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par Pénombre » 20 août 2009, 10:06
Alors :
- un gouverneur ou daimyo a le droit de demander un rapport de ses activités à un magistrat impérial, une fois par mois maximum, et le magistrat doit rendre ce rapport sous trois jours. Comme c'est un "rapport sur ses activités" et pas un "rapport de mission", le gouverneur attend officiellement une explication assez exhaustive de ce que fait le magistrat de ses journées, quelles sont ses affaires en cours, ses priorités, etc. D'ou le fait qu'il dispose de 3 jours pour mettre tout ça au propre. C'est cependant assez mal vu car cela implique que le gouverneur se méfie du magistrat alors que ça n'est pas un de ses subordonnés. Surtout s'il demande un rapport chaque mois...
Sans aller prendre d'autres exemples détaillés, les yoriki ne sont pas des magistrats mais sont des officiers judiciaires recrutés par les magistrats. Ca, c'est la version officielle.
Ce qui veut dire qu'ils sont recrutés par leur supérieur, mais pas par le champion d'émeraude. Seul le magistrat est nommé par le champion d'émeraude. Lui seul peut donc rendre jugement et a priori remplir les obligations du statut de magistrat. Il peut se faire assister mais c'est lui qui énonce toute sentence, c'est lui qui signe tout document, etc... il n'y a pas de délégation.
A quoi servent les yoriki par conséquent ?
A permettre au magistrat de remplir certaines de ses missions car il ne peut en avoir le temps matériel. Missions qui ne demandent pas de sentence de sa part. Par exemple : protéger les dignitaires en visite s'ils en font la demande, inspecter les caravanes afin de s'assurer que les taxes prélevées directement par l'empereur (en plus de l'impot annuel) sont correctement payées sur certaines marchandises, compter et surveiller les dites taxes et assurer leur acheminement, procéder aux investigations de terrain, faire la liaison au quotidien avec les autorités de clan locales (afin de s'assurer que chacun s'occupe de ses affaires ou s'assure que l'autre récupère tout ce qui concerne une affaire que je commence et qui se révèle en fait le concerner) etc...
Perso, je considère que si le magistrat en prend la responsabilité, il peut temporairement déléguer certains de ses pouvoirs pour une courte durée à un yoriki spécifique. Par exemple, si le troisième jour de chaque semaine est dédié à l'accueil des gens qui demandent des sauf-conduits et que ce jour-là, le magistrat est exceptionellement appelé par le gouverneur, ou doit faire face à une crise, etc... il peut soit fermer boutique, soit mandater un yoriki pour le remplacer.
Il ne faut pas non plus oublier que les affaires qui relèvent de la magistrature impériale ne représentent qu'une faible proportion des actes criminels (en volume) de l'empire. Il ne s'intéresse pas aux crimes domestiques, aux affaires de troubles de l'ordre qui ne relèvent pas de la révolte ou de la guerre civile, à la petite délinquance, etc... En clair, il ne rend pas jugement tous les jours et pas forcément toutes les semaines non plus. Cependant, les yoriki quand ils servent d'agents de liaison peuvent s'assurer justement qu'une affaire le concernant, découverte par les autorités locales, finit par lui être signalée ou a contrario qu'en fin de compte il n'est pas nécessaire de le déranger puisque sa nature purement locale est rapidement établie.
un magistrat impérial en résidence a pas mal de temps libre, si l'on considère ses devoirs officiels. Dans le même temps, la majeure partie de ce "temps libre" consiste à faire de la représentation, de la présence. Histoire de montrer que le pouvoir central est là et qu'il vous dit bien bonjour tous les jours. Il y a la paperasserie, aussi. Ca aussi, c'est assez réduit en volume, parce que de fait 98% de la population du pays est composée de heimin qui n'ont pas ni le besoin, ni l'audace, de solliciter un ME dans la majeure partie des affaires pouvant les concerner. Très peu de heimin ont besoin de sauf-conduits et la plupart font toujours les mêmes trajets, donc, le magistrat peut déléguer ça à un yoriki. La grande majorité des crimes et délits commis par des heimin relèvent du crime passionnel, de la petite délinquance ou du crime vénal bas de gamme. A part la contrebande de certaines denrées, la participation à un mouvement interdit (cellule de maho-tsukai ou de révoltés, secte déclarée illégale, etc...) ou un crime impliquant un dignitaire samurai en visite, la plupart des affaires impliquant donc 98% de la population de l'empire ne concernent pas ou peu la magistrature impériale.
