[4.7] Un monde qui s'éteint, une nouvelle aube

[Kakita Inigin]

- Hum... C'est curieux, votre histoire...

Sakamasu l'entraîna dans son bureau.

- Il y a deux options : on a volé ce netsuke pour me nuire, en m'accusant du meurtre ou dans un but spécifique. Attendez... non. Il y plus de possibilités que ça.
a. Le couple de la victime (elle ou son mari) ont volé le netsuke. Sa présence est fortuite avec le meurtre.
b. On (une tierce personne) a volé le netsuke et on l'a disposé là pour me faire accuser. Cela repose sur une idée faible du fonctionnement de la justice mais ça s'est déjà vu.
c. On a volé le netsuke et il se retrouve là par hasard. C'est assez peu plausible, mais la femme a pu l'acheter à un receleur.
d. On a volé le netsuke et il se trouve là pour une raison précise, mais qui n'est pas de me faire accuser du meurtre.

Mais ce n'est pas notre priorité. Notre problème du jour, c'est de trouver qui étaient ces marchands (certainement pas des Grues) et pourquoi ils ont tenté de me tuer.

[Hida Koan]

Il y a encore d'autres options pensa-t-elle, mais visiblement je vais les garder pour moi...

- Quelle était leur excuse pour venir? Leur discours? Avez-vous remarqué quelque chose chez eux? Les connaissez-vous?

Kei demanda à Hora, qui était comme à son habitude toujours là où il fallait, de collecter les données des mandants du jour et de les lui apporter rapidement, qu'ils puissent savoir au moins comment s'étaient déclarés les "marchands".
Elle demanda également qu'on lui transmette au plus vite le rapport sur les corps (objets? Signes distinctifs? Etc.)

[Kakita Inigin]

- Ils voulaient négocier des droits de douane. Ils avaient des laisser-passer apparemment authentiques et se recommandaient de personnalités à Kyuden Doji que je connais personnellement. Si le cadrage général était alléchant, le détail des discussions a montré qu'ils maitrisaient mal le sujet et je les ai éconduits. Les quelques marchands "de confiance" (si tant est que ce mot veuille dire quelque chose avec des Yasuki) que j'avais pris avec moi avaient également noté la vacuité de leurs arguments.

La voix de Sakamasu se fit plus distante, comme s'il réfléchissait en parlant.

- Et puis le moment était mal choisi pour entrer dans de telles négociations... c'était une prise de contact pour plus tard, mais je suis entré dan le fond des choses pour sonder leurs intentions réelles et elles étaient... creuses.

[Hida Koan]

Kei commença rapidement, ça faisait assez d'affaires comme ça...

- Vous ne voulez peut-être pas qu'on s'intéresse aux Grues mais désolée pour le moment à bientôt chaque fois qu'il se passe quelque chose il y a des Grues qui traînent. Qui sont les contacts sûrs dont vous parlez? Vous pourriez leur demander des explications par courrier?

[Kakita Inigin]

- Oui, je pourrais. Je vais le faire, histoire de "blinder", mais la seule réponse qu'ils peuvent faire est "on a abusé de notre nom". À moins de m'écrire directement que oui, ils m'ont envoyé une bande de tueurs... et on accusera des ronin, comme d'habitude. À moins que votre enquête ne révèle quelque chose.

[Hida Koan]

- C'est pour ça que peut-être, savoir qui c'est, ça pourrait être utile. Pour l'enquête vous voyez, insista-t-elle encore, aussi fine et légère qu'un cheval dans un magasin de porcelaine. Il faudrait aussi s'assurer de la sécurité de Shiranai et Utsuan, pour peu que ce soit encore une tentative de décapitation du pouvoir en place.

Une par mois peu ou prou, on est gâtés...

[Kakita Inigin]

Horai lui apporta les registres.
Doji Bizen, Daidoji Mimasaha, Daidoji Bitchu, Harima, Inaba. Déclarés comme ji-samurai ou comme heimin.

