[2.6-all] Bureau of Indian Affairs

[Hida Koan]

Il la tira de ses pensées avec sa demande somme toute assez logique "Franchement on a assez d'hommes pour ne pas avoir à en faire cette nuit... C'est un peu injuste mais je ne me vois pas en faire non plus, quand bien même le dernier."

Elle sourit largement.

"Un tour de garde c'est pour surveiller. Si tu dors, tu ne surveilleras pas grand chose. Ce n'est pas une faveur que je te fais... C'est uniquement l'application d'une stratégie efficace." finit-elle avec un clin d'oeil.

[Vlad]

Retsu hocha la tête.

"J'aimerai malgré tout prendre le dernier tour de veille." fit-il

"Je ne sais pas comment, mais Yasuki Bayuri-sama savait apparement ce qu'il s'est passé quand je t'ai ramené à ta chambre, la nuit où l'on avait trop bu. Bref, quelqu'un a été raconter ça... Si je ne prends pas mon tour de garde, tes hommes vont penser que je suis avec toi... Et que si tu me dispenses de faire mon travail, c'est parce que je suis ton amant..."

[Hida Koan]

"Hein?" Comment Bayuri pourrait-il savoir ça?

Kei sentit une douce chaleur se diffuser dans son bas-ventre et elle fit un grand pas vers lui... Non, non, non... pas maintenant. Elle voulait garder la tête aussi froide que possible. Son monde avait volé en éclats la nuit précédente. Les découvertes de Retsu, ses aveux... Il ne t'en veut pas dit sa conscience, neutre. La journée avait été chaotique, pour ne pas dire catastrophique. Vous avez longuement discuté avec Emma-ô aujourd’hui... Elle avait espéré qu'avec tous ces chocs, cette chose en elle se serait remis d’aplomb. Pourtant elle avait senti, avec le soulagement au palais, le délassement aux bains et l'entretien avec le charmant Daidoji, venir bien d'autres pulsions. Des tendances qu'elle aurait espéré voir perdues à tout jamais. Elle avait décidé d'y mettre un terme, un frein à tout le moins. Mais ça lui paraissait sur l'instant insurmontable...

"Mes hommes ne sont pas des crétins. Tout le monde sait ce qui s'est passé aujourd'hui. Personne ne pensera à ce que tu dis." A part moi, maintenant. "Nous avons mérité une bonne nuit de sommeil. Je dors dans la chambre de Yoshiko de toutes façons" dit-elle une teinte d'amertume dans la voix.

[Vlad]

"Je ne dis pas que ce sont des crétins. Mais mon arrivée a déjà provoqué une levée de boucliers."

"Un "gunso" qui dort avec les hommes du rang... Un garde gris qui intègre la garde des eaux... Ajoute à ça que l'on m'a vu t'embrasser et que je n'ai déjà pas pris mon tour de garde hier..."

"Laisse moi faire le dernier tour..."

[Hida Koan]

Raconte-moi tout par le menu hein surtout...

"Si tu insistes alors..." dit-elle en se balançant d'un pied sur l'autre, agitée, puis elle percuta Embrasser... Ils t'ont tous vu sortir de ma chambre au matin de toutes façons.

[Vlad]

"Merci." répondit-il.

"Et merci de m'avoir sauvé la peau..."

[Hida Koan]

"Pas besoin de me remercier, j'aurais fait pareil pour n'importe qui" Ah, ah...

Il venait purement et simplement de lui expliquer que rien ne serait jamais possible. Et ça n'arrangea pas ses nerfs.

"Bien, tu devrais aller te coucher alors."

[Vlad]

"Hai" lui répondit-il avec un sourire.

"Repose-toi bien, Kei-chan..." dit-il avant de se retirer.

[Hida Koan]

Elle attendit quelques minutes avant de rejoindre la chambre de Yoshiko. Elle ne dormirait pas dans la pièce attenante ce soir, mais carrément dans sa chambre.

Elle entrouvrit le shoji et demanda "Yoshiko-sama? Je peux entrer?"

