[2.14-all] Des profondeurs au Tengoku

[Hida Koan]

"Oui bah si elle se mêlait de son cul celle-ci, on s'en porterait mieux.. Je te rappelle qu'elle t'as arrangé un rendez-vous avec une.. Je ne sais pas quoi... Une maho tsukai... J'espère que tu l'as bien dit a Shiranai..."

[Vlad]

"Si tu veux, on passera voir Kuni Shiranai juste après..." fit Retsu.

Si cela permettait à Kei-chan de lui faire un peu confiance, ça vaudrait bien le coup de retourner voir la shugenja... Il sentait bien que cela la travaillait en tout cas.

"Et pour revenir à Yasuki Minako... Je crois qu'elle s'occupe justement de son cul..."

[Hida Koan]

"Je voulais juste être sûre que tu avais bien précisé à Shiranai que la lettre qu'on t'avait remise pour ton rendez-vous émanait de Minako. C'est tout. Après tout ça veut dire qu'elle connaissait... une personne comme ça."

Ils marchèrent encore quelques instants et arrivèrent au Palais du Conseil. Ils se firent annoncer auprès de l'intendant qui les fit attendre dans un petit salon.

"Ça ne pourra pas être pire que la fois précédente de toutes façons..." chuchota Kei "On n'en sait pas expressément plus mais au moins on a des choses à raconter."

La jeune femme resta debout à faire les cent pas.

[Vlad]

Alors qu'ils s'installèrent dans le petit salon, Retsu demanda à l'intendant à ce qu'on leur apporte le nantakubi de Nikumizu.

"Oui... Je pense que ça devrait mieux se passer aujourd'hui..." lui répondit-il en s'asseyant en seiza.

"Après tout nous avons quelques avancées à notre crédit : le sauvetage de Yoshiko-hime, la mort de son assassin, la découverte des assassins des dignitaires et des responsables de la tentative de meurtre contre Yasuki Minako-gozen, la mort de leur chef Nikumizu et de plusieurs de ses hommes..."

"Je pense que l'on peut dire que nous en savons plus..." conclut-il.

Ce fut alors qu'un serviteur entra, s'inclina bien bas devant les deux samurai avant de déposer devant eux une boîte qu'il fit glisser dans leur direction. Retsu remercia le vieil homme d'un signe de tête.

Il attendit alors patiemment, se contentant d'afficher un petit sourire en voyant la jeune femme tourner comme un lion en cage...

[Hida Koan]

"Peut-être qu'ils avaient un chef au-dessus encore ? Qui sait si celui qui est mort est bien le bon ?" dit-elle, marchant toujours. Elle n'aimait pas attendre... Et encore moins avant de faire un rapport, c'était déjà bien assez stressant sans en rajouter.

Elle s'arrêta devant un mur et s'absorba dans la contemplation d'une calligraphie toute simple : prospérité, pouvait-on voir. Florissant... Et bien espérons que ce soit le résultat de l'entrevue. Elle fit monter et descendre son bracelet sur son bras, machinalement. Le temps passant elle se rendait de plus en plus compte qu'ils ne savaient rien sur les motivations des criminels.

"Nous n'avons aucune information sur leur but final, à part la purification... Et nous avons déjà présenté cette conclusion la fois passée. D'autant plus qu'une jeune fille bien sous tous rapports à dorénavant été attaquée, je ne vois pas bien comment expliquer ça. Sans compter que nous n'avons aucune piste véritable pour cette affaire des faux gardes du Conseil. Résolument ce ne sera pas un bon rapport. A part faire une liste de ce qui s'est passé on n'a pas grand chose." Elle avait été plus sûre il y a quelques minutes... Elle aurait du réfléchir à ce qu'ils allaient raconter.

Elle se détourna enfin de la calligraphie au mur. "Comptes-tu raconter ce qui t'es arrivé ? Ou le rapport à Shiranai suffira ? Qu'en est-il de ce fameux maho-tsukai ? Et comment savoir qu'il n'y a pas de rapport ? Ou qu'il y en a un ? Sous certains angles tout pourrait aussi bien être lié que complètement décorrélé... Et pour l'instant à part subir et réagir, on n'a rien fait."

Elle sentait que sa journée allait être très longue. Être tendue comme ça dès le matin, n'était jamais positif, et n'augurait pas d'une bonne journée.

[Vlad]

"Oui, il est tout à fait possible qu'ils aient d'autres chefs..." répondit Retsu d'une voix douce qui se voulait apaisante.

"Quant à leurs buts, si l'on en croit les délires de notre prisonnier, cela semble aller plus loin que la purification. Pour eux toute la classe dirigeante de la ville, voire même de l'Empire, est corrompue. Et les gens comme nous sont des aveugles qui se font manipuler..."

"Leur but semble être le renversement pur et simple du Conseil..." conlut Retsu.

"Pour les faux gardes du Conseil, nous savons que c'est une manigances de Yasuki Bayuri... Cela n'a à priori rien à voir..."

