[0.5-MR-HK] Du début... à la fin.

Les tribulations de la Promotion de l'Oni à Sunda Mizu Mura [Hida Bondage Only ^^ ]

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Hida Koan
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[0.5-MR-HK] Du début... à la fin.

Message par Hida Koan » 01 sept. 2014, 20:07

1110 (quelques mois avant le gempukku) :

Elle revenait de chez elle. Tous les élèves avaient pu passer les fêtes de Sakura no Sekku avec leurs familles. Elle avait vécu deux jours exquis. Le premier à méditer avec ses parents et Utagawa, dans la petite cour à l'arrière de la maison, avec le soir un repas frugal et de longues discussions sous les étoiles. Aujourd'hui ils étaient tous allés faire un tour en ville. Ils avaient flâné dans les rues commerçantes, s'étaient tous acheté un petit quelque chose et avaient profité des cerisiers en fleurs. En cette fin d'après-midi alors que ses parents recevaient un client important de passage, elle avait du rentrer au dojo assez tôt, plus tôt encore que la fin de sa permission. Elle se sentait mélancolique, elle serait bien restée à la maison. Déjà quatre ans qu'elle était ici. Elle avait fait de nombreux progrès mais les journées étaient toujours si dures... Et ses visites familiales si douces, qu'il était presque douloureux de revenir. Elle espérait que cette année serait la bonne et qu'elle pourrait passer son gempukku. Utaro, un des sensei qui l'avait pris sous son aile, lui avait soufflé entre deux shoji que cette fois-ci ce serait certainement bon.

Elle venait d’arriver sur la place des ombres et commença son ascension. Elle était habillée comme une dame aujourd’hui. Depuis quelques mois elle avait pris des formes féminines. Vêtue comme elle l’était elle n’avait pas l’air d’une gamine, et encore moins d’une élève du dojo. Arrivée à mi chemin elle entendit une cavalcade derrière elle et un homme adulte, visiblement saoul, l’interpella « Alors ça vient faire bénéficier les Hida de ses charmes ! J’peux aussi moi ?! ». Elle entendit un tintement de pièces jetées sur l’escalier de pierre. « Deux zeni ça devrait suffire ». Elle pressa le pas tant qu’elle pouvait avec son kimono un peu trop serré et ne répondit pas. L’homme grimpa au pas de course les quelques marches qui le séparait d’elle, et ne se gêna pas pour lui mettre la main aux fesses. Sous le choc elle ne réagit pas. « Bah tu vois que t’es d’accord. » Elle reprit ses esprits, se retourna vivement et lui mit une claque retentissante. Il eut un rictus mauvais et la jeta à terre. Elle se fit mal aux côtes et au bras... Mais c’est à la cheville qu’elle se blessa vraiment. Dans sa chute elle s’était complètement ouvert la peau sur les marches et du sang commença à se répandre sur l’escalier. L’homme la chahuta beaucoup et enfin elle hurla. Un cri masculin raisonna dans la place, sûrement un bushi sortant de l’Auberge de l’Ombre. L’agresseur, surpris, tourna un peu la tête et elle lui mit un coup de boule puissant dans la pommette. Il fut déséquilibré et elle acheva de le faire tomber en lui mettant des coups de pieds. Elle en perdit une sandale. Il roula dans l’escalier mais elle ne prit pas le temps de regarder ce qui lui arrivait. Elle monta le plus vite possible jusqu’à la grande porte du dojo en boitant et s’engouffra à l’intérieur.

Peu de monde était là, c’était encore le festival. Beaucoup rentreraient tard ce soir, certains ne rentreraient que demain matin. Même les sensei étaient partis pour la plupart, la grande bâtisse était presque déserte. Elle claudiqua jusqu’à sa chambre, attrapa un simple keigoki blanc, et se rendit aux bains. Elle ouvrit les lourds shoji de bois qui donnaient sur l’arrière cour, et surtout sur la montagne. Elle profita de l’air doux d’un soir de printemps. Ce fut un peu calamiteux de se déshabiller en étant blessée alors elle laissa ses vêtements de fête, abîmés maintenant, en tas informe sur le sol. Sa mère ne serait pas très heureuse si elle devait les retrouver comme ça. Elle rinça sa cheville et le sang qu’elle avait mis un peu partout avec l’eau d’une petite louche et se plongea dans le bain. L’eau chaude faisait du bien. Des bleus commençaient à apparaitre sur son flanc et son bras. Elle sentit sur son front une belle bosse en train de se former. Elle tenta de dénouer ses cheveux mais sa coiffure élaborée, qui n’avait pas du tout tenue le choc, n’avait fait qu’emmêler un peu plus avant sa tignasse. Elle n’arriverait même pas à arranger ça toute seule. Elle remarqua que son articulation était parfaitement fonctionnelle mais qu’elle avait perdu un joli lambeau de peau ; qui devait encore être accroché sur le granit des escaliers. A cette pensée, le stress retombant, elle partit d’un grand éclat de rire, qui dura quelques minutes... Et se mua bien vite en sanglots inextinguibles. La journée avait pourtant si bien commencé. Pourquoi eut-il fallut qu’elle se retrouve ici ce soir ? Prévoyant encore de souffrir mille efforts, seule, sans sa famille,. Tout ça sans compter de se faire agresser, peloter, blesser, ruiner ses vêtements et passer la soirée à pleurer dans son coin.

Quelqu’un toussota faiblement. Elle sursauta et s’essuya vite le visage. Ses sanglots moururent dans sa gorge alors qu’elle se retournait. C’était Retsu, un jeune du dojo. Elle ne savait pas très bien quel âge il avait. Il paraissait un peu plus vieux qu’elle et avait déjà une tête de plus. Il était grand et plutôt joli garçon. Mais pas ce soir, il avait un œil gonflé et la lèvre fendue. Elle resta enfoncée dans l’eau jusqu’au menton. Le soleil se couchait et la lumière décroissait rapidement, ce qui arrangeait bien Kei, l’eau du bain étant aussi transparente qu’un bon saké. « Salut » dit-elle sobrement. Il ne répondit pas tout de suite. C’est vrai qu’il était taciturne et il se faisait souvent charrier, malgré sa taille… Il venait d’une petite famille vassale contrairement à la majorité des élèves. « Ah oui c’est vrai, ta famille est loin, tu es resté ici les deux jours. » Sa voix était peu assurée, elle avait les yeux bouffis et une coiffure à faire détaler un gaki. « Moi je suis rentrée à la maison, c’était bien. » conclut-elle faiblement. Il s’approcha un peu plus du bassin, prenant soin de regarder ses pieds. « Je t’ai ramené ta chaussure. » et il lui présenta une geta, presque pas abîmée. Elle tendit le bras vers son tas de vêtements. Aux clapotis de l’eau il leva les yeux. Elle ne dit rien, elle appréciait le geste, c’était gentil. Ses yeux lui piquèrent un peu. Il déposa soigneusement la chaussure près du kimono en boule. « Il y a du sang dans les escaliers et un peu partout à l’intérieur, tu es blessée ? Je peux t’aider tu sais, c’est difficile de se soigner seul. » Alors devant tant d’attention d’un élève avec qui elle n’échangeait que très peu, elle craqua et pleura pour la deuxième fois de la soirée.

