Actualité politique et sociale - Saison 2009 - Episode 2

Forum dédié aux hors sujets.

Modérateurs : Magistrats de Jade, Historiens de la Shinri

Avatar de l’utilisateur
axl_2baz
Gokenin
Messages : 1414
Inscription : 17 oct. 2002, 23:00
Localisation : Tout pres, juste derriere toi ... DTC

Message par axl_2baz » 16 juil. 2009, 12:30

Je ne parle pas de la baisse de la TVA, mais du bon d'adhésion a l'UMP envoyé avec la notice explicative :p
Mirumoto Kohayamaru
Soul of Moto Keishi - Dragon Clan Kensai - Jade Hand Yoriki - Kolat
Some men see things as they are and say, "Why?" I dream of things that never were and say, "Why not?" (George Bernard Shaw)
ImageImageImageImage

Avatar de l’utilisateur
Kõjiro
Gouverneur de province
Messages : 10092
Inscription : 12 mai 2002, 23:00
Localisation : District Hojize
Contact :

Message par Kõjiro » 16 juil. 2009, 14:32

J'avais vu ce dont tu parle Axl. De la propagande opportuniste la plus basique qui soit. Là où il y a de la gène il n'y a pas de plaisir semble être le mot d'ordre de notre gouvernement. La morale et l'honnêteté sont partis avec les derniers rouleaux de PQ de l'Elysée (remplacés depuis mai 2007 par de la soie biodégragable tissée de fils d'or.) Me souviens plus si l'ump a apporté sa contribution aux frais d'envois de ce qui n'est rien d'autre qu'un tract... A vérifier...

Sinon, amis grenoblois et savoyards (enfin de ces coins bizarres là bas), vous avez entendu parler de ça : L'Unef dénonce des "frais d'inscription illégaux"
Les droits d'inscription, fixés par arrêté ministériel, s'élèvent pour la rentrée 2009 à 171 euros pour une inscription en licence, 231 euros pour un master et 350 euros pour un doctorat. Toutefois, un certain nombre d'universités décident d'y adjoindre des frais complémentaires, au titre des frais de dossier ou de sélection.
En tête du classement de ces "universités illégales" établi par l'Unef, figurent les universités de Grenoble 2 (jusqu'à 4.558 euros de frais d'inscription), de Chambéry (4.000 euros) et d'Aix-Marseille 3 (3.700 euros).
J'ai bien aimé le tract de l'unef (fournis aux frais de l'état avec tout dossier d'inscription dans toute université - ah bah non, ça marche que pour l'ump ça) :

Image

Du moins j'ai surtout aimé la "subtile" attaque totalement sous la ceinture située sur la partie gauche de l'image... :lol:

Edith me rappelle que j'oubliais de citer un petit billet sur les rémunérations des dirigeants par un économiste : http://www.rue89.com/matouk/2009/07/12/ ... resistance
Image
"Les impôts sont le prix à payer pour une société civilisée. Trop de citoyens veulent la civilisation au rabais" - Henry Morgenthau, remettant son rapport sur l'utilisation abusive des paradis fiscaux par les contribuables au président Roosevelt en 1937.

Avatar de l’utilisateur
Kakita Inigin
Bureau
Bureau
Messages : 19644
Inscription : 30 sept. 2004, 15:09
Localisation : Entre rivière et mine
Contact :

Message par Kakita Inigin » 16 juil. 2009, 14:39

vous avez entendu parler de ça : L'Unef dénonce des "frais d'inscription illégaux"
Depuis 2005 environ (où l'université grenoble-2 a été condamnée par le TA de grenoble, sur accusation de l'Unef, à rembourser les frais en question).
A mon époque on diffait des tracts pour dire aux étudiants qu'ils avient le droit d'être rembousés, que l'Unef avait des formulaires de dossiers de remboursement, et que si eux ne se sentaient pas de les déposer eux-mêmes (bon moyen pour qu'ils se "perdent" :help: ) on pouvait faire des dépots de masse.

L'université a qautre sources de financement :
- la Dotation Globale de Fonctionnement, calculée selon le nombre d'étudiants et la surface couverte de la fac. En 2005-2006, l'Etat versait à Grenoble-2 80% de la DGF "légale" (et encore, deux filières identiques, une à Gre-2, l'autre à Gre-3, avient-elles des DGF par étudiant passant du simple au double ...).
- les crédits fléchés, sur projets.
- les droits d'inscription
- kles fonds propres (en gros, à moins d'avoir des rentes, ça veut dire trouver des sponsors et/ou faire de la recherche pour le privé). facs de sciences humaines, vous repasserez.
A quoi s'ajoute théoriquement la taxe d'apprentissage. Dont bénéficient principalement les écoles d'ingénieurs; puisque ce sont les entreprises qui décident qui reçoit.

