[Univers] Correspondance Crabe/Grue

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Hida Koan
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[Univers] Correspondance Crabe/Grue

Message par Hida Koan » 16 avr. 2004, 11:11

Une correspondance fortuite entre deux persos quasi-opposés :)


Voilà ce qu'un Crabe et un Grue peuvent s'échanger ;) (Désolée pour le jeu de couleurs :lol: )


Noble samurai,

En ce 9ème jour du mois du Sanglier, je prends mon pinceau pour vous écrire enfin. Le temps se faisant plus propice à la calligraphie, cette missive sera rédigée dans l’heure, je m’y engage ! Amaterasu nous gracie aujourd’hui de sa tendre lumière, mais je dois avouer qu’en ce mois d’hiver, les températures se conforment à leurs habitudes et ne sont que peu clémentes. J’espère que vous souffrez moins du froid, moi-même bénéficiant « du sang d’Osano-Wo », comme avait l’habitude de le dire ma mère, je sens que la saison est rude.

Les quelques jours de permission que j’ai eu se sont bien déroulés. Ce temps libre m’a permis de revoir des amis de longue date… Il est vrai que nous formons une troupe bien hétéroclite et souvent l’on me demande comment deux Lions, un Scorpion, deux Dragon et un Crabe peuvent s’entendre si bien. Mais je ne vous cache pas que j’ai tout de même certains éclats de voix avec Bayushi Kiki-osono-san qui a tendance à en faire un peu trop. Notre nô (sorte de théâtre de cour dans lequel nous imaginons nombres d’histoires) de l’avant-veille s’est bien passé. Mirumoto Hijiko-hime nous a narré le récit qu’elle a joliment nommé « l’héritage des guerriers ». Le temps nous ayant manqué, cette jeune demoiselle nous contera la suite dans quelques semaines.

Mis à part cela, j’ai profité de ces quelques jours pour découvrir le Clan du Dragon, puisque Dame Mirumoto nous avait gentiment invité à séjourner chez elle. Elle me fit visiter ses merveilleux jardins, un lac aux mille oiseaux blanc, de guillerettes allées sous les saules tortueux, et le chemin de halage que nous avons parcouru tout deux sous le vent violent de ce mois glacé. Malgré le Soleil, les Fortunes ne nous ont pas gracié des bourrasques mais cet après-midi fut très agréable. Cette jeune fille est rafraîchissante, pleine de vivacité et d’esprit. J’ose espérer en secret qu’elle ne me trouve pas trop rustre et que peut-être un jour nous pourrions devenir amis.

J’ai également profité de ce temps de repos pour m’exercer à l’art difficile de la peinture… Je dois effectivement me rendre dès le printemps au Palais Doji et je ne compte pas arriver les mains vides : le petit œuf que j’ai décoré hier d’un paysage et d’une belle Grue argentée me paraît être un présent de qualité… Venant de moi, l’effort sera je le souhaite apprécié… Je vais maintenant posé mon pinceau et vous quitter cher Kakita Yamato-san, en espérant avoir de vos nouvelles sous peu, je m’en retourne à ma mission…

Bien à vous,
Hida Koan




Honorable Koan san,

Au moment où ma yojimbo m'a tendu cette missive en provenance du clan du Dragon, je n'ai su quoi penser. Mes contacts sont rares avec les membres de ce clan et je m'étonnai que mon nom y soit connu. Des raisons religieuses, certainement. Des questions sur mon interprétation des signes qui s'annoncent, très probablement.
Quel ne fut pas mon étonnement lorsque je vis le mon Hida en bas du vélin une fois ouvert. Une heureuse surprise assurément.
Le style est limpide, plein de lumière et de fraîcheur, comme un souvenir d'enfance. C'est étrange comme ces lignes amènent un sentiment de perte, une nostalgie par avance de ce qui disparaîtra. Je ne dois pas vous ennuyer avec cela, vous devez vivre votre temps avec plénitude et confiance, ne pas laisser votre Chi se ternir par l'amertume et le doute.
L'hiver en terres Dragon doit être une chose terriblement belle. La neige est moins blanche ici, a Ryoko Owari où Osano-Wo, la Juste Colère Céleste envoya son champion en ternir le gris souillé de rouge carmin.

