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par Pénombre » 15 mai 2009, 12:05
Le flicage d'internet, en moins de 100 minutes.
Depuis quelques années, déjà, on s'efforce de persuader les gens qu'internet doit être surveillé, sans pour autant cesser d'être un lieu de "libre expression" parait-il. Et de nous citer en vrac les réseaux pédophiles, les réseaux terroristes, les escroqueries électroniques et le piratage multimédia. Après le vote tout récent de la loi Hadopi qui incite fortement le citoyen/suspect à acheter un logiciel de surveillance pour prouver sa bonne foi quand il est lui-même piraté parce qu'il n'existe aucune réelle possibilité d'empêcher qu'on se serve de sa connection à son insu… le gouvernement de notre beau pays prépare déjà la prochaine loi sur la sécurité intérieure, qui entres autres cherche à instituer un filtrage des contenus par les FAI, et à terme envisage aussi de rendre de fait illégal tout usage par un particulier de logiciels encryptés parce qu'il n'a pas envie que la moitié du monde vienne espionner – légalement ou pas – ce qu'il fait sur le ouaibe. Qu'il fasse cela pour contourner Hadopi… ou parce qu'il ne se sent pas vraiment en sécurité quand il fait des achats, ou tchatte, ou surfe.
Parce qu'en utilisant un logiciel qui protège (un peu) ma vie privée de n'importe quel abruti de hacker en herbe habitant à l'autre bout du monde j'empêche également des autorités para-judiciaires de surveiller –à mon insu - mon activité internet, je – moi, vous, n'importe qui – serais donc sans doute un jour susceptible d'être en situation d'illégalité. Etonnant, non ?
Dans le même temps, il n'y a techniquement aucun moyen absolu que je garantisse ma vie privée à l'heure actuelle, et ça n'est pas en m'interdisant de le faire qu'on m'aidera dans ce sens, n'est ce pas ? Ca revient à peu près à me dire "tu as le droit de fermer la porte de chez toi pour éviter que n'importe qui te cambriole, mais n'importe quelle autorité para-judiciaire a le droit de te trainer en justice parce que tu n'a pas laissé ta porte ouverte pour qu'elle pénètre à ton insu dans ta demeure, pour n'importe quelle raison qui lui semble valable".
Ca laisse rêveur, pas vrai ?
Allons-y franco, quelle est l'idéologie qui se cache derrière de telles âneries ? Je dirais bêtement que c'est de vouloir inciter les gens à ne plus utiliser cet outil en dehors de chemins balisés, répertoriés et fliqués. Oui, c'est fascisant. Ni plus, ni moins. Ca y est, on a laché un vilain mot bien excessif, selon certains. Malheureusement, la réalité, elle, est déjà au niveau de ce terme excessif, et elle ne va pas s'y arréter je le crains.
On ne peut pas se permettre d'agir comme dans certains pays auxquels on a la prétention de donner des leçons sur les droits de l'homme, et qui surveillent férocement l'activité des internautes, alors on va mettre les gens devant le fait accompli : en généralisant le sentiment d'insécurité, en faisant peser une menace sourde de quiproquo judiciaire sur un tas de gens de bonne foi mais pas forcément experts en protection Wifi par exemple (si on peut parler à l'heure actuelle de véritable protection en la matière…), en s'appuyant sur des exemples anecdotiques pour faire croire que n'importe qui, en faisant n'importe quelle recherche sur le web peut tomber sur des contenus choquants, ou illégaux, on va amener nos concitoyens à penser de plus en plus souvent que le simple fait de surfer sur le ouaibe revient à s'exposer à des poursuites parce qu'ils seront tombés au mauvais endroit, parce qu'ils auront été hackés sans le savoir, parce qu'ils porteront la responsabilité judiciaire personnelle de failles techniques et d'aberrations informatiques contre lesquelles ils ne peuvent rien et certainement pas davantage que les acteurs officiels du réseau.
