[Roleplay 5.1] Le bec dans l'eau...

[Moto Shikizu]

Sortant de sa chambre, l'Empereur Koan 1er s'arréta, ses traits se figèrent dans une expression de joie et surprise mélées. Là, debout dans le salon Shikizu attendait. Habillée d'un kimono de cour aux couleurs impériales mettant en valeur la douceur de ses traits et la profondeur de ses yeux, elle ne ressemblait que peu à la Bushi Licorne que d'aucun était habitué à voir chevaucher en avant de la caravane. Ses cheveux étaient arrangés en une coiffure experte des plus traditionnelles, et ornée d'un peigne en emeraude en forme de Chrysantheme. On eu cru une Dame ayant passé toute sa vie à la Cour.

Il appercut fugacement un sourire en reaction a sa propre attitude avant qu'une eventail de soie finement brode ne le cache.

"Koan sama !" le salua t elle
"Je croyais que rien ne pouvait vous rendre encore plus beau qu'au naturel, et bien je dois avouer mon erreur... Vous etes divin !... Je me demande si je puis vous accompagner, je ne suis que bien pietrement presentable..." ajouta t elle en lui faisant la reverence.

[Seppun Kurohito]

Installé dans l'antichambre des appartements impériaux, Kurohito se laissa pénétrer du silence des lieux, troublé uniquement par quelques chants d'oiseaux qui ajoutait à sa sérénité. Fermant les yeux, il appliqua toute sa concentration sur la forme du discours pour l'Empereur, le fond étant déjà empreint dans chacune de ses pensées.

En même temps, machinalement, sa main vint prendre un pinceau souple, au manche long, et le trempa doucement dans l'encre épaisse. Lorsque une brise fraîche vint caresser son visage, il ouvrit les yeux, et laissa le pinceau aller et venir.

L'harmonie de la pensée et du geste... Le texte était déjà créé, dans le monde abstrait des idées. Il ne restait plus qu'à être le vecteur de sa matérialisation dans le monde des sens.

Chaque discipline, chaque activité, était une expérience unique, que l'être humain véritable sublimait jusqu'à l'excellence. Comme l'art du sabre, chacune était en soi un chemin qui participait à la Voie, un même paysage regardé à travers un prisme différent, observé sans relâche jusqu'à en faire partie intégrante...

Dans un mouvement unique, précis et aérien, le pinceau dansa sur le papier rigide, imprégnant la matière pour donner forme à la pensée.
Lorsque le vieux conseiller écarta finalement sa main, le texte était terminé, chaque kanji élégamment tracé dans une même continuité, à sa juste place. Il nota machinalement les quelques différences entre son intention et le résultat, méditant sur ce qu'elles lui apprenaient de nouveau sur lui-même.

Puis, soigneusement, il rangea avec révérence chacun de ses outils, avant de faire un signe au serviteur qui attendait, non loin, son bon vouloir. Ce dernier prit rapidement le nécessaire de calligraphie, alors que la brise, se levant à nouveau, séchait l'encre encore luisante. Kurohito eut un petit sourire satisfait, voyant dans ce vent soudain un juste enchaînement dans un processus naturel.
L'âge me rendrait-il complaisant avec moi-même ? se dit-il avec amusement. Il finit par rouler le papier, noua un fin ruban de soie, et tendit le texte au second serviteur.

"- Pour sa Majesté..."

Le serviteur s'inclina bien bas avant de prendre le rouleau comme si c'eut été quelques reliques sacrées de la Maison Impériale.

Alors que le Seppun se levait pour quitter les lieux, il aperçut, entre deux fusuma, un shoji glisser et une file de serviteur précéder le souverain.

