils expliquent longuement que c'est pas tant les romains que les juifs qui l'ont poignardé dans le dos avec l'aide de Judas qui tire la tronche pendant la Cène (c'est la dernière grande bouffe de Jesus, la Cène. Après ça, il va se faire une promenade au jardin et Dieu il lui dit "si tu fais pas le mur ce soir, demain tu vas déguster" et comme c'est Jésus, malgré tout, il reste et le lendemain, ça rigole pas en effet).

Sarko, lui, il a toujours aimé inviter à sa table de négociations unilatérales des gens de la "communauté musulmane" pour mieux les inciter à jouer les Michael Jackson de la religion : on vous reconnaît le droit d'être qui vous êtes mais faudrait voir à changer de couleur pour être un peu plus comme nous. En fait, si vous pouviez être des musulmans sans pratiquer l'islam, ça nous aiderait bien. Voilà. Sais pas moi, faites dans le folklorique. Sinon, c'est moi qui vous le dis, demain vous allez pas rigoler.

Bref, Jesus et Sarkozy, le moyen-orient ça leur a toujours posé souci mais c'est quand même bien pratique pour faire son beurre. C'est vrai quoi. Comment vous voulez représenter le Bien sans qu'il y ait quelqu'un à pointer du doigt qui joue le rôle du Mal. C'est un peu comme de jouer à pile ou face avec une pièce qu'à pas deux côtés, quoi. Sauf qu'à la longue, toujours aller dans le même coin du globe pour charger toujours les mêmes gens ou leurs voisins de tous les péchés du monde, ça fait un peu casting arrangé. C'est pas tout à fait de la "discrimination positive" quoi.

A la base, Mr Jesus et Mr Sarkozy ils utilisent sensiblement le même argumentaire commercial : gràce à moi, vous serez quelqu'un d'autre. Mais attention, pas la peine de changer, restons en à des trucs conventionnels. Faites comme par le passé, n'oubliez pas d'avoir l'air propre sur vous au moins le dimanche et n'oubliez pas non plus que de toute manière c'est la faute aux autres.
Chez Jésus, les autres seront punis par Dieu parce que jouer les miliciens redresseurs de tort, c'est mal. Faut tendre la joue gauche parce que c'est bon pour votre note finale en passant chez Saint Pierre.
Chez Sarko, les autres seront punis par la police parce que lui faire concurrence ainsi qu'à son caporal-ministre, c'est mal. Mais faut quand même tendre la joue gauche parce que c'est bon pour les stats sur l'insécurité.

Le gars qui ne tend pas la joue gauche, chez Jésus il peut se repentir même s'il a massacré son voisin qui reluquait sa femme. Il faut juste qu'il se confesse et ça ira mieux, enfin pour lui, pas pour le voisin.

Chez Sarko, le gars qui tend pas la joue gauche, il peut passer à la télé parce que le gosse basané de 12 ans qu'il a trucidé reluquait son autoradio. Il faut juste qu'il passe au 20 heures et ça ira mieux, enfin pour l'indice d'écoute du 20h, pas forcément pour lui et certainement pas pour le gamin.

Dans les deux cas, c'est bien malheureux mais c'est la faute "aux autres". Z'ont qu'à pas faire le mal d'abord. Mais comme ils veulent pas s'arréter tous seuls, ben on va les punir et ça ira mieux.

La preuve, depuis Jésus, ça va vachement mieux. Plus personne ne vole, ne commet de meurtre, y a moins de crimes contre l'humanité qu'avant (même que ça s'appelait pas comme ça avant, on disait qu'on allait entrer dans l'histoire…) et tout ça. Forcément, avec Sarko ça ne peut que s'améliorer encore.

Au final, l'un comme l'autre reposent leur truc sur une arnaque que seuls les psychanalystes réussissent aussi à faire à grande échelle : crois que tu t'en sortiras un jour et continue à banquer en attendant que ça arrive.

Bon, Jésus est mort mais ses héritiers auto-proclamés n'ont pas attendu le peer-to-peer pour reprendre à leur compte son message et en faire la contrefaçon la plus connue et la plus rentable de l'histoire humaine. Et l'autre sur sa croix, il avait beau précher la pauvreté, s'il avait connu le coup des droits d'auteur, il aurait certainement utilisé ce fric autrement qu'à refaire les dorures du Vatican et après 21 siècles, le résultat aurait été hachement cool. Ceci n'est pas une diatribe contre Jesus, donc. Que j'ai jamais eu l'occasion de voir autrement que dans des films plutôt mauvais. C'est pas comme ses "ayants droits" qui eux, je les ai déjà vus en vrai de vrai bien trop souvent à mon gout. Non, je dis ça parce que sinon, il se pourrait que Jesus lui-même il se vexe mais c'est pas à lui que j'ai des reproches à faire. Déjà, rien que pour revenir voir des imbéciles après s'être fait crucifier par eux, faut avoir du cran quoi.

De son coté, Sarko n'est pas encore mort mais avant que vous suggériez que je puisse le regretter, je vous ferai simplement remarquer que cet imbécile sera déjà à moitié oublié dans 21 ans, lui. Ca ne prendra pas 21 siècles. Alors y a pas de quoi s'inquiéter, vraiment. C'est juste un gars comme un autre, pas comme Jésus justement. Y a que lui et des gens encore plus bêtes que lui qui croient le contraire. Heureux les simples d'esprit et tout ça, quoi. Je lui en veut pas trop mais après sa crucifixion médiatique comme ministre de l'intérieur, son come-back avec un discours encore plus niais me fait pas vraiment l'effet de celui de Jesus. Déjà, rien que pour revenir se refaire applaudir par les mêmes imbéciles, faut pas avoir de fierté quoi. Mais alors, pas du tout.

Enfin, pour en revenir au gars comme un autre, ben les preuves ne manquent pas que c'est bien son cas à Nicolas.
D'abord, il est aussi veule que n'importe qui, genre moi ou vous par exemple. Demandez à Balladur et à Chirac, ils auraient deux ou trois trucs à lui dire à ce sujet. C'est un homme qui a le sens de la loyauté, Mr Sarkozy. Machiavel avait de la finesse quand il flattait ses hommes providentiels de ses conseils avisés. Sarkozy a du fiel quand il veut jouer les gens comme vous et moi sauf que moi (et vous j'espère…) quand on se regarde dans la glace on y voit pas le reflet de Sarko.

Sarko, c'est l'homme qui n'est pas en phase avec son époque. C'est lui qui le dit, hein. Que tout le monde à part les électeurs qui vont voter pour lui, ils comprennent rien et qu'en fait, il n'y a qu'une seule voie vers le salut. Cherchez pas, faut en passer par lui. C'est le Sauveur.
Toute ressemblance avec la dérive d'une religion occidentale quelconque, passée ou présente, n'est qu'une triste et malheureuse coincidence qui tend juste à apporter une preuve de plus à ma grande théorie : on habite tous dans un manga très très mauvais écrit par un type que personne ne lit et qui a un sens de l'humour que même lui des fois ça le fait pleurer de désespoir… d'ailleurs, ce type est parti à la pèche un dimanche et il est jamais revenu le lundi suivant. Malin, le gars. Alors en plus, c'est un mauvais manga en écriture automatique maintenant.