Avec ça, on va vers quoi si ce n'est du minitel multimédia d'état, digne d'un rêve post-stalinien ? Où les contenus payants sont "valorisés" alors qu'on sait déjà le souci de nos gouvernants en matière de diversité culturelle, sans parler de diversité intellectuelle… où l'on vend à des citoyens des technologies parmi lesquelles ils n'ont aucun réel choix – puisque tout le monde va lentement vers le haut débit par box avec wifi intégré activé par défaut par exemple – mais dont ils deviennent personnellement responsables. Jusqu'à ce qu'ils préfèrent en revenir au modem 36K tellement ils ont la trouille ? Mais dans l'intervalle, responsables ou pas de ce qu'ils seront accusés de faire, ils paieront quand même leur abonnement auprès de ceux qui ont la responsabilité technologique de leur situation…
Un beau racket qui fait rudement envie, pas si différent que ça de celui du tabac ou le principal responsable est aussi le principal bénéficiaire tout en étant le principal législateur… qui cautionne le fait que dans la cigarette actuelle, ça n'est pas le tabac mais tous les agents de texture – et générateurs de phénomènes d'accoutumance – qui sont les plus nocifs, entres autres. C'est-à-dire que tout le monde devrait arrêter de fumer mais que le mélange en question est fait pour être nocif et addictif, et qu'il est facturé de plus en plus cher à l'usager par ce même état qui est censé l'inciter à arrêter… tout va bien, quoi.
Kafka ? mon ami ! ça faisait longtemps… comment ça va la vie ? Oui, je sais… t'es au courant qu'on peut trouver 1984 et Brasil sur internet ? Et puis des trucs à toi, aussi… enfin, pour l'instant…
En matière de libre expression, on a vu avec Hadopi (un certain cadre de TF1, plusieurs articles sur orange.fr qui posaient "souci" à la direction par leur contenu et ça n'est que le début) vers quoi on va quand dans le même temps certains ministres affirment haut et fort qu'ils ont un immense respect pour les journalistes et leur indépendance… si c'est le même que pour nous, les citoyens lambda, on a pas fini de rire jaune, s'pas ? On a vu par ailleurs, dans le domaine de la politique migratoire, dans le domaine du fiscal et dans celui du sécuritaire (sécuritaire, pas sécurité, hein…) toute la bonne foi de ces mêmes gouvernants quand il arrive qu'on écorne quelque peu leurs mensonges à coups de faits journalistiques… on a vu. J
e suis vraiment rassuré par tous ces gens soucieux de veiller sur moi, qui prendront soin que je ne fasse pas de "débordement" si j'avais envie de m'exprimer sur des forums publics, en supprimant non pas mes propos, mais l'article qui les aurait suscités… c'est teeeeeellement mieux, comme ça. Dont' you think so, Mr Orange ?
C'est ça, l'internet français de demain : un endroit ou tout le monde est libre de dire n'importe quoi mais seulement si on n'efface pas ses déclarations ensuite, ou les informations qu'il commentait. Ou tout le monde a le droit de surfer comme il l'entend mais seulement là où on veut bien qu'il aille (et puisque l'internaute est parait-il si susceptible que ça de se retrouver sans le vouloir là où il ne voulait pas aller, la "logique" dicte qu'il reste chez lui, c'est bien plus sûr… pas vrai ?). Ou tout le monde a le droit de regarder et écouter ce qu'il veut, mais qu'il faudra déjà qu'il passe outre les contenus "valorisés" par les autorités, dont la seule "valeur" est d'avoir un prix, au passage… et si demain je veux continuer à mettre des trucs sur un site internet, gratuitement, comme ça, je serais "valorisé" moi ?
