Hida Ichi a écrit :La première question, c'est de savoir où vous considérer que les Eta habitent ?
Je pense que dans tout village rokugani d'une certaine taille (100 - 200 habitants), il y a quelques Eta à qui sont dévolus les tâches propres à leur caste. Ils habitent en dehors des limites physiques du village (généralement entouré par une enceinte ou un mur de bambous), leurs maisons sont cachés de la vue de tout le monde par des arbres ou des rideaux de bambous ou tout autre palissade naturelle, ils n'ont généralement pas le droit d'en sortir la nuit tombée et bien sûr de se promener librement dans le village. A cette séparation physique s'ajoutent tous les tracas et discriminations quotidiennes que subissent les Eta de la part de leurs concitoyens.
Ca me parait bien mise à part l'interdiction de sortir la nuit et de se promener librement dans le village dont je ne comprends pas trop la raison.
Hida Ichi a écrit :A part les villages rokugani, toute structure d'habitat humain concentré à t'il sa communauté d'Eta habitant à côté ?
Ainsi le petit château d'un samouraï, le monastère, le petit fortin frontalier ont t'ils toujours leur petite communauté de Eta attitrés vivant tout près cachés derrière un rideau de bambous ?
Ce serait logique d'un point de vue pratique, mais ?
Je pense que des communautés de petite taille n'ont pas besoin des services d'Eta. Il n'y a pas d'enlèvement des déchets à gérer et le peu de décès ne justifie pas de "professionnels" dans le mortuaire.
Hida Ichi a écrit :Mon deuxième thème considère la richesse de ces Eta que je ne pense pas être si démunis que cela.
J'aurais tendance à penser que les Eta ne sont pas obligatoirement le sous prolétariat misérable qu'on pourrait penser. Même si ils accomplissent des tâches "culturellement" inférieures, ce n'est pas pour autant qu'ils meurent de faim, qu'ils habitent dans des masures, et vivent plus misérablement que les Heimin.
J'aurai même tendance à penser qu'accomplissant des tâches "indispensables" à une communauté, ils vivent mieux que celui qui vit uniquement du travail de la terre. Après tout quelque que soit les résultats de la récolte, l'eta aura toujours autant d'ordures et de restes humains à enlever, de fumier à répandre, de corps à enterrer, de bêtes à tuer, de peaux à tanner...
Enfin personne n'ira contrôler que dans leur petit jardinet derrière leur maison, il y a de bons légumes et que derrière le champ de fumier et d'ordures, se cachent les terres les plus riches de toute la région. Et sur de petites surfaces bien travaillées et bien fertilisées, on peut faire des miracles en terme de petites cultures vivrières...
Pour moi, la condition des Eta est nécessairement plus misérable que celle des paysans. Ils n'ont pas de réelle possibilité à monayer leurs services à un prix satisfaisant.
Si les Eta cultivaient des lopins de terre, ils seraient de "profession" de caste paysanne.
Rokugan est un système de caste à l'origine même si il s'en écarte dans les différents suppléments.
Techniquement, on est membre de la caste des Eta de par ses occupations habituelles, "professionnelles".
Parce qu'il accomplit au quotidien des actes "impurs", l'Eta souffre d’un statut d’impureté permanent qu'aucune purification ne peut laver.
Après, on est Eta de père en fils comme on est paysan de père en fils car la société est figée ...
Hida Ichi a écrit :Ma troisième question concerne les communautés fermées, comme les Monastères ou sur un bateau par exemple, qui s'occupent des corps des morts, des ordures et des déjections humaines.
Dans des endroits sacrés comme les temples et les monastères, comment fait-on pour y faire entrer des Eta pour évacuer le corps d'un mort ? Discrètement ? De nuit ? Comme si rien en apparence ne s'est passé ?
Pour moi, on purifie et c'est tout. Si la mort est source d'impureté, elle n'a rien d'un tabou.
Hida Ichi a écrit :Dans un supplément "Unexpected Allies" plein de PNJ prêts à jouer, dans son background, une shugenja-ko Grue refuse l'entrée d'un temple à une femme enceinte de peur qu'elle n'y accouche et qu'elle ne "désacralise" l'endroit par la naissance et sa mort éventuelle...
Les règles sont sources d'impureté, l'accouchement aussi.
Ce que je veux dire, c'est qu'il ne se passe pas un jour sans que le "Rokugani" (si tenté qu'il ressemble un peu au Japonais

) ne soit confronté à la souillure de façon plus ou moins importante.