Il n’était pas là l'instant d'avant et d’un seul coup il était là, dans l’eau, tout habillé. Un réflexe protecteur qui l’avait presque étonné lui-même.

Elle fut surprise également par sa réaction. La tension continuait à s’évacuer aussi continuait-elle de pleurer. Elle serait une samurai-ko sous peu mais pour le moment elle avait réellement besoin de s’épancher alors tant pis si elle paraissait faiblarde un instant. Elle ne savait pas trop bien pourquoi mais elle lui faisait confiance. Elle espérait qu’il ne dirait rien. Elle le regarda à travers ses larmes, il avait vraiment une tête bizarre. Une espèce de sourire crispé lui collait au visage, comme s’il regardait quelque chose qu’il n’avait jamais vu. Elle, en revanche, avait déjà vu cette expression. Quand on pleurait devant quelqu’un, ça faisait souvent ça. Il était presque aussi mal que vous et ne savait pas bien quoi faire. Malgré la gêne de Retsu, Kei ne put s’arrêter. Elle avait eu beaucoup d’émotions ce soir et bien qu’elle ne l’admette pas, elle avait eu très peur. Elle n’en finissait pas de sangloter alors il s’approcha. Elle eut un mouvement de recul mais finalement comme il ne parut pas hésiter elle fut rassurée. Elle s’appuya contre lui, les bras toujours devant la poitrine. Pour ne pas rester les deux bras ballants, il passa les siens autour d’elle.

Elle se détendit petit à petit, à mesure qu’il lui parlait doucement « La Garde Grise l’a emmené. Je leur ai à peu près tout raconté, mais je n’ai pas dit ton nom… tu leur diras toi-même si tu veux… C’était juste un marchand de passage… un poivrot…» Elle acquiesça de la tête, il la sentit remuer, mais elle ne dit rien. « Tu as une jolie bosse sur le front… Mais tu lui as cassé la pommette. Ça plus la chute des marches et ce que je lui ai mis, il ne sera pas beau à voir pendant un bout de temps. » Elle se serra un peu plus contre lui. Bien sûr c’était évident. Il lui avait ramené sa chaussure et il l’avait retrouvée quelques dizaines de minutes à peine après l’agression. C’est lui qui avait crié en bas des escaliers et c’est lui qui avait mis une raclée au sale type. Ca lui avait quand même coûté un œil au beurre noir et une lèvre fendue. « Je suis désolée » dit-elle tout bas, la tête dans son poitrail. « Hein ? » Elle releva un peu le visage mais ne le regarda pas « Je suis désolée… C’est par ma faute que tu as été blessé. » Un silence gênant s’installa. Elle ne regardait que sa gorge et se rendit compte qu’il tremblait un peu, alors elle leva les yeux vers son visage. Il riait, ou en tous cas était à deux doigts de le faire. « T’es un peu cruche quand même de temps en temps » lui dit-il en rigolant. Elle rougit, vexée, s’écarta de lui et essaya de sortir élégamment du bain. Ce fût un échec, la marche était un peu haute pour son corps endolori. Elle se redressa complètement et se retourna en criant presque « Bah aide-moi donc au lieu de pouffer. » Et effectivement il s’arrêta instantanément de rire. Il devint à son tour cramoisi, les yeux ronds comme des soucoupes. Elle avait de l’eau jusque mi-cuisses et toute énervée qu’elle était elle n’avait même pas fait attention à ce qu’elle faisait. Quand elle s’en rendit compte elle tenta tant bien que mal de garder une contenance… Après tout, plein de bains en ville étaient mixtes, il faudrait bien qu’elle s’habitue un jour. Moins hardiment elle ajouta « Bon… tu m’aides alors ? »

Il l’avait aidé à sortir de l’eau et à marcher un peu jusque la paroi rocheuse. La nuit était encore très douce, presque chaude et Kei ne voulait pas aller s’enfermer à l’intérieur. Il était parti en courant dans ses habits trempés et une trentaine de secondes plus tard il était revenu avec une énorme serviette qu’il lui passa autour des épaules. Il retira quasiment tous ses vêtements, sauf son hakama. Il était vraiment beau et bien bâti, malgré son jeune âge. Ici tout le monde était globalement baraqué, il fallait bien être honnête, mais lui était vraiment agréable à regarder, ce qu’elle fit d’ailleurs, à la dérobée. Bêtement, de le voir ainsi presque nu, elle se sentit moins mal à l’aise. Ils étaient à peu près ex-æquo se disait-elle. « Pourquoi je suis cruche ? » demanda-t-elle doucement. « Parce que ce n’est pas la peine de t’excuser. Ce n’est pas de ta faute du tout et puis ce n’est pas si grave… J’ai pris moins cher qu’avec n’importe quel sensei d’ici » répondit-il en souriant. Il vint s’assoir tout près d’elle et elle senti sa chaleur à travers la serviette. Quand il bougea les un peu pour se frotter les mains, comme par un soir de grand froid, elle étouffa un petit cri. « Ca va ?! » la questionna-t-il, alarmé. Alors elle fit tomber la serviette qu’elle avait sur les épaules. Elle avait encore mal et de jolies fleurs violacées étaient apparues sur tout son flanc gauche. Il ne l’avait pas raté. Retsu eut l’air passablement énervé, il fouilla dans le tas de vêtements mouillés et sorti un petit pot d’onguent. « Lève le bras » Elle n’y arriva pas tout de suite… Elle avait également mal à cet endroit là. Alors il s’assit en face d’elle et elle mit sa main sur son épaule, dégageant ainsi son ventre et ses côtes. Il commença à lui appliquer le baume, que tout élève du Sunda Mizu Ryu gardait précieusement dans sa poche… Un baume qui sentait le camphre et la menthe. Une sensation de chaleur presque trop forte diffusa sur ses blessures, en plus le jeune homme n’y allait pas de main morte. « Tu me fais mal » lui dit-elle calmement. Alors seulement, la colère de la voir blessée retomba et il se rendit compte qu’il était à moitié nu, assis en face d’une jeune femme qui, elle, l’était complètement et qu’il était tranquillement en train de la toucher plus intimement qu’il n’avait jamais touché une femme. Il retira tout de suite sa main et allait bafouiller une excuse quand elle reprit « Non mais ça me fait du bien mais pas besoin de bourriner comme ça… J’ai eu assez mal pour la soirée je te signale. » Elle rattrapa sa main et la remis sur sa peau. Elle avait l’air très à l’aise. Heureusement qu’il fait nuit pourtant se disait –elle, il verrait sinon que j’ai le visage en flammes.