Parce que disons le tout net, même si théoriquement un contenu offert gratuitement et légalement a tout autant le droit d'être valorisé qu'un contenu payant, quel moteur de recherche – qui n'a pas à obéir à la loi franco-française – acceptera de le faire ? et s'il le fait, vu que ces moteurs se financent déjà depuis longtemps sur la "valorisation" par le biais de liens sponsorisés, que va-t-on provoquer à part l'accentuation de ce phénomène qui aboutira donc à un internet encore plus commercial et consensuel ? Elle sera où, la valorisation des contenus gratuits ? Qui la gérera ? Selon quelles garanties alors que les majors et une poignée d'acteurs du web feront le maximum pour que la camelote dont ils inondent les réseaux soit le plus possible mise en avant…
C'est un peu comme la voiture, en fait : tu peux circuler sur toutes les routes que tu veux, mais si tu veux aller vite, faut passer sur une autoroute et faut payer. Et comme tu dois aller de plus en plus vite, forcément, en fin de compte tu paieras de plus en plus cher… quelle coïncidence malheureuse, quand même. Surtout que comme par hasard, l'entrée d'une autoroute, tu peux la trouver indiquée dés l'autre bout de la ville, de manière bien plus visible que le reste (et notamment que les nationales, qui ne sont pas – encore- soumises au droit de péage, elles). Ca doit être ça, la "valorisation"… et pour la signalétique routière, elle est contrôlée par les pouvoirs publics, en plus. Ca annonce déjà la suite, pas vrai ?
Dans l'intervalle, on sera ravi de savoir que les terroristes, les vrais, ont découvert qu'il leur suffit de se la jouer à l'ancienne pour emmerder le monde. Demandez aux talibans, afghans comme pakistanais : il leur suffit d'aller se planquer dans les collines et d'envoyer ensuite des kamikazes décérébrés se faire sauter un jour de marché… et une bonne vieille roquette capable d'abattre à vue un hélico de notable, on en vend chaque jour presque autant que des AK-47… ça va clairement leur foutre la trouille, un internet sécurisé, à ces gens qui n'ont pas peur de mourir en se faisant sauter la gueule… quand on sait que les talibans, par exemple, sont parmi les plus gros trafiquants de came et de flingues de la planète, et que leurs carambouilles sont organisées dans des villages ou à dos d'âne, ben on a pas de souci à se faire sur l'efficacité des stratégies "d'étranglement financier" par la surveillance d'internet, hein…
Dans l'intervalle, on sera également ravi de voir à la télé le énième reportage sur des réseaux pédophiles qui ont sévi pendant des années avec la complicité de certaines autorités, comme ce fut le cas en Belgique, vous vous rappelez ? On sera également ravi de savoir qu'un autre martyr a passé à l'insu de tout le monde les quinze dernières années dans la cave de papa, ou que sa sœur est enceinte de son propre géniteur… ce genre de truc sordide qui représente bien plus la réalité de la pédophilie – avec la prostitution à grande échelle de certains pays d'asie – que des photos odieuses circulant sur les réseaux. Réseaux qui sont déjà depuis longtemps surveillés d'ailleurs, les cyberpoliciers ayant été parmi les premiers à dire que l'internet onirique de demain de nos gouvernants allait surtout les empêcher de faire leur boulot efficacement, en incitant les délinquants à devenir plus experts dans les moyens de dissimuler leurs traces. Parce que, au cas ou certains n'auraient pas compris, il sera toujours plus facile de dissimuler des photos ou des propos échangés sur le web qu'une victime de kidnapping ou les marques de sévices sur le corps d'un pauvre môme...
Accessoirement, la très grande majorité des faits de pédophilie concernent l'entourage proche des victimes, à commencer par leurs familles. Donc, on tape à côté, puisqu'on prétend surveiller le contenu de réseaux qui ne servent que marginalement aux pédophiles qui font des victimes chez nous, et qu'on sait par ailleurs depuis longtemps comment traquer ceux qui se rendent dans des pays ou ils sauront trouver de quoi satisfaire leurs vilaines envies… parce qu'on sait tout bêtement très exactement où ils vont... pas difficile de les identifier, hein... quand on sait où les attendre...