Permettez moi l'audace d'un conseil alors que vous me parlez de vos accrochages avec ce Bayushi.L'esprit du bushi doit être comme le torrent de montagne. Il arrive parfois que son cours soit gêné par une branche morte, que les nuages lui dérobent la lumière cristalline de Dame Amaterasu. Le ruisseau s'arrête t'il pour autant?
Le nuage passe et la branche rompra un jour, demeurera le ruisseau.
Le Bayushi joue son rôle de branche, il glisse sur l'onde et y imprime sa marque, n'omettez pas de le bénir pour cela, de déposer des offrandes a Bayushi Kami au nom de ce samouraï. Invitez le a prendre le thé et remerciez le d'un présent et il verra votre sagesse.
Un jour, Kashiko sama, Mère du Scorpion a tenu ma vie entre ses mains alors qu'encore jeune, j'avais péché par vanité en la cour mortelle des Bayushi.
Elle l'uttilisa de la plus belle des manières. Elle me fit honneur devant sa cour et m'offrit avec son tessen personnel, son éternelle protection. Il n'est pas de scorpion qui ne reconnaisse le tessen posé prés de mon écritoire au moment où je vous écris. Il n'est pas de scorpion qui ne donnerait sa vie pour plaire à sa Dame, en m'étant agréable ou en protégeant les siens.
J'ai depuis payé ma dette de vie de nombreuses manière mais je n'ai jamais pu rendre la grâce et je ne l'ai jamais cherché, continuant ainsi avec ce clan, une voluptueuse et délicate alliance.
Ce Bayushi est peut être votre ennemi, Koan san. Peut être...
Il est aussi votre premier ami, souvenez vous en et il s'en souviendra.

Quelle délicieuse journée avez vous passé en présence de cette jeune femme Mirumoto. Vous avez beaucoup de chance de pouvoir ainsi vous émerveiller de cet Empire que votre famille protège. Trop souvent ais-je constaté que la distance entre les deux est trop grande.

Si vous venez en terres Doji, peut être aurais-je la chance de pouvoir vous rencontrer. Je vous voyais venir avec le tetsubo de nos litiges, vous venez avec un oeuf peint, félicitation, je vous concède la première manche de bonne grâce. Quelle délicieuse surprise !

Daignez accepter pour ce trajet ma bénédiction. C'est elle qui vous accueillera à nouveau en nos terres si je ne m'y trouve pas pour vous recevoir moi même.

Kakita Yamato




Respectable Yamato-san,

Je fus très agréablement surpris de recevoir une réponse si rapide. Venant d’un samurai si occupé que vous, je pensais devoir me languir de votre missive pendant de nombreux jours. Bénies soient les Fortunes de m’avoir permis de vous lire si promptement. Peut-être Tenjin, appréciée Fortune de l’écriture et la littérature, me prouve-t-il ici sa sympathie, si modeste soit-elle.

Que ma peine est grande quand je vous lis, qu’avez-vous donc à être si nostalgique ? N’appréciez-vous pas le souvenir des heureux jours passés ? En quoi cela pourrait-il vous être douloureux, vous qui avez vécu jusqu’ici une vie si riche d’enseignements ? Le miroir des apparences vous renvoie une bien triste image… Même les expériences les plus mornes attirent avec les années, les mois, les jours et même les minutes de jolies leçons. Tout est question de Chi comme vous le suggérez si bien. A mon tour je m’octroie le subtil droit au conseil :

Bien que les fleurs fanent
L’éclat de leurs couleurs vit
Leurs parfums perdurent

Je suis encore un enfant et dans mon âme de guerrier subsiste le voile léger de l’insouciance. Les épreuves, bien loin de nous rendre plus dur, forgent nos sentiments, et sous les multiples visages du destin demeurent les émotions les plus pures. Ceci n’est que mon humble avis ; mais pour avoir vécu de pénibles moments, je peux vous assurer qu’il ne me reste qu’en grande partie les meilleurs. Ces mémoires soit disant douloureuses ne sont qu’un pâle reflet de ce que je suis. Je souhaite qu’il en soit de même pour vous. Dame Doji n’a t’elle pas elle-même concédé que tous les flocons de neige méritaient d’être observés ? La beauté des futurs n’entache pas le moins du monde celle des flocons antérieurs, tout comme la beauté des passés ne doit rabaisser celle des récemment tombés…