L'interlocuteur est donc :
- l'Etat
- l'Etat
- les étudiants, 1% de syndicalisation ... dans les facs "engagées".
- le marché
- le marché.
Devinez sur quoi il est le plus facile de peser pour tirer de l'argent ? :akuro:

Note : les affiches de l'Unef, depuis qu'elle arrête de recycler celles de 1992 quand ce n'est pas de 1975, sont salement percutantes.
Note 2 : les camarades de Chambéry, même lorsqu'ils étaient à la TTE, étaient gentils*, efficaces**, très mobilisés, et ce qui ne gâte rien : ils avaient 95% de participation au Congrès. :france:

* tellement gentils qu'on a fait une tendance ensemble.
** et si ces :grr: d'élections du Crous de 2006 avient été normales, ils auraient eu un siège au Crous ou on aurait fait démissioner notre 4° de liste pour qu'ils aient un élu - et pis ça aurait revitalisé le Clous de Chambé ce qui n'aurait pas été plus mal.
Dernière modification par Kakita Inigin le 16 juil. 2009, 14:58, modifié 2 fois.
ImageImageImageImageImageImage

Soshi Yabu
Diplomate
Messages : 2452
Inscription : 19 juin 2004, 13:26

Message par Soshi Yabu » 16 juil. 2009, 14:52

Et pour être complet, je ne saurai taire que je me suis largement battu contre ces frais d'inscriptions en Conseil d'Administration à l'époque, et que la prise de décision d'envoyer la fac au TA, date du temps où j'étais aux responsabilités, même si la dossier s'est conclu après.

De temps en temps, ça fait du bien de frimer un peu ^^

Avatar de l’utilisateur
Kakita Inigin
Bureau
Bureau
Messages : 19644
Inscription : 30 sept. 2004, 15:09
Localisation : Entre rivière et mine
Contact :

Message par Kakita Inigin » 16 juil. 2009, 14:55

De temps en temps, ça fait du bien de frimer un peu ^^
Quand c'est à bon escient, c'est pas de la frime ;)
2 (jusqu'à 4.558 euros de frais d'inscription),
En 2005 ça ne montait qu'à 2000.
2500 euros d'inflation en quatre ans, pas mal. 125%, soit un peu moins de 25% par an environ.

edit : le long post précédent montre que je ne suis pas encore guéri ... voila ce que c'est d'avoir un père chercheur. :ouin
ImageImageImageImageImageImage

Avatar de l’utilisateur
Hida Kekkai
Artisan de clan
Messages : 3320
Inscription : 28 oct. 2002, 00:00
Localisation : Muraille Kaiu
Contact :

Message par Hida Kekkai » 16 juil. 2009, 16:47

Kakita Inigin a écrit : - kles fonds propres (en gros, à moins d'avoir des rentes, ça veut dire trouver des sponsors et/ou faire de la recherche pour le privé). facs de sciences humaines, vous repasserez.
Ce n'est pas ça la définition d'un fonds propre... revoit tes notions de comptabilité et d'économie "Les fonds propres représentent l'argent apporté par les actionnaires à la constitution de la société ou ultérieurement, ou laissés à la disposition de la société en tant que bénéfices non distribués sous forme de dividendes. Ils courent le risque total de l'entreprise : si celle-ci va mal, ils ne seront pas rémunérés (aucun dividende ne sera versé) ; si elle dépose son bilan, les porteurs de capitaux propres ne seront remboursés qu'après que les créanciers l'aient été intégralement, ce qui est très rarement le cas. Si elle va très bien au contraire, tous les profits leur reviennent. "

Toi tu parles de subventions du secteur privé, ou de ressources venant du patrimoine d'une université, ce qui est tout à fait différent. Par exemple, l'université de Caen possède une ferme et elle utile les ressources de cette ferme pour financer certaines recherches.