Dans l'écriture automatique, il y a le mot "automatique". Ca veut bien dire que ça se fait tout seul, de manière mécanique. Répétitive.

C'est vrai que quand j'écoute Sarko, et Le Pen, et de Villiers, et Goebbels, et Milosevic et… y a comme un refrain un peu lassant dans l'air à la longue. C'est comme la chanson française dans ses mauvais délires, voyez. La "chanson à paroles" comme on dit : les mots changent mais c'est toujours les mêmes tagadatsointsoin en fond sonore quand on ressort pas des vieux tubes anglosaxons pas extraordinaires pour les sabrer à coups d'arrangements "modernes" bidons, de traductions débiles et de chorégraphies pseudo-psychédéliques tendance Jean Paul Gaultier raconte le Marquis de Sade après s'être fait une ligne. Non maman, je t'assure, je me suis très bien remis de la dernière star'ac. Vraiment. Ca m'a rappelé Sarkozy : plus c'est con, plus ça brille, plus c'est du resucé en pire, plus je me sens seul.

Je crois que dans un avenir très très proche, je quitterais ce monde si je le pouvais. Pas pour un monde meilleur (je pense que vous avez compris mon sentiment à l'égard de cette arnaque du crédit à rebours religieux : paye encore et toujours, tu verras bien si ça valait le coup après). Mais pour une autre planète. Genre Mars tiens.

Mars… pas un flic à moins de huit mois de voyage. Pas de voitures, pas de télé, pas de banlieuses craignos genre Auteuil ou Passy, ces pépinières de gens honnètes qui vont à la messe le dimanche et votent la sainte trinité Sarkozy/De Villiers/Le Pen gràce à tous ceux qui triment pour leur accorder ce privilège d'être cons à notre place. Mais en pire que nous. Sinon, ils seraient pas des élites, hein.

Mars… le mont Olympus, la Valles Marineris, les tempêtes de sable et les roches ferrugineuses rouillées. Comme un jardin zen mais à la taille d'une planète.

Malheureusement, ça ne sera pas possible. J'ai pas la tune pour aller sur Mars et les seuls transports gratuits que l'état français accepte encore de financer, c'est ceux des ministres ou ceux de Sarkozy quand il entasse des africains dans des charters pour les renvoyer chez eux. Enfin, chez Total et ses dictateurs sous-traitants qui font la grandeur et les beaux jours d'une certaine France. Cette même France pour laquelle le mot "insécurité" ne signifie pas "je risque ma vie tous les jours" mais "je ne peux plus caser ma femme dans un bureau ministériel payé par le contribuable et lui donner un salaire fixé au pifomètre sans que ça fasse jaser". S'pas, Mr Sarkozy ? voyez de quoi je parle.

Comme dirait l'autre, la nouvelle marianne du Medef, puisque tout est précaire en ce bas monde, y a pas de raison que le travail le soit pas aussi. C'est bô comme tout, on dirait une maxime zen à la sauce Raffarin, vous savez, le genre "la retraite, c'est de la vie après la vie". Les challenges du 21ème siècle : soyez heureux, vivez la grande aventure de la précarité : votre emploi est sur la corde raide, votre santé est sur la corde raide, votre sécurité est sur la corde raide.
60 millions de français qui rêvent tous de surpasser Indiana Jones. Du risque, des larmes, de la téléréalité, de la crasse, des montagnes de fric et de la violence. Même les caméras sont là pour nous rappeler quelle chance on a d'être aussi heureux et que ça va aller encore plus loin, bientôt, très bientôt. Genre le soir des élections présidentielles l'année prochaine… c'est du teaser de longue haleine ou je m'y connais pas.
Ce soir là, ça sera le début de la Grande Aventure. Le Sauveur va s'y coller (enfin, on fait tout pour nous le dire que ça sera lui, hein. Les autres doivent crier pour se faire entendre et lui il peut pas divorcer sans que ça devienne une nouvelle démonstration de martyrologie. C'est bon, ça, coco. Faut leur montrer que le Sauveur de la France, c'est comme Jésus, il a un côté humain, il souffre).
C'est tellement beau qu'on en ferait presque de la chanson à parole bas de gamme si on pouvait. Ca ferait tellement français. Dans le genre "on a pas de pétrole, on a des idées" vous vous rappelez ?
Ces gens là, ils en ont des idées, hein.
Mais comme disait je sais plus qui "n'importe quel imbécile peut avoir des idées, la preuve c'est qu'il y en a des mauvaises".
Alors voilà. Tout le monde il y a des idées mais surtout celles des autres. De certains autres. Je pense donc je suis mais quand je pense du vide, je suis à l'image de ce que je pense. C'est con, hein ?
D'ailleur, comme dirait mon ami Obi-wan, "quel est le plus con, le con ou celui qui le suit ?". Mais quand je pose cette question là, comme ça, devant le journal au Café du Coin, autour de moi, c'est le vide total. Genre l'espace dans 2001 le film, savez. Quand le héros sort du vaisseau pour aller dire bonjour à Hal. On entend rien, mais alors nada.

Pas un bruit. Tous les indiana jones putatifs de l'hexagone regardent leur ticket "café : 1.30 euro" d'un air songeur en se disant que c'est cher. Le blanc des ondes se dissipe, la radio reprend son emprise sur le silence et nous annonce le menu du prochain épisode de notre grande saga : demain, moins de chomeurs mais plus de précaires, moins d'insécurité mais plus d'arbitraire, moins de gaspillage médicaux et plus d'assurances vies. Moins de république et plus de fait du prince. Moins de droit de l'hommisme et plus de discrimination et de clientélisme. Moins d'information et plus de flatterie. Moins de droit du travail et plus de coups de pompe dans les fesses direction la porte.
La marche en avant de l'humanité se fait désormais à grande vitesse sur un vélo en rétro-pédalage encore plus couvert médiatiquement que le Tour de France. Ca c'est du grand spectacle.

C'est bô, tellement bô que quand on a connu cette apothéose, on veut mourir en se disant que plus que ça serait insupportable. Comme si on vous annonçait qu'après le septième ciel, y en a un huitième.

Dieu, si tu existes, fais quelque chose. Renvoie nous Jésus, s'il te plait. Allo ? Dieu ?
Evidemment, il est toujours à la pèche. Pas fou, Dieu. Ou alors, fou de désespoir.

Enfin, si vous avez mis moins de 100 minutes à lire ça, j'ai quand même une super-bonne nouvelle pour vous. Sérieux.

Sarko n'est toujours pas président.
A vous de voir si vous voulez que ça dure…

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Message par Pénombre » 12 juin 2006, 08:10

L'univers, en moins de 100 minutes

Alors voilà, on va essayer de condenser quelque chose de très très grand et de très très complexe dans quelques lignes. Un peu comme Dieu, vous savez. Sauf que bon, l'univers il existe.
Enfin, il paraît.
Je veux dire, s'il n'existe pas, alors nous non plus et Dieu qui n'est qu'un produit de notre imagination d'êtres qui n'existent pas existe encore moins.
Donc, on peut s'accorder que par rapport à nous et surtout par rapport à Dieu, l'univers existe.

