[2.2-MR-HK] Le dignitaire pas très digne

[Hida Koan]

- Ça c'est toujours bien pratique de blâmer la société de ce qu'on a finalement du mal à accepter soi-même. C'est bien joli de discuter mais quand on est confronté à la situation est-ce qu'on se trouve si compréhensif?

Elle détourna le regard de Retsu.

- Ça vous dérange vous les "filles faciles" comme vous dîtes?... Doji-sama. ajouta-t-elle avec un bon temps de retard. Parce qu'il y en a qui ne supporte pas bien d'y être confronté... Quoiqu'ils disent.

[Vlad]

Retsu sembla accuser le choc de l'attaque verbale.

Quoi ?? Je me suis contenté de les laisser tranquilles et elle a trouvé que je n'étais pas compréhensif ??

Il aurait aimé répondre mais comme elle avait posé une question au seigneur Doji, il se tut.

[Hida Koan]

- J'en pense que vous devriez demandé à votre ami, là, qui a l'air tout perturbé. Moi, même si j'adore discuté avec vous, je ne suis pas venu là pour ça.

Il se leva élégamment et fit un geste à une employée qui semblait déjà savoir ce qu'il voulait.

Kei et Retsu se levèrent de concert et suivirent le Doji. Dans le couloir tout proche, il entra dans une salle, visiblement déjà occupée et leur ferma le shoji au nez. "Discutez bien" et il leur fit un clin d'oeil appuyé.

Ils se placèrent chacun d'un côté de la porte et ne dirent rien quelques secondes, puis énervée Kei demanda.

- Alors? Ton avis sur ma question de toute à l'heure?

[Vlad]

- A mon avis, on est surtout tombé dans le piège de notre nouvel "ami"... répondit Retsu.

- Mais pour répondre à ta question, tu fais ce que tu veux de ta vie, Kei-chan. Je ne suis pas ton père, ni ton mari... Je n'ai rien à dire à ce sujet.

- Je ne sais pas ce que tu attends de moi, Kei-chan... Mais si tu attends que je te traite de "salope", c'est peine perdue. J'ai cassé la figure au dernier que j'ai entendu t'appeler ainsi...

[Hida Koan]

- Je le sais, figure-toi, j'ai tout vu cette nuit là.

Sa tirade l'avait vraiment calmé, un peu trop peut-être même...

- Tu arrives ici, t'es là depuis dix jours et tu viens déjà donné tes leçons d'honneur à la con. En faisant des gros yeux (c'est bien tout ce dont elle pouvait se rappeler...) et après en jouant au gentil compréhensif et "qui ne juge pas"... C'est vite dit "qui ne juge pas". T'as vu comment tu me regardes quand je regarde quelqu'un? Ou comme tu ne me regardes pas du tout plutôt, comme si je te faisais tant honte que c'en soit une plaie d'être mon ami.

Ce n'est pas exactement ce qu'elle voulait lui dire en vrai... Mais c'était très embrouillé dans sa tête. Elle aurait juste voulu s'excuser en réalité, mais il n'avouait pas que ça l'avait choqué alors il n'y avait rien à se faire pardonner. Enfin en réalité elle aurait voulu tout lui dire par le menu mais pour arriver à quoi, ça c'était la grande question...

[Vlad]

- Tu ne me fais pas honte, Kei-chan. Jamais.

Il ferma les yeux avant de prendre une longue inspiration.

- Tu devines pourquoi, n'est-ce pas ? fit-il dans un souffle.

[Hida Koan]

Elle répondit un peu trop vite.

Tu te crois toujours iinférieur a tout le monde, si je te faisais vraiment honte de toute façon tu te considererais surement comme encore pire que moi. Ca te serait tellement insupportable, avec tes valeurs psychorigides, que tu supporterais meme pas de vivre... Bah c'est exactement ce que t'as fait je te signale. T'es parti chercher la mort pendant 8 ans. Si c'est pas la plus belle preuve que je t'ai litteralement... Elle chercha ses mots... Detruit, je vois pas bien ce qui serait plus clair. Alors oui je pense que tu dois avoir honte de moi.

[Vlad]

Retsu se passa une main sur le visage.

"Tu as raison... En partie..." répondit-il.

"Tu m'as effectivement détruit quand tu m'as chassé de ta vie. Et oui, j'ai souhaité mourir sur le Mur... Mais les shinigami n'ont pas voulu de moi..."

"Mais ce n'est pas parce que j'avais honte de toi que cela s'est passé..."

Il puisa dans ses ressources intérieures pour avoir l'énergie suffisante de terminer sa phrase.

"C'est parce que je t'aime toujours..."

[Hida Koan]

Elle ne dit rien pendant de longues minutes. Son coeur battait tellement fort a ses oreilles qu'elle n'entendait plus grand chose. . D'autant plus que ça commencait a s'activer sévèrement dans la chambre c'était assez dur de se concentrer...

