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par Seppun Kurohito » 21 juil. 2005, 19:57
Les feux illuminaient par salves les cieux estivaux, pour le plus grand émerveillement de chacun. Ce jeune membre de l'énigmatique famille Izaku était décidement surprenant, en plus d'être prometteur...
Passé la première surprise de l'apparition inattendue du Maître du Phénix, le plus gros de la foule suivait, captivée, les fusées lumineuses qui parcouraient la nuit avant d'éclater dans un myriades de formes suggestives et colorées.
On entendaient plusieurs exclamations, et les plus fascinés applaudissaient sans retenue.
Alors que le souverain, son épouse, le shugenja impérial, les conseillers et la suite de l'Empereur devisaient entre eux, leurs voix couvertes par l'écho fracassant des spectaculaires explosions, Kakita Mai jeta un rapide regard à l'assemblée, gagnée par le soulagement de voir chacun captivé. Les feux étaient une réussite.
Alors qu'elle s'apprêtait à toucher quelques mots à l'impératrice, Koan s'approcha de cette dernière et lui parla.
Aussitôt, la dame des Kakita recula d'un pas avec un salut incroyablement grâcieux. Ce faisant, son regard croisa plus loin celui du représentant du Clan du Lion.
Ikoma Sanzo regardait le spectacle avec un visage composé, mais la lueur dans son regard trahissait son plaisir. Près de lui, le daimyo de l'Ours semblait moins enthousiaste.
Le regard du barde finit par croiser celui de la dame des Kakita, et il sut que l'instant était idéal.
Saluant Okuma, il indiqua d'un geste à Matsu Yumi de le suivre, et fit les quelques mètres qui le séparaient de la dame. Arrivé devant elle, Sanzo fit un salut appliqué.
"- Votre grâce, ce spectacle hanabi est tout simplement magnifique. Une fois encore, votre Maison nous régale des arts les plus fins et les plus maîtrisés... Vous avez déjà rencontré ma yojimbo je crois. Matsu Yumi..."
Alors qu'une nouvelle explosion illuminait la terrasse, la jeune Matsu put voir en détail le visage pâle, les traits tirés par la fatigue de la journée malgré le voile de l'élégant maquillage, de l'épouse de Noritoshi.
Celle-ci inclina la tête avec retenue, et malgré son sourire et la courtoisie de sa voix, la jeune Matsu devina l'acuité de son regard, et la gravité derrière les mots.
"- Matsu-san... Je n'ai pas eu l'occasion de vous remercier pour avoir personnellement accompagné l'un de nos artistes les plus prometteurs vers son dernier séjour..."
Mai s'arrêta le temps d'une nouvelle explosion, permettant à la jeune guerrière de saluer en retour. Elle reprit aussitôt, sans attendre.
"- Le moment n'est pas approprié pour dire tout ce qui doit être dit, mais permettez-moi tout au moins de vous présenter la demoiselle à qui vous allez peut-être devoir tenir compagnie d'ici demain, Kakita Yamiko-san..."
Cette dernière était restée dans l'ombre de sa maîtresse jusqu'alors.
Elle fit une révérence étudiée aux deux Lions, son regard irrésistiblement attiré dans celui de Yumi. Les deux femmes éprouvèrent à nouveau l'étrange frisson qu'elles avaient ressenties durant le banquet, bien qu'avec moins de force.
Sanzo semblait avoir tiqué sur le "peut-être" de la dernière assertion de la dame Grue. Celle-ci l'avait sans doute deviné, car elle rajouta à l'intention du barde :
"- Sa majestè l'impératrice a signifié son bon plaisir de prendre Yamiko-san dans sa suite personnelle, en qualité de dame de compagnie. Je proposerai personnellement à Shikizu-dono d'assigner Matsu Yumi-san à sa protégée. Sa majesté sait quelle importance accorder à un serment fait à un samurai à l'instant de sa mort..."
Chacun acquiesca à ses paroles. Le spectacle continuait, rendant la conversation malaisée. Aussi, Kakita Mai et Ikoma Sanzo ne rajoutèrent rien, se plongeant à nouveau dans les lumières des hanabi.
Côte à côte, Kakita Yamiko risqua un regard vers la samurai-ko Lionne. Contrairement à son habitude, son expression à cet instant était dénué de timidité. Elle murmura d'une voix intense :
"- Yumi-san, je suis votre obligée. Grâce à vous, mon frère a gardé sa diginité malgré l'ignominie de sa mort..."
Puis, elle rajouta d'une voix si faible que Yumi seule put l'entendre, bien qu'avec difficulté.
"- ... Et quel que soit le destin qui m'attend, il sera vengée avant que je ne quitte cette vie."