Quand on parle de l'univers, même si c'est vachement vaste, ça fait un petit moment qu'on sait que ça n'est pas infini. Pour le savoir, on fait appel à la lumière.
La lumière étant constituée de photons, on essaye de calculer depuis combien de temps ils existent et quelle distance ils ont bien pu parcourir sachant la vitesse à laquelle ils se déplacent.
Comme on était pas là à l'époque ou ils sont partis du point d'origine, on se livre à un tas d'extrapolations mathématiques pour le découvrir.
C'est à dire qu'on a regardé autour de nous, on a modélisé ce qu'on a vu en équations et on a décidé qu'avec ces équations et beaucoup d'imagination, on pourrait faire comme si on était partout et tout comprendre. Déjà que les matheux ils ont souvent du mal à comprendre les maths, je sais pas comment ils peuvent comprendre le reste mais bon, moi j'y ai jamais rien compris. En fait, donc, on a fait un peu comme un microbe qui en sachant ce qui se passe autour de lui et en mettant ça en équations, il devenait capable de comprendre tout le reste. Même les résultats des sondages, la bétise humaine, comment faire craquer les filles et pourquoi est ce que je préfère manger du chocolat, de la viande, des bons petits plats et pas des topinambours…
Y a pas à dire, la science, c'est une vraie merveille. C'est pas télévangéliste que j'aurais du dire à la maitresse au CE2 quand elle m'a demandé ce que je voudrais faire plus tard. C'est chercheur-mathématicien. Ca a l'air rudement plus sérieux. Au niveau revenus je veux dire…
En plus, j'ai jamais réussi à percer comme télévangéliste. Oui, c'est pour ça que vous vous rappelez pas m'avoir vu sur le cable entre 2 et 4 heures du matin et que vous avez du vous résoudre à vous rabattre sur le porno de la mi-nuit parce qu'il n'y avait personne pour élever votre âme à ce moment là et qu'à défaut, vous pouviez toujours élever un peu plus votre signe extérieur extensible d'appartenance au génome XY.

Donc, on a mesuré l'univers. Alors je me souviens plus trop des chiffres mais bon, ça se compte en milliards d'années et en milliards de milliards de kilomètres.
Et quand on voit ça, ben on a sérieusement peur. Oui, vous aussi.
Imaginez un peu, le photon dont on parlait tout à l'heure. Il est peut-être né au tout début de l'univers. Il a traversé des p….. de distances incommensurables pendant tellement longtemps que je serai mort de vieillesse avant d'avoir une petite idée de ce que ça représente.
Et à l'arrivée, le pauvre photon, il a terminé son parcours qu'aucun coureur du tour de France n'égalera jamais de manière particulièrement sordide. Indigne même.
Il s'est retrouvé piégé sous forme de bits de données dans un appareil photo numérique. Sur le cliché ou l'on voit la cousine Gertrude sourire de tout son appareil dentaire en robe de mariée juste avant de passer devant l'adjoint au maire.
Je vous avais dit que vous aussi vous auriez peur. Et encore, là, elle sourit…

Non, on ne voit personne d'autre sur la photo. D'abord, la cousine est plus large que haute (j'ai un copain qui déplorait souvent qu'elle ne soit pas née femme à barbe parce que ça aurait été vraiment top pour les GN ou on manque de naines…). Mais alors, vraiment plus large que haute. Les parents et les beaux-parents ne tenaient pas sur la photo alors après avoir vainement tenté de martyriser ce pauvre photon vieux de X milliards d'années pour les faire apparaître sur le cliché, on a laissé tomber. C'est qu'après tout ce temps, le photon il s'en laisse plus conter…

Non, l'heureux élu de Gertrude n'est pas non plus sur la photo. A cet instant là du continuum spatio-temporel, on est à peu près au moment ou il tente de mourir dans un coin par absorption massive d'alcool à 90 camouflé dans une bouteille de champagne, parce que la énième grève SNCF l'empèche de rejoindre l'aéroport ou son aller simple vers Tombouctou sous un faux nom ne l'attendra pas. Et que contrairement au photon piégé dans l'appareil, il n'arrivera jamais à courir assez vite et assez longtemps pour échapper à Gertrude. Le bout de l'univers est bien trop loin pour ça.
Quand on vous dit qu'il y a encore des gens qu'on marie de force, ben vous saurez que c'est vrai. On a même la photo de Gertrude comme preuve matérielle. Même que si le papa de Gertrude avait pas été le juge du coin, on aurait pu s'en servir comme preuve justement, pour faire annuler le mariage. Mais bon, c'est trop tard. L'est peut-être pas aussi rapide que la lumière le papa de Gertrude mais il a pas perdu son temps quand même pour coincer le futur gendre.

Et notre pauvre photon, lui, va rester coincé là pendant encore un moment. En admettant que l'on ne détruise pas la photo, il va falloir attendre quelques siècles avant que le temps ne démolisse suffisamment la mémoire de l'appareil pour que notre photon s'en échappe. Ben oui, la conservation de la matière, rien ne se perd et tout ça.
Ensuite seulement, il pourra reprendre sa longue route en espérant retourner rapidement au vide interstellaire ou les probabilités de rencontrer un autre appareil photo seront des plus réduites.
Il poursuivra tranquillement son petit bonhomme de chemin durant des milliards d'années et, fort heureusement pour lui, il oubliera rapidement ces quelques siècles de connerie pure enfermé dans un appareil photo à montrer le sourire idiot d'une pétasse morte depuis longtemps que personne n'a jamais regardé.
Il croisera d'autres photons et ils se raconteront des trucs de photons. Ca doit être intéressant je pense, les histoires de photons. Enfin, sans doute trop intéressant pour les matheux qui prétendent comprendre l'univers à coups d'équations fumeuses à moitié inventées qu'eux mêmes ne comprennent pas toujours. Mais bon, on leur en veut pas trop, hein.
On est bien peu de choses dans le fond.

Voilà, si vous avez mis plus de 100 minutes pour lire ça, ben c'est pas gràve. L'univers est vaste à défaut d'être infini et malgré le manque total de poésie et d'intelligence des mathématiciens. Prenez votre temps pour savourer l'insignifiance de ces mots et poursuivez tranquillement votre vie comme si de rien n'était.
Quelque part, on est tous un peu des photons. Juste un peu moins brillants, un peu moins durables et un peu moins libres.
Jamais eu besoin d'équations mathématiques pour le savoir

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Pénombre
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Message par Pénombre » 12 juin 2006, 08:11

Les styles de jeu L5A en moins de cent minutes

Sache, oh prince, qu'entre la chute d'Atlantis et l'avènement des fils d'Arius il y eut… ah, flûte, c'est pas ce speech là. Me disais aussi… rembobinez tout, on recommence.

Bon, reprenons.

Sache, oh novice qui se lance dans le Livre des Cinq Anneaux que cet univers unique se décline de bien des manières. Permets à cette modeste personne de te présenter quelques archétypes de tables afin que tu appréhendes mieux l'essence subtile de ce jeu pareil au Vide (= c'est à dire qu'on fait dire un tas de trucs à pas grand chose). Pour ce faire, nous allons prendre en considération une situation précise : un groupe de jeunes samurai tout juste créés par les joueurs se rencontre dans une auberge (mais une auberge rokugani, c'est à dire qu'il n'y a pas de barbare demi-orc ni de bière sauf si tu joues en D20 system mais à ce moment là, ton univers unique n'est pas notre univers unique et donc, ben unique y a plus, quoi).

