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par matsu aiko » 14 nov. 2014, 14:03
L'incident Hitomi est sorti de l'esprit du barde, très occupé par ses diverses activités à la cour pour le compte de son daimyo. Il a fait savoir à Bayushi Shoju que son invitée n'était pas de bonne humeur, qu'elle avait probablement envie de tuer des gens et qu'il était sans doute dangereux de s'en approcher sans un bâton pour repousser les fauves, mais qu'en dehors de ça elle était tout à fait délicieuse.
- Merci de ces informations, Ryuji-san. Lui avez-vous remis ma lettre ? Comment a-t-elle réagi ?
- Je n'étais plus là quand elle l'a ouverte mais je suppose qu'elle a été sensible à l'attention. Je dois repasser en début d'après-midi. Si elle accepte de me recevoir, je le lui demanderai.
- Très bien, Ruyji-san. Tenez-moi au courant, sa santé me tient à coeur.
- Je n'y manquerai pas, seigneur Shoju.
L'après-midi passe et c'est l'heure de son rendez-vous avec la daimyo de la famille Mirumoto. Ryuji touche du bois, pour le moment Tsuko ne lui a parlé que de sa partie de chasse.
Mais il a son excuse en acier trempé, daimyo du Clan du Scorpion tout ça. Et puis il n'a aucune intention de lui faire la cour. En tout cas pas tout de suite. Ni dans un futur proche, à vrai dire. Parce qu'il faut bien l'avouer, il n'a pas envie de mourir.
Il se rend donc à l'heure évoquée la veille chez le daimyo de la famille Mirumoto et se fait annoncer.
Cette fois-ci, il n'a pas besoin d'attendre, et l'accueil est beaucoup plus cordial. La pièce a été aérée, réaménagée, et même la malade a un air beaucoup plus pimpant que la veille. Et ça, à l'aune de l'expérience du barde... c'est très suspect...
S'il s'agissait de quelqu'un d'autre, il aurait dit qu'elle s'est faite belle pour leur rendez-vous.
Aïe aïe aïe.... La guerre tout ça, Ryuji... N'oublie pas la guerre...
Même si cette marque d'attention est du miel pour l'ego démesuré de l'omoidasu, la perspective de voir flamber le torchon entre deux Clans Majeurs le pousse à avoir la retenue qui s'impose en ces circonstances. Il se contente donc d'un grand sourire cordial et s'incline.
- Ah, vous avez l'air d'être bien mieux qu'hier, ma dame ! Vous m'en voyez ravi.
- Bonjour Ryuji-san.
Hitomi a l'air sincèrement contente de le voir.
- Alors, vous êtes de bonne humeur ! Je suis content ! J'ai amené un peu de saké si ça vous dit. L'eau chaude... c'est bon pour les malades et vous ne semblez pas trop l'être cet après-midi !
- J'ai goûté votre thé ce matin, il était délicieux. Mais un peu de saké, pourquoi pas.
- Hé bien ça va faire plaisir au seigneur Shoju, il a choisi le meilleur thé du kyuden pour vous. Mais je savais qu'une personne de votre qualité ne pouvait qu'apprécier ce divin breuvage.
Le jeune homme tire de sa manche deux coupes de porcelaine et une flasque ventrue et cachetée à la cire avec un sourire satisfait, en brise le bouchon d'un geste expert et remplit avec soin les contenants.
- Si un jour vous vous rendez à Ryoko Owari Toshi, n'oubliez jamais cette tradition qui a court entre ses murs : venez toujours avec votre tasse. Vous montrerez ainsi le talent d'un artisan que vous parrainez et votre connaissance des usages de la cité. Et kampei, achève-t-il en lui tendant l'objet.
- Je ne puis accepter, cette tasse vous appartient.
- Ah non, j'ai amené mes coupes pour contourner les prescriptions de vos médecins... Ils sont toujours en train de vous interdire tout et n'importe quoi.
Malgré elle, Hitomi sent un début de fou-rire l'envahir. Le barde est vraiment hors-normes. Elle laisse échapper un gloussement fort peu seyant, puis réussit à articuler :
- Merci alors de me servir dans une de vos coupes, Ryuji-san.
