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par Seppun Kurohito » 20 janv. 2005, 14:44
[Doji Asano]
Sans attendre le retour de son serviteur, Asano s'était mis à la tâche.
Tenant fermement son éventail pour cacher sa nervosité, il regardait les deux hommes, immobiles et raides, baissés dans un salut respectueux.
Il n'avait pas été difficile de les retrouver.
Les deux bushi de la famille Daidjoji auraient pu être parents. Massifs, la musculature saillante et le regard clair, ils portaient les cheveux coupés courts, de la blancheur immaculée traditionnelle au Clan.
Sans un mot, le courtisan leur indiqua d'un signe de se redresser.
Restant debout, il fit quelques pas et parla d'une voix calme, jetant quelques francs regards aux deux sentinelles.
"- Akikazu-san, Hayato-san, dans quelles circonstances avaient-vous découverts l'incendie ?"
Les deux hommes, les yeux vers le sol, faillirent prendre la parole en même temps. Puis, après un instant, Hayato commenca son exposé. Il semblait plus à l'aise avec les mots que son comparse.
"- Nous terminions notre garde à l'atelier de maître Agasha Toruki et venions d'être relevés. Retournant à nos quartiers par l'itinéraire habituel, nous avons d'abord senti l'odeur âcre avant de voir la fumée qui envahissait le corridor. Je courus aussitôt vers l'avant, alors qu'Akikazu-san appelait de l'aide.
En arrivant devant les appartements des invités, il était déjà trop tard. Toute la pièce était la proie des flammes... L'incendie léchait presque les cloisons extérieures des lieux lorsque les serviteurs sont arrivés."
Sa voix s'arrêta sèchement, une certaine dureté dans son timbre.
Daidoji Akikazu leva alors la tête. Son visage était lisse comme le marbre, et sa voix rauque.
"- Des serviteurs m'ont rapidement rejoints. Lorsqu'ils s'organisèrent pour venir à bout de l'incendie, tout n'était déjà plus que cendre..."
Les épaules soudain affaissées, il termina péniblement.
"- J'ai demandé à l'un d'entre eux de faire immédiatement chercher Doji Nanko-sama."
Doji Asano écouta attentivement les deux hommes, finissant par s'asseoir. Le silence s'installa alors qu'Asano tentait d'imaginer la scène.
Se méprenant sur son mutisme, Daidoji Hayato reprit la parole.
"- La plupart... la plupart des affaires de l'invité Matsu et de ses hommes ont été détruites, mais un coffret, qui se trouvait éloigné du feu a été épargné... ainsi que les daisho bien sûr, qui sont sous surveillance à l'armurerie."
Asano acquiesca doucement. Il était heureux que les sabres soient intact, sans quoi, la guerre n'attendrait pas le printemps pour se déclarer cette année...
Le coffret devait contenir le présent de la famille Matsu à la famille Doji.
Akikazu semblait ne pas écouter. Soudain, il se redressa et parla d'une voix plus forte.
"- Doji-sama, je ne sais si nous aurions pu intervenir plus efficacement, mais..."
Le mouvement préremptoire de l'éventail du courtisan, et son regard soudain aussi perçant qu'une flèche, empêcha le bushi de continuer.
"- Sans doute le sinistre aurait été plus important si vous n'aviez pas été aussi vifs. Et il sera temps bientôt de juger de la qualité de votre intervention, Daidoji-san.
Mais pour l'heure, il vous faut encore reporter vos témoignages par écrit, pour que la personne chargée de l'enquête puisse les consulter. Puis, une fois votre rapport fait au capitaine, vous pourrez vous retirer et méditer sur ces événements durant la nuit.
Votre esprit sera sans doute plus clair sous le soleil.
Recevez déjà mes sincères remerciements..."
Les deux gardes, pris de court, se redressèrent. Akikazu voulut encore parler, mais le visage d'Asano se durcit encore, si cela était possible.
"- Vous pouvez disposer, Daidoji-san."
Avec un salut rapide, les deux soldats quittèrent la pièce.
Asano sortit rapidement ensuite, désireux de voir les dégâts par lui-même.
Au détour du couloir, il faillit heurter Kintoki qui le cherchait de sa démarche rapide et nerveuse.
En s'excusant, ce dernier s'inclina devant son maître.
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Seppun Kurohito le 25 janv. 2005, 00:40, modifié 1 fois.