Enfin les recherches en sciences humaines coutent moins cher à financer et il est parfois meilleur marché de subventionner une université que faire appel à un cabinet de consultants, tu serais surpris de savoir que certains chercheurs en sciences humaines se font plus facilement subventionner que d'autres en sciences biologiques.

par ailleurs, je ne suis pas surpris du taux de syndicalisation des étudiants, avec la façon dont les étudiants non syndiqués sont traités par les étudiants en charge d'un syndicat et les surnoms qu'ils reçoivent, ça donne pas envie de signer....

1%? les syndicats devraient peut-être se remettre en question... c'est 10 fois moins que dans le salariat...
ImageImage
"La sodomie, ça sert à élargir le cercle de ses amis" Nicolas S. dictateur

Soshi Yabu
Diplomate
Messages : 2452
Inscription : 19 juin 2004, 13:26

Message par Soshi Yabu » 16 juil. 2009, 17:04

Hida Kekkai a écrit : par ailleurs, je ne suis pas surpris du taux de syndicalisation des étudiants, avec la façon dont les étudiants non syndiqués sont traités par les étudiants en charge d'un syndicat et les surnoms qu'ils reçoivent, ça donne pas envie de signer....

1%? les syndicats devraient peut-être se remettre en question... c'est 10 fois moins que dans le salariat...

Je t'en prie, développe donc, au lieu de lancer des attaques encourageant le partage en sucette puisque tu sais très bien que nous sommes plusieurs anciens syndicalistes étudiants ici, et que nous allons très logiquement nous sentir attaqués.
Comme quoi, il n'y a pas qu'Inigin qui fasse dans la provoc....

Avatar de l’utilisateur
Kakita Inigin
Bureau
Bureau
Messages : 19644
Inscription : 30 sept. 2004, 15:09
Localisation : Entre rivière et mine
Contact :

Message par Kakita Inigin » 16 juil. 2009, 17:06

par ailleurs, je ne suis pas surpris du taux de syndicalisation des étudiants, avec la façon dont les étudiants non syndiqués sont traités par les étudiants en charge d'un syndicat et les surnoms qu'ils reçoivent, ça donne pas envie de signer....

1%? les syndicats devraient peut-être se remettre en question... c'est 10 fois moins que dans le salariat...
Il va falloir que tu précises de quoi tu parles, parce que tu commences sérieusement à m'échauffer en fait.

Pour avoir fait des chaines d'inscription (c'est à dire des campagnes de syndicalisation massive lors des inscriptions en juillet), le mépris dont tu parles, je peux te dire qu'il est dtcafag.

Grenoble (60 000 étudiants), Unef, 1000 adhérents en 2004-2005 et 2005-2006, 600 2006-2007, une moyenne entre ces nombres (national : 13000 en 2006-2007) ; autres syndicats (en tout) : 200, donc en gros, 1000 sur Grenoble.

Trois raisons : le désaveu global des organisations (pour deux raisons opposées, trop molles ou trop gauchistes ... la même orga bien sûr), la faible conscientisation, et le coût de l'adhésion.
Ce n'est pas ça la définition d'un fonds propre
Ou ressource propre.
Aucune importance, le terme exact : c'est celui qui est en usage parmi les dirigeants des universités qui compte.
ImageImageImageImageImageImage

Avatar de l’utilisateur
Kõjiro
Gouverneur de province
Messages : 10092
Inscription : 12 mai 2002, 23:00
Localisation : District Hojize
Contact :

Message par Kõjiro » 16 juil. 2009, 17:07

Il n'y aura pas de "partage en sucette". Merci.
Image
"Les impôts sont le prix à payer pour une société civilisée. Trop de citoyens veulent la civilisation au rabais" - Henry Morgenthau, remettant son rapport sur l'utilisation abusive des paradis fiscaux par les contribuables au président Roosevelt en 1937.

Avatar de l’utilisateur
Pénombre
Magistrat d émeraude
Messages : 6402
Inscription : 28 juil. 2003, 10:07
Localisation : Dans ma tête, mais des fois j'ai un doute...
Contact :

Message par Pénombre » 16 juil. 2009, 18:16

En ce qui concerne le taux de syndicalisation des étudiants, il faut tenir compte d'un fait évident : la forte rotation du vivier estudiantin.

