La situation était chaotique. Rets monta seul, bravant les flèches perdues, les files de gardes courant follement dans les escaliers, le désordre des portes tantôt fermées, tantôt ouvertes, et les étincelles partout. La seul chose positive qu'il remarqua fut que, bien que le vent agitât les branches dans les parcs de la ville, les flammèche tombaient verticalement dans le château, et les bannières restaient droites, comme si l'air avait été arrêté.
Peut-être était-ce le cas. Il sentait une ambiance poisseuse, comme s'il se mouvait dans l'eau.
Quand il entra dans le honmaru central, les bâtiments abritant le Conseil brûlaient sans bruit, sans crachat, sans exhalaison de flammes. Simplement, le bois se transformait en cendres et découvrait la pierre. Des pièces de bois étaient fichées dans les murs, horizontalement, de grande pièces de bois d'un mètre ; le donjon était éventré, comme coupé en deux par une hache immense qui aurait tourné dans une blessure sanglante.
Le passage menant au jardin réservé était roussi, vitrifié ; les marches ne craquaient même plus, enfoncées et réduite à l'épaisseur d'un cheveu dans leur structure de pierre.
Le jardin était saccagé par les cadavres, de gardes et d'hommes en noir ; quelques bushi se relevèrent quand il entra dans le pavillon, et le regardèrent.
- Retsu-san, où est le daimyo ? demanda Ishiotoshi, couvert de sang.