Mais les enfants, c'est très médiatique pour faire passer tout et n'importe quoi.
Dans l'intervalle, toujours, parlons aussi, puisque c'est censé être la thématique principale de l'Hadopi, du piratage multimédia. Ca fait doucement rigoler (jaune évidemment) quand on parle de piratage internet, que chaque pays d'europe publie son enquête comme quoi c'est lui le foyer mondial de ce phénomène et que pendant ce temps, la majeure partie de l'humanité utilise peinard des contrefaçons qui représentent – aux dernières estimations- la très grande majorité des CD et DVD disponibles sur les comptoirs en amérique latine… par exemple…
Ca fait doucement rire aussi, les offres légales de vidéo sur Internet/la VOD triple-play où les films coûteraient soi-disant aussi "peu" cher que 3 euro et quelques, alors qu'en moyenne c'est à peu près deux euros de plus… pour un visionnage unique. Et ça peut grimper jusqu'à une dizaine d'euro, quand même. Ca inciterait plutôt à retourner au vidéoclub en bas de la rue, hein… dans le genre foutage de gueule…
Ah, attention, y a des films moins chers, hein, lorsqu'ils sont susceptibles de disparaître du catalogue avant la fin de la semaine… parce que évidemment, on a de plus en plus de possibilités de stockage, mais on a préféré organiser la plupart des offres VOD vers une rotation des titres. L'illusion de mouvement repose sur "attention, ça va disparaître pour être remplacé par un truc nouveau", aussi… vous avez pas besoin que j'explique pourquoi entretenir une telle illusion, je suppose ?
C'est un peu comme si on construisait une bibliothèque nationale et qu'on la remplisse avec le contenu d'un bibliobus périodiquement renouvelé. Tous les ans, on ajouterait quand même l'équivalent d'une étagère pleine… pour montrer qu'on est en constante expansion bien sûr…
Donc, chaque année, on produit mondialement un peu plus de musique et de films (entres autres) qui s'ajoutent à notre patrimoine global, mais on les verra de moins en moins car en se limitant eux-mêmes, les acteurs du multimédia cibleront les trucs qu'ils pensent être les plus porteurs… n'est ce pas ? et qu'en plus, ils les "valoriseront", évidemment...
Quelqu'un a dit "appauvrissement général" ? Non ? ben voilà, c'est fait.
Ne parlons pas des mp3 téléchargés ou, malgré l'abandon des DRM, on continue à payer pour des trucs pas forcément compatibles avec l'appareil dans lequel tu veux l'entendre, ou son dernier firmware. Et puis, que dire du fait que tu possèdes maintenant légalement un mp3 que tu peux utiliser sur un lecteur… et pas un autre ? Autant en revenir au CD classique, hein… ce qui ne déplairait pas forcément à ces mêmes acteurs qui crient et hurlent qu'ils perdent des montagnes de fric tous les jours. C'est leur façon à eux d'aller vers le futur numérique, je suppose, que de t'amener à croire que la bonne vieille galette, c'est quand même plus fiable…
C'est pas comme s'ils n'orchestraient pas un racket des plus juteux, hein… surtout que les seuls chiffres qu'ils citent à tort et à travers… ce sont les leurs. C'est d'une objectivité et d'une impartialité qui en dit long sur leur souci de défendre "le droit" et "l'éthique" de la création artistique. Les artistes ont peut-être une éthique (encore que j'ai tendance à considérer que ça relève du mythe pour la majorité d'entres eux, comme pour la majorité d'entres nous en fait), mais leurs distributeurs et producteurs, eux… ils en sont dispensés. Par un curieux phénomène de transfert de responsabilité, le fait de "défendre une noble cause" t'autorise par ailleurs à te comporter comme le dernier des sagouins que tu prétends crucifier. Nul n'est prophète en son royaume et ce genre de choses… et ça fait quand même drôle de voir ces gens crier vertueusement, alors que les menaces qui pèsent sur leur lobbye montrent bien que les artistes n'ont pas besoin d'eux pour être rémunérés… mais c'est ça, les bons intermédiaires, ce sont des gens dont on avait pas besoin qui parviennent à devenir indispensables, ou qui voudraient le faire croire. Et les premières victimes, ce sont bien les artistes… mais qui tient le revolver au fait ?