Qu'il s'agisse des syndiqués ou des non-syndiqués, les étudiants demeurent beaucoup moins que les salariés en moyenne au même endroit. De plus, on assiste à deux phénomènes qui empèchent également une implication régulière des étudiants sur leur campus :
- le fait que bon nombre soient par ailleurs salariés (donc peu présents en dehors des cours et encore, quand ils peuvent y assister... or, ce sont les étudiants/salariés qui sont les plus sensibles aux problématiques du syndicalisme étudiant... )

- le fait que plus on avance dans les études et moins on est présent sur le campus : activité professionnelle, concours, nature du cursus à partir du Master 1, déplacements liés à des besoins de recherches, vie de couple voire familiale... donc, les gens les plus au fait du système sont de moins en moins là pour en parler aux autres. Qu'ils ne cotoient pas d'ailleurs, chaque année étant la plupart du temps un vase clos. (Moi, il m'a fallu un an et demi pour arriver à trouver les gars du syndicats, alors que bon, ayant fait Devaquet en terminale, je savais bien qu'ils étaient dans le coin... mais aucun dans mon année et deux seulement dans toute la filière... psycho, 800 étudiants à l'époque...).

Par ailleurs, la majorité des étudiants ne se concoivent pas eux-mêmes comme une catégorie sociale à part entière. Ils étaient lycéens, ils poursuivent leurs études et ne "font que passer". Dans l'absolu, ce qu'on ne trouve pas dans le monde du travail, ils comptent en majorité rester là le moins longtemps possible. Par extension, bon nombre considèrent qu'il n'est pas utile de se syndiquer (ou de voter aux élections étudiantes) pour plusieurs raisons :
- ils ne se sentent pas concernés directement et "y a toujours des réformes de toute manière".

- ils considèrent que tout ce qui relève d'un mouvement étudiant relève de temps perdu. On ne voit jamais autant de monde dans les AG que quand un mouvement perdure au delà de quelques jours et que la fac est fermée. Là, tout à coup, les mêmes étudiants qui ne venaient pas voter (pour ou contre) ce mouvement au départ se sentent impliqués, parce que ça met en jeu - d'après eux - leur année en cours. Je ne vais pas me prononcer sur la pertinence de cette opinion, mais elle est là.

- un certain nombre d'étudiants, avant même qu'on multiplie les numerus clausus ou les pseudo "concours" qui copient le cursus de médecine première année, considèraient que puisqu'il n'y a pas de place au soleil pour tout le monde (et notamment à partir du master), les syndicats ne sont que des empêcheurs d'étudier en rond qui non seulement ne les aident pas eux, individuellement, mais veulent que le maximum de gens aillent le plus loin possible dans les études, ce qui accroit la compétition. Quand ça ne leur suffisait pas de râler, ils prenaient leur carte à l'UNI le "syndicat" étudiant monté pour casser les autres...

- un certain nombre d'étudiants aborde les études plus ou moins à l'arrache, et les résultats en première année sont assez parlants d'ailleurs...

- les corporations étudiantes, parce que ça existe, défendent une filière spécifique, et ont fait leur la logique du "y en aura pas pour tout le monde" qui prévaut dans la bureaucratie universitaire. Ils tentent de placer un maximum d'élus pour infléchir sur les choix politiques des conseils représentatifs, tout comme certains profs font leur cuisine dans leurs organisations pour que leur filière soit "correctement" représentée dans ces mêmes instances. Tous ces gens là se fichent pas mal des histoires de réforme, de grève, de manifs, de frais d'inscription, de tickets U, de bourses... leurs campagnes auprès des autres étudiants de leur filière tourne autour de soirées et autres trucs "entres nous". Forcément, quand tu arrives là avec le mot "syndicat", même si tu organises aussi des soirées (je me rappelle d'avoir été caution pour des tas de conférences, concerts, soirées dansantes et projections de films à Nice...), ben tu fais martien. Et t'es pas forcément le gars qu'ils voient tous les jours dans leur amphi, parce que des syndiqués, y en a pas partout...

Alors bon, une fois tout ça mis de côté, perso, j'ai été syndicaliste étudiant et élu aussi. J'ai quelques souvenirs mémorables ou je me dis que j'aurais mieux fait de fermer ma gueule et que j'ai été vraiment con, clairement. J'ai aussi le souvenir d'autres syndiqués qui n'étaient pas non plus - pas plus que moi - des vétérans du militantisme qui avaient 20 ans de pratique derrière eux.

