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par Eiji-kun » 04 août 2005, 07:09
[Kakita no Akodo Ikari]
La neige commençait à tomber plus drue, le vent faisant virevolter les flocons. Le monde commençait à se presser aux portes du Kyuden. Sur le haut de la colline qui surplombait le palais, un homme seul, encapuchonné regardait la splendeur des lieux : serpent de route qui se couvrirait bientôt d'un manteau blanc, rivière aux petits tumultes, banières givrées flottant au vent, les êtres semblaient minuscules de son promontoire.
Il ne sentait pas le froid, il regardait tout cela comme si c'était irréel à ses yeux.
Kyuden Doji ! Son esprit s'élèva parmi les flocons et doucement il flotta, cherchant un sens à tout cela, pourquoi devait-il se trouver là ?
- "Mais maître que ferais-je là-bas, je ne suis pas un courtisan"
- "Parfois l'esprit de la chose que l'on étudie nous apparaît alors que l'on y songe le moins. Lorsque l'on est sur la Voie, la lumière se fait à un instant sans que l'on sache pourquoi et l'on prend conscience de sa place.
- "Voulez-vous dire que ma Voie me conduit à Kyuden Doji sensei sama ?"
- "Dois-je vraiment répondre à ta question Ikari san" ? Ecoute ton coeur, écoute le Lion qui est en toi, écoute la voix de tes ancêtres"
- "Mais sensei, je ne l'entend plus cette voix. Vous le savez"
Ikari baissa les yeux, Son sensei se leva
- "Elle est différente mais elle te parle toujours. Même moi je peux entendre son souffle t'entourer quand tu combats. Tu dois avoir confiance en toi Ikari san, tes ancêtres ne t'ont pas renié et les miens t'apprécient. Tu es un homme de grande valeur".
- "Vous m'avez déjà dit cela maître mais vous avez une trop haute opinion de moi.
Ikari n'aurait plus osé réitérer sa question, silencieux, il la retourna dans sa tête : Pourquoi dois-je aller à cette Cour d'hiver ? Je ne pourrais pas
m'entraîner là-bas, tout l'hiver enfermé !"
Un doux rire franchit les lèvres de son maître, il le regarda comme s'il avait parlé tout haut.
- On dirait un enfant ! Vas, tu ne le regretteras pas et médites ! Nous nous reverrons au printemps et peut-être seras-tu moins sourd.
Son rire flotta dans l'espace, ses mots s'estompèrent et Ikari entama sa descente vers le palais Doji, ses jambes accrochèrent instinctivement à la pente alors que son âme comme détachée de son corps flottait parmi les flocons A part le bruit de ses pas, le silence, il sourit à sa naïveté et poursuivit son chemin.
Iuchi Mushu - Posté le 28-10-2002 à 22:27:17