Gestion de l'archetype Courtisan

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Kakita Inigin
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Re: Gestion de l'archetype Courtisan

Message par Kakita Inigin » 28 janv. 2010, 09:23

KamiSeiTo a écrit :Il faut voir aussi pourquoi, dans Rokugan, les courtisans sont si importants.
Ce n'est pas juste parce qu'ils sont doués pour la parlotte, ça c'est du vent et ça n'amène rien, ça sert juste éventuellement à éviter ou rattraper un faux-pas.
Non les courtisans sont réellement puissants. Et parce qu'il ont de l'influence, on leur a délégué le droit de prendre certaines décisions politiques. Et grâce à ça ils peuvent échanger certains choix politiques contre d'autres qui peuvent en faire de même etc et ce qui finit par créer une toile. (Plus l'amitié, le devoir etc)
Un courtisan peut-être très puissant, non pas parce que c'est le plus beau parleur du coin, mais parce que son daimyo lui laisse carte blanche sur un grand nombre de choix (droit de passage, fixer des taxes, conclure des alliances militaires, autoriser l'exportation de certaines denrées, engager un conflit armé...).
Si un joueur incarne un courtisan mais que le MJ ne lui a pas donné ces armes (ou ne lui a pas précisé ce qu'il peut faire et pas faire), alors il ne peut rien faire.
C'est pourquoi je proposais une formalisation qui soit marquée sur sa feuille (le PJ à court d'idée regarde toujours sa feuille, pour trouver quelque chose). Effectivement, il serait intéressant aussi d'y ajouter des équivalents non-uniques (un ami, un sensei... tout ce qu'on veut). Je pensais aux uniques pour des scènes du genre "ok, je réduis de moitié les taxes sur les marchandises venant de ta province, mais si j'entre en conflit armé avec la province bidule, tu m'enverras deux légions en soutien".

Enfin, ça a été dit mais c'est pour moi très important : avant d'accepter un courtisan, il faut être sûr qu'il s'intégrera bien dans le scénario/campagne. De même pour n'importe quel personnage, courtisan ou pas d'ailleurs.
Just to say ... ce n'est pas "un courtisan" qui a du pouvoir (à part informel par échange de faveurs). Par contre, c'est lui qui va se retrouver bien placé pour devenir karo/hatamoto/magistrat quand il va falloir déléguer les attributions du daimyo.

Doji Ashidaka Naritoki, mon exemple fétiche, est à mon sens exactement cela : c'est un type qui a brasé des faveurs des années durant, dévelopé son entregent, réussi à gagner la confianc de ses supérieurs et en particulirs e son Champion de Clan, et qui a fini magistrat d'Emeraude de la seconde ville de l'Empire ; ville où il exerce un travail non pas d'enquête (il a un réseau de subordonnés pour cela)(réseau au sens "maillage" et non pas "groupe de relations informelles" puisqu'il s'agit de ses assistants) mais de diplomatie/négociation/échange de faveurs/construction d'une relation de confiance avec les pouvoirs locaux. Plus qu'un bureaucrate en chef (ce qu'il est aussi, d'ailleurs, ce qui lui apporte un pouvoir considérable - Cf. Charte des Magistrats d'Emeraude concernant les laissez-passer), c'est un VRP.

je pousserai l'analogie plus loin : comme les commerciaux de nos jours, il n'est pas grand chose sans une fontion officielle (Directeur du Développement Commercial, DG) et sa fonction est plus de représentation (négocier avec les clients, développer et soigner ses contacts, entretenir des relation suivies ... bref du travail commercial tendance prospection/suivi) plus que direction de la baraque (ce qu'ils font aussi bien sûr)(Mintzberg vous drait que ça dépend de la personnalité et du background du personnage ... et il aurait raison, mais ls courtisans L5A ont a priori tous une fibre échange d'informations/de faveurs, à part les yasuki par exemple qui sont très "commerce de détail et ngociation musclée" mais c'est plus une question de style que de fond).

