[Films] Cinéma, dvd, diffusion télé cuvée 2009

[Kakita Tsu]

Prévue pour la géhenne donc.

[Ben]

Between the time when the oceans drank Atlantis, and the rise of the sons of Aryas, there was an age undreamed of. And unto this, Conan, destined to wear the jeweled crown of Aquilonia upon a troubled brow. It is I, his chronicler, who alone can tell thee of his saga. Let me tell you of the days of high adventure!

Mon héros

[Kõjiro]

A noter que Direct Soir s'est payé un (nouveau) journaliste TV pour la rediffusion de Conan ce soir. La critique fait plus de deux lignes et est plutôt pas mal

Me suis fait la même remarque

[Mirumoto Hijiko]

Arf ! On lit les mêmes bouses qui traînent sur les sièges du métro

Kaze-san, lâchez cette épée,où je fais appel à vos chroniqueurs tout de blanc vêtus

[Kakita Tsu]

encore un film que je dois voir:


Killer condom

[Gap]

encore un film que je dois voir:
Killer condom

La BD de Ralf Koenig est géniale. En film, c'est vrai que ça fait vachement nanard ^^

[Kakita Tsu]

C'est une BD a l'origine ? y aurais t-il moyen de la trouver "numériquement" ?

édité

[Kakita Inigin]

ne pose pas ce genre de questions en public.
(mon mp est ouvert)

[Kõjiro]

J'ai enfin vu Lord of War hier.

Ouche, quelle claque !

Bon vu que ça date, je spoile sans complexe parce que j'ai envie / besoin d'en parler.

Le film est oppressant au possible. Je me suis rarement senti aussi mal à l'aise en mattant un film. Parce que mine de rien on sait que tout cela est la simple et stricte vérité, qu'il n'y a aucune exagération sur le fond, qu'au pire c'est même plutôt l'inverse le film ne pouvant compiler toutes les horreurs possibles liées de près ou de loin à la vente d'armes en 2 heures.

Mais d'abord c'est un film formellement très intéressant. La première chose qu'on se dit c'est que finalement il ressemble presque à un documentaire, voire plutôt ce qu'on appelle(rait) un docu-fiction. Mais en fait il est traité comme un "vrai" film avec une mise en scène que j'ai trouvé excellente, bourrée, par exemple, de trucs mettant en avant le propos de manière inventive (le parcours de la balle du début, l'AK47 en action filmé au ralenti en y superposant le bruit d'une caisse enregistreuse etc...). L'image est belle et immersive, le film avance sans cesse, sans s'arrêter, inexorable, renforçant ce sentiment d'oppression dont je parlais plus haut. On a un sentiment d'enchainement "logique", cause-conséquence, qui renforce le coté systémique de ce qui est montré. On a vraiment une réal' et un montage qui mettent en valeur et renforcent le propos du film.

Après on a l'interprétation. Laquelle repose quasi intégralement sur Cage omniprésent que ce soit en image ou en parole. Les rares scènes où il n'est pas là sont d'ailleurs nettement moins intéressantes, beaucoup plus "classiques" (comme la scène où le type d'Interpol vient voir la femme de Youri). Les seconds rôles n'ont pas d'*importance* (à part peut être le frangin) ils n'ont finalement d'autres rôle (à mon avis) que de donner corps au monde qui laisse ce genre de choses se produire. L'oncle colonel alcoolique est là pour montrer à quel point il est facile de se procurer des armes allant du couteau au tank (notre monde en produit tant...). La femme de Youri symbolise l'aveuglement plus ou moins volontaire de tout un chacun qui préfère ne pas vraiment voir la réalité (d'autant plus facilement qu'on vit dans le confort - ceci pouvant être relativisé facilement). Ses parents ne sont là que pour montrer l'échec de n'importe quelle forme d'éducation (ici avec morale et religion à l'honneur) à empêcher l'avènement de tels monstres dans notre monde qui les nourrit si bien. Et la pitoyable répudiation finale n'intervient finalement qu'après la mort de leur autre fils. Ses crimes ne sont donc devenus inexcusables qu'après qu'eux mêmes aient été touché dans leur chair. Aussi pathétiques que nous le sommes tous finalement. L'agent d'Interpol passe sa vie à suivre des règles et à s'agiter en vain. Et il le sait. Et il sait aussi qu'agir autrement ne changerait rien. Il ne fait que symboliser l'impuissance, l'impotence même de toute personne ayant des velléités "morales" de résistance à un état de fait. Et je ne parle pas du président du Libéria et de son fils aussi caricaturaux et surjoués que ceux sur lesquels ces portraits s'appuient (et avoir choisi le Libéria ajoute une belle touche de plus dans l'ironie féroce). Bref tous ces personnages n'ont pas vraiment d'importance sinon de peupler le monde et de figurer tous les petits et grands rouages qui permettent à Orlov d'exercer son métier avec tant de talent. Et dans cette optique ils sont tous plutôt bons.