Quand le baume eut bien pénétré, son flanc et son bras, elle s'allongea sur le sol de pierre. Il se leva et lui ramena son keigoki qui était resté près du bain. Il s'allongea à côté d'elle, du côté où elle n'avait rien pour être sûr de ne pas la blesser sans le faire exprès. S'ils n’avaient ne serait-ce que tendu les doigts ils auraient pu se toucher. Au lieu de remettre difficilement son vêtement elle récupéra la serviette qui traînait à portée de main et se couvrit avec. La dalle de roche était chaude sous leur dos, c'était plaisant. Ils ne voyaient qu'une petite portion de ciel, entre le mur de la grande bâtisse et la montagne : une étroite bande d'étoiles. "J'ai pas regardé ta cheville" dit-il, un peu gêné. Maintenant qu'il ne faisait plus rien de ses mains, il avait trop le temps de penser à ce qui était en train de se passer... Ou pas! se raisonnait-il Mais pourtant ça y ressemblait… "C'est rien" Elle qui parlait si facilement d’habitude, il la trouvait bien silencieuse. Elle se mit à pleurer doucement, sans faire aucun bruit. Ce moment était très agréable, le bain, la discussion, le massage, les tensions envolées... Finalement c'était réellement une bonne journée. Elle roula sur le côté et se retrouva tout contre lui "Merci" souffla-t-elle.

[...]
Spoiler : Interdit aux moins de 18 ans ;)
.
Elle ne savait pas pourquoi elle avait fait ça. Elle s'était dit que si elle ne profitait pas du moment il s'envolerait pour toujours. Elle était contre lui quand elle l'avait remercié, seule une serviette de bain séparait leurs deux corps. En se tournant pour se rapprocher, sa main s'était posée sur ses abdominaux. Il s'était arrêté de respirer. Elle aussi. Elle n'osait même plus bouger ses doigts, sa main allait tétaniser sous la tension. Elle se faisait aussi bêtement mal au cou, en se retenant de faire reposer sa tête de tout son poids sur son épaule. Et s'il la trouvait trop lourde ? Elle expira tout doucement, sans bouger. Tout aussi délicatement elle posa sa main et sa tête comme si de rien était, comme s'il n'allait remarquer aucun changement.. Il souffla doucement à son tour et elle sentit ses muscles se décrisper. Elle aurait pu être appuyée sur un bout de bois qu'elle n'aurait pas senti de différence tant elle était concentrée sur son propre corps. Elle pouvait bien essayer de ne pas bouger, il devait bien sentir qu'elle avait la respiration plus rapide. Il ne croirait pas une seconde qu'elle était arrivée là par hasard, ni qu'elle s'était subitement endormie. Kei avait beau se dire qu'il ne se passait rien, qu'ils allaient juste s'endormir tous les deux, qu'elle n'avait pas provoqué ça et que ce n'était pas ce qu'elle cherchait, elle savait bien au fond d'elle-même qu'elle se trompait. Comme beaucoup de gens dans des cas comme ça, elle voulait se convaincre qu'il était encore possible qu'il ne se passe rien. Vain espoir certainement.. D'autant plus qu'elle voulait qu'il se passe quelque chose, même si elle ne l'acceptait pas consciemment. Elle laissa passer une bonne minute, se racla la gorge et déplaça un peu ses doigts sur son ventre, comme si c'était ses blessures qui lui dictaient de bouger pour mieux se positionner. Il se recontracta aussitôt. Retsu était tétanisé. La situation était extrêmement inconfortable... Son esprit lui criait, lui hurlait qu'il se comportait mal et qu'il déshonorait la jeune fille en agissant ainsi. Mais son corps ne lui répondait pas, refusant de bouger.


Elle se mit à califourchon sur lui, la serviette toujours autour d'elle, donc entre eux. Elle avait le visage sur son torse, comme un enfant qui s'endormirait sur sa mère, et ses jambes nues de chaque côté de ses cuisses. Il y a peu de chances qu'on fasse quelque chose, se disait-elle, il a encore un vêtement, il ne bouge pas, ni moi non plus... Je me mets juste comme ça parce que si je m'endors je ne me ferais pas mal au flanc. Il posa une main sur son dos et une main sur sa tête. Elle déplaça cette dernière sur son oreille, elle aimait bien cette sensation et ces sons, comme quand on a la tête sous l'eau. Elle n'entendait plus que son cœur. Il battait rapidement, comme le sien. Elle se disait qu'il devait presque le sentir cogner contre son ventre tant elle avait l'impression qu'il allait lui bondir de la cage thoracique. "J'aime bien ce bruit, c'est marrant" chuchota-t-elle, ne sachant pas vraiment si elle parlait assez fort ou pas. Elle resta deux bonnes minutes sans bouger, jusqu'à ce quelle sente une pression contre son ventre. Il remua un peu, mal à l'aise. Elle releva la tête comme si de rien n'était, ou presque et déclara doucement "Il bat vite ton cœur... Je te gêne pas trop ? Je peux bouger tu sais." C'était une question purement rhétorique. Elle remonta un peu et mit la tête tout près de la sienne. Elle se retrouva le bassin complètement au-dessus du sien. "Je le sens ici aussi ton cœur" dit-elle le visage contre sa carotide. "Oui... C'est normal..." souffla-t-il très bas, la voix rauque. Elle s'étouffait presque dans le creux de son cou. Elle remonta un peu ses genoux et sentit vraiment toute son anatomie, derrière le tissu de son hakama. Elle déglutit et enfouit un peu plus son visage dans ses cheveux, comme si elle n'avait rien remarqué. Il avait fait glisser ses deux mains dans son dos quand elle s'était repositionnée. Au bout de plusieurs minutes à respirer comme un soufflet de forge, il soupira bruyamment et donna un imperceptible coup de hanche vers elle dans le même temps. "Pardon" susurra-il comme s'il s'était fait trahir par son propre corps. Elle ne répondit pas à ses excuses et remua elle aussi en s'appuyant sur lui et en frottant son bas-ventre contre le sien. "Je me remets juste bien" mentit-elle. Il laissa échapper de nouveau un profond soupir. Ses mains, comme dotées d'une vie propre, étaient venues enserrer la jeune femme, la plaquant contre lui. Les lents mouvements de Kei-chan faisaient naître une douce chaleur dans ses reins. C'est avec un désir mêlé de honte qu'il sentit son sexe se durcir. Mille kamis... Pourvu qu'elle ne se rende compte de rien...