J'ai également le souvenir de voir des amphis avec moins de la moitié des visages qu'on reconnaissait l'année d'après. Ou de potes d'études qui disparaissaient pendant six mois parce qu'ils perdaient pied, ou avaient des problèmes. On ne parlera pas des étudiants étrangers qui ont de manière plus ou moins larvée toujours été les précaires du système. Et qui s'investissaient rarement dans le syndicalisme par peur, et parce qu'ils espéraient ne pas se faire remarquer (on ne parlera pas des étudiants marocains des années 80/90, qui avaient peur que d'autres les balancent aux autorités marocaines si jamais ils prenaient leur carte ou tenaient une banderole...) On ne parlera pas de tous ces jeunes adultes qui contrairement à moi considéraient comme normal que tant que la claque ne leur arrive pas dans la gueule, elle tombe quand même sur quelqu'un.

Je ne sais pas qui sont ces fameux étudiants syndiqués qui maltraitent à ce point leurs camarades non syndiqués. Il y en a, certainement. J'ai connu bien davantage de gens qui dans un bel élan de solidarité se sont tapés des dizaines d'heures de conseils d'UFR, des milliers d'heures de commissions paritaires, des tas de délégations auprès des doyens ou des présidents d'université pour qu'un seul étudiant ne soit pas lourdé par les dysfonctionnements de l'administration. On parlera pas des jours, des semaines, de permanence dans les chaines d'inscription à tenter de sensibiliser des gens sur l'aide sociale, sur les droits d'inscription obligatoires, et les autres qu'on te décomptait souvent un peu vite aussi... qui en majorité arrivaient avec un seul problème en tête "combien de temps je vais devoir faire la queue et est ce que j'ai bien tous les papiers". J'ai perdu quelques semaines de vacances comme ça, aussi.

J'ai aussi connu des gens qui - comme moi - avaient un boulot à temps partiel, tentaient de mener leurs études, se fadaient des conseils d'administration et allaient ensuite faire du porte à porte dans les cités universitaires. Sans avoir de "décharge", sans avoir d'indemnités de permanent, sans avoir d'autres protections face à certains profs très adeptes de la "discrimination fine" que leur talent oratoire appris sur le tas et une carte de syndicaliste (et une certaine tolérance du milieu enseignant pour l'expression étudiante, il faut le dire. Mais ceux qui ne partagent pas cette tolérance, c'est pas piqué des vers en général...)

Je me rappelle de moments ou je rentrais chez moi à 01h00 du mat alors que j'habitais - heureux privilégié - à 20 minutes à pied du campus.

Je me rappelle en fait bien des choses, bien des combats, bien des erreurs aussi, faits sans indemnité, sans arrangement particulier, sans aucun statut de syndicaliste reconnu. D'étudiants pris en train de frauder qu'il fallait défendre à temps perdu, de longues palabres avec des administratifs de plus en plus débordés, de pourparlers à rallonge pour que non, on n'instaure pas un énième diplome universitaire payant non reconnu nationalement pour faire plaisir à machin, de milliers de tracts, de dizaines d'heures d'AG, de centaines d'heures d'occupation, de présence, de discussion, d'intervention, de profs pris en train de sacquer qu'on essayait vainement de calmer. Parfois, nos propres profs, avec tout ce que ça implique pour nous-même, s'pas ?


Alors, on peut dire bien des choses sur le syndicalisme étudiant, et il a certainement bien des changements à accomplir. Et c'est aux étudiants d'aujourd'hui qu'il appartient de le faire. Je suis simplement désolé que nous n'ayons pas plus souvent gagné, et que nous ayons souvent été trahis par les nantis "de gôche", qui mirent en place la plupart des choses contre lesquels le monde étudiant de bat aujourd'hui... parce qu'à l'époque, ces mêmes nantis nous voyaient comme des emmerdeurs qui leur rappelaient trop ce qu'ils avaient été quand ils étaient jeunes...

Mais surtout, je suis navré de lire ceci
par ailleurs, je ne suis pas surpris du taux de syndicalisation des étudiants, avec la façon dont les étudiants non syndiqués sont traités par les étudiants en charge d'un syndicat et les surnoms qu'ils reçoivent, ça donne pas envie de signer....

1%? les syndicats devraient peut-être se remettre en question... c'est 10 fois moins que dans le salariat...
C'est totalement erroné. Et je doute que ce qui motive ceci ait le moindre rapport avec une analyse quelconque du syndicalisme, étudiant ou non.