- Tu ne peux pas dire ça Retsu. Tu ne me connais pas. Tu ne me connais plus.

[Vlad]

"Et je le dis, pourtant."

"De nombreuses choses ont changé depuis mon départ. Mais... Pas ce que je ressens pour toi... Ça n'a jamais changé..."

"Même quand je t'ai revu, même quand tu m'as dit toi-même que tu étais une salope, même quand je t'ai vu avec cet homme..."

"Tu comprends pourquoi est-ce que je n'avais pas d'autres alternatives que la mort ?? Tu ne voulais pas de moi..."

"Mais au final, ma vie depuis la veille de notre gempukku a été pire que la mort."

[Hida Koan]

Elle s'appuya contre le mur de derrière de ne peur de tomber par terre.

- tu ne comprends vraiment rien je crois...

Il ne pouvait pas être avec elle, vraiment. Elle avait eu trop d'amants. Elle en avait trop d'ailleurs. Elke avait des pulsions completement incontrolables... Elle avait ce secret, qu'il ne lui pardonnerait surement pas... C'etait elle la samurai de bas étages, pas lui. s'ils se remettait un jour ensemble il ne supporterait pas rien que le quart de la verité.

- je n'ai pas couché qu'avec deux ou trois hommes. Ni même cinq ou six. Je ne peux même pas les compter tu comprends ?

Elle lui parlait tout doucement, elle ne plaisantait vraiment pas.

- Même Hirozaku m'est passé dessus... Et pas que lui... C'était sa première fois, comme toi non?

La vérité était beaucoup moins glauque mais il n'était pas obligé de le savoir. C’était méchant de présenter la chose comme ça, mais ce n’était pas faux.

[Vlad]

Retsu ferma les yeux un bref instant.

"Je comprends..."

"Je comprends ce que tu veux me dire depuis mon arrivée, Kei-chan..." fit-il.

"Je ne dirais pas que je m'en moque, car ce n'est pas la vérité. Mais comme je t'ai dit c'est ta vie, je n'ai pas à la juger..."

"Mais ce que tu dois comprendre à ton tour, c'est que ça fait 10 ans que je suis mort. 10 ans que je n'ai pas eu de joies dans mon existence..."

"Mais quand je me suis endormi en te serrant dans mes bras, j'étais enfin apaisé, j'étais enfin heureux, j'étais enfin vivant !"

[Hida Koan]

Ça lui fit un gros choc qu'il la reprenne encore à ce propos. C'était peut-être vrai qu'il l'aimait finalement. Bien ça ne durera pas longtemps, elle détourna la tête pour regarder au bout du couloir. Là il t'a vu avec Shigeo, mais qu'arrivera-t-il quand il saura pour Maruken, Katai, Daizen, Hachimoto, Hiyao, Kaikawa et tous les autres... sans compter ceux dont tu ne connais même pas le nom. Tu serais bien en peine toi-même de les lister tous sur un parchemin. Ses lèvres tremblèrent de dégoût. Franchement, tu le vois lui? Avec toi? A se faire moquer par tous ceux avec qui tu as déjà partagé ta couche? Il ne pourrait pas passer deux heures dehors sans qu'on se foute de sa gueule. A travailler avec tes amants? Parce que nul doute que tu les garderas tes amants... Tu es comme ça, tu le sais bien après toutes ces années.

"Non..." souffla-t-elle pour elle même.

Tu sais bien que si! Rien que ce soir là, si tu ne lui sautes pas dessus comme la chienne que t'es, tu sauteras sur quelqu'un d'autre. Trop d'émotion hein? C'est dur? Il mérite mieux qu'une catin tu ne crois pas?

"Mais peut-être que..." commença-t-elle avant d'être coupée par ses horribles pensées.

En plus, tu as tué son enfant. Tu ne t'en souviens donc pas? fit la voix dans sa tête, sournoise.

"Oui mais ça lui a sauvé la vie..."

Elle se rendit enfin compte qu'elle parlait distinctement, à voix basse, mais tout de même. Elle se reprit du mieux qu'elle pu. "Tu n'es vraiment pas taillé pour cette ville, Retsu-san."

[Vlad]

Retsu ignora la dernière remarque. Même dans une telle situation, ses réflexes de courtisan ne purent pas s'empêcher de noter un point important.

"Tu as sauvé la vie à qui ?? En faisait quoi ??"

[Hida Koan]

"Ça ne te regarde pas."

Elle se rendit compte que c'était stupide comme réponse, enfin... pas le genre de réponse à clarifier la situation. Comme elle faisait son possible pour rester stoïque elle ajouta, mentant éhontément, ou éludant à tout le moins.

"J'ai déjà sauvé la vie de plein de gens et en faisant plein de trucs palpitants, voilà. Ce ne te regarde quand même pas."