Ils restèrent de longues minutes comme ça, sur le fil du rasoir, à respirer tout doucement. Chacun bougeait imperceptiblement de temps en temps, l'un après l'autre ou presque, tentant de se persuader que c'était simplement pour avoir une position plus confortable ou pour ne pas gêner l'autre. Elle va s'endormir, essayait-il de se rassurer. Je ne la déshonore pas... Je pourrais lui faire mal en la repoussant... Elle est blessée. Retsu gardait ses mains sur le dos de la jeune fille, elles auraient pu être en pierre tellement elles étaient immobiles. Il avait l'impression d'avoir de la fièvre et se sentait aussi brulant qu'une lame tout juste sortie du brasier de la forge. Kei respirait difficilement. Entre l'excitation, leurs températures corporelles, l'épaisse serviette, l'étau de ses bras et elle, qui s'appuyait sur lui comme si elle pesait le double de son poids, elle avait du mal à inspirer à pleins poumons. Il sentit qu'il la gênait et il craignit de lui faire mal. Seule sa bouche accepta de fonctionner, tous ses autres muscles restant verrouillés comme ils étaient "Ça va?". Il ne put dire plus. Elle mit plusieurs secondes à répondre "J'ai chaud" dit-elle enfin, ses lèvres effleurant la peau de son cou, dont elles étaient si proche. Aucun des deux ne bougea. Elle sentait toujours le poids de ses bras sur ses reins et la pression de son membre entre ses jambes. Elle se tortilla alors il la lâcha instantanément "Pardon, je suis désolé." Elle releva son buste, juste un peu et tira un grand coup sec sur la serviette, avant de se remettre exactement à la même place. Une odeur de camphre mentholée envahit l'espace. Retsu resta les bras en l'air, ne sachant plus où les mettre. Elle était collée à lui, peau contre peau. Il s'imaginait son honneur partir en fins lambeaux, certainement chiffonnés en boule un peu plus loin avec la serviette. "Tu peux reposer tes bras" souffla-t-elle piteusement. Ça lui prit une éternité. Quand il la toucha, le vide au creux de son ventre sembla la submerger complètement, lui laissant une impression de déséquilibre si dérangeante qu'elle s'arrêta de respirer.


Kei sentait son torse contre sa poitrine, ses mains sur ses reins... Elle se frotta littéralement à lui. Elle ne put pas s'en empêcher. Son cerveau semblait avoir simplement disparu de sa boîte crânienne. Retsu tourna son visage vers celui de la jeune fille et l'embrassa tout doucement. Il continua a lui effleurer les lèvres délicatement, alors, qu'en total contraste, il avait ramassé ses genoux pour pouvoir se tendre vers elle au maximum en soulevant son bassin. Il l'écrasait violemment contre lui. Il ne savait pas comment ça allait se passer, mais visiblement leurs corps à tous les deux étaient déjà au courant. Elle lui rendit son baiser fébrilement, et sans plus ressentir aucune douleur nulle part, elle lui prit le visage dans les mains. Quand il redressa les épaules, elle passa les deux bras autour de son cou et continua à l'embrasser. Il la bascula sous lui et pesa de tout son poids sur elle. Elle paniqua, elle avait l'impression qu'il allait l'imprimer dans la roche. Il se dégagea un peu juste quand elle allait le repousser. Il la regarda en souriant, l'air inquiet tout de même, alors elle fut rassurée. Elle plongea ses yeux dans les siens, sérieuse, elle voulait qu'il fasse quelque chose... Elle, elle ne le ferait pas. Ce n'était pas à elle de déclencher les hostilités, c'était une femme. Appuyé sur un bras, puis l'autre, il défit les cordons de son hakama, qui glissa le long de ses cuisses. Leurs cœurs finirent de s'emballer tout à fait. Elle sentit sa peau dans le creux de ses jambes quand il se pencha pour l'embrasser encore et hoqueta de surprise... Il prit sa bouche bien avant de s'en rendre compte. Kei remua son bassin contre son sexe et gémit. Il soupira, baissa le visage pour regarder ce qu'il faisait et soutenu d'une main, se guida de l'autre en elle. Elle était trempée, il ne pouvait pas se tromper. Il entra tout doucement, elle détourna la tête sur le côté et se mordit les lèvres. Il commença à faire de lents va-et-vient, sans la prendre complètement, il avait peur de lui faire mal. Toujours au-dessus d'elle, il ne l’observait pas mais scrutait leurs deux bassins, fasciné.


Il la faisait souffrir, ça brûlait. Une larme s'écrasa sur la pierre. La jeune fille ne fit pas un bruit. Quand il leva enfin les yeux et vit sa figure crispée, il s'allongea sur elle en prenant soin de ne pas l'étouffer et l'embrassa. Se faisant il la pénétra totalement. Quelque chose sembla arrêter de résister, ce fût plus agréable. Kei se détendit d'un seul coup et ce qui n'était qu'une souffrance cuisante depuis d'interminables minutes devint du plaisir. Elle cria et ses traits se relâchèrent, montrant un visage tout aussi particulier que celui de la douleur mais qui contenta Retsu là où le précédent n'avait fait que l'angoisser. Il continua ses mouvements et elle gémit de plus belle. Elle se tortillait sous lui, tant et si bien qu'il ne pouvait même plus l'embrasser. Elle passa ses jambes dans son dos et lui appuya sur les fesses, le plaquant un peu plus contre elle. Il donna des coups de reins plus forts et plus rapides, elle s'accrocha à lui et lui planta ses ongles dans les épaules. Il sentit qu'il allait venir. Il ne ce serait pas cru capable d’accélérer la cadence ou de la prendre plus fort pourtant c'est ce qu'il fit. Elle pensait qu'il pourrait la déchirer en deux, peut-être alors qu'elle mourrait de plaisir ? L'orgasme la ravagea comme rien avant ça dans sa vie. Kei hurla dans son oreille, il détourna la tête et elle le sentit se convulser en elle. Il rugit, aussi fort qu'elle avait crié et le son se répercuta sur la paroi de la montagne. Il s'affala sur la jeune fille de tout son poids et lui coupa le souffle. Ils étaient trempés, certainement collants, mais aucun des deux n'avait l'air d'y accorder la moindre importance. Elle goûta sa sueur du bout de la langue et embrassa sa peau. Elle détourna la tête et ferma les yeux, respirant tout doucement, se laissant écraser de bonne grâce. Ils s'endormirent et ne bougèrent pas jusqu'au matin.
[...]

