[Débat] Qualité de la matière rôlistique trouvée sur le net

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Kõjiro
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Message par Kõjiro » 03 févr. 2005, 18:20

A y est Pénombre a finalement craqué... :help:

*camisole*
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Kocho
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Message par Kocho » 03 févr. 2005, 18:41

JBeuh a écrit :Avant toute chose, parce que je ne suis pas sûr qu'on se soient tous compris. Je parlais de forme et non de fond.
Ce qui m'a fait réagir c'est que tu as utilisé des termes comme "bon scénario" et "excellent scénario" comme si les critères que tu donnais étaient absolus. Je pense que ça valait le coup de préciser que ce n'était pas le cas. Rien de pire pour un scénariste en herbe que de se dire qu'il doit entrer dans un carcan alors qu'il a une idée originale pour laquelle le cadre habituel ne sera pas forcément le meilleur.
JBeuh a écrit :Je pense qu'il faut distinguer trois choses (c'est mon avis) :
* la forme du scénario (dépend de l'auteur - c'est l'aspect "écriture")
* le fond du scénario (dépend de l'auteur - c'est l'aspect "histoire")
* la réalisation du scénario (dépend du meneur - c'est l'aspect "interprétation")
Je ne sois pas sûr que l'analogie soit bonne. Lorsqu'on parle de fond, il s'agit généralement plus du "message" ou de la thématique que de l'histoire. On considère généralement que 'histoire fait partie de la forme... (Je tiens à préciser que je n'adhère pas à la conception française de séparer le fond et la forme qui m'a toujours paru un non-sens en art. Mais là, ça nous emmène trop loin...)
Tout d'abord, permets-moi d'être perplexe quant à l'aspect 100% action. Les films d'action, par exemple, ne sont jamais à 100% action.
C'est une façon de parler, n'est-ce pas Pénombre ;). Cela veut juste dire que tous les éléments du scénarios concouraient à créer de bonnes scènes d'action, de la caractérisation des PNJ aux décors en passant par l'intrigue, et que tous les nœuds dramatiques importants trouvaient leur résolution dans des scènes d'action qui prenaient la majorité du temps de jeu (dans un scénario au moins, les scènes de combats de poursuites, de cascades etc. prenait les neuf dixièmes du scénario). Quand ça fonctionne, on n'a pas besoin de prétendre à autre chose (même si toute bonne histoire brasse des thèmes, et possède des résonnances au delà d'elle-même).
Par exemple l'enquête où il leur suffit d'aller dire un truc à quelqu'un, observer la négociation entre Kage et Aramasu, puis rencontrer Ujimitsu et voir ce dernier tout résoudre. En général, c'est comme un film ou une nouvelle, mais avec des joueurs qui voient ça de l'"intérieur". Je résume ça en un scénario "Regardez mes PNJs qu'ils sont beaux!". Autant donner une nouvelle à lire aux joueurs ou leur faire un compte-rendu...
Là aussi je suis d'accord en gros avec toi. Mais le problème de dire que les PJ doivent être au centre c'est que cela donne l'impression qu'il faut éliminer le procédé de décentrage dramatique (procédé qui consiste à s'intéresser aux évènements secondaire de ce qui constituerait normalement l'histoire à raconter – un peu comme dans les Vestige du Jour qui s'intéresse aux problèmes du Majordome dans une maison où se déroule une conférence qui risque de décider du sort du monde).
Prends une chronologie de Rokugan. Un scénario "ils sont beaux...", c'est celui où les joueurs sont là pour constater que Mirumoto Hitomi et Hida Yakamose détestent et qu'ils se font des coups de putes. Un scénario intéressant, c'est un scénar qui, alors que ces deux-là se haïssent, les joueurs ont une enquête à mener, et ce faisant ils découvrent les PNJs.