Après il y a Cage et Youri. Et j'ai trouvé son interprétation très juste dans une certaine optique qu'il me semble voir dans ce film. De l'ironie, de la désillusion, du désabusement, du renoncement, de la lucidité etc... qui enfoncent encore le clou de l'oppression en dépeignant un monde sans aucun filtre, en hd photo réaliste et sans trucage. Mais aussi de l'énergie et de la passion pour "son métier" qui font qu'on se sent attiré par cette ordure, qu'on souffre même avec lui quand il fait changer le nom de son bateau pourri rempli de patates pourries (la nourriture du soldat) et de fusils (l'outil d soldat). Bref qu'on est en empathie avec l'une des pires raclures de l'histoire des personnages de cinéma. il y a aussi de la mauvaise foi dont on ne sait plus si c'est un mensonge tellement répété qu'il s'impose en vérité, ou s'il s'agit d'un réflexe façon "réponses aux objections" d'un argumentaire de vente. Jusqu'à la scène finale où face au type d'Interpol il lui explique simplement qu'il gagnera toujours sans en tirer la moindre satisfaction. Le personnage n'est pas heureux, il se ment à lui même jusque dans les petits détails. Pourquoi ne pas bazarder son container et son contenu lorsqu'il "abandonne" sinon pour être prêt à recommencer à la moindre opportunité. Comme cette visite d'anciens clients dont les "menaces" ne font que stimuler une nature qui n'attendait que de se réveiller. On se dit qu'il y a une certaine justice dans cette vie fantôme si remplie et si vide mais ça ne satisfait guère pour autant. Toutes ces petites choses Cage les gère bien et montre qu'il est un très bon acteur. Jouer les ultra cyniques ce n'est pas dur. Des millions de petits kévin y jouent tout le temps sur le net c'est dire... Jouer Orlov c'est une autre paire de manches car il n'est pas juste cynique. Il n'est pas juste pathétique. Il est beaucoup de choses à la fois et donc terriblement humain. Si complexe et si simple à la fois.

Je me suis même demandé à un moment le pourquoi de ce choix de faire apprécier le personnage de Youri, de le rendre sympathique et de nous mettre en relation, en empathie avec lui. Le plus évident : pour que le film marche il faut bien un peu d'identification, il faut bien qu'on tremble à l'idée d'être contrôlé avec Youri, qu'on ait peur de se faire buter ou de chopper le sida. Bref c'est juste pour qu'on reste scotché devant l'écran et qu'on se le prenne ce putain de message désespéré. Qu'on y aille jusqu'à la conclusion, qu'on les voit ces dernières lignes où l'on nous rappelle que les cinq plus gros vendeurs d'armes, les 5 Youri experienced level 10^100 c'est juste les 5 pays les plus important à l'assemblée des nations. T'en avait pas assez, allez reprend en un peu. Tu le savais, rappelle le toi bien. Mais c'est pas tout. Au final l'identification ne marche pas uniquement par les ficelles narratives. Elle marche parce que ça colle trop bien tellement nous sommes tous des petits Youri à quelque échelle que ce soit, acceptant l'état du monde comme une fatalité et cherchant à s'en accommoder. C'est pas de la lâcheté, c'est juste qu'on est humain et qu'on a le droit au bonheur, le devoir de le rechercher quitte à jouer les trois singes et s'en laver les mains. Ce petit bijou de la St Valentin ient d'une mine où on exploite des gosses ? Mais qu'est ce que je peux y faire. Et ça lui fait tellement plaisir. Au final c'est juste que Youri est comme nous. Fondamentalement comme nous.

Reste le frère que j'ai failli oublier alors qu'il n'est pas inintéressant. Jared Leto joue bien c'est sûr (la scène ou il taxe du pognon à Youri dans la cuisine est juste excellentissime de justesse). Mais moi personnellement la phase drogué, perdu, je cherche la rédemption ou je ne sais quoi ça m'a juste laissé froid. Déjà vu. Par contre ce personnage sert surtout à montrer l'impasse que constitue l'"autre chemin". Il n'est rien d'autre qu'une sorte de Youri parallèle qui aurait décider de bifurquer à la page 15 dans le livre dont vous êtres le marchand d'armes. Et au final ? Plus de souffrance, moins de plaisir et la mort à brève échéance. Mauvais choix. Y'en a t il un bon ? Non. Encore cette oppression. Toujours elle.