- Je vous en prie.
Il s'exécute de bonne grâce et lui tend la porcelaine en souriant.
- Vous verrez, il a des arômes absolument surprenants.
La jeune femme se contente de le regarder sans mot dire.
- Bon... Vous voulez bien me dire ce qui ne va pas ?
Hitomi se tait toujours. Vous étiez plus perspicace hier, Ryuji-san...
Soudain la mémoire revient au barde. Difficile de boire sans les mains.
- Ah ben oui, forcément... L'accident... Hé bien, ce n'est pas grave, on va se débrouiller sans !
Son voisin se déplace sur les tatamis pour se rapprocher d'elle mais ne fait pas de geste déplacé. Sans se démonter, il approche la coupe de la bouche de la jeune femme, la penche pour qu'elle puisse boire. Ryuji sent l'odeur de sa peau, et un parfum léger, un peu floral. Hitomi ? Avec du parfum ?
Oh la la, du parfum... T'es dans la mouise, Ryuji...
Elle trempe ses lèvres dans la coupe qu'il a obligeamment présentée. Les longs doigts du barde sont tout proches de sa joue. Avale une gorgée. Ils sont si proches qu'il peut suivre le chemin du saké dans sa gorge.
- Alors, il est bon ?
Elle tourne légèrement la tête, ses yeux lui sourient.
Non, ne regarde pas ! Si tu regardes, tu sais qu'il va arriver une catastrophe. Genre Tsuko va rentrer et faire un esclandre. Tu le sais que tu n'es pas en veine en ce moment, ne tente pas l'oni !
- Délicieux.
- Vous voyez, je vous l'avais dit !
Il repose la coupe sur le tatami et attrape le livre posé près du futon, sourit avec chaleur.
- On reprend ?
- Ne voulez-vous pas m'en servir encore une gorgée ?
Pour un peu, le barde dirait qu'elle minaude. Mais non. C'est impossible. Non. Une femme de sa trempe ne minaude pas. Elle fait du charme.
Enfin... je crois ?
- A votre service, ma dame.
Il remplit à nouveau la coupe et la porte à sa bouche, l'incline pour lui permettre de boire. Hitomi entrouvre les lèvres. C'est bien la première fois qu'elle apprécie une des conséquences de son infirmité actuelle...
Et le barde se met à transpirer mentalement. Si jamais la Lionne débarque en défonçant un shoji, il est bon pour la plus monumentale des scènes de ménage depuis que le monde existe. Et pour une fois, il n'aura rien fait !
La jeune femme boit le saké, s'humecte les lèvres.
- Vous serait-il possible de bien vouloir m'essuyer la bouche, Ryuji-san ? demande-t-elle avec une pointe de malice.
Le barde transpire deux fois plus. Si ça ne ressemble pas à une invite, il veut bien être pendu...
- Mais bien sûr.
Il sort de sa manche un délicat mouchoir de soie et tamponne avec délicatesse les jolies lèvres pleines et bien dessinées de...
Oh Ryuji ! concentre-toi !
La guerre. La guerre. Tu te rappelles ?
- Merci, Ruyji-san.
Il va vraiment falloir qu'elle l'invite sur ses terres, une fois qu'elle aura récupéré.
- Je vous en prie.
Le jeune homme fait disparaître le mouchoir dans sa manche et reprend sa place, qui ne prête pas du tout à confusion, mais alors pas du tout...Mais il ne peut manquer le regard amusé de la jeune femme, tout à fait consciente de son trouble.
Oh la la... Mais qu'y puis-je si toutes les femmes ont envie de faire plus ample connaissance avec moi ? Fortunes, il faut un peu en laisser aux autres, ça va se voir que je suis un de vos chouchous...
Du coup il en a presque oublié ses intentions de lecture.
- Où... en étions-nous ?
- A la fin du premier chapitre, il me semble.
- Ah oui. Reprenons dans ce cas. Plus rien à essuyer, à boire, à manger ?
- Non, c'est parfait, je vous remercie.
Son ton est poli, mais son expression est franchement amusée. Le barde a un sourire complice et ouvre d'un geste emphatique l'ouvrage posé sur ses genoux.
