• Le sens de l'honneur. Si la notion d’honneur est complexe et par essence génératrice de conflits, le sens de l’honneur peut être défini comme le compas qui permet de mettre les idéaux de sa caste en application et de savoir par contrecoup évaluer un choix moral ; en bref de mériter son rang, et de comprendre avec finesse la morale imposée par un code rigide. A Rokugan, un samurai qui suit la voie de l’honneur devra se conformer aux différentes valeur morales prônée par le bushido d’Akodo (Gi, Yu, Jin, Rei, Makoto, Meiyo, Chugi) mais aussi agir de façon à « honorer » sa famille et son Clan par ses action, et empêcher que celles-ci soit déshonorée quand on peut l’empêcher (ce n’est pas exhaustif). Apparemment, c’est inextricable car nombre de situations débouchent sur une perte d’honneur quel que soit votre choix… (Désobéir à son seigneur est déshonorant, mais ne pas laver l’affront à son père l’est tout autant… ) Le sens de l’honneur, ce n’est donc pas l’honneur mais la capacité à savoir comment agir avec honneur (ou avec le moins de déshonneur possible, quand c’est le seul choix). Accepter un déshonneur, avoir la réputation d’être sans honneur, ce n’est pas forcément manquer de sens de l’honneur. En effet il faut déjà avoir le sens de l’honneur pour comprendre qu’on agit de façon déshonorante ou pour choisir un déshonneur plutôt qu’un autre.
• L’honneur de parenté c’est à l’évidence l’honneur de votre famille proche (parents, frères, enfants). Si votre fille fricote avec un heimin, votre honneur en prendra un coup (« tu m’as déshonoré ! »)
• L’honneur de famille/de Clan. C’est l’application de valeurs morales prônées de préférence par votre famille/clan. La loyauté pour un Scorpion par exemple, ou la vérité pour un Kitsuki. Un samurai qui suit cette voie aura une meilleure réputation auprès des membres de son Clan/famille mais pas forcément auprès des autres. C’est aussi le fait de protéger l’honneur de son Clan/de sa famille.
• L’honneur de caste, c’est l’honneur particulier aux samurai entre autre (mais pas seulement) défini par le bushido d’Akodo. Les sept vertus sont certes importantes pour déterminer ce qui est honorable, mais l’honneur d’un samurai est plus complexe que cela. Révérer l’Empereur ou Shinsei est honorable, mais n’est pas à proprement parler mentionné dans le bushido (pour Shinsei on sait pourquoi). Une grande part des conceptions morales listée parmis les pertes et gains d’honneur de la 3eme édition dépendent directement de la vision qu’à la caste des samurai de l’honneur sans être à proprement parler issus du bushido. (Obéissance au seigneur, protection des intérêts de ses supérieurs etc.) Cependant, plus généralement, l’honneur de caste est celui qu’on définirait comme le fait de se comporter d’une façon qui honore l’ensemble des samurai et en fonction de la morale collective de la caste.
• La Réputation, c’est en quelque sorte « l’honneur perçu ». La réputation est liée à pratiquement toutes les autres formes d’honneur. Certes, un homme honorable peut ne pas se préoccuper de sa réputation (et curieusement dans nombre de sociétés guerrières, c’est un choix souvent célébré par les poètes – à Rokugan c’est spécifiquement considéré comme honorable par le bushido), mais dans nombre de circonstances un secret honteux est d’autant plus déshonorant qu’il est su. Si votre femme vous trompe cela est un affront à votre honneur personnel et familial, mais si cela est de notoriété publique votre honneur en prend un coup supplémentaire. Vous chercherez à laver cet affront en public plutôt que de trouver une solution honorable mais discrète. Pourtant cela n’empêche pas que vous ayez le sens de l’honneur et un honneur personnel intact… C’est très différent de la Gloire (bien que cela puisse agir sur elle) car votre réputation peut dans certain cas être entachée sans que cela remette en cause vos faits d’arme, votre célébrité, votre crédibilité ou votre valeur politique…
• L’honneur personnel c’est (selon le film Rob Roy) « le cadeau qu’un homme se fait à lui-même ». L’honneur personnel dépend en partie du sens de l’honneur mais, alors qu’un individu possède un fort sens de l’honneur, il peut au gré des circonstances sentir que son honneur est lourdement entaché. L’honneur personnel est donc un sentiment, qui dépend des actions (ou inactions) du samurai. « Je me suis déshonoré en buvant autant de saké. » « En ne répondant pas à cette insulte, je me suis déshonoré. » « En sauvant l’Empire, j’ai retrouvé mon honneur. » etc mais aussi d’éléments qui ne dépendent pas de lui (ma femme me trompe). En dernier recours, si un samurai ne peut agir pour retrouver son honneur personnel, il peut toujours faire seppuku.