L’évocation de la neige ainsi que le souvenir de votre missive me tourne le regard et l’esprit vers l’extérieur. Comme vous l’avez si justement dit, l’hiver en terres Dragon est une chose terriblement belle. Jamais jusqu’ici je n’avais vu de paysages si harmonieux… Jamais jusqu’ici je n’avais dormi si paisiblement. Il n’est de lieu plus calme et plus enchanteur que ces merveilleuses contrées. Le danger paraît si lointain… Malgré l’amabilité de mon hôte et le plaisir que j’éprouve à résider ici, ma mission va bientôt prendre fin et je devrais retourner chez moi. Le devoir avant tout. Ces terres sont miennes, mais je suis peiné de quitter cette belle province du Dragon et tous les trésors qu’elle retient en son sein. Pourtant je me dois de rentrer, et bien que chagriné, il faut avouer qu’il me tarde de retrouver ma place. Nombre de jours se sont écoulés depuis mon départ, le Mur me manque… Je dois paraître dément à vos sens délicats, ne plaignez pas ce que vous pensez être une folie : c’est ce qui me permet de vivre. Et quand bien même je devrais mourir pour cette « perversion », alors que les Fortunes m’accompagnent sur ce chemin, car j’aurais l’extrême satisfaction du devoir accompli. Je ne faillirai pas.

Trêves de nobles constats, la fougue me porte bien trop loin dans mes pensées… Bayushi m’avez-vous dit ? Certaines personnes ne m’inspirent pas confiance et se permettent des comportements trop extrêmes. Ne devraient-elles pas faire partie des plus agréables courtisans de notre glorieux Empire ? Je ne m’en réjouis guère mais je vais essayer de suivre vos conseils. Ma raison tend à effleurer la votre mais mon cœur me met en garde : j’ai peur que les dettes d’honneur ne soient pas des priorités de chacun. Lisse toi embrasser par les pinces du Scorpion, il reste encore l’aiguillon. Quelle que soit l’issue de cette intrigue, je tâcherais d’être plus compréhensif avec mes « ennemis ».

Permettez-moi à mon tour et une nouvelle fois de vous faire part de mes recommandations. J’ai ouï dire de certains échos de la cour, et je m’inquiète à votre sujet. Votre caractère entier et franc est enclin à des glissements non-voulus. Je crois que vous devriez prendre le temps d’affiner plus encore vos paroles et si nécessaire les enrober de soie. On ne ramasse pas les châtaignes sans une bonne étoffe de lin ! La critique est chose constructive mais à l’encontre de certains, elle peut sembler acide comme le vinaigre. Prenez donc des précautions avec ceux qui sont moins philanthrope que moi. Shinsei a dit « Tourne sept fois ta langue dans ta bouche avant de parler ».Et si à l’avenir vous décidiez de répondre une nouvelle fois à ces samurai, rappelez-vous que les excuses loin d’être humiliantes prouvent s’il le fallait encore toutes vos exceptionnelles qualités. Ici prend fin ma modeste leçon.

Je serais ravi également de vous rencontrer lors de mon séjour au palais Doji, je vous préviendrai peu avant ma venue. Je viendrais avec un œuf, certes, mais mon tetsubo ne sera jamais bien loin ! Ne craignez rien cher ami, il ne sert que le Fils des Cieux en personne, pourquoi l’abattrais-je sur votre tête ! … Mon humour ne sied guère à votre finesse pardonnez-moi : le parfum de mon retour chez moi me titille déjà les narines ! Sachez que je me lance également ces jours-ci dans la confection d’un éventail : peut-être arriverais-je avec deux présents au printemps ? Ai-je gagné la seconde manche avec cette nouvelle déclaration ?

Je vais devoir vous quitter, ma mission me rappelle à l’ordre. Mais avant de laisser le pinceau, je m’en vais ouvrir un nouveau sujet de discussion : quel est votre avis sur la légende de « la coupe de Gohuri » ? En attendant vos subtiles réflexions pour vous livrer les miennes, je vous souhaite d’être accompagné par les Fortunes, tout du moins jusqu’à notre prochain contact. Tiens, le coursier arrive…

Bien à vous,
Hida Koan.




Estimable Koan san,

L'attention d'une fortune, fusse modeste est un présent qui transcende une existence. Vous citez Tenjin élégament, il n'est pas douteux qu'Il vous rend la politesse, votre verbe l'atteste.
Si de fait, le souvenir des jours passés est baume à mon coeur, ma charge est lourde. Si ma famille, mon épouse Setsuna chan, ma fille de sang et mes deux enfants d'adoptions m'apportent joie et secours, je ne demeure pas moins ce que les Fortunes ont fait de moi, ce qu'une fortune particulière a accepté, changeant mon existance à jamais.
Je suis le garde de faction et sans relache je regarde vers la plaine.
Je suis l'homme du phare, à jamais je préserve le foyer qui guide, la lumière qui sauve.
Je suis l'executeur, je purifie mon sabre et mon ame avec l'eau rituelle en attendant d'être appelé a la tâche.
Je suis dans l'attente des évènements à venir et je ne veux trop en lire de peur de figer le destin.
Je suis le champion d'Osano-Wo et je contiens l'orage de Son poing car je dois guider les hommes et non agir à leur place.
Mes jours sont faits d'attente Koan san, d'attente et de colère car les fous courrent vers la mort en riant. Et ils ont raison.