Pas tout à fait d'accord là dessus (c'est vrai que je n'aime pas les enquêtes en général) si l'histoire centrale est un combat Hitomi Yakamo et que l'on veut mettre les personnage au centre, autant y aller et faire jouer Yakamo (ou Hitomi) et ses proches parents, yojimbo etc. Si les Pj tombent là dessus au cours d'une enquête c'est que l'intrigue Yakamo Hitomi est secondaire... ça ressemble un peu à une demi-mesure cette histoire de faire une enquête.
Sinon je suis tout à fait d'accord avec toi sur le "fond" ;) de ton propos... Les personnages doivent sentir qu'ils sont les héros de l'histoire. Surtout, ils doivent avaoir des choix à faire, qui influeront sur l'histoire (puisqu'on parle de règles d'écriture, c'est pour moi la règle cardinale d'un scénario : un bon scénario permet au Pj de faire choix et de vivre ensuite avec les conséquences.)
Kocho a écrit :Bref comme partout lorsqu'il s'agit d'écrire, le critère majeur est : est-ce que les choix d'écritures ont un sens par rapport à l'histoire contée. Un point c'est tout.
JBeuh a écrit :Partiellement d'accord pour un scénario de JdR. Il faut aussi prendre en compte le lecteur (qui va être conteur de ce scénario).
Je dirais est que les choix d'écriture ont un sens par rapport à l'histoire décrite, et est-ce qu'ils permettent au lecteur de la conter?
C'est dire la même chose autrement : les choix d'écriture sont toujours partiellement déterminés par le destinataire... Si l'on se demande quel sens ils doivent avoir par rapport à l'histoire, c'est toujours dans le but que le destinataire ressente et comprenne mieux ce qui est important dans l'histoire.
Pour écrire un scénario centré sur des PJ prétirés il peut être utile par exemple de mettre les PJ en début. Mais dans un autre cas cela peut gêner la lecture. Il est généralement mieux pour la clarté d'expliquer toute l'histoire au début pour que le Mj sache tout de suite de quoi il en retourne, mais les auteurs de Fortunes Perdues ne l'on pas fait, comprenant très bien que le MJ devait ressentir les mêmes surprises et émotions que les joueurs en lisant le scénario, ce qui lui serait utile au moment de le masteriser. Etc.
Un scénario de JdR n'est pas un scénar de nouvelle, de roman, de théâtre, de cinéma, etc. C'est un art spécifique. Cela fait que de très bons scénaristes de JdR n'ont jamais été bon en BD ou en roman. Et je pense que la réciproque doit parfois se voir aussi.
On a pas assez de recul pour l'affirmer à mon avis... D'autant que généralement le mouvement va du JdR vers la B.D. etc. Le scénario de jeu de rôle obéit à des règles qui lui sont propre, mais les bases de narrations sont les mêmes que partout ailleurs (avec cet avantage qu'on a pas trop à se coltiner de dialogues). C'est pourquoi on apprend beaucoup en faisant du JdR et j'ai autour de moi pas mal d'écrivain et de scénaristes professionnels, (certains sont même plutôt célèbres) qui ont écrit et fait du JdR et qui le pratiquent encore.
Cela dit les quelques grands auteurs de JdR qui ont tenté autre chose ont tous plutôt bien réussi ailleurs... Les auteurs de DragonLance ont plutôt pas mal de succès en littérature auprès des fans de Fantasy. Larry DiTillo, auteur de Masques de nyarlathotep est devenu scénariste pour la télé (il a participé de près à Babylon 5, et a produit une série de SF). Pour prendre des exemples dans L5R : les auteurs de Fortune Perdue sont aux dernières nouvelles en train d'écrire un scénario pour Hollywood et Greg Stolze, auteur de City of Lies, en est au début de sa carrière de romancier...
JBeuh a écrit :
Je veux bien des liens ;) Ca me plaît toujours d'avoir du bon matériel!
Par exemple, ici.
"Tout le monde sait l'utilité de l'utile, mais qui sait l'utilité de l'inutile ?"

Mon blog se trouve ici :
http://denyscorel.over-blog.com/

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