Mais c'est pareil pour le reste. Ce phénomène ne touche pas que la culture "classique". Tu prend le ciné ou la musique "non classique" qui sont des arts plus populaire et tu as le même phénomène. Combien seraient capable de reconnaitre que le court métrage qu'ils voient en passant sur un écran plat dans un couloir de métro a été réalisé par un "grand" réalisateur si on ne les avertis pas ?Kakita Inigin a écrit :hum ... c'est aussi révêlateur des présupposés sur la culture ... pour toi, être cultivé musicalement, c'est avoir des connaissances en musique classique (et pour pas mal de monde d'ailleurs).
est-ce que le problème de la culture ne viendrait pas de son incapacité à se porter sur des sujets un peu plus modernes (le rap, le jazz*, le rock) et à considérer la culture contemporaine comme autre chose qu'un abêtissement**, une sous-culture ? Bref à sortir de son aura élitiste ...
Pour moi être cultivé n'est pas uniquement lié au fait de s'y connaître dans les arts "majeurs", ça c'est avoir "une" culture (laquelle a, comme les autres, une utilité en tant que révélateur éventuel d'une appartenance à une "catégorie" et, dans ce cas précis, sert aussi souvent de biais de sélection sociale ce qui lui donne une certaine spécificité).
Edit : pour préciser j'ai cité la musique classique et le vin parce que c'était les éléments des deux exemples (celui d'Iraz' et le mien). Après sur la question de la définition "élitiste" de la culture tu n'as pas tort. Et d'ailleurs d'une certaine manière tu y a peut être succombé aussi vu que tu n'as pas tiqué sur la présence du vin dans ma (courte) liste ce qui laisse à supposer que tu considère aussi que la connaissance du vin est élitiste alors qu'on pourrait penser l'inverse pourtant. Après tout le vin est accessible un peu partout et il n'est même pas nécessaire de dépenser bcp d'argent pour en profiter ou apprendre (quelques bouquins, conseils, et quelques bouteilles de temps en temps à des prix tout à fait raisonnables - un deux ou trois paquets de cigarettes - ça peut permettre de se forger une bonne connaissance je pense). Mais on (je ne m'exclue pas) a peut être intégré que pour profiter du vin il faut des ressources financières importantes parce qu'on a intégré la notion de marqueur prix pour définir la qualité...
Par ailleurs, ça ne change pas le problème de fond, quel que soit le domaine culturel il y a toujours la tentation élitiste par la volonté de distinction et souvent avec le marqueur du niveau de dépense. Si tu prend les bouquins, avec des prix fixés et relativement bas, tu fera la distinction élitiste par la taille de la bibliothèque

Tu prend la musique, quand on te présente un artiste, avant d'évoquer simplement son style ou ses influences on va te dire combien d'albums il a vendu. Pour un film on te citera le budget. Parfois c'est pas non plus complètement déconnecté de l'objet en lui même, un bon vin est souvent plus cher qu'un mauvais (même si il y a une part de "spéculation" là aussi - certains vins étant largement surévalués), un film avec un bon budget offre des possibilités que n'a pas un film à plus petit budget mais le problème vient de la tendance à rendre unique et "absolu" ce paramètre alors que d'autres ont souvent plus d'importance.