Profil d'un ronin
Avertissement
Sur une idée d'Eiji-kun récement discutée, j'ai décidé de relever le défi et de créer un ronin "Alter ego" à l'un de ces futurs perso, un peu à la manière de "Samouraï Champloo" que l'on jouera à court terme dans Rokugan mais qui verra surement aussi une version dans un Japon plus traditionnel.
Voici donc le début de l'historique du premier de ces persos.
« Kuroi Hasu », le pavillon du lotus noir brûle et j’entends crépiter les flammes qui lèchent les planches. Satisfait de ma vengeance je contemple le spectacle, le dernier que j’ai offert à votre ennemi, ô mon père. De là où vous êtes peut-être me désapprouvez-vous. Je comprends. La voie du sabre ne peut souffrir d’aucun amour, d’aucune haine et là moi Kurosake Sandaya j’ai rompu l’équilibre, j’ai assouvi ma vengeance, j’ai séparé la terre et le ciel d’une infinie distance.
Je quitte les terres ancestrales de notre famille et vais expier mon geste en devenant ronîn. Je n’ai pas pu me résoudre à tuer le fils de Nobutoki quand du haut de ses 5 ans il s’est présenté le sabre à la main. Je l’ai offensé, j’ai ri. Mais ai-je ri de lui ou de mon propre destin, conscient par mon geste de m’assurer un juste retour des choses.
- Me hais-tu petit ?
J’ai vu ses yeux marron briller dans les flammes et j’ai su que oui alors je lui ai donné rendez-vous avec l’éternité, la sienne ou la mienne, seul l’avenir nous le dira.
- Grandis vite et viens me trouver, je suis Akodo Kurosake Sandayu, nous saurons si nos dieux accordent justice en ce monde où si tout est vain.
Je l’ai laissé planté là au milieu du carnage et du sang des siens se coagulant et noircissant sur les planches du théâtre. J’ai rangé dans ma mémoire son regard, je lui donnerai le temps de grandir.
On ne tue pas impunément, on ne meurt pas sans raison. Aucun crime ne reste impuni, c’est ce que prône la justice impériale et ce que je défendais quand m’agenouillant, l’orbe de jade se révélait à mes yeux posés sur le tatami. Mais vous, vous n’avez pas été vengé, on ne m’a pas laissé cette opportunité de rendre la justice que l’on dit impériale. Alors quand insidieuses mes pensées ont fini par me mener au regret puis à la rage et quand enfin elles m’ont amené à la haine j’ai commis l’irréparable. Ma mère s’est donné la mort et vous a rejoint pour que mon acte n’ait à supporter aucun handicap et maintenant je la sais près de vous, je porte le poids de mes actes mais mon cœur en est soulagé je n’aurais pu vivre dans un tel monde celui où vous n’êtes plus par la faute de misérables et malfaisants envieux, non je n’aurais su vivre comme votre fils, laisser l'image de votre sang couler dans mes veines si elles n’avaient mérité que de l’eau, vivre comme un lâche qui acquiesce et se tait
Je n’aurais pu sans me faire moi-même violence. Mais par cet acte plus salvateur à vos ennemis j’aurais été encore plus indigne de ce que vous m’avez enseigné, indigne des heures que vous m’avez consacrées à apprendre votre voie même si ma vision était différente.
Alors en mémoire de ces heures où vous avez fait de ce petit garçon votre fils, en mémoire de vous et de votre épouse qui fut ma mère, je vous ai vengé et j’ai excellé dans l’art que vous m’avez appris. Pas un des gardes n’est entré dans mon cercle, pas un ne m’a touché et pas un n’a senti le bruit du vent avant que ma lame n’entame ses chairs et ne souffle la flamme de leur vie. Ce soir j’ai excellé dans l’art du sabre, une dernière fois selon les traditions que vous m’avez apprises. Demain il me sera impossible d’être digne de ces enseignements mais aujourd’hui là où vous êtes mon père j’ai voulu que vous sachiez que maintenant je vous comprends, maintenant je sais que le sabre doit préserver la vie et non donner la mort.
Ironique me direz-vous quand une fois encore j’ai agi tout contrairement à la logique des choses! Non. Il me fallait en passer par-là et comprendre pourquoi vous n’avez pas provoqué Nobutoki en duel, pourquoi jusqu’au dernier instant et les Kami savent que ce peut être la vérité, vous avez cru que les sabres ne sortiraient pas de leurs saya.
Ils ne sont pas tous sortis, seuls ceux des hommes de main de Nobutoki l’ont fait et vous ont percé le cœur, brisant celui de ma mère et scellant mon destin.
Juste ceux là mon père …mais c’était trop, plus que je n’en pouvais supporter
...à suivre