Sinon au moyen age il y avait une forme de terrorisme (empoisonnement des points d'eau, assassinat de hautes personnalités, enlèvements), mais la guerre ne se faisait pas comme aujourd'hui, ils avaient "un code et des règles dictées par l'honneur".
ce qui s'appliquait principalement entre notables, pour la piétaille ou les civils, c'était bien plus aléatoire et laissé à la discrétion du gars qui avait l'avantage.
d'une manière générale, toutes époques confondues, la guerre est une question de moyens. Soit tu peux te permettre une guerre en bonne et due forme, soit tu ne le peux pas. La guerilla est souvent la seule alternative dans ce cas et elle a bel et bien existé sous un tas de formes depuis l'aube de l'humanité. De même que la rebellion armée, l'insurrection ou même la révolte individuelle.
le problème du terrorisme, c'est qu'il ne vise pas à faire simplement de la guerilla mais bien, comme cela a très bien été dit avant, à frapper au hasard afin d'avoir un impact psychologique bien plus fort en jouant la carte du "nous sommes partout et pouvons frapper n'importe qui, n'importe quand" alors que fondamentalement, les cibles visées sont rarement essentielles sur le plan purement tactique.
maintenant, si on prend le cas de la guerre en Irak, des deux guerres en fait, on touche du doigt l'ambiguité extrème de nos propres valeurs. Lorsqu'il a été évident, en 90 et ensuite avec le coup monté des USA sur l'irak soutenant Ben Laden, que les irakiens iraient au casse-pipe, qu'ont fait les puissances occidentales qui voulaient écraser ce régime une fois les solutions diplomatiques épuisées (en partie volontairement d'ailleurs) ?
elles auraient pu éliminer Hussein et son état-major d'un seul coup. Malgré toute cette histoire de QG mobiles et changeants, de sosies et compagnie, dans n'importe quelle campagne militaire, le flux de communication depuis l'état-major trahit à lui seul son emplacement. De même que les officiers que l'on peut capturer dans les unités ennemies, qui savent comment joindre leurs supérieurs... sans parler du renseignement pur, car coordonner la défense d'un pays en pleine crise sans laisser de traces, c'est totalement impossible.
donc, on pouvait aisément localiser les dirigeants irakiens et leur tomber dessus quand on le voulait. Mais on ne l'a pas voulu, justement.
on a prétendu que Hussein devait être arrété dans les formes, jugé et puni. C'est joli tout ça mais les 100.000 irakiens civils qui périrent durant Desert Storm, eux, ils n'ont pas eu droit à une telle considération.
Plutôt que d'assassiner froidement une poignée de dirigeants à coups de missiles ou leur parachuter un commando (en controlant dés le troisième jour de Desert Storm la totalité de l'espace aérien irakien...), on a préféré pour des raisons bien plus cyniques se livrer à une guerre en bonne forme, en sachant très bien que le pays, ses infrastructures et sa population morfleraient. Et moins de 15 ans après, on a même remis ça une deuxième fois. Cette fois là, par contre, on a bien voulu aller jusqu'au bout et arréter les dirigeants qu'on avait laissé en paix le premier coup.
voilà, à mon sens, le moment ou la guerre et le terrorisme se rejoignent : les fameuses "pertes collatérales" civiles n'ont pas été évitées, parce qu'elles ont été jugées utiles. On pouvait cibler les centres de commandement, on pouvait cibler les dirigeants, la disproportion des forces était considérables et durant ces deux conflits, les armées alliées se sont causées plus de morts entre elles que face à l'ennemi...
le cynisme de nos gouvernants, c'est de dire que le terrorisme ça concerne forcément les poseurs de bombes et autres candidats au suicide... et que la guerre, la vraie, c'est forcément meilleur, parce que forcément les pertes civiles ne sont qu'une "malheureuse et inévitable conséquence".
mais le sont-elles toujours ?