- Dans ce cas, ma dame, souffrez que je vous emporte sur les terres mystérieuses de votre Clan le temps d'une lecture...
Et il reprend.
Une bonne heure plus tard, il ressort des appartements de Hitomi, pas peu fier de son irrésistible pouvoir de séduction. Même si ce dernier est sans doute en train de lui attirer des ennuis colossaux.
Du coup, il a complètement oublié de demander à Hitomi ce qu'elle avait pensé de la lettre de Bayushi Shoju. Qu’à cela ne tienne, il fait volte-face et le voilà qui revient et lance à travers la pièce.
- Ma dame ! J'étais tellement plongé dans cette histoire que j'en ai oublié une chose importante... Le seigneur Shoju voudrait savoir ce que vous avez pensé de son pli.
- Mais...rien de particulier, répond Hitomi, un peu interloquée. Remerciez-le de ma part pour le thé et ses attentions.
- Ce sera fait ! Une bonne fin de journée à vous !
- Bonne journée, Ryuji-san ! Et revenez vite me voir !
- Je vais tâcher, ma dame. Je vais tâcher.
Si tu as encore la tête sur les épaules à ce moment-là...
- Ah mais j'insiste ! Je souhaite connaître la fin de ce recueil !
- Je vais tâcher, j'ai hélas mon lot d'obligations... Nous nous devons tous à nos seigneurs, vous le savez bien.
- Vous trouverez bien un moyen de vous libérer...
Les yeux de Hitomi pétillent.
- Je trouve toujours, ma dame. Ayez confiance...
Et sur ces mots il s'éclipse avant qu'elle ait le temps de lui arracher une promesse plus définitive.
Ah oui parce que tu les connais, les femmes ! Elles te font faire n'importe quoi... Et toi, tu cours !
Et si Tsuko se fâche, il risque de courir longtemps...
Non... Si elle se fâche, tu n'auras pas le temps de courir. De toute façon, elle court plus vite que toi.
Malgré le katana suspendu au-dessus de sa tête, c'est donc fort satisfait de lui-même que le barde regagne les halls du Palais, et ses appartements après avoir informé le seigneur du Clan des Masques du résultat de son entrevue avec la volcanique Mirumoto Hitomi. Il faut qu'il se pomponne, ce soir c'est fête.
Shoju le remercie de son intermédiation, s'informe de l'humeur du volcan en question, et termine l'entrevue en se frottant les mains. Tout se passe à la perfection.
Quelques jours plus tard…
Ryuji a consacré une partie de l'après-midi en diverses obligations sociales pour son daimyo et néanmoins ami Akodo Toturi, puis il est allé chez Mirumoto Hitomi lui apporter un livre et prendre une tasse d'eau chaude. Il y a passé un moment agréable avant de se rendre chez Bayushi Shoju pour une partie de go, et enfin de retourner chez lui, passablement fourbu. La journée a été longue même pour lui.
Devant ses appartements, l'attend une guerrière habillée de noir et d'or. Une bushi de la Fierté. En train de faire le pied de grue devant chez lui - le comble pour un Lion.
Ohlala... On est déjà en guerre ?
Quand elle le voit arriver, elle claque des talons avec une précision toute militaire, s'incline avec raideur, et déclare :
- Matsu Tsuko-dono vous attend, Ikoma Ryuji-sama. Veuillez me suivre.
- Heu... Si vous voulez...
Le jeune homme lui emboîte le pas, pas contrariant. Et puis de toute façon, il vaut mieux ne pas contrarier son unique conquête du moment.
La guerrière l'escorte jusqu'aux portes de la délégation de la famille Matsu, claque à nouveau des talons, l'amène le long des couloirs jusqu'à la salle d'audience, où elle l'annonce. Les cloisons s'ouvrent. Le barde entre sans se méfier. Normal, il est ici en invité, il n'a en théorie rien à craindre.
En théorie seulement...
Tsuko est en train de discuter avec plusieurs de ses officiers.
- Sortez. Sortez tous, ordonne-t-elle.
Ses troupes obtempèrent et les cloisons se referment derrière le barde. Rien que dans le ton, Ryuji sent que cela va barder...
Et pour un barde... c'est quand même un comble...