Vous me semblez sage et vos mots me sont aimables. J'ai écouté votre conseil et en ai pesé la richesse, la fraicheur. Ces pensées sont celles d'un homme de votre style. Vous êtes jeunes, bien des emerveillements vous viendront encore avant que le monde ne change. Profitez en, jeune Hida, visitez l'Empire et gardez les yeux grands ouverts, profitez des palais Doji.
Je ne sais au final si nous nous y trouverons car j'ai reçu une grave blessure à Ryoko Owari. Déjà me vient en méditation la direction que je vais prendre, j'y sens un grand danger. Que Bishamon me soutienne car la sagesse voudrait que je suive un jeune Ize zumi vers le Dragon afin d'y être soigné. Une fois de plus, je n'aurais pas le choix.
Rencontrez donc mon épouse sur les terres de ma famille. Ayez cette grâce que j'espère avoir bientot moi-même. Je ne doute pas que vous aurez de nombreuses choses à vous dire, elle est de naissance Hida et faisait partie de la garde d'honneur du Père des Crabes avant de rejoindre ma famille.

Ne vous laissez pas troubler par les babillages des jeunes courtisans, vous gagnerez du temps. Je ne peux que vous conseiller la prudence mais cela fait quelques temps que ma position n'est plus de celles auxquelles l'on s'attaque. J'ai poussé au défit un Phoenix, un ridicule petit homme que les provocations permanentes, le manque d'égard pour le sujet religieux ainsi que la voix criarde et mal controlée ont fini par me pousser à l'amener au duel.
Il mourra si j'ai la chance de croiser son champion. Aurais-je cette opportunité, j'en doute malheurement. Ne vous laissez donc pas troubler par si peu.

Vous viendrez donc avec un oeuf, un tessen et un tetsubo en terres Doji ? Délicieuse énigme pour ceux qui vous recevront, je n'en doute pas. Votre passage en terre Dragon vous a beaucoup enseigné je vois. L'énigme se simplifiera aprés l'entrée où l'un des trois vous manquera, je vous laisse deviner lequel. Vous vous rendrez chez vous par la suite, c'est parfait. Là bas, sur le Kaiu Kabe, dans mon alcove personelle du Sunda Misu Dojo se trouve mon armure, mon tetsubo et ma banière personelle. Rendez moi le service d'aller y brûler un peu d'ensens. On dit que l'armure est le reflet du bushi, il est probable que vous trouviez ce reflet surprenant. La prochaine guerre que je menerai se passera là bas et sur le mur, elle attend, comme moi, son heure.

Ma yojimbo attend que je sois pret au départ. Elle sais comme moi où nous allons. Toute moniale et Sohei d'Osano-Wo qu'elle soit, je mesure sur ses traits les signes d'un vieillissement trop rapide, son service à mes cotés l'épuise. Je la renverrai aprés la conclusion de l'affaire en cours et demanderai un autre Sohei. Elle comprendra, je pense.

Kakita Yamato




Cher Yamato-san,

Le fardeau sur vos épaules m’apparaît bien lourd. Je suis peiné d’apprendre votre situation. Je comprends un peu mieux dorénavant ce qui vous pèse et vous rend si triste quelque fois. Peut-être un jour vous raconterai-je également mon histoire… En attendant ce jour, trêve de sombres pensées, nous avions une réflexion en cours si mes souvenirs sont bons ! La coupe de Gohuri, un bien énigmatique mystère… Une histoire troublante, qui m‘a fait réfléchir pendant de longues périodes de mon enfance. Encore aujourd’hui, quand le mur paraît sûr, nous nous laissons, mes amis et moi, entraîner par la légende de la coupe… Que ferions-nous une fois Empereur ? Je m’égare, personne ne peut prendre la place du vénérable Fils des Cieux… Même si je pense qu’une main plus ferme pourrait être bénéfique à l’Empire, nul n’est besoin de modifier l’Ordre Céleste. Mais si votre vie n’est qu’une attente, comme vous avez l’air de le suggérer, vous pouvez vous aussi méditer d’intenses moments : que diriez-vous de discutez sur cette fameuse coupe de jade ?

