Modérateurs : Magistrats de Jade, Historiens de la Shinri
Qu'est-ce que vous n'avez pas compris :pEn même temps, y'a plusieurs fois eu des arrêts de cour d'appel contraire, en attendant que la Cour de Cassation uniformise le tout.
Et en l'espèce, la Cour de Cassation va pouvoir se pronconcer sur le point fort de l'arrêt qui est une question de droit : la portée du droit d'auteur.
pour completer ce que dit Jbeuh :JBeuh a écrit :Enfin, parce qu'on peut être chiant, un tribunal/Cour d'Appel peut prendre une position contraire à celle de la Cour de Cassation si elle considère qu'il faut changer la décision actuelle. Ca peut mener à un reviremment de jurisprudence. Mais là, on rentre dans le coté plus complexe et moins "prévisible". (c'est souvent lié à un changement de situation de fait ou de situation juridique. Ex: le fait que maintenant tout le monde ait des assurances, ...)
COMMUNIQUE DE PRESSE :
LE TELECHARGEMENT EST LEGAL !
L'Association Des Audionautes (ADA) souhaite diffuser la décision du jugement du Tribunal de Correctionnel de Meaux concernant le téléchargement de musique et film sur Internet. Alors que cette juridiction est réputée pour sa sévérité, la décision du tribunal reste mesurée dans sa condamnation en établissant un certain nombre de fondements juridiques :
* Les téléchargements sont couverts par la copie privée
* La publication de la décision n'est pas nécessaire
* Le préjudice subi par les ayants-droit se caractérise seulement comme une perte de chance représentant une licence judiciaire de moins de 0,75 euros par morceau.
Ce jugement constitue une avancée pour le combat que mène l'ADA car il reconnaît que les téléchargements sont couverts par la copie privée.
Sur la question de savoir si le partage de fichiers serait répréhensible, le tribunal écarte certes l'argument de la bonne foi qui était présenté pour la première fois par la défense, mais l'attendu du tribunal ne lui ferme pas la porte et laisse entrevoir la possibilité de le faire jouer dans le futur.
Au niveau de la sanction pénale, le tribunal fait un usage modéré de son pouvoir de sanction et d'amende. Les condamnations pénales prononcées ne sont que des amendes avec sursis alors que le représentant du ministère public avait pourtant requis des peines de prison avec sursis et des amendes conséquentes. Le tribunal refuse également d'ordonner la publication réclamée par les nombreuses parties civiles.
Au niveau des condamnations civiles, le tribunal refuse simplement tenir compte du nombre de fichiers en jeu en indiquant que le préjudice des parties civiles se mesure seulement comme une perte de chance de bénéfices commerciaux, et non comme un manque à gagner.
Il convient cependant de noter que les parties civiles ont cru devoir faire appel de ce jugement modéré, ce que regrette profondément l'ADA pour qui cette attitude constitue, tout simplement, de l'acharnement judiciaire.
D'autres procès sont en cours avec les avocats sélectionnés par l'ADA qui sont intervenus dans le dossier de MEAUX.
L'ADA espère encore défendre les Internautes et rappelle qu'elle condamne le recours aux procès pénaux pour faire des exemples.
L'ADA rappelle également que de nombreux intervenants de l'Internet souhaitent qu'une solution autre que celle de la répression soit apportée à l'utilisation des logiciels de « peer to peer ».
La décision du tribunal est disponible à cette adresse Internet :
http://www.audionautes.net/pages/PDF/tgi_meaux.pdf
A propos de l'Association Des Audionautes
L'ADA est une association de loi 1901 créée début octobre par des lycéens qui ont souhaité réagir face à la répression et aux procès de l'industrie de la musique et du cinéma. Elle comporte aujourd'hui plus de 2000 membres: étudiants, chercheurs, juristes, économistes, artistes...
intéressant ça, surtout quand on s'adresse à des éditeurs qui perçoivent déjà le montant de nos taxes sur les dvd, cd et HD sans forcément qu'il soit prouvé que l'achat d'un CD vierge entraine un manque automatique à gagner pour eux... le préjudice des parties civiles se mesure seulement comme une perte de chance de bénéfices commerciaux, et non comme un manque à gagner....