edit : pour la question des "information uniques", il faut à mon sens développer :
- en quoi consistent ls échanges de faveurs (certaines fiches développées sur 6pages permettent cela, puiqu'il y a la place pour décrire les relations)
- quels sont les accords passés par le personnage (les accords politiques/commerciaux)
- quelles sont les fonctions officielles/secrètes qu'il remplit pour son daimyo.
En somme, des fiches de fonction et de résultats pour commercial ... ça me rappelle que le seul commercial que je connaisse ici joue à une table où je suis aussi, ça va le faire. :france:
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Tetsuo
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Re: Gestion de l'archetype Courtisan

Message par Tetsuo » 28 janv. 2010, 10:53

J'ai eu deux cas de courtisan à ma table :
Un PJ d'école Doji, qui a débuté rang 1. J'ai alors maitrisé une série de trois scénario avec peu de combat (ceci ne m'intéresse pas) et il y avait assez de bushi pour s'occuper des coups durs. Dans ces scénarios l'équipe apprenait quelques petits secrets ou rendait de menu service. Le final était une cours s'étalant sur plusieurs mois à laquelle les PJ n'étaient pas impliqués directement, mais certains des PNJ qu'ils avaient déjà côtoyé y étaient et eux avaient des objectifs.
Au final les joueurs, et le courtisan en particulier, se sont retrouver a se mêler d'affaire pour aider leurs amis ou gêner leurs rivaux, via des DFF ils pouvaient en apprendre plus sur un pnj ou l'aider et obtenir une faveur. Et là, avec le travail en amont le courtisan a su s'éclater car il avait des cartes en main.

J'ai vraiment beaucoup aimé cette mini campagne et je crois que les joueurs aussi. Dans ce cas je n'avais pas prévu de rôle pour le courtisan, j'avais juste prévus que la campagne serait peu riche en combat et donc n'importe quel type de personnage serait jouable. Mais j'ai aussi retravaillé les PNJ et donné aux joueurs des moyens d'interagir avec eux.

Une PJ d'école Bayushi, qui a débuté rang 5. Elle était la belle soeur d'un autre PJ, et suite au décès de son Isawa de mari elle a prit la route comme ronin. Elle n'a aucune compétence de combat, je crois qu'elle vient à peine de mettre quelques points en Défense, mais possède plusieurs compétences non courtisan (Médecine par exemple); Bref elle a su s'intégrer dans une équipe de bushi ( sans shugenja la médecine est un excellent laisser-passer). Les joueurs avaient la lourde tâche d'escorter l'héritier de l'Empire auprès des Maitres Élémentaire en évitant les Scorpions ayant commit le coup d'état. En somme une situation difficile pour un courtisan : course poursuite en pleine campagne, escarmouches et autres activité que les bushi adorent. Une fois chez les Isawa, là c'est elle qui a mené la danse: lancement de rumeur, faiseuse de réputations, égérie de la mode, bref elle s'éclatait. Là je n'avais pas eu le temps de donner des cartes aux joueurs donc je réglais tout au jet de dés, la joueuse m'expliquait son but, on regardait le résultat pour avoir une idée de l'impact.
C'était assez fluide et pratiquement aussi passionnant qu'une escarmouche, car j'avais placé d'autres courtisans en face d'elle. Au lieu d'avoir des coups de katana c'était des phrases assassines, elle lançait une rumeur 'je voudrais que machin passe pour un démodé.' mais cela pouvait se retourner contre elle.

C'était très amusant à gérer hormis le soucis du temps, souvent lancer une rumeur ne prend pas un round, mais une bonne journée. Or nous avons tendance à vouloir aller vite, en tant que joueur et MJ nous ne sommes pas habitués à ce que les round durent 24h.

Au final je garde un bon souvenir des courtisans en mixant les deux méthodes : Roleplay et Rollplay. Je n'ai jamais eu la tentation de donner plus de choses aux joueurs incarnant des courtisans, ils pouvaient prendre des notes et je confirmais au besoin s'ils pensaient avoir obtenu une faveur.

Ce qui est sur c'est que pour avoir du Roleplay il faut donner de la matière au joueur afin qu'il puisse interagir avec les PNJ. Et pour le Rollplay il faut savoir interpréter les dés et surtout aller plus loin dans les compétences notamment dans l'obtention d'informations, par exemple il est possible avec un bon jet de courtisan de voir dans une foule les leaders.
Eppur si muove

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