Aux premiers rayons du soleil, c'est Shigueru, l'imperturbable colosse, qui vint les réveiller de sa voix grave. "Je serais vous je retournerais dans ma chambre... parce que même si c'est toléré, je suis pas bien sûr que ce soit autorisé-autorisé, vous voyez"
Flood Thunder - Koan jin'rai
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Re: [0.0-HK] Sakura no sekku

Message par Vlad » 02 sept. 2014, 17:06

"Merci de ta sollicitude, Shigeru-dono..." fit Retsu en se relevant à moitié, prenant appui sur l'un de ses coudes.

Le jeune homme se passa une main sur le visage. Il avait l'air nettement moins renfrogné qu'à son habitude...

"Et je sais que l'on peut compter sur ta discrétion..." fit-il à l'attention de son camarade qui, comprenant l'allusion fine, referma le shoji et les laissa tous les deux.
Retsu laissa échapper un soupir.

Faisant pivoter sa carcasse pour faire face à sa compagne de la nuit, il vint la prendre dans ses bras.

"J'espère que tu as bien dormi, Kei-chan..." lui dit-il à mi-voix.

"J'ai passé avec toi la plus belle de mes nuits..." lui murmura-t-il à l'oreille.

Retsu savait qu'il fallait qu'il rejoigne sa chambre avant que l'on découvre qu'il avait passé la nuit avec sa camarade. Mais il fallait être honnête : il n'avait pas envie de se séparer de la jeune femme...
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Re: [0.0-HK] Sakura no sekku

Message par Hida Koan » 03 sept. 2014, 00:00

Kei aussi avait passé une très bonne nuit, mais à l'entendre formulé par Retsu ça lui faisait tout drôle. Qu'avait-elle fait?! Une vague d'angoisse commença à la submerger, doucement, tout doucement. Et là, coincés entre la montagne et les murs des bains, à moitiés nus, ils auraient l'air bien fin si quelqu'un arrivait... enfin quelqu'un d'autre que Shigueru, puisque ça, visiblement, c'était déjà fait. Elle resta une minute dans ses bras, ne dit rien car elle n'avait rien d'intelligent à dire et profita cette étroite bande de ciel qui s'éclaircissait, trop rapidement. Elle se sentait différente, mais il ne fallait pas exagérer. De là à dire que ça la ferait devenir femme, blablabla, y'avait quand même un monde. Ce qui la perturbait était qu'elle avait vraiment découvert Retsu, ça la perturbait bien plus que d'avoir découvert les plaisirs de la chair. Même si à bien y repenser; à trop y repenser même, elle avait bien envie de recommencer. C'était vraiment spécial... génial en fait se dit-elle et ça personne ne vous le dit. Est-ce que ça voulait dire qu'ils étaient ensemble? Est-ce que ça voulait dire qu'ils allaient se fiancer? Est-ce que ça voulait dire qu'il faudrait l'avouer à ses parents? Est-ce qu'il faudrait le cacher? Est-ce qu'il faudrait se méfier d'un éventuel bébé? Est-ce que... Ça se bousculait bien trop dans sa tête. Elle souffla si fort que ça en résonna sur la paroi rocheuse. Elle le poussa un peu et s'assit, les genoux contre la poitrine. "Bonjour" lui dit-elle doucement, en souriant. Il était toujours séduisant, plus qu'hier même, certainement parce qu'il avait l'air content. "On va peut-être y aller" déclara-t-elle a contrecœur.

Elle se leva, nue comme au premier jour. Ça la gênait beaucoup moins qu'hier au soir. Elle ramassa son vêtement d'entrainement, la serviette et claudiqua jusqu'au shoji "on pourrait prendre un bain, ça fera moins... bizarre". Il était toujours par terre et il la regardait, visiblement ça lui plaisait, son hakama, renfilé à la va vite au milieu de la nuit en était le témoin. Remarque, c'est le matin... Je sais bien ce que ça fait le matin, on est six par chambre et c'est mixte... Ça n'a peut-être rien à voir avec moi. Presque déçue de sa propre déduction elle sauta quasiment - ce que sa cheville lui permettait - dans l'eau chaude, laissant ses habits au sol, près de ceux de la veille. Elle éclaboussa partout ! Quand elle ressorti la tête de l'eau il s'était levé, approchait, et entreprenait de se déshabiller. Moi aussi j'ai ce sourire crétin sur la figure? se demanda-t-elle amusée. Certainement... Elle paniqua deux secondes à l'idée qu'on les trouve tous les deux puis se rassura "Shizuka elle prend des bains avec toute sa chambrée et personne ne dit rien..." "Pardon?" Il venait de se glisser dans l'eau. "Rien, rien. Je réfléchissais à voix haute c'est tout." Il était appuyé contre le rebord du bassin, les deux bras étendus à l'extérieur, assis sur l'espèce de banc qui courait à l'intérieur. Elle avait déjà vu pas mal d'élèves légèrement vêtus, en quatre ans c'était inévitable, mais là ça ne lui faisait pas le même effet que d'habitude. On voyait tous les muscles de son corps : ses épaules, ses bras, ses pectoraux, ses abdominaux... Il se mit à rire doucement pendant qu'elle le détaillait. "Ça va hein..." elle rougit comme une pivoine mais s'approcha quand même. "Tu veux que je t'aide avec ta coiffure c'est ça?" se moqua-t-il gentiment. Elle vint enfouir son visage dans le creux de son cou, il avait détaché ses longs cheveux noirs, ça la chatouillait. D'être contre lui, comme ça, un besoin pressant se fit sentir, chez elle comme chez lui. Elle eut juste eut le temps de penser que c'était vraiment dangereux comme une drogue cette chose là, ce serait difficile de faire sans maintenant.

Elle reprit seulement ses esprits quand un "oh!oh!" retentissant perturba leur élan "Mais je vous ai dit de décamper bon sang!". Elle s'accrocha un peu plus fort à Retsu, les jambes autour de sa taille, les bras autour de son cou, elle ne lèverai pas la tête pour voir Shigueru... encore une fois, et certainement pas dans cette position là. Son amant mis au moins cinq secondes à reprendre vraiment ses esprits et gueula littéralement, la voix rauque "Sortez merde! Montez la garde alors. On arrive." Sortez?! Les shoji glissèrent une nouvelle fois, elle l'embrassa avec fougue, elle ne voulait pas savoir ce qui c'était passé. Quand il sortirent enfin des bains, dix bonnes minutes plus tard, ils trouvèrent Shigueru et Kamodo, devant la porte, qui semblaient absorbés par le lattes du plancher. "Désolé, Shigueru-dono, Kamodo-dono..." C'est sûr que de se faire sommer de dégager rapidos, par Retsu le poli, ça avait du être quelque chose. Elle sourit largement à cette idée. "Faites moins de bruit la prochaine fois, on en était presque à chanter à tue-tête pour pas ameuter tous les dortoirs" énonça pragmatiquement Shigueru. Kamodo quant à lui aurait aussi bien pu ne pas être là, tant il arrivait à faire bien semblant que tout était normal. "Merci tous les deux" dit-elle continuant de sourire béatement. Finalement elle était heureuse que quelqu'un le sache.
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Re: [0.0-HK] Sakura no sekku

Message par Vlad » 03 sept. 2014, 11:04

"Ouais... Merci, Shigeru-dono, Kamodo-dono... Désolé encore de vous avoir parlé ainsi..." fit Retsu qui était visiblement gêné.