En fait, c'est pour cela que la nomination d'un nouveau magistrat impérial est avant tout politique et que la plupart n'ont pas une formation spécifique (bien qu'on leur demande au moins de connaitre la loi et leur propre charte). Il y a bien un dojo des magistrats d'émeraude mais il n'est pas obligatoire d'y aller. Au sein de la magistrature, outre le distingo facile à imaginer entre le magistrat itinérant et le résident, il y a donc un tas de postes et affectations divers dans leurs contraintes.
On s'attend à davantage d'action impliquant l'outremonde dans le sud de l'empire que dans le nord. Il y a plus de chances qu'on ait affaire à de la contrebande dans les provinces frontalières qu'au coeur des montagnes du Dragon ou chez les Toritaka... etc...
certains postes représentent une véritable charge de travail. Pour deux provinces de taille similaire, ou deux agglomérations de taille similaire, on a des situations qui peuvent diverger considérablement. D'autres postes sont plus symboliques. Soit ce sont effectivement des planques, soit ils demandent tout autre chose que ce que le magistrat doit officiellement faire. On peut imaginer par exemple que jusqu'à ce que ça devienne la nouvelle capitale impériale, Toshi Ranbo changeait assez souvent de mains (une fois par génération à certains moments de l'histoire) pour que les tàches du ME en place en soient affectées, même si stricto sensu, il n'est pas censé intervenir dans des affaires militaires. Il doit quand même s'assurer que ça ne dégénère pas. Que les criminels qui pourraient le concerner ne profitent pas de l'instabilité des autorités locales, etc...
tous les magistrats ont le même statut, mais il va sans dire qu'un jeune prodige se verra certainement affecté dans un endroit peu désiré. Son ami dont le père connait bien le champion d'émeraude sera nommé dans un autre type d'affectation. Le vieux briscard qui a fait dix ans dans un poste saura brosser un portrait de ses activités susceptible de l'aider à passer pour un homme d'expérience auquel on attribuera un nouveau poste qu'il convoite, etc... mais il n'en demeure pas moins vrai que ces trois individus ont exactement le même statut, doivent faire respecter les mêmes règles et disposent de la même autorité légale pour ce faire.
la seule chose qui manque, dans le système, c'est une administration du corps des magistrats. On considère que tous leurs rapports, leurs nominations, leurs promotions et sanctions, sont gérées directement par le Champion d'Emeraude. C'est là, peut-être, que les choses gagneraient à être un petit peu étoffées. Il doit bien y avoir des gens pour lire tous les rapports mensuels des magistrats, en plus de ceux qui viennent rendre compte en personne au champion (théoriquement, tous les ME doivent rendre compte au champion chaque mois, mais l'éloignement et les occupations du dit champion font que la plupart envoient un messager avec un rapport mensuel, ce qui est enfin dit officiellement dans Empire d'Emeraude...). Ca n'est pas lui qui verse de la main à la main le salaire des magistrats. Ainsi de suite...
personnellement, je considère qu'il est possible de "faire carrière" dans la magistrature sans que son statut change. Par le jeu des affectations que l'on recherche et celle que l'on préfère éviter. Parmi ces affectations, le champion d'émeraude possède un petit staff devant le seconder. C'est lui qui désigne un samurai pour qu'il soit magistrat, et de même, c'est lui qui choisit parmi ses magistrats ceux qu'il estime nécessaire pour le seconder dans la gestion de l'ensemble de la magistrature.
Eux, je leur donne un rang de statut supérieur aux magistrats de terrain.
De fait, le Champion dépend pas mal de ses propres adjoints et comme ils filtrent pour lui l'information afin qu'il ait l'essentiel et pas le superflu, ils peuvent également "pousser" certaines personnes en avant pour être recrutées comme magistrats. Ou comme adjoints du champion... c'est là que toutes les possibilités de jeux politiques, ou de rivalités entre ME, peuvent jouer à plein.
Chez moi, la différence entre un bon et un mauvais champion d'émeraude ne relève donc pas de sa nomination à l'issue d'un tournoi mais de la manière dont il saura s'appuyer sur son propre staff, à la fois pour nommer, promouvoir et superviser l'ensemble des magistrats qui sont dispersés dans l'empire. Sachant qu'il n'a pas que ça à faire de ses journées, notre champion (qui est souvent champion de clan ou autre fonction prenante, en prime de ses devoirs directs envers l'empereur dont il est le bras droit...).