Il regarde les shoji clos, puis la femme debout devant lui. Les yeux noirs de Tsuko lancent des éclairs, son expression annonce une tempête digne de l'Outremonde. Et des picotements dans sa nuque lui annoncent d'entrée la couleur tandis que son instinct de survie commence à s'affoler.
Non non non, Ryuji. Du calme. Pour une fois, tu n'as rien à te reprocher.
- Bonsoir, Tsuko.
Rien que son regard furieux suffirait à convaincre n'importe qui que prendre ses jambes à son cou est la seule option raisonnable.
Elle va te découper comme une dorade et donner ton foie à ses chiens, je vois que ça...
- Qu'est-ce que tu fichais dans les appartements de la Délégation du Dragon ?
- Je suis allé apporter un livre à Mirumoto Hitomi et j'ai pris le thé avec elle.
Voilà, des faits, Ryuji. Les faits, c'est imparable.
- Je croyais avoir été assez claire.
- Je rends un service à Bayushi Shoju, je ne fais rien de répréhensible.
Ce dernier mot fait éclater la fureur de Tsuko.
- Qu'est-ce que je t'avais dit, Ryuji ? Ne t'approche pas d'elle. Ce n'était pas assez clair pour toi ?
Devant la porte, les sentinelles se tassent un peu. Quand elle se met en rogne comme cela, ça fait du dégât. Pour un peu, elles plaindraient presque le barde.
- Ah non, ça ne va pas recommencer... soupire-t-il en se frottant le visage.
- C'est toi qui a recommencé ! Si tu crois que je vais te laisser faire...! Je t'avais dit de rester à l'écart de cette pétasse au crâne rasé !
Il regarde la furie devant lui et sent à son tour l'agacement le gagner.
- Je lui ai rendu visite, c’est tout ! Mais bon sang, qu'est-ce qui te prend, Tsuko ? Tu crois que si j'avais quelque chose à me reprocher, j'irais voir une femme en disant à quelle heure j'y vais, où je suis et ce que j'y fais, sans prendre de précaution, au vu et au su de tout le monde, en saluant des gens dans les couloirs, sans me cacher ?
- Oui, tu en es bien capable ! Tu crois que je ne te connais pas ? Quel besoin avais-tu de lui rendre visite ?
- Non, tu ne me connais pas si tu penses ça à mon sujet ! Je suis toujours en train de me justifier alors que je n'ai rien à me reprocher, c'est quand même un comble ! Bayushi Shoju m'a demandé de lui rendre service et de passer voir Hitomi parce qu'elle est alitée et de très méchante humeur. Elle a les deux bras cassés, Tsuko. Les deux bras ! Tu crois qu'on fait quoi, tous les deux ?
- Justement, j'aimerai bien le savoir !
- Hé bien maintenant, tu le sais ! Je lui fais la lecture ! Je lui raconte des histoires !
- Oh… et tu te sens obligé de jouer les gardes malades, à présent ?
- Je ne joue pas les garde-malades, je passe une heure avec elle l'après-midi, entre deux obligations pour notre Clan. En quoi est-ce mal ?
- Je ne savais pas de raconter des histoires rendait sourd. Je t'avais dit de ne pas t'approcher d'elle !
- Alors écoute-moi bien parce que je ne le répéterai pas, Tsuko. Je ne fais rien de mal. Je rends simplement visite au daimyo alité d'une famille de Clan Majeur. Je ne cherche pas à séduire qui que ce soit. Je ne te trompe pas. Je ne te mens pas.
- Personne ne t'obligeait à lui rendre visite, que je sache ! Moi, je ne suis pas allée lui rendre visite !
- Et qu'est-ce qui t'en empêchait, hein ? Pour lui apporter ton soutien, de daimyo et de femme. Tu aurais vu comme ça que je ne faisais rien de mal. Je te dis que je lui fais la lecture et toi, tu me traites de menteur ?
- Ryuji... gronde-t-elle.
- Je lui fais la lecture ! Quand on ouvre un lire et qu'on le lit à quelqu'un, ça s'appelle faire la lecture ! Même chez les Matsu ! Aha !
- Ne joue pas l'innocence bafouée. Ça ne prend pas avec moi.