Soshi Yabu
Diplomate
Messages : 2452
Inscription : 19 juin 2004, 13:26

Message par Soshi Yabu » 16 juil. 2009, 18:58

Qu'il y ait des anarchistes, bobo en mal de sensations fortes, qui insultent tous ceux qui ne considèrent pas que l'abolition du capitalisme doit être voté à chaque AG, c'est certain. Mais, Kekkaï, si c'est à ce genre de personnes que tu penses, c'est véritablement être insultant pour la grande majorité des syndicalistes étudiants, qui correspondent au profil dépeint par Pénombre.


Dans lequel je me retrouve pleinement. Combien de temps ais-je passé en débat stériles face à l'élu UNI et le Vice Président CEVU, pour essayer de faire que le LMD ne soit pas une perte d'acquis et de droits pour les étudiants? Combien d'étudiants avons-nous orienté vers le CROUS, parce qu'ils ne pensaient pas avoir droit à des bourses ou des chambres en cité-U? Combien d'étudiants étranges avons-nous aidé à rester en France, en les domiciliant dans nos locaux, afin qu'ils puissent étudier malgré les discriminations dont ils sont l'objet dès lors qu'ils sont noirs ou maghrébins?

Vraiment, je me sens insulté Kekkaï par les propos que tu tiens. Car oui, nous autres syndicalistes respections les étudiants, même quand ils n'était pas d'accord avec nous. Et même si, comme dans les amphis de médecine, ils nous accueillaient avec des insultes et des quolibets.

Avatar de l’utilisateur
Kõjiro
Gouverneur de province
Messages : 10092
Inscription : 12 mai 2002, 23:00
Localisation : District Hojize
Contact :

Message par Kõjiro » 16 juil. 2009, 19:10

Merci pour ce long développement. Les premiers points que tu cite me semblent suffisants à montrer que la comparaison des taux de syndicalisation parmi les actifs (d'ailleurs le 8% c'est le taux tous actifs confondus y compris les non occupés non ?) et les étudiants n'est pas très pertinente, ou, du moins, assez ardue (on compare un peu des choux et des carottes là non ?).

Pour le reste Kekkaï j'ai le sentiment que tu généralise une xp perso non ?
Moi je n'ai pas ce ressenti en tout cas*. Que ce soit lorsque j'étais étudiant ou aujourd'hui quand j'ai l'occasion d'observer tout ça de très loin en tant que prof.

* Perso je n'ai jamais été syndiqué à la fac. Je correspond bien au profil cité par Pénombre de l'étudiant qui ne fait que transiter à l'université parce que actif (avec de très longues semaines...) à coté et jamais à la fac en dehors des heures de cours. En plus la meilleure occasion que j'aurais eu de me syndiquer (Juppé 95) j'étais en première année de deug donc pas franchement "intégré". J'ai manifesté etc. mais je ne me suis pas investi formellement (j'ai juste envoyé chier les types de l'uni qui me courraient sur le haricot). Bref tout ça pour dire que moi j'ai vécu le syndicalisme étudiant de l'extérieur. Donc comme Kekkaï. Alors je peux peut être comprendre un peu ce que Kekkaï peut vouloir dire. Certains syndicalistes étudiants faisaient du rentre dedans et, parfois, jouait sur la corde de la culpabilisation pour t'engrener. Genre t'es un mauvais citoyen si tu ne t'investit pas dans un syndicat, tu n'as rien compris à la vie etc... Mais c'était extrêmement rare (à part ceux de l'uni mais dans ma fac - éco / droit - ils étaient particulièrement chiants ceux là et, évidemment le discours était différent). Les syndicalistes étudiants brillaient surtout par leur absence "physique", leur non disponibilité, justement parce qu'ils étaient peu nombreux. On voyait surtout les banderoles et les tracts.

J'ai vraiment du mal à envisager de corréler la faible syndicalisation étudiante et le comportement des syndiqués. Au mieux je peux envisager un impact très marginal. Et encore. Parce que ceux là même que les syndicalistes étudiants pouvaient vraiment le plus énerver (hors comportements très atypiques de relou pré-cités) sont généralement ceux qui de toutes manières ne seraient pas syndiqués. Je ne dis pas que c'est ton cas Kekkaï, ton xp a l'air un peu "hors normes".
Image
"Les impôts sont le prix à payer pour une société civilisée. Trop de citoyens veulent la civilisation au rabais" - Henry Morgenthau, remettant son rapport sur l'utilisation abusive des paradis fiscaux par les contribuables au président Roosevelt en 1937.