Laissez-moi tout d’abord vous conter cet étrange évènement… Lors du mariage d’une princesse, il y a de nombreuses saisons, un vieillard se faufila dans la foule, et tout proche du cortège impérial, il tendit une coupe taillée à même le jade. Le capitaine de la garde, Gohuri, empêchât le mendiant de donner son misérable présent : la coupe était de facture minable et ne valait pas de déranger le futur couple impérial. Cependant, le vieil homme insista, prétextant une vision idiote selon laquelle toute la valeur de l’Empire ne pourrait emplir sa création de jade, et qu’elle gagnait à être examinée. La conversation s’envenima et le ton trop enhardi du vieil homme le mana à sa perte. Gohuri n’eut pas pitié de lui. Quelques jours plus tard, la Princesse trouve dans ses cadeaux de noces une insolite coupe de jade, qui ne lui plaisait guère. Ne sachant qu’en faire, elle l’offrit en présent à ses suivantes. Ces dernières laissèrent le hasard décider de la nouvelle propriétaire de l’objet. La situation dégénéra, les suivantes en vinrent aux mains et s’entretuèrent. Le capitaine Gohuri vint enquêter sur les lieux et reconnu d’un seul coup d’œil la coupe de jade du vieil homme. Furieux, il demanda à tous ce que cet objet faisait à l’intérieur même du palais : personne ne sut lui répondre. Des shugenja impériaux furent mandatés pour examiner l’étrange objet. Ils partirent avec la coupe en lieux sûrs. Quelques temps après leur départ, un messager de Gohuri leur apportant une missive les découvrit tous morts : ils s’étaient tués les uns les autres, comme de véritables bêtes. Tous ceux qui tentèrent de percer le mystère subirent le même sort. Un jour, Gohuri, se souvenant de l’énigme du vieil homme, porta la coupe auprès de l’Empereur. Ce dernier, curieux de nature, tenta de remplir la coupe, mais en vain. Aucun liquide ou solide que l’on disposait à l’intérieur n’y demeurait plus de quelques secondes. Et à peine avait-on le temps de cligner des yeux que le matériau avait disparu. De nombreux shugenja se penchèrent sur la question, interrogeant les esprits, mais rien n’y fit, le mystère resta entier. Un petit temple fut construit dans la Cité Impériale pour abriter l'étrange coupe et personne n'est pour l'instant parvenu à trouver la solution de l'énigme du vieil homme anonyme bien que le temple soit devenu un lieu de pèlerinage réputé.

Si vous pouvez remplir cette coupe, je vous donnerai l'Empire… Une bien belle histoire ne trouvez-vous pas? Alors cher Yamato-san avez-vous de brillantes idées ? Je vais vous faire part des miennes. Je pense qu’une des solutions les plus probables est tout simplement «le vide » ou « l’air ». Cet objet ayant des propriétés magiques certaines (même si elles dépassent mon entendement), la réponse me semble être fortement liée au Verbe. En effet, le fait de nommer une chose n’est-elle pas en soi-même une manière de la faire exister, de lui donner un corps. Il est possible qu’en nommant simplement ce que contient cette coupe, cette dernière se considère comme complètement remplie. Les shugenja invoquent des entités en se servant de leur noms, cette magie est encore plus nette chez nos amis du clan de la Licorne. Le verbe est pour toutes choses magiques quelque chose d’une importance capitale. En cela, j’ose espérer que cette hypothèse de réponse n’est pas complètement ridicule. Votre avis m’intéresse sur ce point.

La deuxième hypothèse que j’ai faite est la suivante : pourquoi ne pas jeter cette coupe dans l’océan ? Il est impossible que cette coupe aspire tout l'océan! D'abord cette vaste étendue a-t-elle réellement des limites? Je me demande comment cet objet magique résoudrait ce dilemne... Cependant, son caractère mauvais est très présent, ces aptitudes à pousser les gens à s'entretuer, sans même qu'ils ne connaissent la phrase légendaire est bel et bien une autre énigme. Et s'il s'avérait que cette coupe était empli de pouvoirs illimités et dans le même temps de la noirceur la plus sombre, elle engloutirait l'océan sans aucune pitié. Mais si ce raisonnement se tient, pourquoi n'absorbe t'elle pas tout simplement l'univers? Je vous laisse mé diter là-dessus, et je cloturerais cette infime partie de réponse avec une blague que nous faisions régulièrement entre nous, sur le mur, lorsque nous nous intéressions à ce sujet: ne serait-il pas très pratique de jeter cette coupe dans le puit suppurant, qu'elle y absorbe tout sur son passage? (bien entendu, il ne faudrait pas qu'elle tombe entre de mauvaises mains...)