Pour moi ce film est un monument. Un tout petit peu par le sujet qu'il traite mais surtout par sa manière de le traiter.

Je n'ai rien appris (ou presque, faut pas déconner quand même, mais fondamentalement rien de déterminant) et pourtant j'ai pris une grosse claque.

(au passage ce matin je regarde la filmo du réal' et je découvre qu'il a aussi fait Bienvenue à Gattaca...)

[Goju Kaze]

Ah oui, ça met une claque hein...

[Kakita Tsu]

J'avais peur de me taper un film d'action hollywoodien en le regardant la première fois mais comme toi j'ai été agréablement surpris.
Le paragraphe a la fin du film choque pas mal.

[Kõjiro]

Yep, en y repensant je peux encore trouver d'autres trucs géniaux.

La relation de cage avec la fille. C'est du toc depuis le début. Il est amoureux d'un portrait qui s'étale sur les murs de la ville comme tous les ados boutonneux rêvent devant les couv' de maximal. Il monte un plan pitoyable pour la conquérir. De la belle mécanique ce plan. Bien huilé, bien mis en place. Aucune passion. Même quand il parle de sa manière de lui faire l'amour c'est mécanique. "Comme si elle était la seule". Ca a l'air romantique (pour les ados précités) mais c'est toujours aussi peu sensible. Il me dirait qu'il fait son job que ça me ferait le même effet. Du coup ça en devient très dérangeant comme réflexion vu qu'on parle amour. Il fait les choses bien le Youri. Il rempli ses missions et accompli ses tâches consciencieusement. Un bon produit de notre société où toutes nos interactions sont millimétrées, où il y a UNE bonne manière de faire les choses (mais en exprimant son moi profond bien sûr). Fais ton travail avec application (mais ne cherche pas à lui donner du sens). Fais jouir ta femme / ton homme sinon, t'es un raté. Fais des gosses etc. D'ailleurs en parlant de gosses, le coup du révolver jouet qui part à la poubelle c'est encore plus pathétique que le dealer d'héroïne qui jette le cannabis de son gamin... Même là il le fait parce qu'il faut le faire, pour être un bon parent, je ne pense pas qu'il pense que ça soit utile... Vu ses discours.

Et j'ai oublié de parler de la bo du film : carrément géniale. La liste est là :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Lord_of_War

* For What It's Worth, interprété par Buffalo Springfield
* By sea, composé par Antonio Pinto
* Money (That's What I Want), interprété par Flying Lizards
* La Vie en Rose, interprété par Grace Jones
* Young Americans, interprété par David Bowie
* Coyita, interprété par Gustavo Santaolalla
* Cocaine, interprété par Eric Clapton
* It's the Most Wonderful Time of the Year, interprété par Andy Williams
* Volga's Boatmen's Song, interprété par The National Tatarstan Orchestra and Choir
* U Ready to Die, interprété par Quake
* Fade into You, interprété par Mazzy Star
* Bombay Theme Tune, interprété par Allah Rakha Rahman
* Hallelujah, interprété par Jeff Buckley
* D-Tune, interprété par Zino and Tommy
* A Kiss to Build a Dream On, interprété par Louis Armstrong
* O, Little Town of Bethlehem, interprété par Sidney James
* Kill That, interprété par SX-10
* Glory Box, interprété par Portishead
* Diarabi, interprété par Issa Bagayogo
* Mama Africa, interprété par Young Bakubas
* Bobo-Dioulasso, interprété par Cheikh Lô
* Swan Lake, composé par Piotr Ilitch Tchaïkovski
* La Chevauchée des Walkyries, composée par Richard Wagner
* Conscience, composé par Antonio Pinto
* The Promise, composé par Antonio Pinto

[Goju Kaze]

Et oui, ce film est multi-couches.

Un peu comme Gattaca en fait.

[Irazetsu]

On a vu Star Trek hier soir avec Koan, c'était très sympa même si je suppose que les puristes auront trouvé pourri.

J'aime beaucoup l'idée de composer l'enterprise d'une bande de jeunes loosers. On croirait une partie de jeu de rôle en fait ^^

[Soshi Yabu]

Mon MJ Star Trek reprenait ce genre de concept, en effet. Ce que proposait le jdr en question d'ailleurs.