A mon sens, l’honneur personnel à Rokugan n’est pas à la carte. Un samurai ne peut être honorable, parce qu’il obéit à une morale purement individuelle, ce qui est honorable dépend de valeurs collectives qui affectent la conception que l’individu a de lui-même. Ce n’est pas censé être réaliste, c’est un choix esthétique.
Un Samurai se doit donc de savoir s’il a agi de façon honorable ou non (pourquoi ? Parce que c’est plus intéressant). Rokugan est un monde ou personne ne saurait être dans le déni par rapport à cela… Et la réponse sur ce qui constitue un motif de déshonneur ou une réhabilitation ne peut se trouver qu’en jeu. Il s’agit donc d’un outil puissant, pour les joueurs, comme pour le Mj, pour donner du sens aux scénarios et campagnes. Un personnage déshonoré qui veut retrouver son honneur, un personnage qui sacrifie son honneur pour une cause juste, ce sont des motifs puissants de conflits et donc de narration. Ce n’est pas pour rien que cette notion est au centre de nombre d’œuvres littéraires dans toutes les civilisations.
• La force de l’honneur : à Rokugan, l’honneur n’est pas qu’une notion abstraite. L’homme honorable peut accomplir des prouesses impossibles. Son honneur le préserve de la peur, lui permet de résister à l’influence néfaste des manipulateurs, de porter des coups plus sûrs. Rokugan est un monde héroïque (mais pas naïf) et cette conception est encore une fois un choix esthétique des auteurs du jeu fondé sur une tradition littéraire et cinématographique. Par ailleurs, cette force dépend directement de l’honneur personnel du personnage puisque c’est la qu’elle trouve sa source. Qu’un personnage se sente déshonoré et cette force l’abandonnera, il sera à la merci de ses ennemis.
On pourrait probablement en ajouter d’autres (l’honneur impérial) ajouter des variations ou discuter de la pertinence de cette classification, mais ce qui est important ici c’est de montrer que si toutes ses notions d’honneurs se recoupent, elles ne sont pas faites pour être entièrement compatibles. Bien des choix moraux n’existe que parce que l’une de ces applications de l’honneur s’oppose à une autre. Numériser l’ensemble de ces conceptions sous la forme unique de « points d’honneur » est-il donc nécessaire ou en tout cas pertinent ?
• Le sens de l’honneur d’un personnage, à mon sens, n’a pas besoin d’être numérisé. Lors d’une partie, ce sens de l’honneur est applicable uniquement par l’interprétation d’un personnage et les informations fournies par le MJ… Je ne vois pas d’intérêt à faire un jet d’honneur pour qu’un personnage puisse savoir si oui ou non tel ou tel choix est honorable ou plus honorable qu’un autre… Par conséquent, avoir une représentation numérique du sens de l’honneur d’un personnage par l’intermédiaire de point d’honneur me semble absurde, d’autant que cela risque de nuire à la thématique. « Tu n’as pas assez en honneur, donc tu ne vois pas le problème qui est au centre du scénario… »
• L’honneur de caste, l’honneur de Clan, l’honneur familial, l’honneur de parenté composent l’échelon de la notion collective de l’honneur pour le samurai. S’il est important de définir ce qui constitue un déshonneur pour sa famille, son Clan et sa caste, il me paraît sans intérêt de donner numériquement un honneur collectif à un personnage. Heureusement le système féodal fait que l’individu intériorise l’intégralité de ces éléments lorsqu’il s’agit de l’honneur. Si une famille ou un Clan se déshonore, tout samurai faisant partie de cette famille ou de ce Clan, partagera ce déshonneur, même s’il n’a rien fait pour le causer. Si un samurai voit un autre samurai se comporter de façon déshonorante et ne fait rien, il portera un peu du déshonneur de sa caste. Si votre famille proche est déshonorée (votre sœur est devenue prophète du Sang), ce déshonneur devient vôtre…
• De même la réputation n’a pas besoin d’être numérisée. Il suffit de la jouer pour qu’un Pj en ressente les effets… Car cela permet une application plus fine que n’importe quel chiffre. Qu’un personnage éminent ricane à la cour des déboires conjugaux d’un Pj est suffisant pour que celui-ci comprenne le message. Si un personnage aborde un Pj quelle importance qu’il sache que celui-ci a 3 en honneur ? Est-ce que cela amène quelque chose à l’interprétation ? Un dialogue autour de choix effectués par le PJ ne seraient-ils pas plus efficace ?…