Je vous laisse à vos réflexions, je serais plus à même de m'épandre en commentaires et subtiles confessions la fois prochaine, mais veuillez tout de même transmettre à votre famille mes plus sincères saluts.

Bien à vous,
Hida Koan




Là c’est parti en cacahuètes, Yamato croyant que j’avais cette foutue coupe, alors que c’était juste pour discuter ! A partir de là c’est un genre de storyline alternative ou tout n’est que pure fiction (pas de rapport avec mon perso en ce qui me concerne).



[quote="autre possibilité"]Koan san

N'éprouvez aucune peine à mon sujet et ne prenez pas de la lassitude pour de la tristesse. Je porte certes un lourd fardeau mais il est celui de ma charge, rien d'autre en somme. Ce ne serait d'ailleurs pas mon rôle si les temps n'étaient sombres.

Vous le dites vous même mais ne pesez pas vos propres mots: Les pensées concernant cette coupe vous égarent. J'ai détruit votre lettre aprés sa lecture afin de vous préserver mais permettez moi de vous mettre en garde contre vos propres pensées, fussent-elles passagères. Vous ne ferez rien une fois Empereur car nous ne saurions permettre un tel blasphème. Vous pensez qu'une main plus ferme serait plus bénéfique à l'Empire? Je vous conseille vivement de ravaler ces pensées avant qu'un serviteur du Fils des Cieux ne vienne vous montrer le coût de l'hérésie. Vous êtes sur une pente dangereuse, Koan san, croyez moi, je vous fais une grande faveur en mettant sur le compte du dépaysement de pareilles dérives. Il est grand temps que vous retourniez sur le Kaiu Kabe repprendre conscience de vos devoirs.

Je sais bien de quoi il faut remplir la coupe et ce qu'elle demande en prix n'est en rien un secret. Nommer les choses demeure hors de votre portée et la jeter dans l'océan serait en somme assez drole mais vous décevrait. Je reviens de Ryoko Owari comme vous le savez et j'y ai détruit une épée ancienne, la fameuse épée des secrets. Il m'apparaît clair que c'est au tour de cette coupe maintenant, elle n'a que trop tenté. Il serait temps que vous ouvriez les yeux sur sa réelle nature avant que celle-ci ne change, Koan san.

J'ai possédé un objet de grand puissance récemment. Posséder l'Empire n'était qu'une broutille par rapport à ce que ce nemuranaï offrait comme possibilité. Il n'y a qu'une façon de sortir ce ces situations, qu'une leçon à retenir en somme: Le pouvoir n'est pas fait pour être uttilisé. Chercher la puissance, la force est l'oeuvre des sots et des hérétiques, l'homme sage refuse et s'éccarte, invariablement. Méditez sur cette réalité simple: Je pourrais ordonner un assaut sur Otosan Ushi et la prendre dans les deux heures où que je sois dans l'Empire, je pourrais écrouler un bon tiers du Kaiu Kabe autours de sa partie côtière. Je pourrais razer un clan de mon choix, tuer n'importe quel être dans l'Empire, récupérer n'importe quel objet perdu, reprendre la lance ancestrale de la famille Daidoji ne me prendrait que le temps d'en formuler le désir, je pourrais vous foudroyer à la fin de ce mot. Pourquoi ne le fais-je pas à votre avis, ne serais-je pas une main forte, admirée des sots?

Vous m'avez d'abord étonné, puis déçu, Koan san. Ressaisissez vous vite.Je viendrai saisir cette coupe avant peu ou j'enverrai un soheï s'en saisir pour moi, pour l'Empire, n'allez pas la perdre.

Que les fortunes veillent sur vos choix.

Kakita Yamato




Cher Yamato-san,

Je suis bien surpris d’avoir reçu votre dernière missive lors de mon retour dans mon bien-aimé clan. Et quelle missive… Lorsque j’ai vu votre sceau sur le document que je tenais en mains, je fus très interloqué de recevoir une lettre si tôt, la deuxième qui plus est. Moi qui pensais avoir lu la dernière peu de temps auparavant, juste avant mon départ du clan du Dragon, je me rendis compte que le temps avait filé plus vite que le vent. Mon étonnement laissa cependant place à la plus pure stupéfaction dès la lecture des premières lettres nées de votre pinceau. Je n’avais encore jamais reconnu chez vous un tel ressentiment. Pris de panique dans un premier temps, je dois l’avouer, je n’eus une infime idée de ce qui s’est réellement passé que plus tard. Un doute si grave m’étreignant l’esprit, je fis parvenir à la douce Mirumoto Hijiko une missive encore bien plus longue que celles que nous nous envoyons, pour lui demander quelques explications quant à la fin de mon séjour en ses terres. En effet je ne garde aucun souvenir des derniers jours passés en sa noble demeure.