Nos fringants personnages (ils portent sur eux la moitié du PIB d'une vallée de leur pays, c'est dire s'ils sont fringants. L'ensemble du groupe de débutants pèse en équivalent économique de quoi nourrir 200 personnes durant toute une année et ils trouvent encore le moyen de râler après ça…). Nos fringants personnages, donc, vont rencontrer le seigneur du coin, le daimyo comme on dit, et par sa faute ils feront un peu plus tard la rencontre d'une bande de brigands pas sympa du tout. C'est banal à en pleurer mais avec un éventail acheté à prisunic et un CD de musique ethnique japonaise ainsi que suffisamment d'onomatopées, tout le monde trouve ça génial. Quand on vous dit que le jdr, c'est du théâtre, vous saurez pourquoi.
Alors, voilà ce qui se passerait si nous étions à une table archétypique :

- les nipponophiles
Les samurai passent trois heures de jeu à se dire bonjour dans les règles. Le mj passe trois autres heures à décrire les calligraphies sur les murs de l'auberge. Plus une demi-heure pour les sous-entendus culturels du motif en fleur de pécher qui orne la manche gauche du kimono eido-style de la serveuse. Tout le monde fait la gueule devant les sushi apportés pour l'occaze parce qu'ils ont l'air moins appétissants que la tambouille décrite par le mj. Le petit nouveau déclare innocemment qu'on pourrait se prendre un saké et il a droit à dix neuf minutes de cours sur comment on brasse, chauffe, sert et boit un breuvage que personne n'aime de toute manière.
Un joueur, Fred, se mélange les pinceaux lorsque les personnages rencontrent le daimyo et doit se faire seppuku. Les autres passent quatre vingt minutes à disserter du bien fondé de cette sanction au regard de la faute d'étiquette impardonnable commise par le joueur. L'audience est la seule chose qui soit brève car le daimyo ne permet aucune réponse à part "oui" adressé dans les formes à la poussière des tatami. La cérémonie du seppuku prend une heure et demi car personne ne s'accorde sur l'idée qu'il faille faire deux ou trois entailles. Fred, qui doit suicider son perso, regarde d'un air songeur les baguettes en plastique des sushi et songe sérieusement à se les planter dans le bide mais finalement, on y arrive.
On se quitte en disant que c'était une chouette soirée, même le gars qui s'est fait seppuku et le petit nouveau qui se dit qu'il ne reviendra jamais et que les soirées donjon+haschich c'est bien plus chouette. Tout le monde a oublié ce que voulait le daimyo mais comme de toute manière il va falloir lui demander une nouvelle audience pour s'excuser encore de la connerie du perso à Fred, on lui reposera la question.

- les théatraux
La rencontre initiale dans l'auberge dure six heures entières. A la fin, le mj a improvisé une serveuse-princesse-reniée (dont la manche de kimono porte une allusion subtile à son ancien statut), un aubergiste-contrebandier-informateur à la Huggy les bons tuyaux sans la couleur de peau idoine, une descente des yoriki – c'est la police du coin, qui se promène partout avec des broches à poulet comme symbôle de leur fonction… c'est d'un second degré terrible, hein ? - pour calmer les joueurs qui se laissent emporter par leurs grandes phrases vides, un sorcier fou à tuer (le type patibulaire assis seul à une table dans le coin que les joueurs cherchent depuis le début de la séance et qu'il a fallu téléporter là d'urgence, juste pour leur faire plaisir), une partie de go, un samurai de la famille Matsu bourré qui veut défier le Kakita du groupe et un maitre du thé de passage voulant marier sa fille qui louche. Les joueurs ont compris que chaque personnage du groupe possède malgré ses 15 ans au moins un Sombre Secret, un Amour Perdu, un Némesis, une malédiction familiale et un Ennemi Juré.
Tout le monde se quitte en disant que c'était excellent. Dans la voiture au retour, Fred gave les autres tellement il décroche pas du trip. Quelqu'un finit par dire qu'en fait on a même pas commencé la partie mais on le réduit rapidement au silence à coups de protestations virulentes.
Dix sept séances plus tard, on sort enfin du château du daimyo et le mj se demande ce qu'il va bien pouvoir faire des sept cent deux pnjs improvisés dans ce village ou ses joueurs ne remettront jamais les pieds.

- les je m'en foutistes
L'un des personnages porte des bottes de cuir style western. La moitié des personnages s'appellent Sangoku, Kenshin, Ranma et Zatoichi ou un truc à deux zeni qui s'en inspire et fait "subtil". Pour le vocabulaire, "san" et "sama" sont les deux seuls mots japonais en dehors de katana, wakizashi, dai-tsuchi, geisha, oni, shugenja, koku et tetsubo qui ont un sens et les personnages s'adressent aux pnjs comme s'ils étaient leurs vieux frères black de Harlem. Nos héros ont éclusé en quelques heures tout le saké de la vallée et menacé la balance commerciale extérieure de l'Empire dans la foulée mais comme ce sont des mecs cools, ils sont à peine bourrés. La moitié du groupe à un défaut du style compulsion : geisha, saké ou opium, voire plusieurs. Le mj passe en boucle la bande musicale de samurai champloo et décide que certains morceaux du seigneur des anneaux ou la marche impériale de starwars seraient aussi du plus bel effet. Quand un personnage dort, son joueur peut squatter la console de jeu. Le daimyo parle comme un vieux don mafieux tout droit sorti du film "le parrain". Le beau gosse du groupe se tape la serveuse pendant que le Hida de service va exploser la tronche du pnj Matsu avant qu'il ne soit bourré pour pouvoir continuer pendant le reste de la séance à dire au Kakita qu'il est une vraie tapette et qu'il lui doit la vie en prime. Le scorpion de l'équipe fait des allusions fines transparentes à dix kilomètres et des blagues de potache en prenant un air de conspirateur. Il se goinfre sur des jets de discrétion en pleine nuit sans lune alors que tout le monde sait bien qu'à part les scorpions, personne ne sort la nuit à Rokugan… mais ça l'amuse tellement, que voulez vous.
Tout le monde se quitte en disant que c'était vraiment cool. Le mj replie son écran et le magazine masculin à page centrale dépliable qu'il lisait derrière. Il débarrasse les canettes vides en songeant que la prochaine séance il va leur sortir une bande de brigands avec un accent marseillais qui cherchent les boules du dragon pour jouer à la pétanque et lorsqu'il arrive dans sa chambre, c'est pour voir que Fred s'est une fois de plus endormi bourré et tout habillé sur son plumard.