Il s'arrêta un bref instant durant, le souffle coupé par la vision qui s'offrit à lui.
Koan, vêtu des parures traditionnels des samourai de haut rang réhaussés des nombreux symboles de l'autorité impériale, s'était arrêté dans l'encadrure de la porte. Grand, massif, le souverain apparaissait dans toute sa majesté. Sa grande taille, habituellement peu apprécié selon les canons de la cour, rajoutait au sentiment de puissance qu'il dégageait.
Kurohito ressentit une joie profonde de voir l'Empereur aujourd'hui, se souvenant du vaillant guerrier Hida qui avait été couronné près d'un an auparavant. Une joie teinté de fierté de servir un tel homme, porteur de tous les espoirs, image faite chair de la force de l'Empire d'Emeraude.
Le visage du souverain était indéchiffrable en cet instant précis, ne montrant ni joie, ni gêne dans ce vêtement de cérémonie ostentatoire.

Il le porte naturellement...

Cette simple pensée revigora le vieux conseiller comme peu de choses n'avaient pu le faire depuis bien longtemps. Il pourrait mourir, maintenant, sans inquiétude, l'esprit en paix. Il était encore tout à ses pensées lorsqu'il vit les traits de Koan se figer. Depuis un angle qui lui était caché, la voix de l'Impératrice s'éleva, saluant son divin époux. En un pas, Shikizu-sama apparut devant lui, éventail en main. Dans un magnifique kimono de soie fine, l'épouse du souverain avait le maintien des femmes les plus nobles de l'Empire.

Sans écouter le moindre mot échangé, il s'abîma quelques secondes seulement dans la contemplation de ces deux êtres, côte à côte.

Le couple impérial...

Cette image, il la prenait avec lui, dans son coeur et sa mémoire, pour qu'elle l'accompagne jusqu'à son dernier souffle... Il ne l'avait guère volée, elle s'était offerte à lui...
Mais pour l'heure, la suite n'appartenait qu'aux deux jeunes mariés, aux 2 piliers de l'Empire.

Et il quitta rapidement la suite, sans un bruit.

[Hida Koan]

"Je croyais que rien ne pouvait vous rendre encore plus beau qu'au naturel, et bien je dois avouer mon erreur... Vous etes divin !... Je me demande si je puis vous accompagner, je ne suis que bien pietrement presentable..."

Koan sembla surpris... Mais le bain l'avait délassé, il n'allait pas s'énerver tout de suite tout de même.

"Vous êtes magnifique Shikizu-hime... Je ne pensais pas que vous seriez prête à m'accompagner de si bonne heure. Il va falloir que nous parlions..." déclara Koan les traits impassibles.

"Nombre d'évènements sombres ce sont produits. Des mesures sont à prendre et sont d'ailleurs en passe de l'être, j'ai réuni un conseil ce matin même à ce sujet." Shikizu acquiesca alors que l'Emepreur s'arrêtai quelques instants.

"Maintenant je désirerais savoir où vous étiez cette nuit, ce qui était si important que cela vous a empêché de faire votre devoir, d'être présente à mes côtés, je voudrais ardemment connaitre ce qui vous anime, pourquoi vous vous permettez de mettre votre vie en péril en partant seule, pourquoi vous mettez l'Empire en péril en partant seule." Koan ponctuait ses paroles de manière rapide et aucun blanc ne permettait à l'Impératrice d'intervenir.

"Nous avons des responsabilités, vous en avez. Croyez-vous qu'il ait été judicieux de vadrouiller comme cela alors que les évènements d'hier ont semé le trouble dans l'esprit de tous. Je gage que vous pensiez être en sécurité, mais le peuple ne doit pas penser cela, et en tant qu'Impératrice vous vous devez de penser pour le peuple et pas uniquement pour vous. Les rumeurs courent et ne sont pas à notre avantage, les rumeurs courent et nous les traineront dans notre sillage. Nous ne pouvons faire fi des faits récents, nous ne pouvons rire au nez de nos détracteurs en toute sérénité car s'il devait arriver autre chose, s'il devait vous arriver quelque chose, nous perdrions le peu de crédibilité que nous avons. Vous êtes un pilier de l'Empire que vous le vouliez ou non. Vous devez agir en conséquence" finit Koan clairement.