Sa réponse tarda un peu, c’est en plus du long voyage que j’ai effectué une des raisons pour laquelle j’ai mis autant de temps à vous répondre. Une fois encore, je fus pétrifié d’effroi à la lecture de ses mots. Selon elle, les derniers jours que j’ai passé là-bas ont été très pénibles pour moi ainsi que pour elle. Le suzerain local nous confia là-bas une mission de la plus haute importance. Un trafic de fragments de jade devait être semble-t-il démantelé. Après une vive escarmouche dans un entrepôt reculé, nous fûmes moi et mes amis retrouvés inconscients. Les ronin responsables furent tués avant d’avoir pu être soumis à la justice. Malgré la fin légale de cette affaire, s’en suivirent de nombreux jours de malheur, six d’après ce que me raconta Hijiko-hime. Six jours durant lesquels je du rester cloîtré, de même que mes camarades. Seule Hijiko me rendait visite, m’apportant de quoi me sustenter le corps puisque mon esprit paraissait absent. Elle me confie avoir eu grand peur pour moi, ce n’est qu’un maigre réconfort comparé à ce qui s’est passé mais sans cela je ne pourrais tenir. Elle me révèle m’avoir vu délirant pendant six jours et six nuits sans dormir, restant constamment vissé au somptueux écritoire que recelait ma luxueuse geôle.

Elle me souffle prudemment que j’ai écrit trois documents : une lettre que je lui ai directement remise, un recueil d’haïku et la missive que je vous ai fait parvenir. Je ne sais ce que contenaient les messages que je vous ai donnés à tous deux mais lisant ce que vous en avez fait, je présume que cela n’était pas de bon augure. Ma noble amie Dragon a également détruit ce que je lui avais remis sans me révéler ce que cela contenait. J’ai découvert roulé dans mon sac, de nombreux rouleaux de parchemins, noircis par l’encre dégoulinante. Ils sont remplis d’haiku très simples, qu’on pourrait attribuer à un enfant. Certains sont malgré tout très sombres… Je ne sais pas d’où ils proviennent, mais à voir l’écriture saccadée avec laquelle ils ont été rédigés, je suppose que ces documents forment le fameux recueil d’haiku que j’ai transcrit durant mon délire. Ce que je ne comprends pas, c’est la teneur des propos que j’ai pu vous tenir. En vous lisant, certains passages de ma missive semblent avoir attrait aux faits réels de ma vie et certains sont complètements ahurissants. Comment ai-je pu mélanger les choses fictives et réelles, conscientes et inconscientes, pensées ou non, dans une seule et même lettre ?

C’est à peine si j’ai remarqué le regard inquiet de Mirumoto Hijiko quand j’ai pris le chemin de mon clan. Elle ne mentionna en cet instant rien de particulier et me souhaita simplement d’être accompagné par les Fortunes bienveillantes lors de mon voyage. Je pense que si je ne lui avais pas fait part de mes doutes, elle aurait omis de me relater ce sombre événement. Dans sa missive, elle me dit avoir fait mandater de puissants shugenja pour découvrir les ténébreux fils qui constituent la trame de cette histoire. Pour le moment rien n’a été découvert. Les amis qui m’ont suivi dans ces terribles péripéties n’ont pas donné de nouvelles et semblent ne s’être aperçus de rien. Sans votre concours, je serais également resté ignorant.

Maintenant je me dois de m’excuser. Quoique j’ai pu vous narrer je n’étais plus en possession de mes moyens. Cela ne pardonne en rien mon comportement. J’ai eu le corps et l’esprit engoncé dans le carcan de la folie durant des jours entiers et je n’ai pu résister. Je vais entamer, avec l’accord de mon sensei, une convalescence nécessaire. Je voulais écrire cette missive avant mon départ, et dès qu’elle sera scellée, je partirai. Une jeune samrai-ko du clan du phénix m’attend d’ores et déjà. Elle se nomme Isawa Tomoe, c’est une relation de Mirumoto Hitomi. Elle a accepté de m’accompagner jusque dans un temple de sa connaissance pour commencer un parcours spirituel qui arrive à point nommé et que je dois accomplir seul. A peine arrivé, je repars déjà. Je pense que l’expérience qui s’annonce sera des plus bénéfique pour moi. Il faut que je comprenne ce qu’il m’est arrivé. J’espère que le peu de temps dont je dispose sera suffisant pour réaliser cette tache titanesque, ou au moins pour l’amorcer. Je dois reprendre mes fonctions dans peu de temps, alors il sera l’heure de reprendre ma place, l’esprit vierge de tout doute, le devoir avant tout.