La Ligue Odebi vient de prendre connaissance du rapport Vanneste sur le projet de loi droit d'auteur (DADVSI) devant transposer la directive européenne EUCD.
La Ligue constate tout d'abord que la France doit aujourd'hui transposer une directive européenne découlant directement d'accords OMPI datant du siècle dernier (1996) , ayant donné naissance au tristement célèbre DMCA américain. Le rapport Vanneste précise lui-même que ces accords n'ont pas été ratifiés par les Etats membres de l'Union, mais qu'ils ont été approuvés "au nom de la communauté" par une décision du conseil du 16 mars 2000.
Cette directive qui devait être transposée au plus tard le 22 décembre 2002 heurte frontalement le droit des français à la copie privée, pour lequel ils paient d'ailleurs de nombreuses taxes, puisqu'il s'agirait de justifier légalement des dispositifs anti-copie -en pratique : des dispositifs anti-usage- et de pénaliser leur contournement.
La Ligue, qui est opposée à la légalisation de la mise en place de dispositifs anti-copie (par ailleurs condamnés par une cour d'appel) pour la simple raison que chacun est libre d'user chez lui d'un bien licitement acquis comme bon lui semble, estime totalement inacceptable, et pour tout dire techno-totalitaire, le rejet par la commission de l'amendement de C.Paul visant à "exclure du délit de contrefaçon les actes de contournement des mesures de protection des oeuvres par celui qui les a licitement acquises, de façon à bénéficier des usages normaux de cette oeuvre permis par la loi ou le contrat". Par cette décision délirante, qui consistera au total à faire encourir trois ans de prison et trois cent milles euros d'amendes à des citoyens qui souhaiteraient tout simplement utiliser librement un bien qu'ils ont acheté, la commission des lois ouvre la porte à une désobéissance civile qui ne pourrait qu'agraver la situation actuelle...
Par ailleurs, c'est en toute connaissance de cause que la commission des lois propose ni plus ni moins qu'une véritable prise d'otage légale, puisqu'elle reconnaît elle même une absence d'interopérabilité, dénoncée par tous, y compris par le ministère de l'industrie : comment peut-on simultanément reconnaître que "les mesures de protection constituent également, dans certains cas, des obstacles mis délibérément à l'interopérabilité technologique entre les fabricants de lecteurs et les producteurs et titulaires des droits des contenus" et interdire aux citoyens honnêtes de s'affranchir de l'impossibilité d'usage des biens achetés qui en découle?
L'incohérence masochiste du rapporteur Vanneste est d'autant plus manifeste qu'il est le premier à constater dans son rapport que les américains, lorsqu'ils ont transposé les accords OMPI dans le DMCA, ont bien pris soin de préciser que le contournement des mtp était autorisé à des fins d'interopérabilité...
Avec ce texte, la simple lecture d'un dvd acheté sur un système libre comme Linux serait pénalement réprimée : Le législateur français veut-il ainsi imposer l'obligation d'acheter un système d'exploitation américain, et ce à l'heure où l'Union Européenne a lourdement condamné la société microsoft pour abus de position dominante?
Encore plus cynique, le rapport Vanneste reconnaît que l'équilibre du texte repose sur le fait que la protection juridique des mtp "ne doit pas s'opérer au détriment de l'usage habituel et des exceptions aux droits en vigueur, dès lors qu'elles ne sont pas lillégitimes", et ne propose comme seule disposition que la possibilité du recours à la médiation prévue au considérant 46 de la directive...
En bon français : on légalise des mtp dont on sait pertinemment qu'elles nuisent à l'usage légitme des biens achetés par les français, et on leur donne le droit d'aller se plaindre ensuite auprès d'une "commission" nommée par le pouvoir politique en lieu et place d'un juge indépendant et impartial...