Belle moralité, dans ce monde ou tout à un prix, mais où très peu de choses ont encore de la valeur. Et ça ne va pas aller en s'améliorant si les délires hexagonaux se mélangent à ceux d'autres pays pour faire une gigantesque orgie de n'importe nawak rétrograde et inepte… la reproduction de la connerie, ça donne rarement des trucs intelligents, ou alors si on applique la méthode Shadok : une chance sur mille que ça marche, dépéchons nous d'en rater 999, on sera sûr de réussir à la fin.
C'est à peu près ce que disait un certain Olivennes, Denis, récemment, en parlant d'Hadopi. Que c'était pas une si mauvaise loi, et que si on se plantait, on trouverait bien autre chose.
Ca n'engage que lui, parait-il, mais il se trouve que l'ex-patron de la FNAC, il a été un des principaux artisans de cette même loi "pas si mauvaise", et que s'il se plante, c'est pas lui qui en paiera les pots cassés, hein. Lui, il ne risque absolument rien, politiquement, personnellement, financièrement, dans cette affaire.
c'est nous, qui allons la payer la "pas si mauvaise loi". Et s'il faut "trouver autre chose", après, on ne nous indemnisera pas pour autant, hein… parce que pertes et profits, c'est vital pour les entreprises, mais pour les citoyens… les citoyens contribuables… allez en parler à votre banquier, il aurait bien des choses à dire à ce sujet…
L'internet de demain s'annonce débile, liberticide, déculturant et surtout marchand. Et n'empêchera pas pour autant le piratage, la pédophilie et le terrorisme. Il ne cherche même pas à le faire d'ailleurs. Il ne s'agit pas tant de mettre la main sur ces minorités douteuses que de surveiller massivement une majorité de gens, pour l'amener à utiliser un outil comme on le souhaite, pour aller là ou certains le souhaitent, pour ne lire que ce qu'ils souhaitent et qu'on achète ce qu'ils souhaitent, (aussi).
Dans ce futur idéal du "plus bel outil culturel de l'histoire" comme disent certains de ceux qui voudraient bien le réduire à néant, tous les gens sont suspects, même si on a toujours su qui étaient les vrais coupables.
N'est ce pas, Monsieur Union Pour la Majorité Présidentielle ? Le groupe MGMT, ça te dit quelque chose ? Si on t'avait pas menacé d'aller en justice, tu aurais fait quoi ? Donné un euro symbolique comme ton porte-parole l'avait déclaré ? Une obole en guise de "défense des droits des artistes et de la création" ?
N'est ce pas, Ben Laden, Oussama, dont la famille siégeait (siège encore ?) au conseil d'administration du Groupe Carlyle, aux côtés des Bush ? C'est sûr que les 3000 bonshommes du WTC, ils auraient aimé savoir que tu étais surveillé, hein ? Et que depuis ton "exploit", on a tellement plus surveillé tout le monde que tu as désormais dix fois plus d'exécutants qu'à l'époque… et que rien ne t'empêcherait de nous refaire un plan similaire, si tu le voulais vraiment. Le veux tu vraiment, d'ailleurs ?
On continue ?
Alors voilà, si vous avez lu tout ça en moins de 100 minutes, c'est que l'internet d'aujourd'hui est un espace de libre-expression (relative).
Si vous l'avez lu en plus de 100 minutes, c'est qu'il l'est encore… mais pour combien de temps ?