• L’honneur personnel me semble donc la seule notion vraiment pertinente sous une forme numérique. Une perte d’honneur personnel n’a rien à voir avec une perte de sens de l’honneur, et souvent n’entachera pas la réputation du personnage. La fluctuation les points « d’honneur personnel » est un excellent moyen pour un joueur de savoir où se situe son personnage dans le temps, puisque l’honneur personnel varie selon les circonstances. Une perte d’honneur peut être causée par un acte du PJ (un manquement au bushido par exemple) mais aussi par des évènements extérieurs sur lesquels il n’a aucune prise (la mort non vengée de votre père). Pour récupérer son honneur le samurai devra donc agir, rétablir une situation. La perte d’honneur n’est pas une sanction dans cette optique mais une indication de l’état d’esprit du personnage. En tant que tel rien n’empêcherait cependant de trouver plus pratique des indications purement verbales « Ton personnage se sent déshonoré parce que… » Cependant, comme nous l’avons vu, l’honneur personnel est source de force pour les personnages de fiction épique.
• La force de l’honneur. C’est cet aspect qui gagne le plus à être exprimé sous forme de points. Dans nombre de fictions, les personnages disent « Mon honneur est ma force », à L5R c’est plus qu’une réplique : c’est vrai. Cela a deux fonctions :
– la première de donner à ressentir à des joueurs modernes l’importance de l’honneur, non parce qu’ils risqueraient de ne pas jouer des personnages honorables (ou qu’il faudrait les récompenser d’agir dans l’honneur) mais parce que cet aspect de l’honneur nous est le plus souvent étranger. Faire ressentir que l’honneur est essentiel au samurai n’est pas anodin, car au fond raconter une histoire, et trouver les moyens adéquats pour le faire se résume à cela : faire ressentir. Les jets de dés font partie des moyens à la disposition du Mj pour faire ressentir une situation aux PJ : le désespoir d’un combat, le suspense, l’exaltation. Le jet d’honneur ou le bonus d’honneur aux jets de Peur est donc un moyen de faire ressentir la force que donne l’honneur à un personnage.
– la deuxième d'affaiblir physiquement un personnage qui se sent déshonoré. Comme dans les légendes, le personnage a absolument besoin de retrouver son honneur pour pouvoir vaincre ses ennemis...
Dans cette optique cependant, il est évident que le jet d’honneur doit être manié avec précaution. Il doit avoir un impact sur l’histoire et faire sens. Un MJ ne devrait à l’évidence pas laisser un personnage utiliser les jets d’honneur pour un motif déshonorant. Oui l’honneur est une force mais lorsqu’il s’agit de protéger des innocents, de combattre un ennemi de l’empire, de résoudre une situation désespérée. Non de gagner une partie de bras de fer dans une taverne ou de faire parler un heimin lors d’une enquête de routine à Ryoko Owari… Sans parler du fait de risquer son honneur en le faisant (pour les jets qui ne sont pas gratuits). Mais il n’est pas difficile de s’accorder avec les joueurs sur ce point…
Pas vraiment parce que ce sont des avantages qui ne fluctuent pas et qui expriment d’autres aspects. Aucun d’entre eux ne permet de faire ressentir l’avantage que donne un samurai le fait de sentir que son honneur personnel est irréprochable, ou quasi irréprochable, ou… bon ben au-dessus de la moyenne.Pénombre a écrit :alors autant laisser tomber l'honneur si c'est juste un coup de "pouce circonstanciel" et agrémenter de plus d'options des trucs comme Chanceux, Grande Destinée, Choisi par les Oracles
Exactement. Donc où serait l’intérêt d’en avoir une représentation numérique ?sur la problématique du "c'est pas l'honneur qui détermine le comportement d'un personnage mais le comportement qui peut modifier l'honneur", je vois pas très bien ou on diverge. Ou alors c'est une histoire de poule et d'oeuf que j'ai pas trop compris
si l'honneur devait déterminer le comportement du personnage, il devrait s'y plier et cet honneur ne varierait pas. Point.