Il reprit son souffle, observant Shikizu et ajouta rapidement: "Maintenant si vous aviez l'extrême obligeance de bien vouloir m'accompagner à la rencontre des seigneurs de ce chateau, je vous en serais gré. Mes propos n'appellent pas à débat, si vous avez des remarques à me faire veuillez les faire en chemin."

Koan avait été impassible et presque froid, mais la situation le nécessitait. C'est presque comme un enfant jaloux d'un autre plus libre et sans entrave, qu'il avait émis ces reproches à Shikizu. Mais il fallait être prudent et enfin sonder les devoirs qui étaient les leurs... et s'y plier. Car c'est cela qui devait être. Koan prit la direction de la sortie. La suite impériale était silencieuse, les rayons du soleil inondaient l'air immobile et l'Impératrice ne répondait pas.

[Moto Shikizu]

Shikizu ecarta legerement son eventail.

"et bien tres cher, si vos conseillers m'avaient informes qu'il y avait une reunion, j'y serait venue, croyez le bien... Mais lorsque je me suis renseignee, rien n'etait organise. Rien ou je fut requise, ou meme jugee opportune d'etre informee..." Shikizu laissa planner un silence juste le temps necessaire a montrer a son epoux qu'elle n'etait pas uen potiche qu'on place et deplace selon ses humeurs.
"En consequence, je suis partie verifier l'etat des terres alentours et le bien etre du peuple, car les evenements facheux qui ont eu lieux me semblent terriblement dangereux et etranges, et apres cette nuit, ils me semblent l'etre plus encore... Je ne suis pas allee me promener, je suis aller me rendre utile..." elle laissa son regard exprimer une partie de son humeur a etre ainsi rabrouee...

"Il se trouve, qu'il est des plus etrange qu'une armee de l'outremonde ait pu s'approcher de moi aussi pret sans que je ne les percoive. Mais il est encore plus etrnage qu'elle n'ai laisse aucune trace nulel part dans la campagne alentour... Elle a donc ete amenee ou invoquee directement a proximite de notre itineraire et ce sans laisser de trace de souillure... Cela est le plus grand danger, plus que l'armee en elle meme qui n'etait pas si importante par rapport a ce qu'elle pourrait etre a l'avenir... Est ce que votre conseil, secret, a amene des reponses a ces mysteres ?..." l'eventail revint cacher son visage, alors qu'elle jettait un regard pour le moins interrogateur.

[Hida Koan]

Faisant glisser le shoji Koan continua distonctement

"Ce n'est pas à vous d'aller vérifier l'état des terres alentours, et encore moins seule et en pleine nuit. Quant au bien être du peuple... Nous nous devons de faire bonne figure et d'avoir l'air uni, alors cessons cela. De plus les bénédictions ont lieu cet après-midi, cela est plus codifié qu'il n'y parait de temps en temps Dame J'ai réponse à tout!" dit Koan en grimaçant, amusé.

Il savait bien que ce qui c'était passé n'était pas forcément grave, que lui aussi détesterait qu'on le traite comme qulqu'un d'incapable de se défendre. Cependant, Shikizu avait été blessée lors de l'attaque, il ne fallait pas l'oublier.

"Allons voir le Seigneur Kakita" et ils s'engouffrèrent dans le couloir...

[Moto Shikizu]

"oh ! vous avez une peluche sur votre kimono ! la !" Shikizu donna un petit coup sec de son eventail referme sur le bas du dos de son epoux "Voila, c'est parti..." puis rouvrant son eventail, elle cacha promptement le sourire amuse que Koan avait eu le temps d'appercevoir, puis tendit son autre main a l'Empereur. Ils se mirent en route d'un pas altier et d'un rythme parfaitement en accord.