Jamais il n'avait parlé ainsi à ses camarades. Mieux nés que lui, il avait toujours fait part à leur égard de la déférence attendue de la part du fils d'un clan vassal. Mais les circonstances avaient été pour le moins particulières...

Il s'inclina face aux deux autres élèves afin d'appuyer ses excuses.

Il connaissait suffisament ses deux camarades pour savoir qu'ils tiendraient leurs langues mais il ne put s'empêcher de se questionner sur ce qu'il convenait de faire maintenant. Il avait déshonnoré Kei-chan... Allait-il devoir l'épouser ?? Vivre avec elle serait une joie mais sa famille accepterait-elle de marier leur fille à un membre d'une famille vassale ??

Plongé dans ses pensées, Retsu avait un court instant repris son air songeur. Mais la vue du sourire de la jeune femme chassa instantanéement tous ses doutes, tel le vent chassant les nuages.

Retsu lui sourit en retour, un doux sourire que bien peu de personnes avaient pu voir sur son visage d'habitude renfrogné.

"Nous allons être en retard... Allons-y ou l'on va vraiment finir par se poser des questions !" fit-il à l'attention de Hida Kei.
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Re: [0.0-MR-HK] Du début... à la fin.

Message par Hida Koan » 03 sept. 2014, 13:38

Les mois avaient filés, idylliques, jusqu’au drame qui avait eu lieu chez elle lors de leur dernière permission. Depuis c’était l’enfer sur terre… Mais tout ça prendrait fin demain quand tous seraient en partie diplômés et éparpillés un peu partout. C’était la veille au soir de l’épreuve théorique du gempukku. Ils avaient fait des corvées tout le jour. Elle était rapidement passée aux bains pour délier ses muscles endoloris puis avait retrouvé Shizuka pour s’habiller. Elles allaient se rendre à l’auberge de l’Ombre, comme pas mal d’élèves, pour décompresser un peu. Elle espérait que Retsu resterait au dojo… Mais seul l’avenir le dirait.

Les deux jeunes filles s’habillèrent plus fémininement qu’à l’accoutumée, il fallait marquer le coup. Shizuka avait travaillé un peu dans un magasin de kimono pendant ses heures libres. Elle avait récupéré une joli tenue, bleu et or. Kei, pour ne pas être en reste, avait fourgué à la va vite une broche de sa salope de mère et avait pu s’acheter un vêtement violet et vert foncé, un peu trop échancré au niveau de la poitrine et à la taille marquée, mais cependant très charmant. Kei eut un pincement au cœur, en retirant enfin le petit bracelet de corne que lui avait offert Retsu. Elle le glissa dans sa poche. Elles descendirent bras-dessus, bras-dessous, le grand escalier de pierre et s’engouffrèrent dans l’auberge. Beaucoup d’élèves étaient déjà là, mais pas Retsu. Quelques uns se retournèrent à leur entrée, surtout sur Shizuka, qui était magnifique. Les deux jeunes filles se mêlèrent à un groupe, près du bar. La boisson coulait à flot. Le tenancier, ancien lutteur, et excellente relation des élèves, avait poussé les tables de la pièce principale contre les murs. Ce serait sûrement une bonne soirée.
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Re: [0.0-MR-HK] Du début... à la fin.

Message par Vlad » 03 sept. 2014, 14:14

Quand Matsudaira Retsu entra dans la pièce, l'ambiance pris du plomb dans l'aile.

Même si la majorité des élèves du dojo ignoraient la réalité de la relation entre Kei et Retsu, il ne fallait pas être un fin psychologue pour comprendre qu'il y avait de l'eau dans le gaz. Retsu, qui semblait avoir enfin trouvé sa place parmi les élèves du Sunda Mizu Ryu, était devenu véritablement sinistre ces derniers jours. Encore plus silencieux et renfermé qu'il n'avait pu l'être lors de son entrée au dojo, il ne sortait de son mutisme que lors des entraînements martiaux. Il déployait alors une véritable rage et il avait récemment manqué de blesser Ishida, l'un des sempai.

Son regard parcourut la pièce avant de se poser sur Hida Kei. Elle était avec sa copine Shizuka qui ne la quittait plus depuis ces dernières semaines... Depuis que Kei-chan refusait de le voir en fait...

Prenant son courage à deux mains, le jeune homme s'approcha des deux filles.

"Hida Kei-dono... J'aimerai te parler..." lui dit-il.

La jeune fille afficha une expression indéchiffrable. Si il lui semblait distinguer de l'affection dans ses yeux, le reste de son corps semblait vouloir son départ.

"Hida Kei-dono..." l'appella-t-il alors qu'elle se détournait.

Shizuka fit mine de s'interposer et commença à parler, sans doute afin que Retsu dégage, mais le jeune homme la fit taire d'un regard noir.

"Kei-chan !" fit-il en attrapant la jeune femme par la main.

La jeune fille se retourna, surprise. Elle voulut protester mais Retsu l'entraînait déjà dehors, la faisant sortir par la porte de derrière.

"Lache-moi" fit-elle "Tu me fais mal !"

A ces cris, Retsu lâcha immédiatement la main de la jeune fille et sembla un instant tout penaud.

"Kei-chan..." finit-il par dire.

"Cela fait plusieurs jours que tu m'évites... Pourquoi ?? Qu'est ce qui se passe ??"

Un membre de la Garde Grise, sans doute intrigué par l'esclandre, approchait. Retsu lui claqua la porte au nez.

"On discute !" fit-il sèchement.

Il se tourna lentement vers la jeune fille et plongea son regard dans le sien.

Elle n'était pas en colère contre lui... Elle avait... Peur ??

Je... Lui fait peur ?? songea Retsu, un long frisson glacé lui glissant le long du dos.

Mais... Pourquoi ??

"Je... Je..." fit-il désemparé.

"Explique-moi... Je veux comprendre ce qui se passe !" finit-il par dire.
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Re: [0.0-MR-HK] Du début... à la fin.