Mais même si le rang d'honneur servait à indiquer les attentes qu'on a du personnage, cela me pose un gros problème dans la gestion pratique de l'honneur en tant que points (le fait de perdre un rang lorsque un jet d'honneur rate fait que ce qu'on attend du personnage baisse soudain pour une raison purement technique).
Ce n’est pas une histoire de poule et d’œuf, parce que tout simplement il y a une énorme différence dans le ressenti des joueurs entre un rang d’honneur qui exprime le sens de l’honneur d’un personnage et un rang d’honneur qui exprime l’honneur personnel à un instant donné.
Tout dépend ici de la façon de jouer. Ma campagne vient de dépasser le 39 eme scénario/week end de jeu. Cela implique que les personnages ont grandement évolué et que les attentes de départ et la vision des personnages ont changé au gré des évènements. Si je faisais jouer un one-shot peut être que je me servirais de l’honneur uniquement à titre indicatif, pour que les joueurs aient une idée de la façon dont leurs PJ intègre cette notion.maintenant, prendre un personnage avec un haut rang d'honneur initial signifie de la part du joueur d'avoir justement certaines attentes dans sa manière de se comporter.
Fixer une fois pour toute le sens de l’honneur d’un PJ tend à mon avis à rigidifier l'interprétation du personnage. De plus cela dissimule le fait qu’il s’agit d'une notion qui doit rester impalpable et sujette à interprétation. Le sens de l’honneur d’un personnage doit selon moi se dégager de ces actes non d’une donnée préétablie… Ainsi celui qui apparaît comme honorable au premier abord se sentira-t-il libre de faire un choix en adéquation avec d’autres aspects de sa personnalité, même si cela signifie de s’écarter de la voie traditionnelle de l’honneur (un peu comme le personnage central de Rébellion de Kabayashi), obéissant peut-être en cela à une vision de l’honneur « supérieure ».
L'honneur d'un Scorpion n'est pas inférieur à celui d'un Lion, il se trouve juste que le comportement du Lion moyen est plus en phase avec la vision traditionnelle du code du samurai donc il a généralement plus de POINTS d'honneur... C'est pourquoi je ne suis pas convaincu par les tentatives (datant du Manuel de survie du maître) de différencier l'honneur selon les Clans. Les Scorpions sont pour moi ceux qui sacrifient leur honneur pour une efficacité et une cause supérieure, il est donc logique que cela ait un impact. Estimer le sens de l'honneur d'un membre du Scorpion ne dépend pas de ses points, mais uniquement de la perception de celui qui estime. En revanche, s'il agit selon la morale de son Clan, son rang d'honneur sera bas, parce qu'il sait que la plupart de ses actes sont contraires à ce que l'on attend d'un samurai (ce qui est une priorité supérieur à l'honneur de son Clan). En clair, il est difficile pour un Scorpion d'avoir un haut rang d'honneur (mais ça n'empèche qu'ils peuvent avoir un fort sens de l'honneur). C'est normal et parlant.
C’est ce que je dis plus haut. Là où je diffère, c’est que si j’estime que la plupart des aspects de l’honneur n’ont pas besoin d’être modélisés, je trouve que la force donnée par l’honneur doit être ressentie. Il est intéressant qu’un joueur sente de façon « physique » son personnage atteint et affaibli, parce qu’il apprend que son père était un traître.l'interaction honneur/comportement (et comportement/honneur) me semble justement être intéressante même si nos besoins d'après ce thread semblent très différents à cet égard. Je n'éprouve pas le besoin de modéliser l'honneur
Tout à fait d'accord, comme je le dis plus haut, ce ne doit pas être une punition. Cependant, chez moi, les scores varient grandement, parfois à l'intérieur même d'un scénario. Entre autre parce que les personnages y sont souvent confrontés à des dilemmes moraux qui rendent la voie traditionnelle de l'honneur difficile à suivre.je ne pense pas non plus que l'honneur doive servir comme un système de bons et de mauvais points pour le joueur... chez moi, ça varie d'ailleurs assez peu comme score (j'entends : les gains et pertes ont tendances à ne pas impacter au point ou l'on chute d'un rang complet par exemple, sauf si l'on fait de manière récurrente des trucs pas honorables). Je vois davantage ça comme une boussole qui aide le joueur à se positionner et lui permet de jauger de son comportement vis à vis des autres. Et quand il y a un souci, on en parle tranquillement et on évite les dramatisations excessives du genre "PUNITION : deux points d'honneur !!"