- les simulationistes
Le mj a passé quatre ans et demi à réécrire les règles "parce qu'elles ne voulaient rien dire". Les joueurs pinaillent sur des trucs dont même lui a oublié l'existence. La rencontre initiale dure 40 minutes avec les descriptions des résultats de tous les jets d'Enquête que les personnages s'envoient mutuellement les uns les autres. L'entrevue avec le daimyo prend huit phrases. Le combat avec les brigands dure une heure trente dont douze minutes rien que pour que chaque joueur puisse positionner son perso sur le champ de bataille de manière à profiter au maximum du terrain. La victoire des pjs décime la moitié du groupe et mutile la moitié survivante. Elle est suivie d'un débriefing de 60 minutes sur l'armement des brigands japonais et des morceaux choisis de batailles historiques décrites de manière erronée et reprise en toute mauvaise foi par les joueurs pour alimenter leurs arguments. Fred se propose de faire une aide de jeu sur l'effet en termes de règles des différentes longueurs de lame des katana maniés à une ou deux mains. Un gars de l'autre côté de la table dit qu'il a un bouquin sur les armures de samurai et l'on s'extasie pendant deux heures sur les photos en se demandant si ça colle bien avec les tableaux du mj qui regarde tout ça d'un air faussement tolérant mais se jure de le leur faire payer à cette bande d'obscurantistes.
Finalement, le mj propose d'arréter là la séance pour que le moitié défunte du groupe puisse faire de nouveaux persos et on se retrouve devant la télé pour mater la Revanche des Sith et tomber d'accord comme quoi un samurai de rang 5 avec la compétence nawakjutsu au rang 17 peut battre un jedi au mikado par temps de brume mais seulement s'il a l'avantage du terrain.

- les gros bourrins bien comme il faut
Les joueurs massacrent la moitié de la population du village pour se prouver mutuellement qu'ils sont de grands guerriers. Le daimyo leur envoie son armée qu'ils déciment allégrement avant d'aller faire un tour au repaire de brigands parce que sinon, ça manque de fun.
Lorsque les pjs décident de s'allier (enfin…) pour concrétiser leurs ambitions communes, la majorité veut se partager le trône de l'empire. Le shugenja du groupe de son côté veut fonder une école qui ridiculise les Isawa mais ça n'est pas incompatible avec les autres alors ils le laissent faire. Idem pour le duelliste Kakita de service qui veut humilier les kenshinzen parce que de toute manière, il est le seul dont le joueur veut faire l'effort d'utiliser le système iaijutsu.
Les personnages ne font qu'un seul jet de compétence sociale, pour savoir quel est le rang de statut de leur interlocuteur : tout ce qui ne leur est pas supérieur en rang ET n'a pas une armée sous la main a le choix entre s'aplatir ou mourir. Le moindre pnj qui veut demander quelque chose, même poliment, doit avoir au moins 9 dans la compétence Intimidation pour qu'il leur semble crédible et toutes les descriptions de pnjs doivent mettre l'accent sur leur côté dangereux et mortel parce que sinon, même pas ils s'arréteront pour leur parler et ils leur marcheront dessus.
Le groupe explose littéralement le jour ou Fred qui joue le courtisan explique que non, prendre le contrôle de l'empire n'a aucun intérêt, pas plus que de devenir le balèze de service. Son ambition à lui, c'est de sauter Kachiko. Tout le monde lui en veut pour ça (enfin, surtout parce qu'ils n'y ont pas pensé avant lui) et dix minutes plus tard, la capitale est à feu et à sang.
Deux séances plus tard, l'Outremonde franchit le Mur sans la moindre perte vu qu'il n'y a plus personne pour les arréter et se retrouve face à un empire dépeuplé et une bande de personnages joueurs.
Le groupe sort son arsenal de nemuranai +5g5/ajoute deux à ton rang de Vide en permanence/ignore les effets Carapace/+25 au ND des sorts te ciblant/immunité totale à la Souillure et après avoir explosé Fu Leng et les tonnerres officiels (mais pas Kachiko… ni Hitomi, ni Kamako…), les personnages vont vider leur vessie dans le Puit Suppurant. Tout le monde regarde alors le mj d'un air désemparé parce que Fu Leng est mort et là, il sourit et leur dit "z'avez jamais entendu parler de l'Ombre ?". Et c'est one more time…

- les wooistes (comme dans Woo, John Woo…).
La moitié des règles ont été zappée d'un commun accord parce que "ralentissant l'action". On se met une musique d'ambiance qui fait réagir les sismographes jusqu'à Tokyo et on illustre chaque action d'amples gestes et onomatopées remplaçant les bruitages des accessoires et du décor. Tous les personnages sont classes, même les crabes qui ont des dégaines de Wolverine mais pas plus crade ou alors, juste un peu de faux sang et de suie pour une séquence du genre "tou croyais m'avoir toué José, ma yé souis revenou des enfers et c'est moi qui vais té touer".
Chaque combat est un concours d'actes aussi spectaculaires que débiles et à un moment dans la soirée, Fred se sent obligé de faire une démonstration. En tentant de courir sur un mur du salon habillé en ninja, il passe à travers la cloison et se retrouve dans la salle de bains de la voisine qui appelle la police.
Tout le monde se retrouve au mitard. Dans la cellule de dégrisement, on décide de faire un peu de semi-GN vu qu'on a pas besoin de dés dans le fond. Les autres occupants de la cellule s'en mèlent. Roger le dealer veut bien jouer le daillemio si on le laisse d'abord se faire son rail avec le petit sachet de coke qu'il a soustrait de la fouille corporelle en se le planquant entre les fesses… Tina la tapineuse dit que les kimono, ça doit sans doute être vachement sexy et se met à caresser l'entrejambe de ce salaud de Fred en lui demandant comment on fait pour sortir d'un yukata. Finalement, les poulets finissent par venir jouer de la matraque parce que tout ce boucan les empèche de regarder la coupe du monde à la téloche.
Le lendemain, tout le monde est hilare et montre fièrement ses bleus et marques de matraque à ses petits camarades, même si au bout d'un moment, quelqu'un finit par se demander ou ont bien pu passer Fred et Tina.

- les conspirationnistes
Tout le monde fait constamment référence aux séries modernes "policières" les plus connes et les plus connes tout court pour étayer ses théories fumeuses qui expliquent pourquoi la serveuse leur a souhaité bonne route lorsqu'ils sont allés voir le daimyo que les pjs ont trouvé assassiné. Tous les personnages ont obligatoirement Enquête et la moitié du groupe a l'avantage Clairvoyant (l'autre moitié a préféré garder ses PP pour monter Enquête encore plus haut…), il y a au moins un magistrat Kitsuki ET opiomane dans l'équipe. Comme par hasard, c'est un adepte des jeux steampunk qui dort sur sa collection de La Ligue des Gentlemen Extraordinaires et qui organise régulièrement des murder dans des chateaux en Sologne ou l'on tournait des pornos avec Brigitte Lahaie il y a quelques décades. Les autres prennent tout le temps un air exagérément mystérieux et sortent des propos sagaces à l'extrème avec un air solennel à la limite du pincé qui amène le petit nouveau à se demander si en fait de fous, les rôlistes ne seraient pas plutôt tout simplement des gars avec un gros problème de constipation chronique.
L'intrigue est sortie tout droit d'un vieux scénario murder pondu pour une école d'ingénieurs quelconque qui n'a jamais été fini parce que la moitié des participants voulait se taper la seule fille potable et célibataire venue pour l'occaze et que l'autre moitié passait son temps à vider des bouteilles en échangeant des potins débiles. (Au fait, la fille en question était en cours de rupture avec son mec en vérité, et elle a fini dans la cabane du jardinier avec l'intéressé. Ils y sont toujours et quelqu'un a fini par leur envoyer par la poste un exemplaire de Robinson Crusoé, histoire de leur donner un peu de lecture).