Je prie les Fortunes pour ne pas trop vous avoir offenser, j’espère continuer à avoir de vos nouvelles. Peut-être pourrons-nous reprendre nos missives là où elles s’étaient arrêtées avant ce fâcheux épisode : vous le puissant protecteur de l’Empire et moi un de ces nombreux gardiens. Sachez que je vous estime profondément. Bien à vous.

Hida Koan

Vide et sans espoir
Seul transparaît le devoir
Fantôme de moi




La lettre n'a pas été amenée par un coursier comme les précédentes mais par une jeune moinesse. Elle porte des habits simples et amples de couleur sombre. Un seul symbole orne sa tunique: Un petit éclair lumineux, à l'endroit du coeur. Sur son visage, ses mains et ses avant-bras peuvent s'observer les scarrifications rituelles des soheï d'Osano-Wo. Elle porte, roulé autours d'une longue hampe et attaché dans son dos et soigneusement emmayottée par une lanière de soie ce qui semble être une bannière de guerre personelle. La soheï parle peu, demande a parler directement à Koan san. Elle se présente comme étant Heïki, envoyée de Kakita Yamato.
Lorsque Koan san est présent, sans un mot, elle présente en s'inclinant un tube à parchemin et une petite bourse de soie noire qui semble contenir une courte baguette de la taille approximative d'un doigt.
(Il convient de noter que durant toute la présence de la soheï, toute personne pourteuse de souillure à moins de 10 mètres d'elle se voit infliger 8 points de blessure /round).
Elle ne remet pas la bourse à Koan si il semble affecté.
On ne sait jamais comment certains peuvent réagir à cette "agression". Attaquer la soheï signifie la mort pour un être visant à la tuer, à la paralysie de quelques heures pour quelq'un voulant la maîtriser simplement. Ce n'est de toute façon
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Message par Pénombre » 16 avr. 2004, 11:20

alors pas de doute, tu le mérites ton titre de Tonnerre du Flood :langue:

bon, va falloir lire tout ça maintenant...

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Message par Ben » 16 avr. 2004, 11:26

C'est exactement ce que je pensais,

:langue:


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Message par Seppun Okama » 16 avr. 2004, 11:33

j'ai perdu le coche lorsque je suit arrivé à l'encadre... J'arrete la... J'imprime et lirait ca dans mon bain ce WE :)
Après 12 ans d'arrêt me revoici à L5A.
Retour aux sources avec une partie L5A qui démarre fin février 2 fois par mois.

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Message par Mirumoto Hijiko » 16 avr. 2004, 12:48

Heureusement que j'ai pu lire au fur à mesure ;)
Bonne chance pour les autres :lire: mais c'est du tout bon :)
Excuse-moi de pratiquer un héroïsme raisonné, cohérent et responsable. Moderne en somme.
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Message par Isawa Yoshimitsu » 16 avr. 2004, 14:25

C'est tres sympa Image ...... mais c'est long Image

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Message par Hida Koan » 16 avr. 2004, 16:09

C'est pas trop du flood ça.

Enfin c'est parfaitement du flood au sens propre (abondant quoi ;) ) mais pas du flood au sens internetal du terme... :prof:
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Message par Hida Kekkai » 16 avr. 2004, 16:38

Ya tout a fait de quoi en faire une nouvelles par lettres.

c'est trés bien écrit, ça fait tres "ambiance", bravo !

Seppun Kurohito
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Message par Seppun Kurohito » 16 avr. 2004, 20:42

Ca y est... Je suis arrivé à la fin de la lecture... C'est peut-être long, mais très bien écrit. Dommage que la correspondance ait "avortée" (selon tes propres mots, Koan-chan) en si bon chemin... Peut-être un jour aura-t-on le plaisir de lire une suite ??
En tous cas, bravo, bravo...

Seppun Kurohito

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Message par Hida Kekkai » 23 juin 2004, 01:54

Pour la coupe, j'ai trouvé deux moyens de la remplir, et en effet tu en as trouvé un.

Il en reste un autre, plus "mystique" et philosophique... :)
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"La sodomie, ça sert à élargir le cercle de ses amis" Nicolas S. dictateur

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