Message par Hida Koan » 03 sept. 2014, 14:46

Quand il était rentré, elle avait cru défaillir. Loin des yeux, loin du cœur, disait-on. L’adage devait être vrai car lorsqu’elle le vit ce soir là tout lui revint salement en mémoire d’un seul coup : la découverte, le désir, la joie, l’amour. Elle eut l’impression de ne l’avoir jamais quitté, jamais évité ou snobé, comme si ces deux dernières semaines n’avaient été qu’une folie de son imagination. Elle le regarda s’avancer dans la pièce, apprécia sa démarche, son visage, ses mains… « Il est mignon hein ? » ricana Shizuka. Kei avala son sake cul sec et s’étrangla presqu’en répondant « Bah vas-y ma belle, t’as toutes tes chances j’parie », « Hmm… », « Je… Je suis sûre qu’il apprécie les femmes entreprenantes. Et je l’ai déjà vu… Dans les bains. » Sa voix se brisa mais elle reprit comme si de rien était « Ca vaut le détour tu sais… Vas-y. » Elle allait se retourner pour ne plus le voir quand il croisa son regard et se dirigea vers elles. « Hida Kei-dono », Shizuka tenta de s’interposer, pour le draguer sûrement, mais rien n’y fit. Elle se fit rabrouer violemment certainement pour la toute première fois de sa vie. Il profita de la confusion de son amie pour la trainer dehors.

Il voulait des explications mais là sur le coup elle s’en fichait complètement. Il l’avait lâchée et elle avait juste eu le temps de voir un Garde Gris avant qu’il lui ferme la porte au nez… Et si c’était Hikuchi ? paniqua-t-elle. « Je veux comprendre » entendit-elle. Elle le poussa violemment contre la porte et touchant de la main la poignée. Ils firent donc une entrée fracassante devant tout le monde. Elle ne prit même pas la peine d’avoir honte et chercha du regard le garde. Un poids énorme s’envola de ses épaules quand elle le vit au bar à commander du sake. Voyant ses traits se détendre Retsu chercha à lui prendre la main, mais à ce moment là elle le vit. Pas celui qui avait commandé au bar… Celui qui allait boire le saké commandé avec son collègue : Hikuchi. Il l’observa, imperturbable. Alors elle devait faire quelque chose… Elle repoussa Retsu méchamment. Les yeux mauvais, mais brillants de larmes elle lui déballa, devant tout le monde « Mais tu te prends pour qui à me toucher comme ça ?! Kei-dono, Shizuka-dono, Machin-dono… T’as donc pas assez de fierté pour t’estimer l’égal des autres, faut que toujours tu te rabaisses… à faire ton intéressant, comme un con. Tu crois que ça vend du rêve ça, Retsu-san !? Bah voilà, t’es rien, tu me laisses… tranquille ! C’est tout ! ». Elle n’avait pas eu tant de mal que ça à paraître sincère. Elle lui avait dit des centaines de fois, d’arrêter de se faire marcher dessus comme s’il était un moins que rien… alors qu’il était plus que beaucoup.
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Re: [0.0-MR-HK] Du début... à la fin.

Message par Vlad » 03 sept. 2014, 15:16

Le sang sembla déserter subitement le visage de Retsu, qui se retrouva d'un coup pâle comme la mort.
Chacun des mots de Hida Kei était comme un poignard qui venait s'abattre sur lui.

Ses lèvres voulurent balbutier quelques mots, hurler de rage, laisser échapper ses pleurs, mais tressautèrent simplement.

Ses pensées s'entrechoquèrent, incohérentes. L'incompréhension, la rage, la frustration, la tristesse, tout se mélangeait d'un coup sans qu'un sentiment ne parviennent à prendre le dessus sur un autre.

Le jeune homme sentit une boule grossir dans sa gorge et ce fut alors qu'il finit par réagir.

Il se détourna et marcha rapidement vers la porte puis sorti sans se retourner, n'accordant de regard à personne.

Une fois dehors, il sentit que les larmes lui venaient aux yeux mais au prix d'un effort surhumain, il parvint à les ravaler.

L'esclandre de ce soir allait déjà faire parler de lui, il ne fallait pas qu'en plus on le voit pleurer en pleine rue... Le beau samurai que ce serait !

Se frottant les yeux pour en chasser les larmes, il fila droit devant lui.

Il était presque un homme fait, un bushi du clan du Crabe... Mais au fond de lui il se sentait comme un petit garçon perdu au plein milieu d'une ville étrangère remplie d'inconnus.

La seule chose qu'il voulait vraiment était de se blottir dans un coin et de se laisser aller...
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Re: [0.0-MR-HK] Du début... à la fin.

Message par Hida Koan » 03 sept. 2014, 15:35

Hikuchi était sorti juste après Retsu. Elle avait été étonné du geste apaisant qu’il lui avait fait en partant, Je ne lui ferais rien c’est bon, semblait-il vouloir dire. Il n’était pas dupe et savait très bien ce qui venait de se passer. Peut-être devait-il vraiment une grosse faveur à sa mère, il n’était peut être pas si mauvais qu’elle l’avait songé. Elle s’approcha de Kido qui n’avait rien manqué de l’altercation… Comme tout le monde… Il avait carrément une bouteille de sake devant lui. « Tu permets ? » Elle avait déjà le flacon dans la main, c’est beau la rhétorique. Elle en prit une grande rasade pour se donner du courage. Il fallait vraiment écœurer Retsu… Quoi de mieux pour ça que de se rapprocher de Kido, le plus grand crétin de la promotion. Au moins avait-il un corps parfait… de gros bœuf, il devait faire le double de son poids si ce n’est plus, et elle lui arrivait à peine plus haut qu’au plexus, mais il n’était qu’en muscles. Un cheval de trait en fait, puissant mais con comme une bûche. Elle venait de s’écorcher le cœur et avait l’impression de s’être fait rouler dessus par une caravane marchande. Elle rebut une grande lampée de sake. Il la regardait avec ses yeux de veau, un peu pervers. « Alors comme tu t’es bien amusé ce soir Kei-chan ? » Et bien dis donc il ne lui avait pas fallu longtemps. « Ouais… Comme pas mal de gens hein ! Tu connais ça toi je suis sûre, l’amusement ! » Elle rebut encore tant ce qu’elle faisait lui donnait la nausée. « On pourrait-peut-être s’amuser ensemble ? » proposa-t-il, salace. De sa bouche maquillée elle esquissa un sourire, pas ses yeux.