Finalement, profitant d'une pause pipi du mj, un joueur parvient à obtenir par un coup d'œil furtif derrière le paravent des infos cruciales sur la suite de l'aventure. Comme il interprète tout de travers, les pjs se jettent droit dans les bras du vieux jardinier fou qui tente de les sacrifier à Fu Leng en les éviscérant avec une baguette taillée en pointe et trempée dans le vinaigre. Baguette qui se révèle avoir été l'arme du crime précédant (le daimyo, pour ceusses qu'ont pas suivi). Un meurtre que le jardinier, en trempant la baguette dans le vinaigre, voulait faire passer pour une attaque de penonga… pénago… ponéga… penanolan. Enfin, ce truc là, quoi. Savez, la tête qui se promène la nuit toute seule en volant avec les intestins qui pendent.

(On se demande comment on peut ne pas réussir à pister un truc pareil avec sa tripaille qui se vide partout ou elle se promène mais apparemment, même avec 17 en Enquête et Clairvoyant et Compulsif – Opiomane, y a pas un seul joueur qui y a pensé jusqu'à présent. C'est ça, les enquêteurs de l'extrème… c'est souvent extrèmement niais).

Miraculeusement, un des joueurs parvient à faire 185 sur son jet d'athlétisme, arrache à mains nues ses chaines de la paroi ou elles étaient fixées et met en fuite le méchant jardinier qui bien évidemment (c'est pour le côté karmique/surnaturel à la X-files) trébuche quelques centaines de mètres plus loin pour aller s'empaler sur une collection de baguettes taillées en pointes rassemblées en bosquet à cet endroit précis. Juste pour les besoins de l'intrigue.

Ah, j'oubliais, malgré le fait qu'il ait produit un splendide 4 sur son jet d'Enquête à 9g3, Fred a remarqué sans chercher à le savoir que le vinaigre sur la baguette est produit dans un village tout proche réputé malsain d'où notre jardinier maho-tsukai serait originaire… devinez ce qui se passera la prochaine séance… vous avez droit à trois réponses et même un jet d'Enquête si vous ne trouvez pas.

- les adeptes de l'exotisme
Bien qu'il ne s'agisse pas d'un grandeur nature, tout le monde vient en costume. Une bande musicale appropriée passe en fond sonore discret. Quelqu'un a amené des baguettes, d'autres sont allés voir un vrai traiteur asiatique, d'autres encore ont ramené des souvenirs de vacances à l'autre bout du monde parmi lesquels on trouve : une canette de bière Kirin vide, une bille de pachinko, un casque de soldat américain trouvé dans une rizière du vietnam, un éventail acheté dans une échoppe de Shangai, une authentique épée chinoise en aluminium, une culotte de lycéenne de Tokyo achetée au distributeur près de la gare de Shinjuku et enfin le briquet du bar-tabac Chez Maurice en bas de la rue parce que son nouveau serveur a une mère coréenne.

L'ami Fred squatte la cuisine malgré les provisions achetées chez le traiteur et donne en direct un cours sur la préparation des sushi avec une base de riz calciné (forcément, faut pas oublier l'eau dans la marmite à riz électrique…) et de saumon norvégien acheté chez Picard. Il a pas trouvé d'algues mais la consistance des champignons noirs parfumés étant la même…

Les bouquins L5A poireautent sur la table basse entre deux albums de photos et sont lentement recouverts de cartes de visites, diagrammes ésotériques et mots griffonnés car ce coin de l'appartement est squatté par Joseph le prof de Chi Quong et Marlène la maitresse és Shiatsu qui sont plongés dans une discussion enflammée afin de savoir qui gagnera ce soir la dernière manche de leur vieux concours intitulé "j'ai encore drainé plus de gogos que toi à mon stage". Robert a amené un authentique moine bouddhiste habitant en californie mais qui ne parle que le mandarin et quelques mots d'anglais alors au bout de 30 minutes, on finit par comprendre qu'il a pas grand chose de spirituel à dire mais qu'il essayerait bien l'herbe locale, juste pour comparer quoi.
A la fin de la soirée, tout le monde est un peu à l'ouest, on a pas joué à L5A une seule seconde et ceux qui ont mangé la tambouille à Fred sont aux urgences. Marlène et Joseph ont réussi à persuader une dizaine de courageux que ça serait bien de "sentir le Chi" en allant se faire une petite séance Shiatsu/Chi Quong sur la place dehors, alors qu'il pleut à verse et qu'on est en novembre.

- Les storyliners
Chaque joueur a construit le background de son personnage de manière à inclure au moins une brève rencontre avec un personnage de la storyline avant qu'il ne lui arrive ce qui est considéré comme remarquable à son propos. Comme de juste, le personnage du joueur n'est pas connu en mal du pnj et le joueur à tendance à imaginer qu'il peut s'en faire un pote sans problème malgré les 82 manières différentes utilisées par le mj pour lui faire comprendre qu'il faut dépenser des PP pour ça.

90% du temps, le pnj est membre du clan du joueur, voire de sa famille, voire de sa famille proche-mais-c'est-juste-un-cousin-alors-j'ai-pas-dépensé-les-PP-hein ?

si le joueur est de sexe masculin et le pnj de sexe féminin, il y a 100% de chances que son personnage ait une fixation sur le pnj. Surtout si le joueur a trouvé à son goùt les portraits proposés dans la gamme officielle. Sinon, il viendra voir le mj avec des scans de cartes du JCC représentant son égérie, voire collectionnera ses fan-arts s'ils existent.

Comme par hasard, tous les ennemis du pnj mentionnés dans le background seront ceux du joueur et comme par hasard, il prendra le plus inoffensif d'entres eux pour s'en faire un ennemi personnel qu'il cherchera six fois par semaine à trucider juste pour se faire bien voir du pnj qui ne lui a rien demandé.

La première question que posent les pjs une fois qu'ils savent qu'ils doivent aller voir le daimyo du coin, c'est "il est parent de Toto Machinbidule-sama qui apparaît dans la Voie du Cornichon ?"

D'ailleurs, chaque mention d'un pnj officiel sera l'occasion pour les joueurs de s'échanger des sous-entendus aussi subtils qu'un éléphant vous chargeant dessus dans un tunnel. Les éventuels novices se verront patiemment expliquer des points de détails abscons à grand renfort de "mais ça, je peux pas te le dire, sache cependant que… " qui généreront assez rapidement une certaine lassitude.

Notre ami Fred, ce grand spécialiste de la storyline, en profitera pour mentionner chaque autre pnj connu par le pnj objet de la discussion et (toujours sans spoiler paraît-il), il détaillera par le menu leurs relations. Quelqu'un finira par intervenir pour apporter une correction et deux phrases plus tard, on se battra à coups de numéros de page. Fred hurlera que le Imperial Herald n'est pas une source de données "canon" et rétorquera à coups de citations invérifiables des forums d'AEG vieilles de quatre ans pendant que les anti-JCC commenteront les choix débiles de certains gagnants de tournois et que les pro-JCC diront pour la huit cent millionième fois que L5a était un jeu de cartes avant d'être un jeu de rôle. Il leur sera rétorqué que personne les a obligés à se lancer dans le jeu de rôles et qu'à part les jolis dessins dessus, leurs cartes ne servent à rien. La discussion dérivera rapidement sur des accusations de nature plus personnelle qui seraient peut-être intéressantes par rapport aux intrigues des pnjs si elles n'étaient pas encore plus pitoyables.

