[4.7] Un monde qui s'éteint, une nouvelle aube

[Hida Koan]

Parfait ! Minauda Rouge.

- Hum... Vous connaissez bien votre voisin?

[Kakita Inigin]

- Le charpentier ? Oh ben oui dame, répondit la mère. Il a toujours été la, et moi aussi, alors... Tais-toi, toi.

Son fils avait voulu en placer une. Il manqua en recevoir une à la place.

- Déjà que tu fricotes jesaispasquoi avec sa femme...

[Hida Koan]

Rouge partit dans un long soliloque, la "voix" suave, si l'on peut parler d'une voix. Ça parlait d'éphèbe, de sang neuf et d'acrobaties...

Elle ne rebondit pas sur la remontrance de la mère.

- A-t-il des "ennemis" même si ce n'est pas vraiment le terme approprié ? Y a-t-il déjà eu du grabuge chez lui ? Je me demandais si quelqu'un éventuellement aurait pu lui en vouloir ou même à sa femme... Ou même de manière plus générale, est-ce que vous avez pu observer qu'il avait de nouvelles relations, depuis la catastrophe peut-être?

Kei regarda alternativement, la mère et le fils, de la manière la plus professionnelle possible.

[Kakita Inigin]

- Nouvelles relations ? Non, pas vraiment. Une chic femme. Un type honnête et travailleur. Par contre, karo-sama, je veux surtout pas vous manquer de respect ou quoi que ce soit, mais vous pourriez arrêter de regarder mon garçon comme ca ?

[Hida Koan]

- Vous voulez que j'arrête de le regarder avec mes yeux vous voulez dire? Répondit-elle sans réfléchir.

Elle leva les yeux au ciel, soupira doucement, maudissant sa conscience carmin puis tourna un très léger quart de tour pour ne plus voir le jeune homme... Non sans l'avoir regardé une dernière fois, l'air de s'excuser, enfin c'est au moins ce qu'elle espérait. Elle n'insista pas sachant très bien qu'elle était pas l'innocence incarnée.

- Alors à votre avis, rien ni personne ne s'intéressait plus à eux qu'avant. Vous n'avez rien vu ni entendu d'étrange ? Ou de peu commun à tout le moins?

[Kakita Inigin]

- Non, je veux que vous arrêtiez de le regarder comme le chat qui a repéré la tarte de poisson et qui pense que si la tarte ne s'aperçoit pas qu'elle est repérée, elle ne s'enfuira pas. Ce regard la (elle se mot à haleter comme un chien qui attend son os).

[Hida Koan]

Kei se rendit comme un arc et serra les poings.

- J'essaie de tenir une conversation polie, vous pourriez peut-être tenter de faire pareil? Parce que les chats ça griffe et les chiens ça mord. Rentrez votre langue avant que je vous la coupe.

C'était toujours difficile avec les heimin... Quand tout se passait bien c'était génial et quand ça partait mal, elle avait toujours peur de faire de l'abus de pouvoir.

En plus tu n'as jamais fait fuir les hommes, ajouta Rouge, vexée.

[Kakita Inigin]

- Mouais... Ben si j'ai rien à dire, ça tombe bien, j'ai rien à dire. Et sur le voisin non plus.

[Hida Koan]

- Bien, ponctua-t-elle hors d'elle. Alors, toi tu viens avec moi, dit-elle en désignant le jeune homme, tu as l'air de bien vouloir aider dans l'enquête et ne pas verser dans l'obstruction.

Elle avait le ton autoritaire, malaimable et abrupte. Elle ajouta dans la même veine mais après avoir respiré un coup.

- Juste quelques pas dehors si tu veux bien.

Les inflexions n'étaient pas réellement meilleures, la faute à la colère, mais le coeur y était.

[Kakita Inigin]

Il l'a suivit avec un graaand sourire et des yeux malicieux.

[Hida Koan]

Elle remercia la mégère de l'avoir mis hors d'elle, elle remercia la configuration du quartier qui lui permettait de discuter dans la rue et elle remercia même les passants qui l'empêchait d'être seule avec le très beau et attirant jeune homme.

- Tu t'appelles comment? lui demanda-t-elle en l'entraînant quasiment au milieu du flot des passants.

- Tetsuo, répondit-il sans se départir de son sourire.

Je suis sûre qu'il n'a pas que la tête en fer lui...

- Tu connaissais la femme du charpentier?

Elle mit ses deux mains dans ses manches et tripota son bracelet a l'abri des regards.

[Kakita Inigin]

- Beaucoup de femmes m'apprécient, dans le quartier. Je ne pose pas de question et je ne parle jamais des mes "amies" à d'autres femmes.

[Hida Koan]

- Je te crois. Je te crois... Par contre là j'enquête, je ne te fais pas du gringue.

Dommage...

- Alors qu'est-ce que tu peux me dire sur cette femme? À part toi, elle avait de "nouveaux amis"? Pas forcément exactement pareil que toi hein s'entend bien. Tout confondu je veux dire... Et son mari ? Il avait des soupçons? Faut être aveugle pour pas voir que t'es mignon et borgne pour pas voir que tu sais te rendre disponible... Il l'a vu lui?

[Kakita Inigin]

- Cerait surtout lui qui n'était pas disponible ! Il était toujours dans ses papiers illisibles... Et pas assez l'œil sur sa femme, ca oui. Je ne crois pas qu'il l'ait su. Quant à Yolanda, elle ne s'intéressait qu'à moi... et on ne parlait pas beaucoup.

[Hida Koan]

- Tu sais ce qu'il lui avait pris de se mettre à ce nouveau projet ? Il travaillait seul? Tu n'as pas vu quelqu'un passer plus ces derniers temps? Et Yolanda? Il paraît qu'elle l'aidait.

Elle sentie qu'elle se mettait une nouvelle fois à le regarder comme une pâtisserie, elle fixa la racine de ses cheveux. En général ça passait, elle avait presque l'air de le regarder dans les yeux.