Une façon simple de s'affranchir des récentes décisions de justice (par exemple en ce qui concerne les dvd munis de dispositifs anti-copie). Comme Vanneste l'explique si bien : "l'ampleur des divergences de jurisprudence, en première instance comme en appel, milite pour retenir le principe de l'institution du collège de médiateurs, dont les décisions s'imposeront immédiatement et pour l'ensemble du territoire."
La majorité persisterait-elle aujourd'hui encore dans la voie tracée sous les gouvernements Raffarin successifs par la loi PerbenII, la LCEN ou la réforme de la loi informatique et libertés ?
A la lecture de ce rapport, la Ligue constate la reprise du discours de terreur chimérique véhiculé par le lobby des majors, et repris jusque dans les écoles françaises grâce à F.Fillon et R.Donnedieu de Vabres (toujours membre du gouvernement...) Après que Donnedieu ait qualifié l'usage du p2p de "crime contre l'esprit", Vanneste n'hésite pas à parler de "risques potentiellement mortels", et à reprendre des thèses tendant à faire croire aux français que l'usage du p2p serait la cause d'une baisse des ventes de CD. Le rapporteur Vanneste va même jusqu'à qualifier la taxation de l'upload proposée par .Bomsel de "intellectuellement séduisante". La ligue rapelle une fois de plus que les faits sont qu'aucune étude n'a jamais réussi à démontrer que l'usage du p2p était la cause de la baisse de ventes de CD, et s'étonne que la commission des lois puisse relayer les propos infondés d'Hollywood et des majors. Il est heureux que la commission ait néanmoins refusé cette taxe upload qui aurait ravalé l'internet français au rang du minitel.
L'examen de ce projet de loi est pour certains l'occasion de tenter de faire taxer les abonnement internet à hauteur de 5 à 10 euros par mois : une telle taxe, au profit des majors, des stars ou des sous-produits de la télé-réalité, empêcherait les français les moins riches d'accéder à l'internet. Pour 12 millions d'abonnés, 10 euros par mois représenteraient un total annuel de un milliard et demi d'euros, que l'on comparera aux 4 milliards devant être consacrés à la lutte contre le chômage par le gouvernement de Villepin.....
Rappelons que l'industrie dite culturelle se nourrit déjà de taxes et subventions qui se comptent en milliards d'euros. Ainsi depuis plus de vingt ans, grâce à la commission copie-privée qu'elle contrôle, cette industrie ne cesse d'étendre les taxes à tous types de support dont elle semble s'estimer propriétaire, comme les clés usb ou les disques durs. Pire que ce parasitage, cette industrie privilégie n'hésite pas à vampiriser la santé des français avec la bénédiction de la commission des lois, qui a osé rejeté l'amendement Geoffroy demandant d'éxonérer l'imagerie médicale de la taxe pour copie privée. Et le rapporteur Vanneste de préciser : " M. Christian Paul s'est déclaré favorable à l'amendement, jugeant que l'imagerie médicale était sans rapport avec la création culturelle. Le président Pascal Clément ayant considéré que la multiplication des dérogations rendrait la loi inintelligible pour le citoyen, la Commission a rejeté cet amendement." L'actuel garde des sceaux cautionne ainsi une scandaleuse vampirisation du système de santé au profit des majors. Pour sa part, la Ligue Odebi demande au législateur de prévoir dans la loi expréssément que tout acteur du système de santé français, sans exception, soit éxonéré de cette taxe de sangsues.
Pour conclure, à toutes fins utiles, la Ligue tiendra pour personnellement responsable, et pour longtemps, tout parlementaire qui oserait porter un amendement techno-totalitaire tendant à interdire tel ou tel programme informatique permettant d'échanger des fichiers numériques.
Il devient urgent que le parlement se décide à écouter les internautes français......