Las de tout cela, le mj finira par faire le point d'un ton ferme :
- tout le monde se tait et tout de suite !!
- dans sa campagne à lui, rien ne se passe obligatoirement comme dans la storyline officielle
- ça serait bien qu'ils jouent un peu le scénario, non mais sans blague
Tout le monde se le tient pour dit pendant exactement… quatre minutes. Après quoi, un petit malin revanchard et un peu puéril en profite pour dire que le mj a fait précédemment une erreur à propos d'un pnj de la storyline…

Au bout de huit séances de ce genre, le mj dépité finit par jeter l'éponge. Il vend tous ses trucs L5A sur ebay et abandonne à eux-mêmes ses joueurs qui ne remarquent même pas son absence et poursuivent leurs affaires sur des forums internet, parce que plus on est de fous et plus personne ne se rappelle ce qu'on venait faire là au départ.
Sept ans, quatre semaines et six jours plus tard, le mj qui s'était reconverti dans Wampa Le Mascara se retrouve lors d'un tournoi à la con au fin fond de la normandie à animer une table avec au moins un des joueurs de cette belle époque, à 400 km de leurs anciens lieux de rencontre. Le dit joueur lui dira obligatoirement (mais alors o-bli-ga-toi-re-ment) dans ses quatre premières phrases qu'il adore Wampa Le Mascara parce que "tu vois, c'est un jeu avec une excellente storyline".

Le lendemain, le président de la république devra expliquer à ses "chers compatriotes" pourquoi il y a un cratère radioactif au beau milieu de la campagne normande

Voilà, ami, si tu as lu ceci en moins de 100 minutes (et en hochant la tête d'un air consterné), il n'est peut-être pas trop tard pour toi.
Je te le dis en toute amitié : laisse tomber. Mets toi aux dominos. A la pétanque ou aux tournois de mikado. Ca te coutera beaucoup moins cher, tu rencontreras moins de cinglés et surtout, personne viendra jamais te demander d'un air faussement innocent "alors comme ça, il paraît que tu fais un jeu drôle ou on se travestit en tapette japonaise ?".

Et ça, ça n'a pas de prix.

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Message par Pénombre » 12 juin 2006, 08:12

Qin, en moins de 100 minutes

C'est l'histoire d'un jeu de rôle fait sur un truc très sérieux par quelqu'un qui nous l'espérons tous l'est beaucoup moins.

Ce jeu parle donc, de manière ludique et romancée, d'un petit coin de la planète qui abrite un peu plus du tiers de l'humanité actuelle. Mais pas à notre époque, vu qu'on a déjà tous les films de J.Woo pour les études sociologiques de Hong-Kong et que tout le monde sait bien qu'en dehors de ce bled, les chinois ne sont que des paysans illetrés ou des militaires en uniforme. La chine moderne, personne n'a envie d'y vivre et pas davantage d'y jouer. Ou alors, avec les chinois comme grands méchants.
Un peu comme les vieux jeux de l'ère reagan, avec des soviétiques partout partout et des titres qui en disaient long sur le niveau du roleplay genre "Fight For Freedom" et "Red Dawn"…

Qin n'est pas un jeu comme celui là. Qin, (Tchin, phonétiquement) vous parle de paysages fantastiques tout droit sortis des vieux films des Shaw Brothers, avec des décors magnifiques en carton et des horizons lointains peints sur le mur du studio qui valent bien ceux des émissions de télé-réalité question réalisme.

Dans ces décors évoluent des personnages également magnifiques avec leurs épées en aluminium, leurs chaussons de danse, leurs kimono qui ne se froissent que quand c'est bien pour l'histoire et leurs fausses nattes. Ils ont tous des noms imprononçables quand on a pas une troisième narine et il leur arrive cependant malgré tout ça le genre de choses qui arrive habituellement à des personnages de jeu de rôles. C'est la différence entre l'apparence et la substance. En dépit des apparences, c'est bien du jeu de rôles.

Parce que malgré tout un jeu de rôle doit être un jeu avec un minimum de sérieux, il y a des règles inspirées de la mystique taoiste sur les éléments. D'abord, ça permet de rassurer les joueurs d'un autre jeu que nous ne citerons pas en leur disant un truc un peu bateau du genre "tu vois, c'est un peu le même principe, tu seras pas perdu". Accessoirement, ça fait style aussi quand on en parle autour de la table. Genre que on est plus en phase avec l'univers et tout ça.

Donc, déjà, le système de règles offre par sa simplicité une potentialité de richesse insoupçonnée. Comme dirait mon prof de Tai Chi, "de la simplicité nait la complexité. Aujourd'hui tu apprends à marcher, demain tu apprendras qu'en marchant tu peux les faire voler. Comme il faut toujours voir la dynamique du yin et du yang sous toutes ces facettes, en plus de marcher, aujourd'hui je vais d'ailleurs t'apprendre à voler". On peut discuter à loisir autour de la table sur le fait que la Terre, c'est bien la Terre, que le Métal et le Bois c'est pas la même chose et que non, c'est pas parce que le Feu représente la dimension sociale du personnage que ça veut forcément dire que tu peux te taper toutes les gonzesses que tu croises.
Vois tu, des fois, tes rivaux en amour te le montreront, l'intelligence d'une tête de Bois l'emporte facilement sur la passion irraisonnée de l'égo qui tente par ses belles paroles de partager son Feu. A ce moment là, tu comprendras lorsqu'ils t'auront mis par Terre ta véritable place dans l'ordre des choses ("j'ai compris la volonté du Ciel" dirait Confucius) et tu te redresseras, brandissant le Métal de ton épée d'aluminium pour réclamer justice. Las, ils auront l'avantage et comme l'Eau sait s'adapter à tout changement, tu prendra la fuite pour mieux nourrir dans le ressentiment la flamme de ton personnage en racontant à tout un chacun des exploits mensongers. Ainsi, tu reviendras au départ, du Yin intérieur vers le Yang extérieur pour retourner en toi et tu pourras appréhender le temps de quelques jets de dés la dualité cosmique suprème du Tao : tu n'avais pas besoin d'aller chercher en chine ce qui se trouvait déjà en toi.

Tel est Qin, ce jeu exagérément sérieux ou il faut se faire percer une narine supplémentaire pour parvenir à prononcer correctement des noms propres qui possèdent au moins quatre transcriptions écrites selon que tu lises des références en français, en anglais, modernes, contemporaines ou plus obscures. Mais au final, personne ne t'en voudras si tous tes personnages s'appellent Bruce ou Jacky. De la complexité peut aussi naitre la simplicité, mais il faut aider un peu quand même.

Evidemment, aucun jeu ne saurait être vraiment du jeu de rôle s'il n'y avait justement du rôle. Pour ce faire, il doit comme de juste y avoir des scènes dans des auberges (avec des décors gracieusement prétés par les Shaw Brothers) ou l'on mange des spécialités locales (le premier qui prononce le mot sushi passe par la fenètre…). Rapidement, on en vient à donner des diminutifs affectueux aux personnages sauf quand leurs noms sont bien plus rigolos au naturel. N'est ce pas, mademoiselle Ping Ping ? Du rire nait la détente, de la détente nait le plaisir. Ainsi vont les choses.