Il convient donc de l'éviter et si elle est inévitable ('il faut bien accoucher quelque part), il faut purifier.
Hida Ichi a écrit :Est-on réellement aussi stricte en ce qui concerne la pureté des Temples, le sang y est-il complètement proscrit ? La mort n'y survient-il jamais, le corps étant toujours très discrètement évacué ...
Et le vieux shugenja qui agonise, on le sort pareillement discrètement du Temple pour qu'il ne meurt dans son enceinte ? Sympa non ?
Au Japon, à certaines époques c'était très tendance de se faire seppuku dans les lieux religieux alors c'est toi qui voit en fonction du jeu ...
Hida Ichi a écrit :Je voudrais revenir sur mon exemple de la mort survenant dans un lieu fermé. Quand un marin meurt à bord d'un navire, qui s'occupe de ses funérailles ? Choisit-on un marin dans l'équipage qui sera chargé de préparer le coprs avant son immersion et qui sera ensuite réprouvé par tout l'équipage jusqu'à ce qu'un shugenja s'occupe de le "purifier".
Tout dépend de ta vision de la gravité de la souillure à toucher et à manipuler un cadavre. Elle peut ou non nécessiter l'intervention d'un Shugenja / prêtre.
Une armée de bushi a t-elle besoin d'être purifiée par une cohorte de Shugenja après une bataille dans ton Rokugan ?
Hida Ichi a écrit :Hormis ces questions sur les Eta, comment fait-on avec ce qu'ils produisent ?
Si les Eta collectent les déjections humaines, ce sont toujours eux qui les répandent dans les champs ? Je trouverai étrange que les Heimin laissent ainsi les Eta se balader dans leur champ, épandant le fumier. D'ailleurs eux-mêmes ne seront-ils pas en contact avec ce même fumier quand ils travailleront ensuite dans leur champ ?
Je suis assez d'accord avec Pénombre là dessus.
Pour moi, les paysans n'appellent pas le boucher Eta pour tuer une poule.
Tuer une poule est un acte impur et il convient de s'en purifier. Mais ce n'est pas leur profession de tuer les poules (et de marcher dans le fumier

).
Hida Ichi a écrit :Les Eta travaillent les peaux et le cuir. Cela doit d'ailleurs être une activité principale des Eta tellement l'utilisation du cuir et de la peau est-elle répandue dans une société médiévale : pièces d'armure, vêtements, sac, coffre, velin des parchemins, pareillemment pour les poils des pinceaux par exemple... Il y a tellement d'utilisations pour des produits à base d'animaux que je vois mal la société rokugani s'en passer.
Si les Rokugani / Japonais n'utilisaient pas de cuir, la profession de tanneur n'existerait pas dans la culture rokugani / japonaise ...
Hida Ichi a écrit :Mais ce cuir quand il est utilisé, on "oublie" subitement que c'est du cuir ? La société des apparences rokugani est-elle tellement "aveugle" qu'on se refuse à voir que son armure à des parties en cuir, que son pinceau est fait de poils de bêtes mortes, que le parchemin où on écrit n'est pas du papier ?
Ca me rappelle l'histoire (occidentale) du type qui estimait répugnante l'idée de manger de la langue de boeuf, un truc dégoutant qui sort de la bouche d'un animal mais qui par contre aimait bien manger des oeufs ...
Si le cuir travaillé des Rokugani / Japonais est de la "bète morte" répugante alors que dire de la soie (faut pas tuer les bébés papillons) ?
Tanner les peaux est parait-il vraiment un travail pénible (odeur de putréfaction, chair à racler, produits caustiques ...) et peu ragoutant dans notre conception occidentale. Nos croques morts occidentaux ont eux aussi pas bonne réputation.
Hida Ichi a écrit :Enfin comment fait-on pour cuisiner de la viande blanche ou du lièvre ?
Il est impur de tuer et de manger de la viande rouge, mais le poulet, il faut bien lui trancher la tête, le lapin, il faut le vider, non ? Y a t'il alors une tolérance particulière pour le poulet tué par la cuisinière et le lapin qu'elle vide.
J'imagine que oui, mais j'ai un peu de mal à appréhender de façon normale cette vision particulière des choses.
Cf ci dessus pour la profession.
Après, c'est aussi une question de culture.
Les Rokugani / Japonais mangent peu de viande (logique pour les seconds, moins pour les premiers).
En cherchant la voie, vous trouverez le vide. Dans le vide est la force sans le mal.