"En ce qui concerne les révélations sur les maho-tsukai...", poursuivit-il en se rembrunissant, "Je pense qu'il faudrait attendre d'en savoir plus avant d'alerter le Conseil. Dame Kuni est informée et elle aura fait remonter l'information si elle l'estime critique..."

"Pour notre part, je crois que nous devrions attendre de savoir si cela est vrai ou non avant d'alarmer le Conseil..."

[Vlad]

Retsu regarda la jeune femme aller et venir pendant un moment.

"Détends-toi, Kei-chan. Je suis sûr que tout va bien se passer..." lui dit-il.

"Au fait je ne t'ai pas demandé, comment vont tes ecchymoses ??"

"Ca va mieux ??" lui demanda-t-il.

[Vlad]

"Tu ne peux pas être sûr que ça va bien se passer..." lui répondit-elle.

Elle s'arrêta de bouger et se remit à contempler encore la calligraphie... Elle n'avait même pas pensé à ses blessures ce matin.

" Mes hématomes ne font plus souffrir. Je n'y avais pas songé aujourd'hui, avant que tu me pose la question. C'est que ce doit être guéri. Je suis peut-être encore un peu bleue... mais rien qui soit effrayant."

[Vlad]

Retsu se leva, s'approcha d'elle et vint l'entourer de ses bras dans une attitude protectrice.
Cette réaction avait été totalement impulsive, spontanée et sans aucun doute idiote. Mais il ne savait pas comment la rassurer...

Courage, Kei-chan.

Surprise elle se raidit, un instant seulement, avant de reprendre une attitude normale. Tu trouves ça "normal" toi, deux bushi qui se font un câlin dans une salle d'attente du Palais du Conseil ? Et tu vas prétexter quoi ? Un malaise ? T'avais froid ? Il vérifie tes mensurations avec ses bras ? Besoin d'être rassurée ?

Elle se dégagea après quelques secondes.

" Je ne suis pas sûre que ce soit le bon moment", même si visiblement son attitude diminuait son stress. En plus tu avais dit qu'aujourd'hui tu ne "faisais rien",ajouta sa conscience.

[Kakita Inigin]

C'est à ce moment que Aikune entra. Après une seconde de silence il commenta :

- Bien, Retsu-san, je vois que vous vous intégrez chaleureusement dans la Garde des Eaux. J'étais venu pour vous entretenir avant d efaire rapport au gouverneur ; pourriez-vous me dire ce qui s'est passé hier soir ?

[Vlad]

Retsu se détacha lentement de la jeune femme, avant de se tourner vers le nouvel arrivant.

Il masqua son trouble d'avoir été vu dans une telle position et vint s'agenouiller devant Aikune.

"Hé bien..." commença-t-il en adressant un regard à Kei-chan qui semblait clairement mal à l'aise. Normalement ça aurait dû être à elle de faire le rapport...

"Nous avons découvert un réseau de souterrains qui court son la ville, réseau qui est semble-t-il utilisé par les meurtriers des dignitaires grue pour se déplacer en toute impunité afin de commettre leurs méfaits..."

"Nous sommes entrés dans les souterrains et nous sommes tombés sur un groupe d'hommes qui semblaient préparer de nouvelles agressions. Nous avons tenté de les arrêter. Un combat a eu lieu et l'ensemble des malfrats, à l'exception d'un homme qui a été fait prisonnier, ont été tués..."

[Kakita Inigin]

- vous me semblez bien entreprenant.

Le commentaire était fait a voix basse, comme si Aikune parlait a quelqu'un d'autre ; mais Retsu l'entendit distinctement.

- Kei-san, a votre avis, quelles étaient les motivations de ces hommes ? Et le danger est-il écarté ?

[Hida Koan]

Elle reprit ses esprits et, ravalant sa honte, finit par répondre.

" Certainement un complot à plus ou moins grande échelle pour punir les hommes de peu de valeur... Selon les critères des criminels évidemment. Ils semblent suivre un genre de gourou, un hérétique, qui se fait appeler Nikumizu. Si un parallèle est à faire, peut-être cherchent-ils a atteindre" Elle réfléchit intensément une manière de formuler ça "le cœur du mal ?"

Elle cacha ses mains dans ses manches pour ne pas les serrer nerveusement. " Je pense que le danger immédiat est écarté... Mais je ne crois pas que le problème soit réglé. " dit-elle mal à l'aise.

[Vlad]

Retsu acquiesça aux propos de Kei-chan, restant cependant silencieux.

[Kakita Inigin]

- Pensez-vous que la maho soit impliquée ? Nikumizu, c'est un nom qui sonne tristement. Cela peut-il cacher des nids d'adeptes du sang ou de maho-tsukai ?

L'amour est au coeur du mal, pensait Aikune, et si j'en crois ce que j'ai vu, nous n'en sommes pas débarrassés.