Evidemment, aucun jeu ne saurait être vraiment du jeu de rôle sans action. Que l'on porte des espadrilles fabriquées à Pékin ou des bottes de cavalier, un kimono de soie reconstituée ou une armure de guerrier (au fait, elles sont en quoi les armures ?), on peut combattre seul contre vingt sur un pont de corde près de la cascade. Ou jouer à Tigre et Dragon parmi les bambous. Bien évidemment, aucune cour de monastère-avec-des-culturistes-faisant-des-exercices-chorégraphiés, aucun patio de villa de riche-seigneur-compatissant-mais-hai-par-son-rival-qui-aimerait-bien-se-taper-sa-fille-mignonne-tout-plein-et-lui-voler-les-secrets-de-l'école-de-la-tête-à-l'envers n'aurait de raison d'être sans quelques aimables échanges de coups de poings, de pieds, de baton, de lance, d'épée en alu et d'éventails en fonte. Oui, je sais, l'étiquette chinoise, c'est bien compliqué dés qu'on a dépassé le Ko-teou. Enfin bon, pendant que vous ferez toutes ces acrobaties, vous pourrez toujours traiter l'autre de sâle chien ou de petite nouille, ça vous dispensera de devoir ahaner péniblement afin de prononcer son nom.

Question combat, Qin vous offre la possibilité d'y aller "à l'ancienne" (c'est à dire que tout le monde bouge beaucoup mais qu'on n'abime que du papier et du contreplaqué), ou à la moderne (on bouge moins mais la moitié du décor doit être ravagée à la fin du combat). Pour ceusses qui ont aimé la nouvelle trilogie starwars, y a aussi la possibilité de faire comme G. Lucas : beaucoup d'effets spéciaux pour remplir beaucoup, beaucoup de vide.

A Qin, on a donc de la magie. Comme toute chose, la magie est liée au Tao et aux éléments. Ce qui fait qu'on peut en remettre une couche à leur sujet et que ça permet aussi (en plus des effets pyrotechniques) de meubler le décor sans avoir à payer un dialoguiste. Comme quoi, les effets spéciaux, c'est utile quand on n'a pas d'idées, s'pas, Georges ?

Pour ceusses qu'auraient pas compris, la magie de Qin n'est pas celle du cirque de Pékin. Elle s'inspire de sources réelles. Il a fallu aller déchiffrer des idéogrammes vieux de trente siècles dans des catacombes enterrées dans le lit de la Rivière Noir-Vert-Brun (celle en aval des usines sidérurgiques). C'est du sérieux. Ca a été compilé avec des sources plus modernes comme Rouge de Chine par exemple. Et puis, les gars de ILM ont été très partants pour le côté visuel, comme je crois l'avoir déjà dit.

Pour les gens qui aiment se distinguer et ont du mal à visualiser la tronche de leur moi virtuel avec un petit chapeau rond, des yeux bridés, une fausse natte et un kimono (au fait, on dit kimono en chine ?), il y a le petit plus technique des écoles d'arts martiaux et de leurs secrets. Je parle pas de l'aspect règle et tout ça, je parle des possibilités évoquées par une marmotte de ma connaissance qui permettent à un joueur de dire un truc du genre "je suis Chang Le Dragon du Nord Unijambiste, Maitre des Secrets de la Fourchette Qui Vole". Ce qui fait avouons le nettement plus cool, que "yo, je suis Bébert, Paladin/Ninja/Roublard/Ensorcelleur avec une Vorpale +17 et le don Métabillisme Intégral". Et en face, au lieu que le mj rétorque "le troll t'attaque", il peut dire "la créature te répond : je suis Chung, Le Phénix de la Cascade Eternelle, Maitre des Secrets de l'Assiette Vide. Tes Techniques de la Fourchette sont sans effet sur celles de l'Assiette car on peut manger le contenu d'une assiette sans fourchette mais l'on ne peut manger avec une fourchette sans le contenu d'une assiette". Et ce faisant, nous avons une fois de plus la dimension yin-yang de l'interpénétration des concepts inextricablement liés l'un à l'autre. Fourchette et assiette, assiette et fourchette. Quelle merveilleux destin que cet affrontement éternel, immanent.

(pardon ? oui, je sais, ils mangeaient avec des baguettes… qu'est ce que j'y peux moi ? c'est du chinois ce genre de choses en ce qui me concerne…).

Voilà, petit scarabée, si tu as lu ceci en moins de 100 minutes, tu es encore très très loin d'arriver en chine.

Mais la chine, elle, est arrivée jusqu'à toi.

Tu te sens différent ?
Moi non plus.
Yin-Yang.
De la vacuité nait l'existence et de l'existence nait le sentiment de sa vacuité.
Des longs voyages nait la nostalgie du foyer et du foyer nait l'envie d'en franchir le seuil pour partir en voyage
Paysages imaginaires et vies oniriques nourrissent ton sentiment d'existence intrinsèque dans le mystère ineffable de tout simplement Etre. Avant de disparaître

Bonne route, ami, un dernier verre pour t'y accompagner

Tchin, tchin. ;)

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Message par Pénombre » 12 juin 2006, 08:13

voilà, c'est tout ce que j'ai retrouvé pour l'instant

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Message par Kakita Inigin » 12 juin 2006, 08:35

Y'en avait que je connaissais pas ... :x
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Message par Mugen » 12 juin 2006, 10:22

Je redoute qu'un jour il nous fasse "les forumistes de la voix en 100 minutes"...

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Message par Pénombre » 12 juin 2006, 10:35

dors tranquille, je n'ai jamais eu pour vocation de déclencher la troisième guerre mondiale ;)

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Message par Ding On » 12 juin 2006, 11:00

Zut, il manque sabre jap vs sabre chinetoque.
Hitler, qui était beaucoup plus petit que Mannerheim (Mannerheim mesurait plus de 1,90 m), portait des talonnettes et avait demandé à ses photographes de trouver un angle favorable pour la photo officielle.

Mon blog

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Message par Pénombre » 12 juin 2006, 11:15

ouaip

pas trouvé dans mes archives, ni dans celles de la Voix, donc je crois qu'il va falloir que je tente de le refaire :)

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Message par Otaku Sh?am » 12 juin 2006, 11:44

J'avais jamais lu. C'est vraiment sympa! :)
Otaku Sh?am
Floodspeakeuse, supp?t de l'outremonde.
Inclinez cette carte et les unit?s ennemies s'en iront ramasser des petits cailloux...

Et dire que des gens oublient les petits cailloux, quelle honte!

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Message par Kõjiro » 12 juin 2006, 12:57

MERCI !!!!!!!!!

Je vais pouvoir les relire de temps en temps pour me payer de franches rigolades :)
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"Les impôts sont le prix à payer pour une société civilisée. Trop de citoyens veulent la civilisation au rabais" - Henry Morgenthau, remettant son rapport sur l'utilisation abusive des paradis fiscaux par les contribuables au président Roosevelt en 1937.

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