Ce fût assez bref finalement. Il la prit sous une porte cochère pas loin de l’auberge, tout près d’une lanterne elle y avait veillé. Elle avait ouvert son kimono rapidement, pas moyen d’en massacrer un second s’il s’en chargeait trop hâtivement. Pendant l’acte elle avait pris du plaisir, et avait joui, ça l’avait même surpris. Ça n’avait rien à voir avec ce qu’elle ressentait quand elle faisait l’amour avec Retsu, mais pour quelques secondes, elle avait tout oublié. Elle s’était bien occupée de lui. Sa petite victoire avait été de réussir à le faire s’agenouiller, lui, le grand bushi prétentieux, et à lui faire mettre sa tête entre les jambes… Pour quelque chose de certainement très nouveau pour lui. Mais seuls ceux qui faisaient attention à leur partenaire pouvaient connaître ça et ce n’était assurément pas le cas de Kido. Elle avait joui une seconde fois, encore quelques secondes d’abandon salvateur. Et lui n’avait rien pu manquer de son anatomie. Ils s’étaient séparés presque aussitôt. « Rentre avant moi » lui avait-elle dit. Elle s’était rhabillé comme elle avait pu, avait attendu cinq minutes et était rentrée au dojo. Elle s’était arrêtée au milieu des marches pour vomir avant de reprendre son ascension. Elle était persuadée qu'il raconterait tout à Retsu, il ne pourrait pas s'en empêcher... Et c'était très bien comme ça. Elle pleurerait sûrement encore jusqu’au matin.


Quand Kido rentra cette nuit là dans le dortoir qu’il partageait, comble du malheur, avec cinq élèves dont Retsu, il eut le temps de lui murmurer comme pour une confidence qui se valait presque amicale. « T’as bien de la chance d’en avoir profité plusieurs fois. C’est une belle salope mais qu’est-ce qu’elle suce bien... Et ces trois grains de beauté juste dans le creux de ses cuisses, je crois que je pourrais jamais les oublier. »
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Re: [0.0-MR-HK] Du début... à la fin.

Message par Vlad » 03 sept. 2014, 16:48

Contrairement à ses camarades, Retsu ne dormait pas.

Depuis son retour au dojo, il n'avait cessé de ressasser son entrevue avec Kei-chan.

Il n'y comprenait rien. Qu'est ce qui avait pu se passer ? Qu'est ce qui avait cloché ?? Ils avaient été si proches, cela avait été si parfait... Et maintenant... C'était fini ??

Quand Kido entra dans la chambre, Retsu fit semblant de dormir. Il ne voulait pas que ses camarades puissent penser que ce qui avait pu se passer dans la soirée ai pu le chambouler...

Quand Kido lui raconta finement son exploit du jour, Retsu fut de nouveau frappé en plein cœur.

Elle a... Couché avec ce gros con ??

Mais cette fois, en entendant son camarade la traiter de salope, ce fut la colère qui parla.

"Ferme ta gueule, putain !!" hurla Retsu en se levant d'un bond.

Fonçant sur son camarade encore allongé, il lui décocha un coup de poing en plein visage.

"Si tu aimes les salopes qui sucent des queues, t'as qu'à coucher avec ta pute de soeur !!" gueula-t-il avant que le colosse ne l'envoie valdinguer dans la pièce.

Retsu se releva l'air mauvais alors que Kido fonçait sur lui.

Le choc fut violent et les deux élèves traversèrent le shoji qui fermait la pièce avant de s'étaler dans le couloir, vociférant et se bourrant de coups de poings.

Les sempai vinrent rapidement les séparer, distribuant généreusement des coups de shinai afin de calmer les deux élèves.

On les sépara alors que Kido gueulait toujours "Tu vas voir, espèce de pauvre merde ! Demain soir, je te tuerai !!"

Ils furent enfermés dans les réserves du dojo et il fut convenu que le maître du Sunda Mizu Ryu trancherait le différent après la cérémonie du gempukku.

C'est sans ménagement que Retsu fut balancé dans une petite réserve qui servait au stockage du riz. Couvert de contusions, la mâchoire endolorie et les poings ensanglantés, la douleur qu'il ressentait n'était pourtant pas physique. Non, le pire c'était l'immense vide qu'il ressentait, comme si on venait de le priver de son âme...

Il s'allongea en chien de fusil sur le sol froid de terre battue. Il entendit encore Kido crier ses imprécations et ses menaces au loin avant que ses cris ne cessent brusquement.

Quel con... Il n'a jamais su quand il fallait fermer sa gueule... songea-t-il en se disant que les sempai avaient sans doute fait taire Kido à coup de bâtons.

Retsu se tourna, son regard fixant le plafond.

Et maintenant ? se demanda-t-il passant sa langue, sur sa lèvre éclatée.

La suite était simple. Une fois le gempukku terminé, Kido demanderait le droit de laver l'insulte faite à sa famille... Et il le tuerait...

Personne dans la promotion n'était de taille à affronter Kido. Et puis dans ces circonstances, avec la douleur qu'il ressentait, à quoi bon vivre ??

Bizarrement, la pensée qu'il allait mourir le lendemain fut comme un soulagement pour Retsu.
C'est finalement apaisé qu'il s’endormit...
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Re: [0.0-MR-HK] Du début... à la fin.

Message par Hida Koan » 03 sept. 2014, 17:21

Kei voulait juste plonger dans l'eau chaude et se laver de toute cette crasse avant d'aller essayer de dormir. Elle venait de rentrer dans la salle d'eau quand ça commença a vociférer dans tous les sens. Elle entendit un rugissement animal et des paroles hurlées dans un des dortoirs. Elle écarta vite un panneau de bois et regarda dans le couloir. L'un des shoji de bois explosa littéralement laissant passer Kido, qui ratatina Retsu sur le sol de pierre. Ils se rouèrent de coups pendant quelques secondes qui lui parurent de longues minutes . Quand elle se décida enfin à y aller pour que l'amour de sa vie ne finisse pas en charpie, les sensei arrivèrent en courant. Ça castagna sévère à coup de bâton et enfin ils purent séparer les deux combattants. Kido était amoché mais semblait ne rien sentir. Restu par contre avait l'air d'être passé sous un rouleau compresseur, même s'il s'était très bien défendu. C'est surtout son air triste et résigné qui finit de lui faire exploser le cœur en mille morceaux. Ils furent tous les deux emmenés ailleurs. On entendit encore un peu Kido lancer des menaces à tort et à travers puis, plus rien.

Elle resta une bonne heure dans la salle d'eau, plongée dans l'eau, à pleurer. Elle priait qu'on soit déjà le lendemain soir. Elle espérait que son affectation temporaire (en attendant l'épreuve pratique du gempukku) la mènerai loin d'ici et surtout loin de Retsu. Quand elle rejoint sa chambre, elle enfouit la tête dans son futon, attendant le sommeil, la tête pleine des images catastrophiques de la soirée. Les premières lueurs du jour pointèrent entre les lattes de la fenêtre quand elle ferma enfin les yeux.
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