Les pertes d'honneur ne sont donc pas vécues par les joueurs comme une sanction mais comme une indication de l'état d'esprit du personnage. En gros cela ne signifie pas "est-ce que le personnage a de l'honneur ou non ?" mais "est-ce que le personnage se sent ou non déshonoré par les épreuves qu'il vient de passer et les choix (parfois injustes) qu'il a fait récemment ?" Mais comme les personnages des films de samurai, les héros d'une campagne peuvent devoir faire le choix du déshonneur pour un motif honorable. La perte de points d'honneur permet alors de représenter concrètement le prix de ce sacrifice pour les joueurs.
Pour donner un exemple simple et connu (et pas du tout samurai) c'est un peu comme lorsque Lancelot monte sur une charrette pour traverser une foule lorsqu'il tente de sauver Guenièvre chez Chrétien de Troie. Pour la morale traditionnelle de son époque, monter dans une charrette au milieu d'une foule est déshonorant (car c'est là qu'on transporte les condamnés), néanmoins tout chevalier qui respecte la notion d'amour courtois ne pourra qu'admirer le choix de Lancelot en l'occurrence, qui a préféré une situation déshonorante au risque d'échouer à retrouver Guenièvre.
Dans un tel cas, je choisirai d'enlever un maximum de points d'honneur au joueur qui monte dans la charrette, tandis que celui qui se contentera de forcer le passage à travers la foule des paysans en perdra peu (car bien qu'il risque de perdre du temps ou de blesser quelqu'un, il agit de façon conforme à la morale de son temps et de sa caste). Le joueur qui décide de monter sur la charrette au prix de l'humiliation sait donc bien que sa perte de points d'honneur n'est pas une sanction. D'ailleurs lorsqu'un Pj risque de faire une action qui lui enlève de l'honneur je le préviens avant - non pour le pousser à agir comme il me plairait mais pour qu'il saisisse mieux la portée symbolique ou morale de son acte futur. Parfois certains joueurs avaient juste oublié tel ou tel aspect du code du bushido et donc changent d'avis, mais le plus souvent cela n'influe pas tant sur leur choix que sur la façon d'interpréter le personnage quand ils décrivent l'action...
Plus tard, un PNj important (et ayant une vision mature de l'honneur) pourra louer l'attitude honorable du Pj lorsqu'il est monté sur la charrette et il se peut même qu'un barde Ikoma (bon d'accord je commence à m'emmêler les pinceaux dans le décors de cet exemple) en fasse le sujet d'une histoire (donc augmentation de Gloire).
Il me semble au final que les points d'honneur sont un outil irremplaçable pour exprimer de façon concrète la complexité des choix moraux qui font intervenir l'honneur... (Sans perte de points d'honneur, le fait de monter dans la charrette n'aurait pas de conséquence palpables immédiates et apparaîtrait seulement comme un moyen plus facile d'arriver à son but.)
Je comprends qu'on n'aime pas un point de règle et qu'on le zappe. Mais appliquer l'honneur selon les règles officielles, ce n'est certainement pas de la triche (ce serait comme dire que bluffer au poker, c'est de la triche). Cette règle sert à exprimer le fait que le samurai qui fait des choix honorables peut utiliser celui-ci pour accomplir des exploits impossibles. Cf. plus haut les réflexion sur la force de l’honneur…Kakita Inigin a écrit :Hum je ne suis pas d'accord. Les jets 'honneur servent à refaire une jet si le comportement induit par ce jet est bizarr pour u samourai honorabe. Je suis, dans ce cadre, complètemnt opposé à lidée de s'en servir pour refaire les jets manqués (Non à la triche !).
Ça ne me dérange pas, parce que les points d'honneur ne sont pas représentatifs de leur sens de l’honneur (je ne vois pas à quoi ça servirait d'avoir des points qui reflètent ce qui est déjà perceptible dans les choix de vie, le comportement ou le roleplay), mais uniquement le fait qu'ils doivent sacrifier leur honneur chaque jour en confrontant la morale traditionnelle du samurai aux horreurs qui se trouvent de l'autre côté du mur... et qu’il font souvent le choix du pragmatisme…Pour préciser ma pensée sur le choix d'une refonte du système, le principal problème du système d'honneur "régulier" c'est que des crabes avec 1,5 d'honnur ... se barrent du mur en courant
Au fond le vrai problème des rangs d’honneur à L5R pour moi, ce sont ces descriptifs de chaque rang, qui laissent croire que le sens de l’honneur d’un personnage est moins pointilleux parce que son honneur est entaché.