- Je suis outré que tu puisses penser que je vais voir ailleurs, sous ton nez, sans me cacher, en disant à tout le monde où je vais. Non mais on croit rêver... La fourberie dont on me caractérise vient d'en prendre un sacré coup.
- Je crois surtout que je vais aller lui régler son compte, à la chauve. Et la découper en morceaux suffisamment petits pour t'ôter définitivement l'envie d'aller lui faire la lecture. Ou quoi que ce soit.
- Tu vas la tuer parce que tu es jalouse que je passe la voir chez elle ? Mais... C'est n'importe quoi !
- Non. Ça s'appelle tenir ses promesses. Je t'avais prévenu.
- Tu vas provoquer une guerre entre deux clans parce que tu... es convaincue ? Que je te fais des infidélités ? Oh, Tsuko... Faut arrêter, là.
- Oh oui, ça va s'arrêter. Une fois que je lui aurais réglé son compte, à cette catin.
- Ce n'est pas une catin et ce langage ne te ressemble pas.
- Tu la défends, à présent ?
- Je dis simplement la vérité. Ce n'est pas une catin et nous ne faisons rien d'autre que ce que j'ai dit. Parce que quand même... avec trois servantes et un médecin dans la même pièce, j'aime les défis mais tu pousses le bouchon un peu loin !
- Tu oses… gronde-t-elle.
- Je n'ose rien du tout ! Tu me prends pour qui ?
- Tu m'expliques que seule la présence des servantes et du médecin t'a retenu ? Monsieur-j’aime-les-défis ?
- Oh, alors là... ne me dis plus jamais que je suis de mauvaise foi parce que là... même moi, j'aurais jamais osé... C'était de l'ironie, mademoiselle-je-découpe-tout-le-monde-en-morceaux ! Sur mes ancêtres, il ne se passe rien de déshonorant entre elle et moi !
- Ah oui ? Sur tes ancêtres Scorpion, peut-être ?
- Oui, et sur mes ancêtres Lion aussi ! Aucun de mes ancêtres n'a jamais eu à rougir de moi ! Ils ont sans doute beaucoup ri mais ils n'ont jamais rougi ! Il faut que je fasse venir un prêtre aussi pour jurer ? Que je me flagelle nu dans la neige en récitant des mantra ? Ma parole ne te suffit pas ?
- Ryuji... j'espère pour toi que tu dis la vérité, gronde-t-elle. Parce que sinon, ce seront les miens, d’ancêtres, qui viendront t'étrangler pendant la nuit.
Elle se rapproche de lui. Le barde la regarde, la main sur le coeur.
- Je te jure que je ne fais rien d'autre que ce que je t'ai dit avec Mirumoto Hitomi. Je lui fais la lecture, nous buvons du thé et parfois du saké. C'est tout.
- Et arrête de me parler d'elle.
- Mais c'est toi qui me fais une scène !
Elle met ses mains autour de son visage et le muselle d'un baiser féroce.
Deuxième round, Ryuji... T'as bien fait de faire une sieste après le déjeuner, tu vas payer...
Quand ils reprennent leur souffle, elle souffle à son oreille :
- Et arrête de la voir. Sinon, dès qu'elle a récupéré, j'en fais du sashimi. Et moi, je tiens mes promesses.
- Tu parles trop, aussi. Alors maintenant...
Et c'est au tour du barde de la bâillonner d'un baiser et de glisser ses mains dans les plis de la soie de son kimono. Il ne faut pas beaucoup d'efforts pour que la violence de leur altercation se transforme en étreinte passionnée. Et à l'aune de l'expérience du barde, c'est la seule manière de la faire taire pour de bon.
Ses vêtements volent dans la pièce alors qu'elle le dévore de baisers.
T'as décroché le gros lot, mon vieux... Cette fille a de la lave dans les veines !
Et son amant n'est pas en reste même s'il aurait aimé lui faire l'amour dans l'étoffe de prix froissée. Mais il faut bien reconnaître que l'étreinte qui s'annonce n'a absolument rien de langoureux. Finalement, que son kimono préféré se retrouve à l'abri est une bonne chose.
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matsu aiko le 15 déc. 2014, 12:43, modifié 4 fois.