Perso, je n'ai jamais dit que les révolutionnaires étaient violents, mais que la révolution l'était, en partie par les désirs de certains de ses participants et en partie par la réponse du pouvoir au besoin de changement
après, si on considère l'indépendance de l'Inde, on constate que si une révolution se veut non-violente et le reste, cela n'empêche pas qu'un certain nombre de ses participants souhaitent tout autre chose, dés le départ. Et il n'y a pas toujours un leader au charisme remarquable et aux convictions simples à comprendre par ceux qui le suivent pour empêcher leurs désirs de se concrétiser. Ce qui soulève d'autres problématiques sur les hommes providentiels, d'ailleurs.
Il n'y a par ailleurs pas plus de garantie que la violence ou la non-violence soit un facteur de succès déterminant dans une révolution. Le fait est que la majorité d'entres elles, celles qui n'ont pas été étouffées dans l'oeuf, étaient violentes. Doivent-elles toujours l'être ? je n'en suis pas convaincu. Et là, je te rejoins, Tetsuo.
Mais il se trouve que la plupart des gens qui désirent participer à une révolution, eux, sont préparés à la violence. Certains la désirent, d'autres non, mais la jugent inévitable. Ici, en France, pour reprendre ce que tu disais, notre propre histoire et la métaphysique sociale qui en découle nous amènent à considérer que la révolution est porteuse de violence. On peut y adhérer ou pas, trouver cette violence fondée ou non, il se trouve que c'est une réalité de notre inconscient collectif qui conditionnera plus ou moins notre comportement.
Maintenant, si on peut arriver au même résultat sans faire de morts, personnellement, ça ne me pose absolument aucun souci. La mort - et en particulier la mort des dirigeants voulue par certains révolutionnaires - est une solution de facilité dans le sens ou elle évite d'avoir à se poser la question le lendemain de la victoire de ce qu'on fera de tous les gens qui s'opposaient à la révolution (donc, ceux qu'on a renversé mais aussi une proportion plus ou moins importante de la population qui s'est objectivement alliée à eux, qui a eu peur, qui n'en avait rien à foutre ou qui considérait que les révolutionnaires étaient plus dangereux que la vie qu'ils connaissaient). Car il ne s'agit pas toujours d'étrangers. La plupart du temps, ils s'agit de compatriotes, voire de parents. Forcément, si des tribunaux révolutionnaires ou des violences aveugles "règlent ce problème", dans l'esprit de beaucoup de gens - qui ne restent d'ailleurs pas tous du bon côté du tribunal, l'histoire le montre - c'est une "solution" bien pratique...
Je n'apprécie aucunement cela, mais c'est également une réalité historique. Et je n'ai rien qui me prouve que nous arriverons un jour à la dépasser. Mais je dis sans ambiguité aucune que j'aimerais bien

. Il y a un tas de choses que j'aimerais, mais c'est personnel, que nous arrivions à dépasser. Croire en l'homme, c'est croire que demain sera différent parce que nous tirerons les leçons d'hier. Et d'aujourd'hui. Et que rien n'est joué d'avance, même si les ornières sont profondément tracées.
Par ailleurs :
les histoires de savoir si "les révolutionnaires sont violents ou pas", à titre personnel, je trouve que c'est le genre de problématique débile dont on gagnerait tous à se passer.
Nous savons tous ici, que ça n'est pas le sujet de la discussion et que vous entretenez votre partie de ping-pong en attendant le post de l'autre pour lui en mettre plein la figure.
si vous voulez, on peut se mettre à compter les points aussi, mais après je doute que le résultat vous surprenne vraiment, s'pas ?
Si vous pouviez arrêter, tous les deux, je crois que non seulement ça nous arrangerait, mais aussi que vous ne démériteriez ni l'un ni l'autre à nos yeux.
S'il vous plait ?
Je vous dis ça, parce que c'est quelque chose que je suis également susceptible de faire. Nous sommes tous plus ou moins sujets à ce genre de choses, s'pas ? certains plus que d'autre, et certains quasiment tout le temps, mais on est fondamentalement tous dans le même bain, et tous également soumis à la question de savoir si demain doit être comme hier et aujourd'hui
Donc, si je vous dis ça, c'est dans l'idée qu'un jour, vous n'hésiterez pas à me rendre la pareille si c'est nécessaire. C'est aussi comme ça qu'on fait un bout de chemin ensemble.