Avatar de l’utilisateur
Kakita Inigin
Bureau
Bureau
Messages : 19644
Inscription : 30 sept. 2004, 15:09
Localisation : Entre rivière et mine
Contact :

Message par Kakita Inigin » 17 juil. 2009, 06:50

Enfin les recherches en sciences humaines coutent moins cher à financer et il est parfois meilleur marché de subventionner une université que faire appel à un cabinet de consultants, tu serais surpris de savoir que certains chercheurs en sciences humaines se font plus facilement subventionner que d'autres en sciences biologiques.
C'est sans doute pour cela que l'université Grenoble-2, qui a deux des meilleures UFR de Droit et d'Economie de France, n'a pas éprouvé le besoin de faire payer des frais illégaux à ses étudiants.
Ah, tiens, si ?! Comme c'est curieux.
(C'est une remarque intéressante et nuancée sur le financement privé de la recherche*. Si on se place du point de vue des chercheurs, il ne fait aucun doute que certains trouveront des financements ... si on se place du point de vue de l'apport financier aux universités, on se penche sur peanuts, j'en ai peur).

* et donc je le note et m'en souviendrai précieusement.
ça me fait juste penser aux dépliants d'inscription de l'UFR de philo expliquant que les diplomés de Philo avaient une tête bien faite et étaient très facilement recrutables moyennant une formation technique en entreprise ... discours plein de bon sens mais dont je ne suis pas sûr qu'il ait convaincu beaucoup d'entreprises.

***

Note à toutes fins utiles : quand des syndicalistes étuudiants se remettent en question, ça donne ça. Jérémie a fait ses adieux le 4 juillet, au fait.
ImageImageImageImageImageImage

Avatar de l’utilisateur
Kõjiro
Gouverneur de province
Messages : 10092
Inscription : 12 mai 2002, 23:00
Localisation : District Hojize
Contact :

Message par Kõjiro » 17 juil. 2009, 09:52

Encore un cas de menace de destruction de leur lieu / outil de travail par des salariés. Nouvelle méthode après les séquestration de patrons.

La question que je me pose c'est quand ils vont s'apercevoir que ça ne sert à rien non plus, qu'ils se font quand même *bip* à la fin, que vont ils pouvoir faire ?
Image
"Les impôts sont le prix à payer pour une société civilisée. Trop de citoyens veulent la civilisation au rabais" - Henry Morgenthau, remettant son rapport sur l'utilisation abusive des paradis fiscaux par les contribuables au président Roosevelt en 1937.

Avatar de l’utilisateur
Kakita Inigin
Bureau
Bureau
Messages : 19644
Inscription : 30 sept. 2004, 15:09
Localisation : Entre rivière et mine
Contact :

Message par Kakita Inigin » 17 juil. 2009, 09:57

- les corporations étudiantes, parce que ça existe, défendent une filière spécifique, et ont fait leur la logique du "y en aura pas pour tout le monde" qui prévaut dans la bureaucratie universitaire. Ils tentent de placer un maximum d'élus pour infléchir sur les choix politiques des conseils représentatifs, tout comme certains profs font leur cuisine dans leurs organisations pour que leur filière soit "correctement" représentée dans ces mêmes instances. Tous ces gens là se fichent pas mal des histoires de réforme, de grève, de manifs, de frais d'inscription, de tickets U, de bourses... leurs campagnes auprès des autres étudiants de leur filière tourne autour de soirées et autres trucs "entres nous". Forcément, quand tu arrives là avec le mot "syndicat", même si tu organises aussi des soirées (je me rappelle d'avoir été caution pour des tas de conférences, concerts, soirées dansantes et projections de films à Nice...), ben tu fais martien. Et t'es pas forcément le gars qu'ils voient tous les jours dans leur amphi, parce que des syndiqués, y en a pas partout...
Et mon dieu, pour avoir été responsable de CAS dans une université (Grenoble 4) composée de 10 écoles d'ingénieurs ... "des élèves ingénieurs boursiers ? mais ça n'existe pas ?!" ben tiens. :help:
"L'Unef ? un syndicat pour l'université qui n'a rien à faire ici". hem. :help:
Un tiers des sièges en conseil la dernière année. :france:

edit : Kõjiro, il me semble que tu as oublié un lien.
Dernière modification par Kakita Inigin le 17 juil. 2009, 09:58, modifié 1 fois.
ImageImageImageImageImageImage

Verrouillé