[Vlad]

Retsu était tout bonnement claqué. Il alla s'allonger sans perdre plus de temps.

Son tour de garde de fin de nuit risquait d'être difficile mais Retsu estimait qu'il devait faire l'effort.
Son cas était déjà bien assez étrange aux yeux des hommes... Il était un ami de Hida Kei, voire même plus aux regards de certains...
Mais ça, c'était sa vie privée... Personne n'aurait rien à dire là-dessus.

Par contre, il ne pouvait donner l'impression qu'il mélangeait vie privée et boulot et bénéficiait ainsi de passe-droits, lui permettant de ne pas faire les corvées sous le simple prétexte qu'il était l'ami ou l'amant de son chef...

Mais ses réflexions ne durèrent pas longtemps et Retsu ne tarda pas à sombrer dans un sommeil sans rêves...

[Kakita Inigin]

Yoshiko la pria d'entre d'une toute petite voix. Au milieu de son lit elle semblait une statue de faïence.

- Kei-san, nous avons passe une journée bien étrange, n'est-ce pas ? Vous avez remué la ville pour me retrouver, et moi j'ai assisté a un massacre épouvantable - un massacres d'hommes qui seraient mis a mon service.

Sa voix avait la même nuance que la queue du renard des neiges : transie, épouvantée de la jeune adulte qui regarde pour la première fois le monde sans les nuages des contes et légendes merveilleux et le découvre poisseux et noire comme le naphte.

[Hida Koan]

Kei ravala ses paroles, prit tout son temps pour fermer le shoji, tira le futon de la pièce attenante devant les panneaux de bois qui donnaient sur le jardin et poussa enfin une commode devant la porte principale. Voilà. Personne ne rentrerai cette nuit.

Cinq bonnes minutes s'étaient écoulées, peut-être parviendrait-elle à ne pas lui jeter à la figure qu'elle aussi avait bien a failli perdre la vie par sa faute aujourd'hui.

-Yoshiko-hime, la vie est souvent plus dure que ce que l'on peut croire, avant d'être violemment jeté dedans. Je veux bien comprendre que ce que vous avez vu ait pu vous traumatiser... ça ne vous a quand même pas empêché de vous taper Bayuri, pensa-t-elle.

- Peut-être qu'en parler un peu plus avant vous aiderait à faire le deuil de cette sombre journée ?

Elle s'assit sur le futon qu'elle avait elle même déplacé dans la pièce.

[Kakita Inigin]

- Je ne sais pas... je ne sais pas vraiment ce que je peux vous en dire. J'étais... une jeune fille très protégée, vous savez.

Elle ne regardait pas Kei, pourtant à quelque dizaines de centimètres d'elle. Elle était en train de réfléchir. Elle savait qu'elle devait faire un choix : honneur ou devoir. Sa famille ou son futur époux.

- Mon père a toujours aimé le Clan du Crabe. Mais il a aussi toujours préféré sa fille. Vous voyez ce que je veux dire ?

Elle regardait Kei maintenant. Un visage droit, un visage fier, des yeux tristes.

- J'étais promise à Hida Yashin-sama. Un mariage sans enthousiasme, avec un homme triste, brisé par l'Outremonde, une vie de résignation. Et puis Bayuri est arrivé, beau, jeune, plein de joie dans les yeux. Alors mon père a eu une idée pour que le Clan du Crabe accepte que je change mes voeux. Nous avons fait en sorte que Bayuri-kun apparaisse comme un héros aux yeux de tous... mais tout ce sang.

[Hida Koan]

Kei eut la tête qui tourne. Elle prit bien soin de ne pas se lever et s'efforça au mieux de ne pas changer de ton. Elle demanda cependant un peu abruptement :

- Qui étaient les hommes en armure du Conseil?

[Kakita Inigin]

- bayuri-kun m'a dit que c'étaient des hinin, choisis pour n'avoir pas d'attache, et grassement payés... afin de les tenir après le contrat et s'assurer qu'ils se taisent. Ils ont été déguisés avec des armures de réserve. Mais je ne pensais pas qu'il allait réellement les tuer... Bien sûr c'était plus crédible...