[Hida Koan]

Bon... Il faudrait trouver leur seigneur direct. Elle pria Hirai de bien vouloir en faire la demande auprès des hautes instances du clan de la Grue, en attendant d'avoir une réponse claire de Sakamasu ou d'aller voir "son" contact.

Elle descendit en ville, vu que la Garde n'arrivait pas (:p) elle n'attendit finalement personne... Elle passerait le reste de la journée en ville. Avant de rejoindre le lieu du crime de la nuit passée, elle passa à la porte ouest, qui bien heureusement tenait encore debout.

Un Garde, ex gris, se tenait devant, sûrement que d'autres étaient tout près. Il la toisa de haut en bas avant de percuter. Il faudrait décidément faire un effort sur l'habillement, ça ne transpirait visiblement pas encore assez le Statut...

- Je suis Hida Kei, la karo, dit-elle comme si ça ne se savait pas, j'aimerais savoir si vous avez laisser passer un groupe de ji-samurai et de heimin, originaires du clan de la Grue il y a peu. Et qui les à laissé passer aussi.

Elle donna les noms que Horai avait récupéré au dojo.

[Kakita Inigin]

- Non, karo-sama. Ils ne sont pas entrés par cette porte. Vous voyez, nous avons un registre, et je vérifie toujours pour savoir qui est entré et quand.

Il lui présenta le registre.

- En général les voyageurs ressortent par la même porte que celle par laquelle ils sont entrés. Ca permet de savoir où on en est et combien d'étrangers on a. Cela dit, si c'étaient des Grues, ils sont plutôt entrés par la porte est (ou nord) vu que leur Clan est plutôt par là, voyez.

[Hida Koan]

- Je vois très bien. Mais la porte est ayant malgré tout pris un petit coup dans la figure, regard au fait qu'il n'y a quasi plus de rue des auberges qui la prolonge, voyez, que je m'étais dit que c'était possible qu'ils soient passés par là... Puis je viens du dojo aussi, ça faisait moins loin pour venir vérifier, finit-elle plus aimablement, en lui souriant.

Ce qui lui fut beaucoup de bien d'ailleurs, elle souriait moins depuis quelques semaines, elle avait oublié que ça faisait passer plus vite les journées.

Elle éplucha quand même le registre à la recherche de groupes de la même importance.

[Kakita Inigin]

Sans succès.

- Mais la porte est a un poste de garde, remarqua le garde.

[Hida Koan]

- Merci bien en tous cas, finit-elle l'entretien poliment, je vous laisse tranquille.

Elle se rendit jusque la maison du meurtre. Cela lui pris une bonne heure, tant elle souhaitait s'arrêter souvent pour parler aux gens qu'elle croisait. Rien de mieux pour prendre la température et parer aux besoins des gens sans attendre que la colère gronde. De plus elle s'était juré de continuer à passer du temps en ville.

Elle fut néanmoins gagner par la nostalgie, voyant tant des lieux dans lesquels elle avait de bons souvenirs soit ravagés par les flammes, soit engloutis par les eaux.

[Kakita Inigin]

La ville était calme, pourtant ; mais dans la maison du meutre règnait en maître le désordre caractéristique des scènes de crimes trop fréquentées. L'officier en charge de la zone se présenta : Hida Zenshin.

- Karo-sama, nous ne vous attendions pas !

[Hida Koan]

- Et vous attendiez qui exactement? On m'a fait prévenir, il me paraît logique que je vienne. Où est Yasuki Hirozaku-san? Et pourquoi cinquante personnes sont venues ici, c'est le nouveau quartier des plaisirs ou quoi? On dirait la chambre de Mizuiro* pendant une longue nuit d'hiver. Vous avez planqué vos dessous affriolants quand je suis arrivée? dit-elle comme un bon gunso de la Garde des Eaux, et pas du tout comme un karo.

* Je me dis que dans le quartier des plaisir du roc il y avait une maison sont les filles portaient toutes des noms de couleurs.

[Kakita Inigin]

Le gunso dut reconnaître le ton car il se mit au garde-à-vous.

- Le magistrat nous a demandé de retourner la maison pour trouver des preuves, sama.